SOMMAIRE
Introduction GENERale
.......................................................................1
CHAPITRE I : EVOLUTION DU PRIX DU PÉTROLE DANS LES
CONTEXTES ECONOMIQUE ET FINANCIER CONTEMPORAINS.......4
Introduction...............................................................................5
I.1 Evolution du prix du
pétrole......................................................6
I.1.1 Mouvement du prix du
pétrole............................................................6
I.1.2 Déterminants du prix du
pétrole.........................................................8
a) Equilibre offre et
demande....................................................9
b) Le contexte
économique....................................................................17
c) Les aléas météorologique ou
géopolitique...............................21
d) Anticipation financière et
volatilité......................................22
I.2 Crise financière enfantée de la crise de
subprimes.........................23
I.2.1 Crise de
subprimes..............................................................................23
a) Histoire de la crise de
subprimes..........................................23
b) Transmission de la
crise.......................................................25
I.2.2 Conséquences de la
crise.....................................................26
a) Sur les banques et les établissements
financiers........................26
b) Sur les marchés financiers
internationaux..............................27
c) conséquences sur les autres secteurs
économiques......................27
I.3 Impact de la crise sur le marché du
pétrole..................................28
I.3.1 Les canaux
directs............................................................28
I.3.2 Les canaux
indirects..........................................................29
I.4 Mesure de crise et modèle
économétrique...................................31
I.4.1 Mesure de la crise financière actuelle à
l'aide d'un indice de
crise........................................................................................31
a) L'Index of Market Shocks
IMS.............................................31
b) Construction de l'indice
IMS................................................31
I.4.2 Modèle de
cointégration.....................................................33
a) Les conditions de
cointégration............................................33
b) Test de cointégration entre deux
variables.............................34
c) Estimation du modèle à correction d'erreur
(MCE)..................34
I.4.3 Modèle
VAR....................................................................35
a) Présentation du modèle
VAR..............................................35
b) Estimation du modèle
VAR.................................................35
Conclusion
.......................................................................................................36
CHAPITRE II : MISE EN ÉVIDENCE EMPIRIQUE DE L'IMPACT
DE LA CRISE FINANCIÈRE RÉCENTE SUR LE PRIX DU
PÉTROLE.................37
Introduction
.....................................................................................................38
II.1 Présentation des données et analyse graphique
........................ ..........39
II.1.1 Présentation des
données.................................................................39
II.1.2 Analyse
graphique..............................................................................40
II.2 Analyse descriptive et analyse de
stationnarité............................43
II.2.1 Analyse
descriptive.........................................................43
II.2.2 Analyse de
stationnarité...................................................45
a)Analyse de stationnarité des séries pour la
première
période....................................................................................46
b) Analyse de stationnarité des séries pour la
deuxième
période....................................................................................47
c) Analyse de stationnarité des séries pour la
troisième
période....................................................................................48
II.3 Modélisation de la relation entre les deux
séries..........................49
II.3.1 Première
période..............................................................49
a) Test de
cointégration.........................................................49
b) Modèle à correction
d'erreur...............................................50
II.3.2 Deuxième
période............................................................51
II.3.3 Troisième
période............................................................51
a) Test de
cointégration.........................................................51
b) Modélisation vectorielle
autorégressive.................................52
II.4 Période de
vérification...........................................................57
Conclusion...............................................................................60
Conclusion génerale :
......................................................................61
Annexes
........................................................................................................64
BIBLIOGRAPHIE......................................................................106
INTRODUCTION GENERALE
L'histoire du pétrole est déjà ancienne,
mais chaque fois, un évènement intervient et nous renseigne sur
la particularité et la complexité de cette matière
première. Via son importance, le pétrole échange les
effets avec plusieurs marchés dont le plus important est le
marché financier. Comme il a un impact remarquable sur ce marché,
le marché pétrolier est aussi affecté par le
marché financier.
En effet, et comme présenté par Locher (2001),
le pétrole est issu de la décomposition de matières
organiques végétales et animales. Il peut se présenter
sous différents états naturels et sous plusieurs compositions.
Son grand pouvoir énergétique fait de lui un agent
économique incontestablement stratégique. Le raffinage du
pétrole brut permet d'en produire différents combustibles
utilisés massivement dans la vie quotidienne (pour l'échauffement
et le transport...).
Comme n'importe qu'elle matière première, le
pétrole est coté sur les marchés financiers.
L'unité de référence est le baril (159 litres)
exprimé en dollars « la monnaie quasi-unique de
négociation ». Mais l'importance et la complexité de
cette variable réside, tel que mentionné par le CNUCED (2009),
dans l'existence de plusieurs types de brut et des marchés physiques qui
reflètent chacun le prix de brut.
Le système financier mondial traverse une crise
profonde depuis le milieu de 2007. Cette crise, circonscrite initialement au
marché immobilier américain, a progressivement affecté
l'ensemble du système financier mondial, puis, elle devient une crise
économique générale.
La forte dépendance des pays touchés par cette
crise vis-à-vis le pétrole soutient le transfert des mouvements
sur les grands marchés financiers vers le marché
pétrolier. En effet, Locher (2001) affirme que le poids de titres des
sociétés du secteur pétroliers dans les différents
indices (dont on peut citer le CAC 40 et l'Euro-Stoxx 50) est important et
constitue donc un facteur de soutien non négligeable de la relation
pétrole - marché financier. La question qu'on se pose est la
suivante : Comment les évènements qui surviennent sur le
marché financier influencent l'évolution des cours du
baril ?
Plus précisément, notre problématique
est la suivante: Existe-t-il une relation entre la crise financière
récente et l'évolution de prix de pétrole ? En cas
d'existence, quel est l'impact de cette crise sur le prix de pétrole
à long terme ?
L'objectif de ce travail consiste alors à analyser
les effets de la perturbation actuelle vue par les marchés financiers
sur le prix de pétrole en se basant sur des modèles
économétriques afin de promouvoir le bon fonctionnement de cette
étude.
L'étude de cette crise semble être importante du
fait qu'elle se distingue des autres et apparaisse comme la plus importante
depuis la crise de 1929. En outre, elle peut nous apporter des
éclairages sur l'impact de la forte nervosité au sien du
marché boursier sur le prix du pétrole. Pour bien mener cette
étude, nous allons procéder comme suit :
Dans le premier chapitre nous allons étudier les
fondements théoriques des chocs de volatilité entre le
marché pétrolier et le marché boursier. Nous
présentons ainsi une étude historique du prix du pétrole
et son détermination ainsi qu'une représentation de la crise
financière actuelle tout en analysant leurs causes ainsi que leurs
conséquences sur l'activité économique en
général, et en particulier la vulnérabilité du prix
du pétrole. De plus, nous essayerons de faire une synthèse
économétrique de la transmission de la crise à travers une
étude de possibilité de la cointégration afin de
modéliser la relation entre les deux séries temporelles.
Ensuite, une application empirique sur l'indice de crise IMS
(présenté par Maillet et Michel 2002) qui nous permettra de
visualiser les effets de la crise sur le prix du pétrole, fera l'objet
d'un deuxième chapitre.
Chapitre I :
EVOLUTION DU PRIX DU PÉTROLE DANS LES CONTEXTES
ÉCONOMIQUE ET FINANCIER CONTEMPORAINS
Introduction
Actuellement le pétrole est la principale source
d'énergie dans le monde et le moteur de toute économie. Le
marché de l'or noir est caractérisé depuis 2003 par la
flambé des cours. En effet, les prix ne cessent d'augmenter en
réalisant un pic dépassant 145 dollars en juillet 2008 avant de
retomber au dessous de 100 dollars en octobre 2008. Cette diminution du cours
se poursuit jusqu'au atteindre des valeurs inférieures à 40
dollars au début de 2009.
D'autre part, on remarque que la période entre 2007 et
2008 est caractérisée par la nervosité du marché
financier suite à la crise dite « subprime ». Cette
crise qui a débuté sur le marché financier
américain puis par effet de contagion, elle s'est propagée sur
les autres marchés des différentes régions pour devenir
une crise économique à la fin de l'année 2008.
L'objectif central du présent chapitre vise à
présenter la relation entre ces deux phénomènes en quatre
étapes :
Dans une première étape, nous
représentons l'évolution du prix du pétrole à
travers un bref regard rétrospectif et une explication simplifiée
des déterminants de prix de l'or noire.
Nous analysons, dans une deuxième étape, d'une
manière abrégée la crise financière actuelle
dès son déclanchement avec la crise des subprimes jusqu'à
l'heure actuelle.
Dans une troisième étape, nous fournissons un
cadre de réflexion permettant une meilleure maîtrise de la
propagation de la crise vers le marché pétrolier.
Dans une dernière étape, nous
présenterons l'indice de nervosité des marchés financiers
tel que proposé par Maillet et Michel (2002).
I.1 Evolution du prix du pétrole
L'or noir ne cesse de capter l'attention par la perturbation
de son prix. En effet, l'année 2008 marque une violence dans le
mouvement du cours du baril. Ces variations imprévues sont difficiles
à expliquer dans ce nouveau contexte financier complexe, risqué
et incertain vécu dans le monde entier ; ce qui nous oriente vers
l'analyse des déterminants de prix du pétrole.
I.1.1 Le mouvement du prix du pétrole
L'or noir est caractérisé par la forte
fluctuation de son prix. Depuis 1973, plusieurs événements
historiques permettent d'expliquer en partie l'évolution de ce prix.
(figure1)
figure1 : Prix nominaux d'une moyenne des prix du
Brent FOB UK, du WTI FOB USA Gulf et du DUBAÏ FOB Dubaï 1973 -
Janvier 2009 (en dollars par baril)
Source : CNUCED, Bulletin mensuel des produits
de base (2009)
Le 5 octobre 1973 marque le début de la guerre du Yom
Kippour entre la Syrie, l'Egypte et Israël. Les pays du moyen orient
producteurs de pétrole réduisent leurs productions par la mise de
l'embargo sur les pays soutenants Israël notamment les Etats-Unis, ce qui
rend légitime le boom des cours du baril. Le prix de
référence de l'époque (Saudi Arab Light) passe de 2,59 $/b
à 11,65 $/b de septembre 1973 à mars 1974 (fin de l'embargo). Ce
choc pétrolier entraîna une crise économique globale au
cours des années 1970.
Un deuxième choc pétrolier a eu lieu en 1979. Ce
dernier était une réponse aux tensions créées sur
le marché du pétrole par la guerre entre Irak et Iran et la
révolution khomeynienne. En effet, l'OPEP1(*) a bénéficié de cette situation en
poussant les prix vers quasiment le triple.
Entre 1987 et 1997 le prix du pétrole se stabilise
à l'exception du pic de 1990 lors de la première guerre de Golf.
Puis la crise financière asiatique a mit un terme brutal sur cette
accalmie des prix à partir de 1997.
Le déclin des prix se poursuit jusqu'à
février 1999 pour atteindre 10 $/b. Puis à partir de mars 99,
à la suite d'un accord de réduction de la production des pays de
l'OPEP aussi d'Oman, de la Fédération de Russie, de Mexico et de
la Norvège, les prix n'ont cessé d'augmenter jusqu'à
atteindre plus de 30 $/b un an plus tard. Afin de stabiliser les prix entre 20
et 25 $/b l'OPEP décida alors d'augmenter la production. Cet acte ne
donne pas ses fruits attendus de faite que les prix ne redescendirent
qu'à 28 $/b à partir de décembre 2000.
Depuis 2000, le cours de pétrole a connu une hausse
très importante. La moyenne des prix du pétrole2(*) a été de 18.5$
environ sur la période 1985-2000 alors que celle-ci est de 41.6$ sur la
période 2000-2007.
De plus, si on se situe en juillet 2008, on remarque que
cette forte volatilité persiste. De faite, Guillaumin, Lescaroux et
Mignon (2008) affirment que le prix du baril a augmenté de 98% pour une
période d'une année, de 168% depuis janvier 2005 et de 91% depuis
janvier 2006 et de 35% depuis janvier 2008.
Ce cours ne conserve pas son orientation
à la hausse. Après réaliser un pic de 132.5 $/b en juillet
2008, le prix moyen a chuté au dessous de 100 $/b en 3 mois. Cette
chute s'accentua jusqu'au atteindre un prix moyen de 43.9$ en janvier 2009.
Cette forte volatilité de prix du brut nous pousse vers
l'analyse des déterminants de prix de pétrole.
I.1.2 Les déterminants du prix du
pétrole
Contrairement à la majorité des biens et
services, ce n'est pas une simple confrontation de l'offre et la demande qui
permet de déterminer le prix du pétrole. Mais il y a d'autres
facteurs qui influencent sur le prix et qui expliquent une part de sa
volatilité.
Figure2: déterminants de prix de pétrole.
