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Dégénérescence morale: Une étude comparative de Gabriel Gradère et De Ferdinand Bringuet dans Les Anges Noirs de François Mauriac et La Retraite aux Flambeaux de Bernard C lavel

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par Virginie Blanche NGAH
Université Yaoundé I - Maà®trise en Lettres Modernes Françaises (Option Littérature) 2007
  

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CONCLUSION

Cette étude consistait à analyser et à comparer deux personnages : Gabriel Gradère, des Anges noirs de François Mauriac, et Ferdinand Bringuet, de La Retraite aux Flambeaux de Bernard Clavel. Au départ, nous étions en proie à des préoccupations relatives au problème de dégénérescence morale dont ils sont sujets. Il fallait donc expliquer les tenants et les aboutissants de leur déchéance psychologique, c'est-à-dire connaître les catalyseurs de cette décadence morale. Pour trouver l'origine de ce fléau, l'hypothèse de départ avancée, donnait comme postulat, l'environnement social ; ce qui en fin de compte s'est avéré exact. Seulement, cela est vrai en partie, puisqu'il a été clairement établi que la décadence morale n'est pas seulement liée au milieu de vie et à l'éducation que le sujet reçoit ; ce dysfonctionnement psychique peut être aussi dirigé par un déterminisme héréditaire.

Ces deux textes romanesques nous ont permis d'abord d'avoir un aperçu sur ce qu'est la dégénérescence morale ; ensuite, on a pu comprendre que le déclin moral pouvait avoir des causes parfois insoupçonnées et même éloignées dans le temps. Un individu peut en effet avoir subi des traumatismes physiques ou moraux dans son enfance, et pour avoir été longtemps refoulées, ceux-ci peuvent resurgir à l'âge adulte. Nous avons également dégagé le rôle capital que joue la conscience en tant que juge infaillible du bien et du mal dans ce processus de décrépitude morale. Il a été démontré que ces personnages, face à certains obstacles et poussés jusqu'au bout de leurs derniers retranchements, étaient obligés d'accomplir l'acte fatal ; l'acte criminel qui chez Gabriel Gradère, consacrait la déchéance, et chez Ferdinand Bringuet, marquait plutôt le point de départ de sa déliquescence morale.

En clair, il a été établi que la dégénérescence morale est un grand catalyseur d'actes délictueux ; par conséquent, c'est un danger important pour la vie en société tant sur le plan individuel que collectif. Pour parvenir à nos fins, nous avons convoqué l'expertise de plusieurs théoriciens, et parmi ceux-ci, Hamon et Todorov ont particulièrement captivé notre attention avec leurs analyses. Le premier pour son étude détaillée du personnage, dans Pour un statut sémiologique du personnage, et le second pour la pertinence de son étude de l'oeuvre littéraire en tant que structure abstraite, faite dans Qu'est-ce que le structuralisme ? Cette grille d'étude, à notre avis bien adaptée à l'étude, nous a ainsi permis de mieux cerner les contours de la dégénérescence morale, liés aux problèmes de morale et de conscience présents dans les deux récits. Ceci a été possible grâce à l'analyse faite à travers les structures romanesques que sont les personnages, l'espace et le temps.

Partie sur la base selon laquelle la dégénérescence morale ne pouvait nous être présentée que par une vision précise, nous avons trouvé légitime d'ouvrir cette étude par un chapitre consacré à la perspective narrative et à la focalisation. Nous retenons de cette partie que la voix narrative qui raconte l'histoire de Gabriel Gradère dans l'oeuvre de François Mauriac, choisit de le faire d'une voix impersonnelle et d'un point de vue objectif. Il en est de même pour Ferdinand Bringuet, personnage de Bernard Clavel, dont le drame nous est relaté et projeté par une voix et un regard de nature impartiale.

