2.2- Bilan des travaux
antérieurs
2.2.1 Effet de l'écimage
sur le rendement
La technologie de taille du cotonnier est ancienne ; elle
se réfère à l'ablation des branches
végétatives, l'écimage du bourgeon terminal de la tige
principale (« tipping - out ou topping en anglais »),
l'écimage des bourgeons terminaux des branches fructifères ou
à l'ablation des bourgeons axillaires et des feuilles sénescentes
(Zhang and Sun, 2007). En Chine, la technologie s'est rapidement
répandue vers la fin du 19ème siècle avec
l'introduction des variétés de coton Upland (G. hirsutum
L., espèce la plus cultivée au monde, et donc aussi au
Bénin); cette espèce est plus tardive et présente un plus
grand développement végétatif que les
variétés de G. arboreum précédemment
cultivées dans cette région du monde (Zhang and Sun, 2007). La
taille du cotonnier permet alors de réduire les effets d'ombrage
exercé sur les organes reproducteurs par le développement
végétatif excessif des variétés de G. hirsutum
et d'améliorer le rendement au champ de la culture (Dong et
al., 2003). Elle permet en outre une production précoce
permettant d'éviter les problèmes de gelée en fin de cycle
(Zhang and Sun, 2007).
Les branches végétatives du cotonnier sont
situées en dessous des branches fructifères et ne portent pas
directement de fruits mais donnent naissance à des sympodes qui
produisent plus tard les fruits. Ainsi leur contribution à la production
de coton graine est faible et intervient souvent tardivement. Selon Davidonis
et al., (2006) ; Bednarz et al., (2006) leur taille est
bénéfique à la production et améliore le rendement
et la qualité des fibres de coton parce que les assimilâts
destinés à leur croissance sont redirigés vers les puits
fructifères.
Des études menées par Siddique et al.,
(2002) ; Brown et al., (2001) ; Sawaji et al., (1994) et Kittock et
Fry., (1997) ont également rapporté des augmentations de
rendement à la suite d'un écimage des cotonniers. D'autres
travaux associant l'écimage à certaines pratiques culturales
comme la densité de semis ont également mis en évidence
des effets positifs sur le rendement (Ahmed et al., 1989 ;
Rahaman et al., 1991 ; Abd - El - Malik and El Shahawy,
1999 ; Ma Fuyu et al., 2004 ; Obasi and Msaakpa, 2005). El -
Hanafi et al., 1982 et Damodoran et al., 1974 ont
rapporté que les effets bénéfiques de l'écimage sur
le rendement dépendaient de la date de réalisation de cet
écimage. Selon Dhamalingam et al. (1974) les effets de
l'écimage dépendent de la variété.
Au Mali, les études menées par Renou de 2002
à 2005, montrèrent que les plus ou moins bonnes performances de
l'écimage sont dues au taux de rétention des organes
fructifères, la potentialité de la culture et la densité
de plantation. Selon ce dernier, le niveau de potentialités au dessous
duquel les bénéfices d'un écimage sont plus incertains est
probablement variable en fonction des conditions du milieu (pluviométrie
et plus généralement les caractéristiques de la saison des
pluies en fin de campagne). Il conclut qu'en dessous de 1000 kg/ha, cette
pratique ne devrait pas être mise en oeuvre.
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