Source : Institut français de
pétrole (panorama 2009)
Cette figure montre toute la complexité de la
formation du prix du brut. L'équilibre offre - demande du marché
pétrolier, l'environnement économique, les aléas de
divers ordres (géopolitiques et extra économiques) ainsi que les
anticipations financières constituent les déterminants principaux
du cours du baril de l'or noir .
a) Equilibre offre - demande du marché du
pétrole
Comme tout autre bien et service lors de la confrontation de
l'offre et de la demande, est déterminé le prix de pétrole
qui est un prix d'équilibre influencé par la suite par les autres
facteurs. Ainsi l'offre et la demande sont les déterminants les plus
importants de prix de l'or noir. En effet, toutes choses étant
égales par ailleurs, une hausse ( baisse) de la demande fait augmenter (
diminuer) le prix et une hausse ( baisse) de l'offre fait diminuer (augmenter)
le prix.
a-i) La demande de pétrole
La demande de pétrole est définie par l'agence
internationale de l'énergie (AIE) comme étant les livraisons
provenants des raffineries et/ou des stocks primaires, par la combustion
directe de brut ou de pétrole non conventionnel ainsi que par la
variation des stocks realisés par les consommateurs finals et les
distributeurs(Maurice 2001).
ü Régard rétrospectif sur la
demande mondiale de pétrole
Après les augmentations et les dimunitions alternatifs
enregistrés lors de la période de deux premiers chocs
pétroliers, la demande mondiale de pétrole, selon Maurice (2001),
ne cesse d'augmenter atteignant 74.5 Mb/j en 2000 avec un taux moyen de
progression de 1.4% par an tout le long de 17 années
précidentes.
Ce taux s'est multiplié par 1.6 durant la
période 2000-2007( soit un taux moyen de 2.24% par an) jusqu'à
obtenir une demande mondiale de 86.2 Mb/j en2007.
Dans la conjoncture actuelle la demande mondiale a
baissé à 85.8 Mb/j en 2008 et les estimations prévoient
que cette baisse se porsuivra.
ü Les phènomènes influençant
la demande de pétrole
L' évolution de la démande mondiale de
pétrole est dûe essentiellement aux plusieurs
phénomènes :
- La croissance économique mondiale.
- La concentration géographique de la
démande.
- La saisonalité.
- La croissance économique
mondiale
Maurice (2001) affirme que la demande de
pétrole est fortement corrélée à la croissance
économique. En effet, des études telle que celle de la direction
de prévision ( Buissé, Depecker et Tissot, 2001) et qui utilise
le PIB de l'OCDE comme variable explicative a trouvé qu'une variation de
1% du taux de croissance entraîne une variation de la demande de
pétrole de 0.9% à CT et de 1% à LT.
Ainsi, une croissance démographique et
économique mondiale qui est representée par une augmentation du
PIB peut justifier l'augmentation de la demande mondiale et celle de prix de
pétrole.
2004 confirme le dynamisme de l'économie mondiale qui
enregistre une croissance de 5.1% du PIB soit plus qu'un point en addition par
rapport à l'année précédente. Cette performance
économique est accompagnée par une augmentation de la demande de
pétrole.
En revanche, la croissance de l'économie mondiale
connaît un ralentissement à partir de 2005 (soit 4.8% du
PIB) ; ce qui cause le récule du rythme de la croissance de la
demande mondiale.
Ce récule n'est pas expliqué par la forte
progression de prix du pétrole car le niveau élevé des
prix est repense à la croissance mondiale qu'à la forte demande
en pétrole des pays émergents (Chine, Inde, Brésil) et des
pays producteurs du Moyen-Orient. Selon l'Agence Internationale de l'Energie
(AIE), deux tiers de la hausse de la demande mondiale sont
référés à la Chine et le Moyen-Orient.
- La concentration
géographique
Au niveau de la demande, les quantités
consommées de pétrole sont inégalement reparties, de fait
que environ 69% de la demande mondiale est concentré dans les pays
suivants : Etats-Unis, chine, Japon, Inde, Ruissie, Allemagne,
Corée du sud, Canada, Arabie Saoudite, Brésil, France, Italie,
Espagne, Royaume-Uni et Iran.
Meritet (2006) affirme que deux importants
phénomènes justifient radicalement cette concentration :
- Les pays développés, en particulier le premier
d'entre eux, les Etats-Unis (25% de la consommation mondiale) cherchent
à améliorer leur efficacité énergitique et à
assurer leur croissance et performance économique.
- Les pays en voie de développement, dont la Chine,
deuxième consommateur mondial, enregistrent des taux de croissance
élevé mais ils disposent de peu de ressources naturelles. Leur
dépendance énergitique ne cesse donc de croitre.
De plus, l'expension du secteur de transport et l'augmentation
de flotte mondiale augmentent leur besoin pétrolier. Par exemple, en
Chine, les ventes de véhicules ont augmenté de 26% sur un an, des
pénuries de carburants sont apparues ce qui pousse le gouvernement a
augmenté les prix des produits raffinés de 10% pour restaurer les
marges des raffineurs ce qui pourrait contribuer à une augmentation de
la demande d'importation de brut.
- La saisonalité
La demande de pétrole varie avec les saisons. A la
sortie de l'hiver, mois de Mai, elle a subit un declin, ensuite augmente avant
de connaître un léger ralentissement en août et novembre et
culminer à la fin du quatrième trimestre.
Ces variations saisonnières sont justifiés par
celles des produits raffinés. Par exemple, celle de fioul de chauffage
qui augmente en hiver et celle de carburant pour les transport pendant le reste
de l'année avec une pointe pendant l'été(Maurice 2001).
a-ii) L'offre de pétrole
L'offre de pétrole est essentiellement
déterminée par les pays membres de l'OPEP. Mais ça
n'ignore pas que la participation des pays hors OPEP est aussi en
déterministe. Cet ensemble producteur pousse à la hausse son
offre, mais son niveau reste modeste par rapport à la croissance de la
demande pétrolière mondiale.
En effet, Garrez (2008) affirme que l'offre à court
terme est restreinte par les difficultés de production et par l'absence,
voulue ou subie, de marges de production. À long terme, l'augmentation
de la production se heurte à des difficultés techniques et
à la nécessité de pratiquer des investissements de plus en
plus lourds. D'autres plusieurs facteurs peuvent influencer l'offre de
pétrole.
ü Des ressources concentrées
géographiquement
L'union pétrolière (2007) avance une
définition des ressources de pétrole selon laquelle ces
ressources ont été considérées comme étant
la quantité du pétrole existant dans les gisements sous
l'écorce terrestre. Ces ressources sont constituées en
moitié par du pétrole traditionnel (ou des ressources
exploitables) et L'autre moitié se compose de pétrole lourd, de
sables asphaltiques et de schistes bitumineux. Environ 60% des gisements
pétrolifères à coût faible sont concentrées
en moyen orient principalement dans les pays de Golf. L'Arabie Saoudite
possède seule 25 % des réserves prouvées dans le monde.
Donc on peut marquer que par symétrie à la
concentration de la demande, il ya une concentration géographique de
l'offre (figure3). En effet, environ 86% de la production mondiale de
pétrole est d'origine les pays de l'OPEP (eux seuls contrôlent
quasiment 42.5% de la production mondiale en 2007), les Etats-Unis, Russie,
Chine, Mexique, Canada, Norvège, Brésil et Royaume- Unis.3(*)
Figure 3 : Régions productrices de pétrole
dans le monde
Source : Wikimedia Commons 2006
(wikipedia).
ü Le niveau de réserves
Comme étant une énergie non renouvelable, le
pétrole est caractérisé par des réserves
limitées. Ces dernières qualifient selon l'Union
pétrolière les gisements déjà découverts,
exploitables économiquement par des techniques connues et compte tenu du
niveau actuel des prix. Le type de réserves se distingue selon la
difficulté d'exploitation attendue. On trouve trois types de
réserves ; les réserves confirmées ou
prouvées, les réserves probables et les réserves
éventuelles qui sont définis par comme suit :
- Les réserves prouvées sont celles qui ont 90%
de chance d'être récupérées grâce aux
techniques actuelles et dans des conditions économiques courantes.
- Les réserves probables sont celles de gisements
encore à découvrir et ayant 50% de chance d'être
produite.
- Les réserves éventuelles sont des
réserves incertaines dont la probabilité d'être
exploitables est comprise entre 5 et 10%.
On parle aussi des réserves en pétrole non
conventionnel. Ce dernier est formé d'hydrocarbures denses et fortement
visqueux qui doivent être fluidifiés ou allégés pour
être produites en quantités suffisantes et économiquement
rentables. Ces ressources concernent essentiellement les bruts extra lourds du
Venezuela et les sables asphaltiques du Canada. Elles sont assez
coûteuses à mobiliser car leur extraction exige
énormément d'énergie et d'eau. En outre, certaines de ces
exploitations sont assez destructrices de l'environnement.
On ne peut pas fixer avec précision le niveau des
réserves c'est pourquoi qu'avec l'avancement dans le temps et le
développement des techniques de forage et la situation de marché,
on doit réviser les réserves soit à la hausse soit
à la baisse.
Cependant les réserves évoluent sans cesse et
contrairement à ce qu'on pense, les réserves identifiées
n'ont jamais été aussi importantes qu'à l'heure actuelle,
les estimations varient entre 1050 Gb (giga barils ou milliards de barils)
d'après le « Oil and Gas Journal » et 1200 Gb
d'après « US Geological Survey ». En tenant compte
de l'évolution de la consommation mondiale récente, ces
réserves peuvent assurer entre 53 et 63 ans de production (CNUCED
2009).
ü Capacité de production
Maurice (2001) est d'avis que la production mondiale de
pétrole est plafonnée par les capacités de production
disponible. En effet, il ne faut pas dépasser la limite propre à
chaque champ d'exploitation, fonction de la configuration du gisement, de la
technologie installée et de l'historique de l'extraction.
Dépasser cette limite peut risquer d'endommager le champ et de
compromettre son avenir.
Les capacités disponibles et leur renouvellement
dépendent des efforts de l'exploration et d'extension. De nos jours, on
remarque un manque des capacités de production car les investissements
dans l'exploration et la mise en exploitation des gisements sont trop chers et
ils se ralentissent après le choc de 1986.
ü Capacité de raffinage
Saniere, Serbutoviez et Silva (2006) soulignent que dans le
contexte de forte croissance (entre 2002-2006), le secteur de raffinage affiche
des bonnes performances économiques. Grace à une forte demande de
pétrole provoquant des prix élevés des produits
pétroliers et raffinés, les marges de raffinages se maintiennent
à des niveaux élevés.
Cette situation est accompagnée par une saturation des
capacités de raffinage car les investisseurs n'exploitent pas les
recettes requises pour la construction des nouvelles raffineries mais ils se
limitent à améliorer l'efficacité de celles existantes.
Dans ces conditions, des tensions ponctuelles fortes peuvent apparaître
en cas de baisse non programmée des capacités disponibles.
Silva (2006) mentionne que les Etats -Unis présentent
un déficit profond en termes de capacité de raffinage depuis une
vingtaine d'années en raison d'une demande qui croit à un rythme
supérieur à l'installation de nouvelles capacités. En
parallèle, l'Europe se trouve dans une situation d'équilibre
fragile avec une capacité de raffinages quasiment stable depuis une
dizaine d'années. En zone Asie/Pacifique, l'accélération
de la demande ces dernières années et le ralentissement de
l'installation des capacités de raffinage depuis 1999 entrainent un
déficit croissant qui atteint 1.5 Mb/j en 2004.
Dans ces conditions de tentions entre capacité de
raffinage et demande et malgré les prévisions d'un ralentissement
de la demande, le taux d'utilisation des raffineries se maintient à des
niveaux élevés dépassant 90% dans les trois zones.
ü Pétrochimie
Saniere, Serbutoviez et Silva (2006) proposent que, soutenue
par une bonne santé de l'économie et des perspectives
encourageantes, la tension offre- demande de produits pétrochimiques
garantie le maintien de marges élevées et par conséquent
une bonne rentabilité de l'industrie pétrochimique.
La demande des produits pétrochimiques tel que le
naphta, éthane, oléfines (éthylène et
propylène) et aromatique (benzène) a considérablement
augmenté ce qui entraine une amplification sensible des dépenses
globales (investissement, maintenance,...) se concentrant sur les catalyseurs
et produits chimiques nécessaires dans cette industrie.
Il est à noter que le Moyen-Orient qui est une grande
zone productrice de gaz naturel associé, bénéficie d'une
matière première à très bas prix permettant le
coût de production de l'éthylène le plus bas au monde.
Mais malgré Le renversement de tendance technique et
les bonnes performances de cette industrie ne se sont pas encore sensiblement
traduites par des investissements dans de nouvelles capacités afin de
plus développer ce secteur.
ü Forage
Serbutoviez et Silva (2008) affirment que le nombre des puis
forés dans le monde en 2007 est de 105 000. La majorité de ces
puits sont forés à terre. Les forages en mer ne présentent
que 3.5% du total mondial. Cette proportion est quasiment constante pour les
dernières années au niveau mondial. 50% de l'activité de
forage on shore est attribué aux Etats-Unis et 18%au Canada. Alors que
le troisième plus gros acteur du forage on shore est la Chine dont
l'activité occupe 17% de l'activité mondiale.