Durant le travail, nous avons constaté dan le deuxième chapitre que Gabriel Gradère et Ferdinand Bringuet sont deux êtres dissemblables, tant sur la plastique que sur le caractériel. Et à cause de ces personnalités différentes que prévoyait déjà la signification de leurs noms, le phénomène de dégénérescence morale va se présenter, tout au long des intrigues, comme un processus allant grandissant. Il sera perçu sous deux aspects : d'abord comme étant cause, et ensuite conséquence de l'acte criminel qui va marquer les vies de Gradère et Bringuet. On aura compris qu'un personnage sous l'influence de plusieurs facteurs tels que la misère, l'humiliation, l'impulsivité, le fanatisme, l'ambition démesurée ou pire encore l'hérédité, peut devenir un dégénéré moral. Et ce déséquilibre entraîne ordinairement le dysfonctionnement de tout le mental qui se répercute sur la physiologie du sujet, lorsque ce n'est simplement pas le processus inverse qui se produit.

De l'étude sur l'univers de l'action, dans laquelle l'organisation et l'influence spatio-temporelle ont été mises en relief, nous avons souligné une nette prédominance des espaces oppressants et délétères. Ceux-ci mettent la vie des protagonistes en jeu et favorisent le processus de déchéance par la perpétration des meurtres. Cela semble symboliser ces situations sans issues auxquelles sont confrontés les personnages ; c'est une espèce de piège sans fin qui se referme sur eux. Ils vivent continuellement sous une pression intense du début à la fin des récits. Ainsi, la topologie dans le corpus est une image, une expression du désordre psychique dans lequel se trouvent nos deux personnages. Dans chacune de ces oeuvres, la présence d'un macro-espace et de divers micro-espaces est visible ; en inventoriant ceux-ci et en les étudiant, François Mauriac et Bernard Clavel donnent à voir respectivement dans ces deux romans, des repères spatiaux géographiquement réels. On remarque dans les deux romans, que c'est la campagne qui tient lieu de décor ; et les deux auteurs n'éprouvent pas la même attraction pour les lieux clos. Par ailleurs, le temps, avec ses éléments atmosphériques et climatiques, se présente comme un adjuvant facilitant aussi le crime et protégeant les personnages contre leurs ennemis. Raison pour laquelle, on souligne chez les deux auteurs, une importante récurrence du champ sémantique de l'obscurité et la présence des actants que sont la pluie et la nuit.

La dégénérescence morale apparaît chez Gradère, comme étant son plat préféré; il a la pleine conscience de cette seconde nature. Et cela semble être paradoxalement la voie qui lui permet de rechercher la face du Dieu miséricordieux. En somme, c'est un dégénéré intelligent alors que Ferdinand est compté dans la catégorie des dégénérés idiots. Pour ce colosse sénile, le crime commis est une tâche indélébile qui, par la main du destin, semble surgir dans sa vie presque sanctifiée. Seulement la lecture profonde que fait Cullerre de ce phénomène, a permis de comprendre qu'en réalité, ce vieux cheminot, en dehors de sa sénescence, présentait déjà des caractéristiques et des prédispositions à la dégénérescence mentale héréditaire. Ce qui favorise son dérèglement psychologique et physiologique ; au point où, devenu totalement psychotique et surtout paranoïaque, il se donne la mort. Il paraît donc très proche du coupable-innocent dont parle Jankélévitch, un personnage agi et non pas agissant, un individu manoeuvré qui subit la fatalité inhérente à l'entraînement d'une première décision,236(*) celle qui l'a poussé à se jeter sur le soldat.

Dans nos analyses, trois types d'actes entraînant la mort du personnage ont été soulignés : le meurtre avec préméditation, l'homicide involontaire et le suicide. Le meurtre avec préméditation est commis par Gabriel Gradère, qui atteint l'acmé de sa décadence morale. Le meurtre de Klaus, le soldat allemand, commis par Ferdinand, rentre dans le cadre de l'homicide involontaire et marque l'origine même de la déliquescence mentale qu'il subit. Celle-ci va croissante si bien qu'elle le rend schizophrène et son paroxysme sera atteint par son suicide.