Pour l'activité de forage en mer, la zone
géographique la plus active est l'Asie-pacifique qui représente
sans la chine 36% du nombre de forages off shore. Les autres zones
géographiques à forte activité e forage off shore sont les
Etats-Unis (17%), l'Europe (15%), l'Afrique (9%), la Chine (8%) et
l'Amérique Latine (7%).
Les niveaux soutenus des prix du pétrole et du gaz,
depuis 2004, ont poussé à la hausse les marchés
parapétroliers et notamment celui du forage. Le marché a plus que
doublé en quatre ans pour atteindre en 2007 le niveau record de 50 G$.
Ainsi le chiffre d'affaire du marché du forage étant aux deux
tiers off shore, tant que la croissance de ce marché tout segment
confondu a enregistré un taux e croissance de 22% en 2007.
ü Capacité de transport
Une proportion importante des capacités de transport
est constituée de navires ayant 20 à 25 ans d'âge, Maurice
(2001) affirme donc qu'il est observable qu'il y a un net besoin de
renouvellement.
L'insuffisance apparente des capacités de transport de
pétrole brut et des produits raffinés semble avoir exercé
une pression à la hausse sur les tarifs des navires pétroliers
avec de probables répercussions sur les cours du brut.
a-iii) La variation des stocks
La variation des stocks remplie les écarts entre le
flux de la production et celui de la demande. On distingue trois
catégories de stocks du pétrole qui sont
présentées par Maurice (2001) comme suit :
- Une catégorie liée aux contraintes de type
industriel tout au long de circuit qui va de la production du brut à la
sortie du raffinage.
- Une catégorie liée à des motifs de
précautions pour répondre à des situations de crise ou en
prévision de l'aléa climatique. C'est le cas pour les stocks
stratégiques constitués par les différents Etats notamment
ceux membres de l'OCDE.
- Une catégorie qui répond à des
inquiétudes d'arbitrage, en fonction des anticipations de prix.
D'Anjou et Vachon (2008), ont noté que la variation
des stocks de l'or noir des pays de l'OCDE est un bon indicateur des
déséquilibres du marché à court terme. En effet,
une baisse de stocks conduit à une insuffisance de l'offre par rapport
à la demande ce qui fait augmenter les prix. A l'inverse, une hausse de
stocks suggère un excès de production par rapport à la
demande ce qui fait baisser le prix.
b) Le contexte économique
En dehors de l'équilibre naturel offre/demande,
d'autres facteurs peuvent jouer directement ou indirectement sur le prix de
pétrole.
b-i) Croissance économique
Généralement, lorsque l'activité
économique va bon, la demande de pétrole va augmenter conduisant
à la hausse de prix. Inversement, lorsque l'économie va mal, les
prix tendent souvent à se replier ou à croitre moins
rapidement.
Depuis 2002 la croissance économique était
rapide, cependant, cette progression reste inégalement repartie et se
situe principalement aux Etats-Unis pour les pays industrialisés et dans
les pays émergents, notamment la chine. Cette tendance économique
générale implique directement le prix de pétrole qui tend
vers la hausse.
b-ii) Services et équipements
Saniere, Serbutoviez et Silva (2006) soulignent que la forte
reprise de l'activité sismique a entraîné depuis 2005 une
nette hausse des prix des services et relancé les investissements dans
les moyens de production (navires d'acquisition et équipements de
mesures sismiques) qui étaient largement insuffisant pour satisfaire la
demande.
Le marché de la géopolitique marque une
croissance sur les deux segments, celui de l'acquisition et du traitement
(services) et celui d'équipements :
Concernant le premier, après des années de
surcapacité et des équipes sous-utilisées, le
marché de l'acquisition et du traitement est réparti en forte
hausse depuis 2005. En effet, les moyens d'acquisition se sont trouvés
saturé avec une utilisation fréquente, ce qui a provoqué
une forte hausse des prix de services. De plus, pour améliorer le
rendement de ce secteur les investisseurs cherchent à fournir des
subventions à la demande dans l'off shore4(*) par le financement des nouveaux bateaux d'acquisition
sismique.
Concernant le deuxième, il continue de
bénéficier de la relance de l'exploration
pétrolière et de la demande soutenue en matériel
acquisition sismique off shore et on shore5(*) de nouvelle génération. Ce qui permet
une forte augmentation de nombre d'installation en constructions terrestres
ainsi que maritimes.
b-iii) Les taxes
Maurice (2001), juge la légitimité des taxes sur
les produits pétroliers de fait que la combustion du pétrole
dégage du CO2. Le prix du pétrole (ou plutôt
celui de produits raffinés) doit donc intégrer la variable duale
de contingentement ou ce qu'on appelle « taxe sur le
carbone ». Cette obligation fiscale relève des objectifs de
protection écologique, De faite que cette taxe, représentant un
coût pour les pays producteurs ainsi que pour les raffineries, vise
à la limitation de l'émission pétrolière. Ces taxes
s'ajoutent aux prix de vente des produits raffinés vendus par les
raffineries ou les réseaux de distribution.
b-iv) Le taux de change euro/dollar
Dans la mesure où les cours de pétrole sont
libellés en dollar, on peut constater qu'il ya une forte relation entre
les deux variables.
On peut montrer qu'il y a un lien négatif entre le
dollar et le prix de pétrole. (Figure 4).
Figure4 : l'évaluation des prix du pétrole
est de plus en plus corrélée négativement avec le dollar
américain.
Sources : Datastream et Desjardins,
Études économiques(2008)
Ainsi la faiblesse du dollar contribue à la hausse de
prix de l'or noir à partir de deux canaux.
- le premier est indirect et qui résulte de la
réaction des pays exportateurs des produits pétroliers suite
à la dépréciation du dollar par rapport aux autres
monnaies. Ces pays subissent une perte de pouvoir d'achat puisqu'ils
n'achètent pas tous ses importations en dollar donc ils vont augmenter
le prix de pétrole pour compenser cette perte.
- Le deuxième est direct et il provient de transfert
des placements.
En effet, la dévalorisation du billet vert a
contribué à l'appréciation récente du
pétrole. En septembre 2007 le baril atteint les 80 dollars et le dollar
a diminué jusqu'à 1.4 pour un euro. De plus ce n'est pas un
hasard lorsque le prix de pétrole et l'euro ont établi leur
record historique au même moment (figure5).
Figure5 : record de prix de pétrole et creux du
dollar par rapport à l'euro au même moment
Sources : Datastream et Desjardins,
Études économiques (2008)
b-v) la spéculation
Les marchés pétroliers sont
caractérisés par la complexité à partir de
deuxième choc pétrolier en 1979 avec l'apparition des
marchés à terme tels que le « New York Mercantile
Exchange » (NYMEX) et le « International Petroleum
Exchange » (IPE).
Comme il était marqué par Meritet (2006), ces
dernières années, sont négociés environ 200
millions de baril par jour sur ces deux marchés c'est-à-dire plus
que le double de la production ou la consommation physique mondiale.
Les spéculateurs opèrent sur les marchés
financiers de pétrole et cherchent à réaliser un profit
par l'achat et la vente des contrats à termes tout en arbitrant entre
les différentes maturités. En effet, les traders échanges
des barils papiers plusieurs fois sans qu'ils vendent ou achètent
effectivement le pétrole. En cas où les prix de l'or noir tendent
à la hausse, ils achètent massivement des contrats papiers ainsi
la hausse de prix s'accélère qui est en faveur des pays
producteurs. A l'inverse, lorsque les prix tendent à la baisse les fonds
spéculatifs vont vendre leurs contrats ce qui contribue à la
baisse de prix de brut.
c)Les aléas météorologiques ou
géopolitiques
c-i) Les tensions géopolitiques
Les conflits existant entre les intérêts des pays
exportateurs et importateurs de pétrole ainsi que la volonté des
pays développés d'être indépendants
énergétiquement sont des principaux causes de
l'instabilité politique des pays producteurs ce qui touche directement
la production et par la suite le prix de pétrole.
En effet, Guillaumin, Lescaroux et Mignon (2008) se partagent
l'avis que la zone de moyen orient est caractérisée par des
complexités et des fragilités politiques, économiques et
sociales dont on peut citer la menace de la paix iranienne suite à sa
politique visant la baisse de sa propre offre du pétrole pour orienter
la différance au service de son plan nucléaire, l'invasion du
Koweït par l'Irak qui a été sanctionné par le fait
que ses exportations sont régies par le programme
« pétrole contre nourriture », les actes de
terrorisme, l'intervention américaine en Irak, le conflit entre
Hezbollah et Israël, etc.
Les tensions géopolitiques et l'incertitude politique
(à l'Irak, Iran, Nigeria, Venezuela...) résultant des actes de
sabotage contre des installations pétrolières en moyen orient
ainsi que les craintes d'une rupture des approvisionnements dans d'autres pays
producteurs ont fait peser des risques sur la production de pétrole
causant une hausse de prix de baril ; celui de la mer du nord a
été multiplié par 4.8 de janvier 2002 à novembre
2007, il est passé de 19.4$à 92.5$.
Loin de s'améliorer, cette situation s'est
aggravée, les tensions se multiplient en freinant l'investissement et le
développement de l'économie de ces pays (Meritet 2006).
c-ii) Les phénomènes
naturels
D'une autre coté, Les aléas naturels ou
climatiques menacent les productions et les raffinages de pétrole.
D'une part, plusieurs gisement sont difficiles à
être exploiter tel que les nappes sous couche de sel, les gisements
profonds et très profonds (étant de plus de 1000 mètres
voire de plus de 2000 mètres) ce qui peut serrer la production de
pétrole.
D'autre part, les infrastructures de raffineries peuvent
être endommagées par des catastrophes naturelles tel est le cas
des cyclones Katrina et Rita dans le golf du Mexique qui ont détruit
une partie de production en 2005.
d) Anticipation financière et
volatilité
Monchy (2001)6(*) est d'avis que faire des prévisions est
toujours un exercice difficile, même risqué si on veut s'assurer
d'une certaine crédibilité, notamment lorsqu'on parle du prix du
pétrole. Cette variable assez difficile à expliquer car elle est
liée non seulement au contexte contemporain mais elle intègre
aussi les anticipations futures sur les plans financier et
économique.
En effet, Alazard et Maisonnier (2009) représentent
l'évolution du prix du brut (la suite de pic du juillet 2008, est bien
connue avec une chute brutale, en quatre mois le Brent a perdu environ 100$)
comme étant le résultat d'un retournement important et soudain du
contexte économique. Les révisions de la croissance mondiale par
la FMI et de la demande de pétrole par l'AIE mettent en évidence
ces évolutions brutales en modifiant totalement les données pour
le secteur pétrolier.
Maurice (2001) suppose que la que la volatilité du prix
du brut est plus forte que pour la plus part des autres actifs. Cette
volatilité est intéressante aussi pour les produits
raffinés, et elle représente un risque contre lequel on cherche
une couverture, en s'adressant aux marchés à terme
pétroliers et accélérant les échanges des produits
dérivés tel que les options ou les swaps; ce qui fournisse une
volatilité additionnelle au prix du pétrole liée à
l'intervention sur le marché financier.
Le prix de pétrole reste exposé à un
risque fort de volatilité à cause des changements sur les
différents marchés financiers et économiques liés
au pétrole, l'imprévisibilité des tensions
géopolitiques, ainsi que la méfiance face aux comportements des
pays membres de l'OPEP qui visent majorer leurs recettes. Cette
volatilité prend un poids important dans la composition du prix du
pétrole récemment et elle est assez justifiable dans le contexte
de crise mondiale financière de 2008.
I.2 Crise financière enfantée de la crise des
subprimes 7(*)
Les perturbations sur les marchés financiers peuvent
porter plusieurs noms selon les phénomènes qui se manifestent sur
la place. On parle de « bulle » quand il y a une tendance
haussière des valeurs sur le marché, de
« crise » quand la tendance est à la baisse. Nous
pouvons distinguer entre ces variations non seulement par le sens de mouvement
des valeurs mais aussi par leur brutalité. Lorsque la baisse est
soudaine et importante, il s'agie d'un « Krach » et
lorsqu'elle est longue, mais néanmoins sévère, on parle
d'une « crise ».
La crise financière globale récente est une
crise financière qui a touché les marchés boursiers et les
marchés des crédits de l'USA, s'est étendue par contagion
et devient internationale. Cette crise trouve son origine dans les pertes assez
graves des établissements financiers provoquées par la crise des
subprimes marquant une crise de liquidité interbancaire et une crise de
crédit ou ce qu'on appelle « Credit Crunch ».
I.2.1 Crise des subprimes
La crise des subprimes ou « Subprime mortgage
crisis » est une crise qui a touché le secteur des prêts
hypothécaires américains et qui a participé au
déclenchement de la crise financière de 2007-2008, qui s'est
poursuivie par la crise financière globale actuelle.
a) Histoire de la crise des
subprimes
Afin d'éviter une récession éventuelle
menaçant l'économie américaine suite à
l'étalement de la bulle internet (200) et l'attaque de terrorisme (11
septembre 2001), la FED8(*)
a baissé le taux d'intérêt directeur plusieurs fois.