Ces deux textes de nature narrative montrent la transcendance de certains événements qui surviennent indépendamment de la volonté de l'individu, et sont dirigés simplement par une puissance au-delà de l'entendement humain. D'où la problématique du sort et de la prédestination développée en filigrane dans les textes. Tout oppose les deux personnages, mais à cause de la prédestination, ils semblent tous guidés par la même puissance divine. Il subsiste dans ces oeuvres, une lutte métaphysique entre des forces du Bien et du Mal qui évoluent toujours ensemble. Dans Les Anges noirs, ces forces sont représentées par l'abbé Alain Forcas et Gabriel Gradère. Dans La Retraite aux flambeaux, elles sont symbolisées par Ferdinand Bringuet et la guerre (les allemands).

La dégénérescence morale apparaît donc comme le conflit qui naît de la confrontation entre le Bien et le Mal, et celle-ci a pour principal lieu de combat la pensée humaine, d'où l'étude de la conscience. La morale joue le rôle de régulateur des actions que l'on pose. À son tour, la conscience intervient comme le juge qui sanctionne : elle est l'arbitre de ce combat permanent qui se déroule chez le personnage comme chez l'homme ; d'où le concept de libre-arbitre souvent utilisé. Les personnages comme les êtres humains sont tenus de vivre ensemble et chacun fait usage de son libre-arbitre pour choisir les actes qu'il pose. Cependant, pour orienter les uns et les autres, chaque société a établi ses règles de morale, parce que toutes les législations du monde et celle du Cameroun en particulier, ont justement fait du code pénal le censeur des comportements immoraux et le régisseur de la vie en société.

Il est aussi clair que cette morale permet à l'homme d'échapper à la sauvagerie qui semble lui être propre, car sans la morale, la barbarie humaine peut à chaque instant resurgir. Dans ce cas, nous croyons que seul le respect de la morale peut faire reculer l'horreur et les ténèbres. S'il est évident que la morale n'est pas la chose du monde la mieux partagée, l'on avait réellement pensé jusqu'ici qu'elle pouvait se transmettre par la voie de l'hérédité, mais uniquement par le chemin beaucoup plus aléatoire de l'éducation. Or cela n'est pas toujours fondé, dans la mesure où l'héritage génétique a une part belle dans la formation de la personnalité de l'individu. En effet, Cullerre insiste sur le fait qu'une bonne éducation, quelque soignée et rationnelle qu'on la suppose, n'a jamais réformé des tendances vicieuses et pathologiques, et n'a jamais changé un dégénéré immoral en un homme vertueux.237(*)

Si notre éducation moderne a fait de la préservation de la vie individuelle l'alpha et l'oméga de sa morale, elle n'a pu s'inspirer que de l'ensemble des lois divines, source de toute morale qui nous enseigne, entre autres, d'aimer son prochain comme soi-même. Il semble que la morale qui tire ses origines des lois divines, soit un principe inscrit dans le coeur de chaque individu. Seulement, cela n'empêche pas de voir régulièrement dans les communautés humaines, des cas de dépravation de moeurs et de déviances prononcées qui, quelquefois, font penser qu'il existe des individus sans conscience. Ce qui paraît invraisemblable dans la mesure où le meilleur de tous les casuistes est justement la conscience. Alors s'ils sont lucides par rapport à ces choses, posons-nous la question de savoir s'ils ne sont pas simplement des dégénérés mentaux qui subissent l'influence d'une hérédité néfaste à laquelle, Seul Le Christ peut les soustraire. Cependant, il ne faudrait pas que l'héritage génétique soit donné comme un pâle prétexte à chaque comportement immoral, tel qu'on en voit actuellement dans toutes les sociétés.

Néanmoins, il existe des voies et moyens pour stopper ou du moins freiner certains élans malveillants et pathologiques, qui aboutissent à des abominations. Et c'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles chaque système religieux s'est fondé sur les Saintes Ecritures, pour instaurer sa casuistique et limiter de telles occurrences. C'est donc en s'appuyant sur la casuistique du catholicisme, cette partie de la théologie morale qui s'attache à résoudre les cas de conscience, que Mauriac peut faire de Gradère, cet ange déchu et en perpétuelle dégradation comme le dit son nom, un homme réconcilié avec Dieu et heureux de s'en aller vers le ciel.