En effet, entre 2003 et 2004, la FED a pratiqué des
taux d'intérêt trop faibles (le taux directeur a baissé
jusqu'à 1%). Ce qui incite les banques à distribuer des
crédits d'une manière massive pour récolter un
supplément de rémunération pouvant subventionner la
faiblesse de taux d'intérêt. Ces crédits sont
octroyés même pour des personnes qui sont jugées
insolvables. Il est à noter que ces prêts sont à taux
variable et indexés généralement sur le taux directeur de
la FED majoré par une « prime de risque qui peut être
assez importante.
D'autres facteurs ont contribué à augmenter
l'endettement hypothécaire :
- L'Etat encourage les propriétaires à
s'endetter car les intérêts hypothécaires sont
déductible à l'impôt ce qui fournit une recette
supplémentaire pour l'Etat.
- Le pouvoir des institutions financières de refuser
des prêts est limité par la décision de la loi
appelée « community Reinvestment ACT »9(*) dont le but est de favoriser une
politique monétaire libérale.
- La dérèglementation et les
facilités offertes sur le marché hypothécaires.
- Les organismes semi - étatique Freddi Mac10(*) et Fannie Mae11(*) ont été
incités à fortement abaisser leurs critères de
sélections aux prêts hypothécaires.
Ces sources de financement abondantes ont attiré une
clientèle à risque d'être douteuse et de gonfler la demande
pour les propriétés. Cette hausse de la demande conduit à
une hausse des prix ou le phénomène appelé par
« bulle immobilière ».
En 2006, La FED, au début du mandat de Ben Bernanke (Le
président de la FED), a augmenté son taux directeur de 1%
à 5% afin de réduire les pressions inflationnistes grandissantes.
Cette hausse du taux directeur a causé le recul du secteur immobilier et
entraîné une augmentation dans les mensualités des
remboursements des crédits hypothécaires ce qui oblige une
proportion très importante des ménages à cesser de
rembourser leurs crédits et quitter leurs biens immobiliers qui ont
été saisis par les établissements financiers puis mis en
vente.
Une offre supplémentaire se présente sur le
marché immobilier en causant une baisse de prix. En effet, les
établissements de crédit n'ont pas pu récupérer que
partiellement la somme prêtée ce qui d'éclanche la crise
des subprimes au deuxième semestre 2006 avec le krach des prêts
immobiliers à risque.
Cette crise est révélée par l'annonce
d'importantes provisions passées par la banque HSBC12(*) et elle se transforme en crise
financière mondiale à partir de l'été 2007 à
cause de la titrisation de créances et d'autres facteurs qui
accélèrent la contagion.
b) Transmission de la crise
b-i) Par titrisation
La titrisation est une opération financière dont
l'emprunteur n'intervient pas et par la quelle une banque revend ses
créances sur des marchés spécialisés, souvent
groupées avec d'autres valeurs. Cet acte permet à la banque
à la fois de se refinancer par les recettes de la vente et de
réduire son risque, car ce dernier se répartie sur les
investisseurs qui achètent ces créances.
Le marché du subprime a été massivement
financé par la titrisation de fait que les créances
étaient regroupées dans des véhicules de financement ad
hoc13(*) et
transformées en titres négociables souscrits par les
investisseurs. Ces titres sont échangés non seulement sur la
bourse américaine, mais aussi sur d'autres places
étrangères.
En effet, à partir du début 2007. La crise de
crédits subprimes a jeté le doute sur l'ensemble des
véhicules de titrisation de créances essentiellement les
créances hypothécaires portant sur l'immobilier américain
(RMBS) et aussi les paniers de créances diversifiées
appelés CDO, ABS et CMBS.14(*) Ces créances ont causé la transmission
de la crise du marché hypothécaire vers le marché
financier.
b-ii) Par les fonds d'investissement
Les fonds d'investissement qui ont eux-mêmes
acheté les créances titrisées ont contribué
également à la transmission de la crise.
En effet, Les crédits subprimes, comme ils offrent des
rendements élevés grâce à la prime de risque
élevée payée par l'emprunteur, les investisseurs ont
exercé une forte demande de ce type de produits afin d'augmenter les
performances de leurs fonds d'investissement ou
OPCVM.
Après la chute de la valeur des crédits
hypothécaires, Ces fonds se sont trouvés menacés.
L'effondrement de la valeur de deux fonds d'investissement de la banque
américaine
Bear Stearns15(*), révélé
le 17 juillet 2007, a donné le signal de la crise de confiance.
L'annonce, intervenue le soir même d'une séance record à la
New York Stock
Exchange (14 000 points atteints en séance), va donner le
signal de la baisse. Ce sont désormais tous les fonds d'investissement
qui vont à leur tour devenir douteux.
Ces fonds ou ces produits financiers adossés aux
crédits immobiliers à risque sont touchés par la crise
immobilière et aident à sa propagation dans le système
bancaire et les sociétés des valeurs mobilières.
I.2.2 Conséquences de la crise
a) Sur les banques et les établissements
financiers
Les incertitudes sur les engagements directs et indirects des
établissements financiers en matière de crédit à
risque, ainsi qu'une crainte d'un ralentissement général des
activités de banque de financement et d'investissement, qui
étaient très rentables et moteurs de la croissance au cours des
années précédentes, ont fini par entraîner une
véritable crise de confiance entre banques. De faite, une crise de
liquidité est née sur le
marché
interbancaire accompagnée d'une envolée du
taux
interbancaire.
Une fois cette crise de confiance envers les banques
engagée, les investisseurs ont cessé de financer les
ABCP16(*), obligeant les
banques à les financer elles-mêmes. La crise de liquidité
bancaire a conduit les banques centrales,
Banque
centrale européenne (BCE) et
américaine
(Fed) en premier lieu, à procéder à de massives injections
de liquidité sur le marché interbancaire afin de permettre aux
établissements de refinancer leur activité et d'éviter le
déclenchement d'une
crise
systémique (crise de tout le système). Malgré ces
efforts, La
crise de
liquidité est renforcée par l'
asymétrie
d'information entre
banques, qui sont donc
réticentes à se prêter entre elles, causant la faillite
des plusieurs établissements financiers et bancaires tels que Bear
Stearns, Fanny Mae et Freddy Mac.
b) Sur les marchés financiers
internationaux
Les marchés financiers, qui avaient subi une
première crise de confiance au début 2007, avant de se reprendre
au début de l'été, atteignent leur plus haut niveau annuel
à la mi-juillet. Ils chutent à partir du 18 juillet (annonce de
l'effondrement de deux hedge funds17(*) de Bear Stearns) un mouvement accentué le 9
août avec l'annonce du gel des trois fonds monétaires dynamiques
de BNP Paribas Investment Partners, filiale de Paribas. La chute des cours
s'accentue avec la
crise
financière de l'automne 2008. La semaine du 6 au 10 octobre 2008
restera dans les mémoires comme une des pires semaines que les bourses
mondiales aient connus.
Malgré les interventions étatiques dans le
secteur financier (le plus fameux est le plan de Paulson), la crise continue
à se propager en affectant la sphère économique.
c) Conséquences sur les autres secteurs
économiques
La crise financière affecte l'
activité
économique par le biais de la baisse du moral des ménages qui
est traduite par un changement profond dans leurs comportements ; ils
deviennent plus prudents, ils dépensent moins, ils diminuent leurs
endettements et surtout ils voyagent moins; et des chefs d'
entreprises à
cause des difficultés rencontrées et du resserrement des
conditions de
crédits
(hausse des
taux
d'intérêt, sélection plus forte des emprunteurs). Ces
facteurs pèsent sur la
consommation des
ménages et
sur l'investissement des entreprises, provoquant une forte réduction de
la croissance. Cette crise économique de 2008, à laquelle
d'autres facteurs ont contribué, se traduit par une récession aux
États-Unis
à partir de décembre 2007.
De plus, le taux de chômage augmente à cause des
licenciements pratiqués par plusieurs entreprises qui deviennent soit en
difficulté de se refinancer soit en faillite. Ces effets néfastes
de la crise causent la récession économique par le biais de chute
de demande des biens et services. En particuliers, la demande de pétrole
a été reculée depuis octobre 2008 appelé
« Octobre noir pour l'or noir ».
I.3 Impacte de la crise sur le marché du
pétrole
On peut penser qu'il existe un lien entre la situation
financière actuelle et la perturbation récente du marché
de l'or noir. En effet, la crise financière mondiale s'est
pénétrée dans les différents secteurs de
l'économie ce qui conduit à un ralentissement de la croissance de
la demande mondiale en énergie et la baisse de la consommation des
produits pétroliers accompagnés par une baisse de prix du brut
à travers deux types de canaux directes et indirectes :
I.3.1 Les canaux directs
La perturbation sur le marché financiers se transmette
directement au marché à terme du pétrole.
Selon Sindic (novembre 2008), les causes réelles des
variations récentes de prix du l'or noir sont les processus
spéculatifs se greffant sur des anticipations conjoncturelles qui ne se
sont pas ensuite, confirmés.
L'offre mondiale de pétrole se stabilise entre
2006-2007 et la demande ne cesse pas d'augmenter en la dépassant au
début 2008. Ceci a stimulé les actes spéculatifs se
basant sur des prévisions d'un prix de 200$/b en fin d'année.
Cette orientation spéculative vers le marché du pétrole se
justifie encore par la volonté de substituer à la perte subie sur
les marchés financier et immobilier.
Or, la récession économique américaine se
manifestant par la diminution de la consommation et donc la demande de
pétrole. Sur le plan symétrique, l'offre s'accroit entrainant un
retournement spéculatif craignant l'approfondissement de la crise
économique mondiale.
En outre, la crainte et le manque de confiance se propagent
dans le système financier poussant les spéculateurs à
retirer leurs fonds du marché des matières premières ce
qui génère une baisse des cours.
Dans un deuxième lieu, on peut citer le déclin
de l'activité des sociétés pétrolières
cotées en bourse. OYE MBA (2009) note que la plupart des
sociétés pétrolières de petite et moyenne taille
cotées en bourse sont en rupture de cash car elles ne peuvent plus lever
les fonds nécessaires auprès des banques. Même les grands
groupes pétroliers « les majors »18(*) sont obligés d'investir
sur fonds propres et ne peuvent donc continuer à financier leurs
projets. Par ailleurs, face à cette difficulté de se refinancer
et le manque de liquidité, la demande pétrolière de ces
sociétés a diminué en causant une réaction vers la
baisse de prix du brut.
Dupuis et D'Anjou (2008) soulignent que La crise
financière, qui réduit énormément l'accès au
crédit, menace de freiner l'investissement dans de nouvelles
capacités de production pétrolière. Ce
phénomène associé à la chute des prix du brut sous
le seuil de rentabilité pour certains projets, menace l'offre future de
pétrole. Ces économistes sont d'avis que les craintes
d'insuffisance pourraient s'aggravées tant que l'économie
mondiale n'est pas en vigueur.
I.3.2 Les canaux indirects
La crise financière influence le prix du pétrole
en touchant indirectement ses déterminants principaux qui se
présentent tout court par l'offre et la demande.
Le niveau bas du prix du pétrole a provoqué
une perte excessive dans les recettes des pays exportateurs de pétrole.
Dans un premier lieu, ces derniers, comme était évoqué par
Artus (2009), préservent leur offre élevée pour substituer
à cette perte sur le prix. Cette offre excessive a été un
catalyseur de déclin du prix du brut. Dans un second lieu, face à
la baisse de la demande des pays de l'OCDE, les pays membres de l'OPEP ont
décidé de réduire leur quota d'exportation, et cette
décision a été suivie d'effet pour `instant, avec une
baisse de la production fin 2008 - début 2009. La situation
d'excès massif de l'offre se corrige, donc, par la baisse de
production.
Par ailleurs, et paradoxalement, la baisse de l'offre de
pétrole n'a pas donné effectivement les fruits attendue et le
prix de pétrole reste faible.
Quant à la demande, elle est orientée vers la
baisse par une politique d'économie d'énergie. En effet, Artus
(2009) explique cette orientation baissière de faite qu'après le
pic de prix de 2008 et avec le problème de réchauffement
climatique, la plus part des pays ont annoncé qu'ils vont mettre en
place des politiques d'économie d'énergie et de réduire
l'utilisation des combustibles le plus possible en faveur des énergies
renouvelables.
Dans un contexte d'une crise économique, de manque de
confiance ainsi que du manque de liquidité au sein du système
bancaire, les crédits à la consommation deviennent difficiles. De
plus, le licenciement de grand effectif de salariés effectué par
plusieurs grandes entreprises ainsi que la diminution des salaires d'une autre
proportion ; ces facteurs groupés associés à
l'inflation des prix des biens et des services causent une
détérioration du pouvoir d'achat de ménage. Sous le souci
et la méfiance face à une future obscure le ménage baisse
sa demande globale. Ce qui pousse les entreprises à baisser leur
production et donc leur demande des matières premières et en
particulier le pétrole, provoquant implicitement la baisse des cours de
baril.