La mort semble être dans les deux romans, un soulagement pour les personnages ; elle met alors fin à leurs tourments et les installe dans les voûtes célestes. Mais c'est surtout l'issue de secours qui permet d'éradiquer le problème de dégénérescence mentale qui s'est installé en eux. Ainsi, ce sommeil éternel apparaît comme le seul moyen de mettre fin aux troubles psychotiques et psychiques dont souffre Ferdinand, et desquels rien ne semble pouvoir l'affranchir. Mais la dégénérescence morale concerne aussi Aline et bien sûr, Klaus qui tue sans jamais éprouver aucun pincement au coeur, aucun remords ; seul son décès peut mettre fin à cette autre manifestation de la décadence mentale. Clavel pose par là, le grand problème de la guerre et de l'atmosphère instable qu'elle charrie. C'est ce climat qui règne en permanence dans le monde entier, entraînant le plus souvent la décadence morale et physique chez certains êtres ; et causant la mort d'innocentes victimes comme Ferdinand Bringuet et Klaus Bürger.

Comme le déplorait déjà Camus dans la Peste et comme le fait toujours Clavel dans plusieurs de ses romans, la guerre est destructrice et suppose non seulement l'isolement des nations l'une par rapport à l'autre, mais aussi l'engloutissement à l'intérieur d'elles-mêmes. De plus, ce fléau qui est une illustration de la dégénérescence morale, annihile la volonté de l'être, occasionnant ainsi une fidélité aveugle qui réduit au silence la raison et l'opposition comme c'est le cas chez le jeune Klaus Bürger. Cela pose aussi du même coup le problème des enfants-soldats que le monde contemporain connaît, et qui paraît de plus en plus recrudescent parmi certains Etats belligérants.

Ces guerres symbolisent le Mal et marquent la scission entre les peuples. Cette disjonction semble avoir pour principale cause l'absence d'amour entre êtres humains ; et si le Mal est à la lettre l'absence de Bien, nous pouvons en déduire que c'est le manque d'amour qui entraîne cette crise de bonté dans les coeurs. Or cette sécheresse est dans un sens une forme de mort, puisque l'amour est le ciment de toute morale. C'est ce sentiment qui rend possible l'unité des coeurs et l'existence des vertus et des valeurs humaines.

Cette qualité entraîne la patience, la tolérance, l'estime de soi et des autres, et par ricochet la paix et l'harmonie au sein même des sociétés. Par conséquent, son absence peut être la cause de nombreuses déviations comportementales dans l'individu et par extension dans la société ; d'où la dégénérescence morale. Celle-ci commence par un individu et va se transmettre et perdurer à travers de nombreuses générations. Cette déchéance qui devient souvent collective, débute toujours individuellement, comme c'est le cas chez nos personnages, pour se répandre parmi les collectivités.

Au centre de la vision du monde de Mauriac, créateur de ces mal-aimés que nous voyons évoluer dans Les Anges noirs, il se trouve paradoxalement le problème de l'amour. L'amour, qui est en fait le nom de Dieu que balbutie Louis en mourant dans Le Noeud de vipères, existe dans le monde que Mauriac dépeint. Ce monde dans lequel doivent évoluer créateur et personnages, images des hommes que nous sommes, est cependant marqué par le péché. Comme le médite Alain Forcas en lisant le cahier de Gradère, ce péché se présente sous la forme de la décadence morale qui sévit sous le règne du Mal et même de Satan. Dans ce roman noir peuplé de mal aimés, de personnages déformés dans leur affectivité, déçus par la vie, trahis par les autres, voués au mal, mais assoiffés d'amour, il sourd en filigrane un autre thème presque aussi constant chez l'auteur : le rachat de l'Homme. Le rachat de ces mêmes mal-aimés par ceux qui, à l'image du Christ, prennent sur eux de souffrir, de s'offrir pour les autres et de refléter dans ce monde, l'amour agapao de Dieu pour ses brebis égarées.