Cette diminution de demande de pétrole par les
entreprises est aussi résultat de la récession de cycles de
leurs activités à cause de manque d'investissement et des
crédits orientés vers le financement des entreprises.
Cette crise ne se limite pas à la frontière des
pays développés (essentiellement membre de l'OCDE) mais elle
s'étendu aux pays émergents et exportateurs de pétrole.
Où on peut remarquer un recul de la demande intérieure
liée au crédit comme dans les pays de l'OCDE, ce qu'en voit en
particulier en Chine, et un effet négatif de la baisse du prix du
pétrole sur les pays producteurs elle-même (Artus 2009).
Tout court, cette récession économique et
financière globale touche significativement la demande de pétrole
à travers différents canaux. Cette dernière enregistre un
affaiblissement, qui est prévisible de se poursuivre, se traduisant par
une chute du prix du baril.
I.4 Mesure de crise et modèles
économétriques
I.4.1 Mesure de la crise financière actuelle
à l'aide d'un indice de crise
Une période de crise est caractérisée par
la nervosité du marché et une forte variation des prix
d'où la nécessité de valider des mesures pour
caractériser cette nervosité. Puisque, selon Michel et Maillet
(2002), les mesures traditionnelles de volatilité présentent
beaucoup de désavantages, une nouvelle mesure a été
introduite pour les marchés financiers comme moyen pour quantifier les
crises et mesurer leurs amplitudes.
En se basant sur l'approche de Zumbach et alii (2000), Michel
et Maillet (2002) ont proposé l' « Index of Market
Shocks » (IMS) qui était
une mesure construite par analogie avec l'échelle de richter qui mesure
l'intensité des tremblements de terre.
a) L' Index of Market Shocks: IMS
Selon les études effectuées par Maillet et
Michel(2003), nous avons constaté que l'indice IMS présente des
avantages par rapport aux mesures traditionnelles. Ainsi, ces dernières
ne permettent pas de capter parfaitement les comportements et les horizons
hétérogènes des intervenants sur le marché. De plus
cet indice ne dépend pas du choix d'une fréquence d'observation
particulière et tient compte de la discontinuité de la cotation
durant la nuit et de la corrélation entre les volatilités.
Michel et Maillet (2002) ont proposé, dans leur
étude effectuée sur les échantillons français et
américains (CAC40 et Dow Jones), l'existence d'une crise quand la valeur
de l'IMS est supérieure à 3.
b) Construction de l'indice de crise
(IMS)
L'échelle de Guttenberg-Richter repose sur la loi
empirique donnant la probabilité d'observer un tremblement de terre en
fonction de son intensité. Cet indice est noté Rt
et a la formule suivante :
Avec :
E : est l'énergie dissipée lors du
tremblement de terre.
p(E) : est la probabilité de réalisation
d'un tremblement de terre avec une énergie E.
, est un facteur d'échelle.
Par analogie, sur les marchés financiers,
l'énergie sera la volatilité représentant le carré
du différentiel de prix (le carré de rendement). Donc
l'échelle de Richter devient :
Avec est la
volatilité à l'instant t et p sa probabilité
correspondante.
Pour établir l'indice IMS, il faut se
baser sur la structure de la
volatilité. En effet, il faut fixer un intervalle de temps sur lequel on va calculer la volatilité de l'indice
concerné. Ce même intervalle doit être
discrétisé en sous intervalles tel
qu'il est explicité dans la formule suivante :
Avec :
=
l'horizon de temps adopté pour calculer la volatilité.
I = Nombre d'observation permettant de calculer
la volatilité.
= =
l'intervalle d'incrémentation du temps.
= Ln du
cours de l'action considéré.
ti = t - i= la
date d'observation de.
= c'est
un facteur pour annualiser la volatilité.
N = nombre de jours ouvrables par an.
Appliquant l'opérateur Ln à la volatilité
on tire le résultat suivant.
Cette matrice correspond à la matrice de
volatilité suivante :
Finalement, l'indice IMS à l'instant
t pour un horizon est
donné par la formule suivante :
Avec :, k =
[1,....K] sont les facteurs agissants sur la variance totale.
Avec
est
la volatilité journalière (hebdomadaire), si les données
sont intra journalières (si les données sont journalières)
de composant k.
I = Nombre d'observation, R est le rendement.
= le
poids de chaque facteur. Avec =1.
F est la fonction de répartition de la loi
normale.
est
l'opérateur log base 2 ((x) = y
= x).
I.4.2 Modèle de cointégration
L'analyse de la cointégration présentée
par Granger(1981) et Engel and Granger(1987) est considérée comme
un des concepts les plus importants dans le domaine d'économétrie
et de l'analyse des séries temporelles.
a) Les conditions de
cointégration :
Deux séries Xt et Yt sont dites
cointégrées si les deux conditions suivantes sont
vérifiées.
- Les deux séries doivent être
intégrées de même ordre.
- Une combinaison linéaire de ces séries donne
une série d'ordre d'intégration inférieur
Soient deux séries Xt et Yt
intégrées d'ordre 1 (Xt~>(1) ; Yt
~>(1)) et soit la relation estimée par le MCO entre ces deux
séries est la suivante :
Si ~> I(0), c'est-à-dire les résidus sont
stationnaires alors les séries Xt et Yt sont
cointégrées et on note Xt,
Yt~>CI(1,1).
b) Test de cointégration entre deux
variables
Pour tester la cointégration entre deux variables,
Engel et Granger ont proposé un algorithme en deux
étapes :
Première étape : Pour que
deux séries peuvent être cointégrées, il faut
quelles soient intégrées de même ordre. Il convient donc de
déterminer l'ordre d'intégration de chaque série à
l'aide des tests de stationnarité ou de non stationnarité
(Dickey-Fuller Augmente, Phillips-Perron, KPSS...).
Si les deux séries ne sont pas intégrées
de même ordre alors la procédure s'arrête à cette
première étape.
Deuxième étape : Si la
première condition est vérifiée, on estime par les MCO la
relation de long terme entre les variables : .La
relation de cointégration est acceptée lorsque le vecteur
résiduel issu de
cette régression est stationnaire ~>I(0).
La stationnarité du résidu est testée
à l'aide des tests usuels de stationnarité.
c) Estimation du modèle à correction
d'erreur (MCE)
Lorsque deux séries sont non stationnaires et
cointégrées, il convient d'estimer leur relation par un
modèle de correction d'erreur. Cette estimation se fait en deux
étapes.
- Etape1 : Estimation par les MCO de la relation de long
terme :
- Etape2 : Estimation par les MCO de la relation du
modèle dynamique de court terme : ; avec
est la
force de rappel vers l'équilibre de long terme et elle doit être
significativement négative.
I.4.3 Modèle VAR
a) Présentation du modèle
VAR
L'absence de cointégration entre deux séries non
stationnaires Xt et Yt et l'existence d'une
causalité entre les séries stationnaires par différence
première DXt et DYt nous permet d'estimer un
modèle VAR.
Le modèle VAR(p) « Vector
Autorgressive » à deux variables et p retard
s'écrit :
Sous forme matricielle, le modèle VAR(p) est
noté comme suit :
Avec : Les variables Xt et Yt sont
stationnaires.
Les perturbations et sont
deux bruits blanc homoscédastiques et non
auto-corrélées.
b) Estimation du modèle VAR
Dans le cas du modèle VAR, chacune des équations
peut être estimée par la méthode des MCO
indépendamment les unes aux autres. Il est préférable de
faire un test de causalité au sens de Granger avant de chercher à
estimer le modèle VAR.
Après l'estimation de ce modèle, on effectue
des tests sur les résidus afin de valider ce processus. Ces tests
doivent prouver l'absence d'auto-corrélation et
l'homoscédasticité des résidus.
Conclusion
En somme, le prix de pétrole n'est pas si facile
à comprendre. Et la complexité de ses déterminants parait
de plus en plus accentuée dans un contexte risqué et incertain.
Le risque peut être dramatique via les crises survenues tel que la crise
financière et économique récente qui était
résultat de crise de subprimes. En effet, on a essayé d'analyser
l'impact possible de cette crise sur le prix du pétrole avec
l'explication des différents canaux de transmission potentiels.
L'étape suivante consiste à vérifier
l'existence de cet impact à travers une modélisation
économétrique.
Chapitre II :
MISE EN ÉVIDENCE EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE LA
CRISE FINANCIÈRE RÉCENTE SUR LE PRIX DU
PÉTROLE
Introduction
Plusieurs travaux sont orientés vers l'analyse de la
relation entre le marché financier et le prix du pétrole. Ces
travaux, tels que celui de Alexandre et De Benoist (2009) et celui de Gasperini
(2005) Ainsi que Lescaroux et Mignon (2008) ont montré qu'il existe une
relation dans le sens où le prix du pétrole influence les valeurs
sur le marché financier.
Dans la situation actuelle de crise financière, les
prix du pétrole connaissent une chute brutale. Ce qui nous pousse de
proposer que la nervosité du marché financier peut aussi
influencer le prix du pétrole. C'est-à-dire, que le sens inverse
de la relation prouvée par les études évoquées
ci-dessus peut être mis en évidence pour ces conjonctures.
Dans ce cadre, nous proposons notre hypothèse. En
effet, notre étude a pour objectif de voir si la crise financière
est responsable de la chute brutale du prix du pétrole depuis octobre
2008. Pour ce faire, nous proposons, dans ce chapitre, l'étude empirique
de la nature de relation entre le prix du pétrole et l'indice de crise
« Index of Market Shocks » (IMS).
Tout d'abord, nous allons présenter notre base de
données et faire une analyse graphique, dans une première
section. Puis, nous allons faire une analyse descriptive et une étude
de stationnarité des séries, dans une deuxième section.
Ensuite, nous allons élaborer, dans une troisième section, le
modèle de cointégration, le test de causalité au sens de
Granger ainsi que le modèle VAR adopté en cas d'existence pour
les différentes périodes. Enfin, nous analyserons la persistance
de la relation adoptée entre les deux séries par le biais d'une
période de vérification dans une section quatrième.
II.1 Présentation des données et analyse
graphique
II.1.1 Présentation des données
Afin de déterminer le lien qui existe entre le prix du
pétrole et la crise financière récente, nous avons
considéré une série du prix du pétrole et une
série de l'indice IMS. Les deux séries sont hebdomadaires et
couvrent la période allant du 01/01/2002 au 27/03/2009
c'est-à-dire en total 378 observations.
Pour la série du prix du pétrole, nous avons
utilisé le prix du brut qui fait référence du
marché américain : West Texas Intermediate(WTI) et qui est
extraite auprès du site « Energy Information
Administration » (EIA).
Pour le calcul de l'IMS hebdomadaire, nous proposons la
construction d'un indice mondial composé de dix indices des
premières places boursières entre 2002 et 2007(Selon
« World Federation of Exchanges »). Le tableau suivant
présente la pondération de chaque indice qui est
représentée par la part de sa capitalisation boursière
dans la capitalisation totale des dix indices.
Tableau1 : Pondération de chaque indice dans la
construction de L'IMS
place boursière
|
moyenne capitalisation boursière (2002/2007) en
milliard de dollars
|
Pondération en %
|
Allemagne
|
1 320,6
|
4,22
|
Euronext
|
2 783,1
|
8,90
|
Hong-Kong
|
1 243,9
|
3,98
|
Italie
|
796,4
|
2,55
|
Royaume-Uni
|
2 981,0
|
9,53
|
Nasdaq
|
3 309,0
|
10,58
|
New-York Stock Exchange
|
12 905,7
|
41,26
|
Tokyo
|
3 683,0
|
11,78
|
Toronto
|
1 334,3
|
4,27
|
Suisse
|
919,8
|
2,94
|
total
|
31 276,9
|
100
|
Les indices utilisés dans notre étude sont le
DAX pour la place de l'Allemagne, CAC 40 pour l'Euronext, le HSI pour la place
du Hong-Kong, le MIB30 pour l'Italie, le FTSE100 pour le Royaume-Uni, le
Nasdaq100 pour la Nasdaq, le S&P500 pour New-York Stock Exchange, le Nikkei
pour Tokyo, le S&P TSX pour Toronto et le SSMI pour Suisse. Les
données de ces indices sont journalières et extraites du site
www.yahoo-finance.fr. Pour chaque mesure de l'indicateur IMS, nous calculons la
volatilité hebdomadaire de chaque indice.
Les deux séries sont transformées en logarithme
népérien afin de stabiliser la variance. Ces séries en Log
sont notées comme suit :
LWTI : pour le prix du pétrole ;
LIMS : pour l'indicateur IMS.
II.1.2 Analyse graphique
Figure6 : Prix du pétrole brut (WTI) et IMS
hebdomadaires entre 2002et 2009
Ce graphique décrit l'évolution hebdomadaire du
prix du pétrole ainsi que celle de l'indicateur de crise l'IMS entre
2002 et 2009. Les cours du prix du brut WTI sont représentés sur
l'axe des ordonnées à gauche et les valeurs de l'IMS sont
représentées sur l'axe des ordonnées à droite.
Le prix du pétrole marque une hausse importante entre
2002 et 2006 à la suite de la guerre en Irak en 2003 qui cause une
perturbation sur les marchés pétroliers ainsi que la destruction
des raffineries dans le golf du Mexique en 2005. La hausse du cours du baril
était remarquable au cours de cette période mais le prix ne
dépasse pas le 80$/b. En effet, le prix du baril a
réalisé un pic de 75,63$/b en Août 2006 avant de
redescendre à 51.51$/b en janvier 2007. Puis à partir de cette
date, le prix du pétrole ne cesse pas d'augmenter jusqu'à
atteindre son record historique en juillet 2008 avec une valeur de 142.52$/b.
En se situant à cette date, on estime que l'augmentation du prix se
continuera ; mais après ce pic, le prix fait une chute libre vers
des valeurs au dessous de 40$.
La courbe de l'IMS indique qu'il y a turbulences sur le
marché financier à l'échelle mondial pendent
l'été 2002 puisque l'indicateur dépasse la valeur
arbitraire de 3 (5.21 juillet 2002 et 4.41).Cela peut être dû
à l'explosion de la bulle internet et aux effets de l'attaque du 11
septembre 2001 contre l'Amérique. Aussi en mars 2003 l'IMS a
enregistré une valeur de 3.85>3 ce qui est un indicateur de crise
cela correspond peut être à la guerre en Irak. Puis l'indice a
connu une période de stagnation ce qui est traduit par une
stabilité sur le marché financier avant d'être en forte
perturbation depuis janvier 2008 où l'indicateurs IMS a
enregistré des valeurs très élevées 4.46 le 25
janvier, 6.61 le 19 septembre, 8.44 le 10 octobre et 10.61 le 17 octobre. La
crise financière est accentuée à cette période avec
la faillite des plusieurs établissements financiers, provoquant une
crise économique à la fin de 2008. En effet, nous remarquons une
simultanéité entre la chute brutale du prix du pétrole et
le survol de l'indice IMS.
Selon les indications de l'indice de crise IMS, on peut
distinguer trois périodes. Deux périodes signalant l'existence
d'une crise où l'IMS dépasse la valeur arbitraire de 3 et
une période de stabilité sur le marché financier où
l'IMS est inférieur à 3. Les différentes périodes
sont présentées dans la figure ci-dessous.
Figure7 : La division des séries en périodes
selon les indications de l'IMS
D'après la figure ci-dessus, nous allons diviser les
deux séries en trois périodes comme suit :
Période1 : du 01/01/2002 jusqu'au 28/03/2003,
c'est-à-dire sur les 65 premières observations.
Période2 : du 01/01/2003 jusqu'au 28/12/2007,
c'est-à-dire sur 248 observations.
Période 3 : du 01/01/2008 jusqu'au 27/03/2009,
c'est-à-dire sur les 65 dernières observations.
II.2 Analyse descriptive et analyse de
stationnarité
II.2.1 Analyse descriptive
Les statistiques descriptives des données (moyenne,
médiane, valeur minimale, valeur maximale, écartype) nous permet
d'avoir une idée sur le niveau du risque et l'évolution de ces
données au cours du temps. Les coefficients
« Skewness », « Kurtosis » et la
statistique du test de « Jarque-Bera » nous permet de
tester la normalité des séries étudiées.
En effet, le coefficient « Kurtosis » est
un coefficient qui mesure le degré d'aplatissement de la distribution.
Lorsqu'il est égal à 3, la distribution suit donc la loi normale.
En revanche, un coefficient inférieur à 3 indique que la
distribution est plus aplatie que la loi normale (platykurtique), alors qu'un
coefficient de Kurtosis supérieur à 3 indique que la distribution
est pointue (leptokurtique).
Le coefficient de « Skewness » est un
coefficient qui mesure le degré d'asymétrie de la distribution.
Lorsque ce coefficient est négatif, la distribution est
asymétrique vers la gauche, lorsqu'il est positif, la distribution est
asymétrique vers la droite, alors que lorsqu'il est nul cela signifie
que la distribution est symétrique et elle suit la loi normale.
Aussi, le test de Jarque-Bera est un test de
normalité de la distribution dont l'hypothèse nulle est la
normalité des données. Une valeur élevée de la
statistique du test (valeur calculée supérieure à la
valeur tabulée de Khie-deux) permet de rejeter cette
hypothèse.
Les statistiques descriptives du rendement du prix du
pétrole et de l'indice de crise sont présentées dans le
tableau suivant :
Tableau2 : Statistiques descriptives des séries
étudiées
|
Tout l'échantillon
|
Période1
|
Période2
|
Période3
|
WTI
|
IMS
|
WTI
|
IMS
|
WTI
|
IMS
|
WTI
|
IMS
|
Moyenne
|
0.002481
|
0.003250
|
0.005945
|
0.012434
|
0.004785
|
-0.005324
|
-0.009634
|
0.008323
|
Médiane
|
0.007474
|
-0.016850
|
0.011182
|
-0.061077
|
0.007884
|
-0.016850
|
-0.008719
|
0.088330
|
Valeur maximale
|
0.251247
|
3.109241
|
0.087041
|
1.265961
|
0.096776
|
3.109241
|
0.251247
|
1.059644
|
Valeur minimale
|
-0.190996
|
-2.027318
|
-0.185272
|
-0.948465
|
-0.101343
|
-2.027318
|
-0.190996
|
-0.987866
|
Ecartype
|
0.047265
|
0.605985
|
0.044725
|
0.451378
|
0.035885
|
0.666279
|
0.078702
|
0.477348
|
Skewness
|
-0.434945
|
0.456215
|
-1.370814
|
0.576439
|
-0.310111
|
0.494760
|
0.152729
|
-0.146027
|
Kurtosis
|
6.634476
|
4.837954
|
6.925421
|
3.285112
|
2.748672
|
4.696024
|
4.166070
|
2.428120
|
Jarque-Bera
|
219.3846
|
66.14158
|
61.13454
|
3.761109
|
4.609041
|
39.68107
|
3.874733
|
1.099582
|
D'après ce tableau, on constate que les variables
étudiées présentent des fluctuations dans le temps.
Quelque soit la période, les deux variables possèdent un
écartype important mais l'indice de crise possède le risque plus
élevé ceci peut être expliqué par
l'instabilité et l'incertitude du marché financier.
Sur la période étudiée en total, le
coefficient d'aplatissement « Kurtosis » est
supérieur à 3 (la valeur du coefficient du Kurtosis pour la loi
normale) pour les deux séries. Ceci implique une forte
probabilité des points extrêmes et que les séries
étudiées présentent des queues plus épaisses que la
loi normale. De plus le coefficient de Skewness qui est différent de
zéro indique la présence d'asymétrie ce qui contredit le
critère d'une distribution linéaire gaussienne. Aussi la
statistique du test de Jarque-Bera présente une valeur
élevée pour les deux séries ce qui confirme le non
normalité des données étudiées.
De même, pour chacune de trois périodes, les
coefficients de Skewness et du Kurtosis confirment l'hypothèse du non
normalité des séries étudiées. Et par suite la
conformité à la réalité économique du
marché pétrolier ainsi que le marché financier.
II.2.2 Analyse de stationnarité
Afin d'analyser la stationnarité des séries
étudiées nous appliquons le test de racine unitaire Dickey-Fuller
Augmente (ADF).C'est un test dont l'hypothèse nulle est la non
stationnarité et qui permet de prendre en compte
l'auto-corrélation possible de la série
différenciée via une correction utilisant les valeurs
retardées. En général l'équation du test est la
suivante :
Avec est la
série, la
tendance, la constante, terme
aléatoire et p le nombre de retard. Ce dernier est
déterminé à partir des auto-corrélations partielles
de ; on retient le retard correspondant à la dernière
auto-corrélation significative.
Tout d'abord, on estime le modèle par le MCO avec
tendance et constante. Puis on teste la significativité de la tendance,
si elle est non significative, on estime le modèle avec constante
seulement. Si la constante n'est pas significative, on estime le modèle
sans tendance ni constante. Enfin on compare la statistique du test ADF avec la
valeur critique. Si la statistique du test est supérieure à la
valeur critique alors on accepte H0 c'est-à-dire la non
stationnarité de série.
a) Analyse de stationnarité des
séries pour la première période
Les résultats du test ADF pour les séries LWTI,
DLWTI, LIMS et DLIMS sont présentées dans le tableau
ci-dessous :
Tableau3 : Test de racines unitaires sur les séries
pour la période1
Séries
|
trend
|
intercept
|
Nombre de retard
|
t-statistic
|
Critical value (5%)
|
Stationnaire ou non stationnaire
|
LWTI
|
non
|
non
|
0
|
0.980691
|
-1.945987
|
Non stationnaire
|
DLWTI*
|
non
|
non
|
2
|
-6.687676
|
-1.946072
|
Stationnaire
|
LIMS
|
non
|
oui
|
1
|
-2.780963
|
-2.908420
|
Non stationnaire
|
DLIMS**
|
non
|
non
|
3
|
-13.13276
|
-1.946072
|
Stationnaire
|
* DLWTI : la série LWTI en différence
première.
**DLIMS : la série LIMS en différence
première.
Pour la série LWTI, on a estimé le modèle
par la méthode de MCO avec constante et tendance et on a trouvé
quelles ne sont pas significatives. Pour cela, on a adopté le
modèle sans tendance ni constante. Il est bien claire que la statistique
du test est supérieure à la valeur critique au seuil de 5% donc
on accepte l'hypothèse nulle du test ADF qui est la non
stationnarité du série LWTI.
Passant à l'étude de stationnarité de la
série en différence première(DLWTI). De même, le
modèle significatif est celui sans tendance ni constante. La statistique
du test est inférieure à la valeur critique ce qui signifie le
rejet de l'hypothèse nulle et donc la série DLWTI est
stationnaire. Par conclusion, la série LWTI est intégrée
d'ordre 1 (LWTI~>I(1)).
Concernant la série LIMS, on a adopté le
modèle sans tendance et avec constante. La statistique du test est
supérieure à la valeur critique au seuil de 5% donc on accepte
l'hypothèse nulle du test ADF qui est la non stationnarité du
série LIMS. Pour la série DLIMS, on a adopté le
modèle sans tendance ni constante vérifiant la
stationnarité de la série. D'où LIMS est
intégrée d'ordre 1(LIMS~>I(1)).
b) Analyse de stationnarité des
séries pour la deuxième période
Les résultats du test ADF pour les séries LWTI,
DLWTI et LIMS sont présentées dans le tableau
ci-dessous :
Tableau4 : Test de racines unitaires sur les
séries pour la période2
Séries
|
trend
|
intercept
|
Nombre de retard
|
t-statistic
|
Critical value (5%)
|
Stationnaire ou non stationnaire
|
LWTI
|
oui
|
oui
|
2
|
-2.672735
|
-3.428198
|
Non stationnaire
|
DLWTI
|
non
|
oui
|
4
|
-11.98327
|
-2.873142
|
Stationnaire
|
LIMS
|
non
|
oui
|
4
|
-5.670426
|
-2.873093
|
stationnaire
|
Pour la série LWTI, on a adopté le modèle
avec constante et tendance. La statistique du test est supérieur
à la valeur critique ce qui implique la non stationnarité de la
série LWTI. Pour la série DLWTI, le modèle adopté
est celui avec constante et sans tendance et qui vérifie la
stationnarité de la série DLWTI. LWTI n'est pas stationnaire mais
la série en différence première est stationnaire donc LWTI
est intégrée d'ordre1 (LWTI~>I(1)).
Par contre, le résultat du test ADF, appliqué
sur le modèle avec constante et sans tendance de la série LIMS
implique que la série est stationnaire donc elle est
intégrée d'ordre 0(LWTI~>I(0)).
c) Analyse de stationnarité des séries
pour la troisième période
Les résultats du test ADF pour les séries LWTI,
DLWTI, LIMS et DLIMS sont présentées dans le tableau
ci-dessous :
Tableau5: Test de racines unitaires sur les séries pour
la période3
Séries
|
trend
|
intercept
|
Nombre de retard
|
t-statistic
|
Critical value (5%)
|
Stationnaire ou non stationnaire
|
LWTI
|
non
|
non
|
3
|
-1.026351
|
-1.945987
|
Non stationnaire
|
DLWTI
|
non
|
non
|
5
|
-7.285640
|
-1.946072
|
Stationnaire
|
LIMS
|
non
|
non
|
1
|
-0.636754
|
-1.946072
|
Non stationnaire
|
DLIMS
|
non
|
non
|
2
|
-13.68534
|
-1.946072
|
Stationnaire
|
Pour toutes les séries on a adopté le
modèle sans constante ni tendance.
Pour la série LWTI, la statistique du test est
supérieure à la valeur critique au seuil de 5% donc on accepte
l'hypothèse nulle du test ADF qui est la non stationnarité du
série LWTI. Passant à l'étude de stationnarité de
la série en différence première(DLWTI), la statistique du
test est inférieure à la valeur critique ce qui signifie le rejet
de l'hypothèse nulle et donc la série DLWTI est stationnaire. Par
conclusion, la série LWTI est intégrée d'ordre 1
(LWTI~>I(1)).
Les résultats sont de même pour la série
LIMS, en effet elle est intégrée d'ordre 1(LIMS~>I(1)).
II.3 Modélisation de la relation entre les deux
séries
II.3.1 Première période
a) Test de cointégration
Pour la première période, on a constaté
que les deux séries LWTI et LIMS sont intégrées de
même ordre donc la condition nécessaire de cointégration
est vérifiée. On passe alors à la deuxième
étape qui est l'estimation de relation à long terme entre les
deux séries. L'estimation par le MCO est donnée par le tableau
suivant :
Tableau6 : Estimation de la relation statique entre LWTI
et LIMS pour la première période
On va récupérer par la suite les résidus
issus de cette régression et tester leur stationnarité. Le
résultat du test ADF est présenté dans ce
tableau :
Tableau7 : Test ADF sur les résidus de la relation
statique pour la première période
Le nombre de retard dans ce cas est égal à 0 et
il est déterminé à partir des auto-corrélations
partielles de la série des résidus en différence
première. Le modèle adopté est celui sans tendance ni
constante et qui vérifie la stationnarité des résidus de
fait que la statistique du test ADF (-2.060602) est inférieur à
la valeur critique au niveau du risque 5% (-1.945987). La deuxième
condition de cointégration est vérifiée donc on passe
à l'estimation du modèle à correction d'erreur (MCE).
b) Modèle à correction
d'erreur
L'équation de la relation du modèle dynamique
(Court terme) est la suivante :
Avec est la
force de rappel et elle doit être significative et négative.
L'estimation de cette relation par MCO donne le
résultat suivant :
Tableau8 : Estimation du modèle à correction
d'erreur
Il est bien clair, que la force de rappel est négative
(-0.068987), mais elle n'est pas significative au risque 5%. Si on la compare
à 10% du risque, on constate que la représentation MCE est
valide à ce niveau du risque (0.0691<0.1).
Ä Ceci implique qu'en cas de perturbation sur le
marché financier, le prix du pétrole subit un impact significatif
à court terme.
II.3.2 Deuxième période
Pour la deuxième période, on a constaté
que les deux séries LWTI et LIMS ne sont pas intégrées de
même ordre donc elles ne sont pas et elles ne peuvent pas être
cointégrées.
Ä Ceci implique qu'en cas de stabilité
financière, la situation du marché financier n'a aucun effet sur
le marché du pétrole.
II.3.3 Troisième période
a) Test de cointégration
Concernant la troisième période, qui est la
période de la crise récente, les deux séries LWTI et LIMS
sont intégrées de même ordre ((LWTI~>I(1) et
LIMS~>I(1)). La condition nécessaire de cointégration est
vérifiée donc on estime par la méthode de MCO la relation
à long terme entre les variables.
La régression est donnée par le tableau
suivant :
Tableau9 : Estimation de la relation statique entre LWTI et
LIMS pour la troisième période
Puis, on va récupérer les résidus et
appliquer le test ADF afin de vérifier s'ils sont stationnaires ou pas.
Le nombre de retard dans ce cas est égal à 1 et il est
déterminé à partir des auto-corrélations partielles
de la série des résidus en différences première
notée D(R). Si les résidus sont stationnaires, une relation de
cointégration peut être en vigueur. Si les résidus sont,
paradoxalement, non stationnaires, nous établirons une
modélisation VAR.
En effet, On a estimé le modèle par le MCO et on
a adopté celui sans tendance ni constante ce qui donne le
résultat présentée dans le tableau ci dessous :
Tableau10 : Test ADF sur les résidus de la relation
statique pour la troisième période
La statistique du test ADF est égale à
(-1.286639) est supérieur à la valeur critique pour tous les
seuils du risque (1%, 5% et 10%), donc on accepte l'hypothèse nulle du
test c'est-à-dire la non stationnarité des résidus. Cela
implique que la deuxième condition nécessaire n'est pas
vérifiée donc il n'existe pas de relation de
cointégration entre les deux séries LWTI et LIMS.
b) Modélisation Vectorielle
Autorégressive
La modélisation vectorielle autorégressive (VAR)
a pour objectif de décrire les interdépendances entre un ensemble
de variables à court terme, il est préférable de faire a
priori le test de causalité entre les différentes variables afin
d'éliminer les variables qui ne participent pas dans l'explication de la
variable exogène.
Après l'estimation du modèle VAR, une
étape de validation est nécessaire : notons cependant qu'il
convient d'examiner attentivement les résidus, faire l'analyse de
réponse impulsionnelle et la décomposition de la variance de
l'erreur de prévision.
b-i) Teste de causalité
La question quand doit poser avant d'établir un VAR est
s'il existe une relation de causalité entre les différentes
variables du système. La notion de causalité introduite par
Granger est définie en terme de prévision: une variable
x cause une variable y si x contient une information
permettant d'améliorer la prévision de y.
Après estimer un modèle VAR des séries
LIMS et LWTI en niveau, nous cherchons le nombre de retard à adopter
dans le teste de causalité.
Tableau11 : Nombre de retard de la représentation
VAR des séries en niveau
Le nombre de retard choisi est celui qui minimise le
critère AIC, dans notre cas on prend p=2. Ainsi un modèle
VAR(1).
Soit le modèle VAR(1) pour lequel les variables Xt
et Yt sont stationnaires :
Le test de causalité repose sur les deux
hypothèses suivantes :
Yt ne cause pas Xt si on accepte H0
Xt ne cause pas Yt si on accepte H0
Dans notre cas, Xt= DLWTI et Yt= DLIMS.
Tableau 12 : Test de causalité au sens de Granger
entre DLWTI et DLIMS
Le résultat du test de causalité confirme,
à un niveau de risque de 10%, que la situation sur le marché
financier représentée par la série DLIMS a un effet sur le
mouvement du prix du pétrole (DLWTI); alors que le sens inverse de
causalité n'est pas vérifié.
Ä Ceci implique qu'en cas de crise
financière, la nervosité cause significativement le prix du
pétrole.
b-ii) Estimation du modèle VAR
Le modèle VAR(1) adopté est le suivant :
Tableau 13 : Présentation du modèle VAR
entre DLWTI et DLIMS
Donc, la relation à court terme entre l'indice de crise
(IMS) et le prix du pétrole (WTI) est donnée par :
DLWTI= -0.008493+0.068650 DLWTI (-1) +0.023544 DLIMS
(-1)
b-iii) Validation du modèle VAR
ü Test sur les résidus
- Test d'auto-corrélation
Il existe un grand nombre de test d'absence de
corrélation ; nous allons utiliser
l' « auto-corrélation LM test » qui fait
l'objet de tester le caractère non auto-corrélation des
résidus. L'hypothèse nulle est qu'il y a absence
d'auto-corrélation contre l'hypothèse alternative
d'existence d'auto-corrélation.
Le résultat d'estimation est le suivant :
Tableau 14 : Test d'auto-corrélation des
résidus
A l'égard de ce résultat, on constate l'absence
d'auto-corrélation ; puisque LM-stat, pour un nombre de retard
égale à 12, est inferieur à la valeur de khi-deux au
niveau de risque 5% (21.0261).
- Test d'homoscédasticité
On parle d'homoscédasticité lorsque la variance
est constante. Plusieurs tests ont l'objet de tester
l'homoscédasticité dont on peut citer le test ARCH, le test de
Breusch-Pagan et le test de White dont l'hypothèse nulle est
H0 :l'homoscédasticité contre H1 :
l'hétéroscédasticité. Si la probabilité
associée au test est inférieur au niveau de risque alors on
rejette l'hypothèse nulle.
Le résultat du test d'homoscédasticité
des résidus du modèle VAR est le suivant :
Tableau 15 : Test d'homoscédasticité des
résidus
On constate que la probabilité inférieur au
niveau du risque 5% donc on rejette H0, donc les résidus sont
hétéroscédastiques.
- Les réponses d'impulsions
Les réponses d'impulsions de la série DLIMS sur
la série DLWTI sont représentées dans la figure
suivante.
Figure8 : Réponses d'impulsions de la série DLIMS
sur la série DLWTI
On observe une légère augmentation du rendement
du prix du pétrole d'environ 10% alentours de la deuxième
période, ainsi qu'une diminution de 5% alentours de la troisième
période pour se stabiliser à partir de la cinquième
période.
- La décomposition de la
variance
La décomposition de la variance constitue aussi un
outil d'analyse pour déterminer l'importance relative d'un choc
financier pour expliquer la volatilité du prix du pétrole.
Nous effectuons cette décomposition afin de constater
la contribution de choc de rendement de l'indice de crise IMS à
l'explication de la variance de prévision des rendements du prix du
pétrole et de suggérer qu'une véritable crise
financière est une source importante de volatilité pour le cours
du brut.
Figure9 : Part de la variance de DLWTI expliquée par
DLIMS
En effet, à partir de la deuxième
période, presque 2% de la variance du rendement du prix du
pétrole est expliquée par la variance des rendements de l'indice
de crise. Cette part n'est pas assez importante, mais on ne peut pas la
négliger.
II.4 Période de vérification
Pour vérifier si nos résultats sont robustes ou
pas, nous ne prolongerons notre période de crise sur les années
2007, 2008 et le premier trimestre de 2009 pour vérifier la persistance
de l'effet de la crise sur le prix de pétrole.
Les statistiques descriptives du rendement du prix du
pétrole et de l'indice de crise sont présentées dans le
tableau suivant :
Tableau 16 : Statistiques descriptives des séries
pour la période de vérification
Des fluctuations importantes dans le temps sont
marquées par les variables étudiées. Pour cette
période, la volatilité enregistrée sur le marché
financier (l'écartype de DLIMS) est plus élevé que
celle-ci du marché pétrolier.
Le coefficient d'aplatissement
« Kurtosis » et de « Skewness »
indiquent que les deux séries ne sont pas normales pour cette
période aussi impliquant une forte probabilité des points
extrêmes vérifiant les chocs sur les deux marchés
étudiés.
Concernant la stationnarité des séries en
transformation logarithmique et en différence première, les
résultats du test ADF sont présentés dans le tableau
ci-dessous :
Tableau 17 : Test de racines unitaires sur les
séries pour la période de vérification
Séries
|
trend
|
intercept
|
Nombre de retard
|
t-statistic
|
Critical value (5%)
|
Stationnaire ou non stationnaire
|
LWTI
|
non
|
non
|
3
|
-0.194250
|
-1.943612
|
Non stationnaire
|
DLWTI
|
non
|
non
|
4
|
-4.355308
|
-1.943688
|
Stationnaire
|
LIMS
|
oui
|
oui
|
4
|
-3.779709
|
-4.039797*
|
Non stationnaire
|
DLIMS
|
non
|
non
|
6
|
-7.619259
|
-1.943714
|
Stationnaire
|
*cette valeur est prise au risque de 1%
A l'égard des résultats donnés par ce
tableau nous pouvons conclure que les séries LWTI et LIMS sont
intégrées de même ordre 1 (LWTI~>I(1)
& LIMS~>I(1)). Ainsi, la condition nécessaire de
cointégration est vérifiée, une possibilité de
cointégration est mise enjeu. Donc on estime par la méthode de
MCO la relation à long terme entre les variables.
Puis, on a récupéré les résidus et
appliqué le test ADF afin de vérifier s'ils sont stationnaires ou
pas. Le nombre de retard dans ce cas est égal à 3 et il est
déterminé à partir des auto-corrélations partielles
de la série des résidus en différences première
notée D(R).
La statistique du test ADF est égale à
(-0.876931) est supérieur à la valeur critique pour tous les
seuils du risque (1%, 5% et 10%) donc on accepte l'hypothèse nulle du
test c'est-à-dire la non stationnarité des résidus. Cela
implique que la deuxième condition nécessaire n'est pas
vérifiée donc il n'existe pas de relation de
cointégration entre les deux séries LWTI et LIMS. Mais, la
possibilité d'établir un modèle VAR reste en vigueur.
En effet, le nombre de retard tiré du modèle VAR
appliqué sur les séries LIMS et LWTI est 2. Le teste de
causalité au sens du Granger donne abouti au résultat
suivant :
Tableau 18 : Test de causalité au sens de Granger
entre DLWTI et DLIMS pour la période de vérification
Ce résultat affirme que les deux sens de causalité
ne sont pas vérifiés. Donc la possibilité d'établir
un modèle VAR s'expire.
Donc, si on prolonge la période, la relation entre les
deux séries ne persiste pas. Ceci est en cohérence avec les
résultats obtenus dans la section précédente, en vertu
desquels la relation entre les deux variables n'est que dynamique et n'existe
qu'en situation de crise.
Conclusion
Ces dernières années ont été
caractérisées dans le monde entier par une nervosité
anormale sur le marché boursier. Cette étude est menée
ainsi afin de dégager l'impact de ces nervosités sur le cours du
pétrole.
Nous avons pu constater qu'en cas de perturbation sur le
marché boursier (période 1 et 3), le prix du pétrole
répond suite à ces chocs sur le court terme. Il convient, aussi,
de souligner toutefois que cette relation s'expirera si on fait prolonger la
période (prouvé par la période de vérification). Ce
qui permet de conclure que la situation du marché financier influe le
prix de pétrole seulement sur la période où la crise
s'étale ; et que cette situation n'est causalement significative
qu'en cas de forte crise telle que celle récente.
En effet, Lescaroux et Mignon (2008) ont affirmé que
la causalité s'exerce toujours des prix du pétrole vers les
marchés boursiers. Alors que nos résultats montrent, qu'en
situation de crise financière, c'est la nervosité du
marché financier qui cause la volatilité du prix du
pétrole à court terme. Et ce peut être expliqué par
le fait que nous étudions le cas particulier d'une crise assez
forte.
CONCLUSION GENERALE
La crise financière est déclenchée en
juillet 2007 aux États-Unis sur le marché des prêts
hypothécaires aux emprunteurs les plus risqués (prêts
subprimes). Elle s'est progressivement étendue à l'ensemble des
marchés financiers et a fini par atteindre l'économie
réelle à la fin de l'année 2008. Cette crise a
touché la majorité des marchés économiques mondiaux
(marché du travail, marché de biens et services, marché de
l'énergie...).
D'autre part, la chute des prix de pétrole est
à la une de l'actualité. Depuis le choc pétrolier en 1979
suite à la guerre d'Irak Iran, jamais la question du pétrole n'a
autant retenu l'attention que durant ces dernières années
où les prix sur le marché international ont subi une
véritable envolée suivie par une chute brutale
imprévue.
Le prix du baril a grimpé d'une trentaine de dollars en
2003 à plus de 140 dollars au mi de l'année 2008 pour
démunir de plus de 100 dollars dans quatre mois. Les cours du prix de
pétrole sont ainsi sur une courbe assez volatile qui n'est pas
résultat des nouvelles découvertes des gisements ou des
innovations sur l'ampleur de la production qui ne connaissent pas la même
envolée. Mais, la demande du pétrole semble être le
déterminant le plus fort, contrainte par la crise financière,
présente le canal principal de la transmission de la crise
financière au marché pétrolier et justifie ses
conséquences néfastes sur le prix pétrolier en
particulier.
Pour cela notre étude est menée principalement
afin de détecter l'impact des nervosités du marché
boursier sur les fluctuations du prix du pétrole, à travers une
modélisation des processus de transmission de ce choc.
Pour se faire, on a utilisé comme variables le
logarithme des prix du pétrole ainsi que le logarithme de l'indice du
choc boursiers IMS afin de rapprocher les valeurs des différentes
séries étudiées et mieux stabiliser la variance.
Après avoir présenté les principaux
fondements théoriques de la relation entre le marché
pétrolier et le marché boursier, nous avons procédé
à une synthèse économétrique des différents
modèles appliqués sur notre base de données, tout en
tenant compte des caractéristiques du marché boursiers dans le
découpage des nos observations en sous périodes.
On a commencé tout d'abord, par une analyse descriptive
de l'échantillon en testant la stationnarité sur les
différentes périodes étudiées. Ensuite, nous
modélisons la relation entre l'IMS et le WTI en cas d'existence :
en effet, pour la première période, on a constaté
l'existence d'une relation de cointégration entre les deux variables. A
l'aide du modèle à correction des erreurs (MCE), on a
déterminé la relation dynamique à court terme entre les
deux séries. Cette relation, à court terme, est
vérifiée aussi, pour la troisième période à
l'aide du modèle vectoriel autorégressif (VAR). De plus, dans
cette dernière période, la causalité unidirectionnelle au
sens du Granger (DLIMS cause DLWTI) est vérifiée et c'est du
à l'accentuation de la crise financière en cette phase. D'autre
part, en cas de stabilité, aucune relation ne peut exister entre les
deux variables.
Ceci nous a permis de conclure que les périodes de
forte corrélation entre les deux séries sont associées
à des périodes de forte volatilité. Cependant, une
augmentation de la nervosité sur le marché financier va
naturellement induire des changements sur les cours de l'or noir, et les
relations entre ces deux marchés, durant les crises, peuvent se
renforcer sensiblement et devenir plus significatives.
On peut conclure, donc, qu'une analyse de l'impact de la crise
sur chacun des déterminants, en particulier la demande, peut nous
fournir un meilleur environnement de réflexion et une meilleure
compréhension de cet impact. Aussi, la spéculation sur les
dérivés du pétrole constitue un lien direct entre le prix
du pétrole et le marché financier ce qui nous incite à
analyser l'effet d'une nervosité financière sur la
spéculation et la mission de cette dernière dans la
détermination de prix du pétrole dans un contexte financier
défavorable.
Annexes
ANNEXE 1
Période 1
ANNEXE 2
Période2
ANNEXE 3
Période 3
Régression simple entre LWTI et LIMS
ANNEXE4
Tout l'échantillon
ANNEXE 5
Période de vérification
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http://www.CNUCED.org.
http://fr.Wikipedia.org
LISTE DES TABLEAUX
Tableau1 : Pondération de chaque indice dans la
construction de
L'IMS......................................................................................39
Tableau2 : Statistiques descriptives des séries
étudiées.......................44
Tableau3 : Test de racines unitaires sur les
séries pour la période1.......46
Tableau4 : Test de racines unitaires sur les
séries pour la période2......47
Tableau5: Test de racines unitaires sur les séries pour
la période3........48
Tableau6 : Estimation de la relation statique entre LWTI
et LIMS pour la première
période.......................................................................49
Tableau7 : Test ADF sur les résidus de la relation
statique pour la première
période.......................................................................49
Tableau8 : Estimation du modèle à
correction d'erreur......................50
Tableau9 : Estimation de la relation statique entre LWTI et
LIMS pour la troisième
période.......................................................................51
Tableau10 : Test ADF sur les résidus de la
relation statique pour la troisième
période.......................................................................52
Tableau11 : Nombre de retard de la représentation
VAR des séries en
niveau......................................................................................53
Tableau 12 : Test de causalité au sens de Granger
entre DLWTI et
DLIMS.....................................................................................53
Tableau 13 : Présentation du modèle VAR
entre DLWTI et DLIMS.......54
Tableau 14 : Test d'auto-corrélation des
résidus................................55
Tableau 15 : Test d'homoscédasticité des
résidus..............................56
Tableau 16 : Statistiques descriptives des séries
pour la période de
vérification................................................................................58
Tableau 17 : Test de racines unitaires sur les
séries pour la période de
vérification...............................................................................58
Tableau 18 : Test de causalité au sens de Granger
entre DLWTI et DLIMS pour la période de
vérification......................................................59
LISTE DES FIGURES
Figure1 : Prix nominaux d'une moyenne des prix du Brent
FOB UK, du WTI FOB USA Gulf et du DUBAÏ FOB Dubaï 1973 - Janvier 2009
(en dollars par
baril)..........................................................................6
Figure2: Déterminants de prix de
pétrole..........................................8
Figure 3 : Régions productrices de pétrole
dans le monde..................13
Figure4 : L'évaluation des prix du pétrole
est de plus en plus corrélée négativement avec le dollar
américain............................................19
Figure5 : Record de prix de pétrole et creux du
dollar par rapport à l'euro au même
moment..............................................................20
Figure6 : Prix du pétrole brut (WTI) et IMS
hebdomadaires entre 2002et
2009........................................................................................40
Figure7 : La division des séries en
périodes selon les indications de
l'IMS.......................................................................................42
Figure8 : Réponses d'impulsions de la série
DLIMS sur la série
DLWTI.....................................................................................56
Figure9 : Part de la variance de DLWTI expliquée
par DLIMS..............57
* 1 L'OPEP est l'Organisation
des pays exportateurs du pétrole (en anglais, Organization of Petroleum
Exporting Contries(OPEC)), elle est créée le 14 septembre 1960,
lors de la conférence de Bagdad, comprend 13 pays( dont 2 nouveaux
depuis 1er janvier 2007) à savoir, l'Arabie Saoudite, Emirats
arabes unis, Iran, Irak, Koweït et Quatar de moyen Orient;
Algérie, Libye, Nigeria et Angola de l'Afrique ; Venezuela et
l'Equateur du l'Amérique Latine et Indonésie ( qui se retire en
mai 2008)de l'Asie.
* 2 La moyenne des prix du
pétrole est calculée par pondération égale entre
les Pétroles bruts : Dubaï, Brent et WTI, cette moyenne est
représentée dans la figure 1 par CNUCED (Conférence des
Nations Unis sur le Commerce Et le Développement), avec le brut
Dubaï est utilisé comme référence dans l'Asie, le
prix de Brent est généralement la référence
mondiale et le WTI (West Texas Intermediate) est utilisé comme
référence pour les transactions aux US et qui fait aussi
référence à un brut léger et doux.
* 3 Les principaux pays
producteurs sont (par ordre décroissant de production en 2007, avec
quantités en Mb/j incluant le brut, les liquides de gaz naturel et le
pétrole non conventionnel, mais pas le gain de raffinage) sont
Arabie
saoudite (10.72), Russie (9.67), Etats-Unis (8.36), Iran (4.15), Chine
(3.84), Mexique (3.71), Canada (3.29), Emirat arabes Unis (2.94), Venezuela
(2.80), Norvège (2.78), Koweït (2.67), Nigeria (2.44),
Brésil (2.16), Algérie (2.12), Irak (2.008), Libye (1.89), Angola
(1.80) et Royaume-Uni (1.71). La production mondiale est d'environ 80 Mb/j
dont 34 proviennent des pays membres de l'OPEP.
* 4 Off shore : une
exploitation pétrolière est dite « off
shore » lorsqu'elle se trouve en pleine mer. L'exploitation se fait
alors à partir de plates-formes flottantes fixées au fond de la
mer.
* 5 On shore : une
exploitation pétrolière est qualifiée « on
shore » lorsqu'elle est placée sur terre.
* 6 Commentaire du rapport
« prix du pétrole », Maurice (2001).
* 7 Les
idées évoquées dans cette section sont inspirées de
l'encyclopédie « wikipedia ».
* 8 FED : Federal
Reserve Bank, appelée souvent Federal Reserve, est la banque centrale
des Etats - Unis, créée le 23/12/1913 et elle est privée.
* 9 Le community
reinvestment Act (CRA) ou «loi de financement communautaire »
est une loi des Etats-Unis réglant les relations interbancaires et
entre autre grands organismes financiers de dépôts et
communautés.
* 10 Freddi Mac : Le
Federal Home Loan Mortgage Corporation(FHLMC) est une société par
action créée en 1970 par le gouvernement fédéral
américain dans le but d'augmenter la taille du marché des
prêts hypothécaires. Son surnom Freddi Mac est une création
phonétique faite à partir de son sigle pour l'identifier plus
facilement.
* 11 Fannie Mae : La
Federal National Mortgage Association (FNMA) est une société par
action créée en 1938 par le gouvernement fédéral
Américain pour enrichir la liquidité du marché
hypothécaire. Son surnom Fannie Mae est crée à partir de
son sigle pour être identifié plus facilement.
* 12 HSBC holding PLC
(Hongkong & Shanghai Banking Corporation), est une des plus grandes banques
du monde, cite à Londres et créée en 1965 en Hongkong.
* 13 Spécial Purpose
Vehicle aux Etats-Unis ou fonds communs de créances en France.
* 14 RMBS : Residential
Mortgage-Backed Security est une titrisation de crédits
hypothécaires résidentiels.
CDO: Collateralised Dedt Obligation « obligation
adossée à des actifs », est une structure de
titrisation d'actifs financiers (créances) de nature diverse. Ces sont
des structures créées sur mesure par les banques à
destination d'investisseurs.
ABS : Assest-Backed Security « valeur
mobilière adossée à des actifs », la
titrisation est le principal vecteur de création des actifs. Les ABS les
plus répandus sont sur des crédits hypothécaires
américains.
* 15 The Bear Stearns
Companies, Inc est la maison mère de Bear, Stearns & Co. Inc., une
des plus grandes
banque
d'investissement, d'échange de
valeur
mobilière et
agent de change.
* 16
Asset-backed
commercial paper : type de créances titrisées à
court terme
* 17 Les hedge funds :
il s'agit des fonds utilisant des techniques de spéculation très
agressives comme les ventes à découvert ou la négociation
de produits dérivés.
* 18 Les 5 majors pour 2007
sont EXXON-MOBIL(USA), ROYAL DUTCH SHELL(Pays-Bas), BP (Grande Bretagne),
CHEVRON-TEXACO(USA) et TOTAL(France).