Ce même hymne à l'amour est repris différemment, dans La Retraite aux flambeaux, où Bernard Clavel, en récriminant la guerre dont on connaît parfaitement les retombées dramatiques, nous démontre combien celle-ci peut imposer des choix difficiles. De ce fait, il a su recréer cette atmosphère électrique et équivoque de la guerre qui s'effiloche, pour montrer que celle-ci est une réalité que certains peuples désirent souvent de toutes leurs forces, et que quelques autres refusent sans pouvoir rien faire pour lui barrer la route. En clair, ce récit résonne comme un sourd et non moins violent réquisitoire contre la guerre et un appel au pacifisme.

Dans Les Anges noirs, et La Retraite aux flambeaux, on note une certaine dislocation psychique des deux personnages. Bien que survenue à des moments et pour des causes divergentes, cette dysharmonie psychique aboutit à des conséquences identiques : le crime, l'atteinte à la vie d'autrui. L'assassinat marque le trait d'union entre les deux personnages dégénérés qui pourtant au départ, hormis leurs modestes origines, sont diamétralement opposés. Mauriac et Clavel stigmatisent le péché qui est en fait le Mal, en employant des thèmes différents. Ils prônent des valeurs telles que la tolérance, la compassion, l'altruisme, le pacifisme et le respect de la vie humaine que nul n'a le droit de supprimer. Et toutes ces valeurs morales n'ont pour seule source que l'amour du prochain, et pour seul but qu'une vie saine et harmonieuse au sein des communautés humaines.

Alors, si François Mauriac et Bernard Clavel ne se sont pas rencontrés physiquement, ils se sont certainement retrouvés en pensée, puisqu'ils se rejoignent étrangement sur le plan idéel. Ils peignent inexorablement les réalités toujours actuelles auxquelles sont confrontées toutes les communautés humaines. Réalités qui ont pour véritable origine, le manque d'amour, de tolérance et de magnanimité, cause essentielle de la dégénérescence morale.

Et parce que l'oeuvre romanesque devient un procès-verbal, rien de plus ; [puisqu'] elle n'a que le mérite de l'observation exacte238(*), le rêve que caressent ces deux écrivains est donc celui d'un monde de paix avec des individus ayant en eux la crainte de l'Être suprême ; Lui qui est la source de toute morale et dont la caractéristique principale est l'amour. Ce Dieu qui revêt diverses formes pour venir au secours de l'homme, est le Seul Grand Médecin qui peut délivrer des liens de l'hérédité, aussi puissants soient-ils. Ainsi, l'univers réel dans lequel l'homme évolue, pourrait être délivré de toutes les formes de dépravations et de déviations, de plus en plus spectaculaires et meurtrières auxquelles l'on assiste aujourd'hui. Et comme le dit si bien Mauriac dans le roman que nous venons d'étudier, l'avenir est ce que nous le faisons239(*) ; par conséquent, en souhaitant pour les générations futures un monde meilleur, il convient de le préparer dès maintenant en encourageant des attitudes morales conséquentes. Seulement, s'il ne s'agissait que d'un problème d'éducation ce ne serait certainement pas plus facile ; mais quand on y adjoint le phénomène de l'hérédité, cela se complique davantage dans la mesure où le patrimoine génétique quel qu'il soit, peut traverser des générations et réapparaître bien plus tard. On se demande donc ce qu'il y a véritablement lieu de faire pour espérer l'éradication complète du phénomène de la dégénérescence morale.

BIBLIOGRAPHIE

I- CORPUS

Clavel, Bernard, La Retraite aux flambeaux, Paris, Albin Michel, 2002

Mauriac, François, Les Anges noirs, Paris, Grasset, 1936.

II- AUTRES oeUVRES DES AUTEURS CONSULTÉES

II-I- Autres oeuvres de François Mauriac

* 236 V. Jankélévitch, Philosophie morale, op.cit., p. 346.

* 237 A. Cullerre, La dégénérescence héréditaire, op.cit.

* 238 E. Zola cité par B.Valette in Le Roman, op.cit., p.26.

* 239 F. Mauriac, L.A.N., p.129.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon