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Nervosité des marchés financiers et prix du pétrole

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par Marwa Fathallah & Bochra Massoud
Institut des Hautes Etudes commerciales de Sousse - Maà®trise en actuariat et finance 2008
  

Disponible en mode multipage

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    SOMMAIRE

    Introduction GENERale .......................................................................1

    CHAPITRE I : EVOLUTION DU PRIX DU PÉTROLE DANS LES CONTEXTES ECONOMIQUE ET FINANCIER CONTEMPORAINS.......4

    Introduction...............................................................................5

    I.1 Evolution du prix du pétrole......................................................6

    I.1.1 Mouvement du prix du pétrole............................................................6

    I.1.2 Déterminants du prix du pétrole.........................................................8

    a) Equilibre offre et demande....................................................9

    b) Le contexte économique....................................................................17

    c) Les aléas météorologique ou géopolitique...............................21

    d) Anticipation financière et volatilité......................................22

    I.2 Crise financière enfantée de la crise de subprimes.........................23

    I.2.1 Crise de subprimes..............................................................................23

    a) Histoire de la crise de subprimes..........................................23

    b) Transmission de la crise.......................................................25

    I.2.2 Conséquences de la crise.....................................................26

    a) Sur les banques et les établissements financiers........................26

    b) Sur les marchés financiers internationaux..............................27

    c) conséquences sur les autres secteurs économiques......................27

    I.3 Impact de la crise sur le marché du pétrole..................................28

    I.3.1 Les canaux directs............................................................28

    I.3.2 Les canaux indirects..........................................................29

    I.4 Mesure de crise et modèle économétrique...................................31

    I.4.1 Mesure de la crise financière actuelle à l'aide d'un indice de crise........................................................................................31

    a) L'Index of Market Shocks IMS.............................................31

    b) Construction de l'indice IMS................................................31

    I.4.2 Modèle de cointégration.....................................................33

    a) Les conditions de cointégration............................................33

    b) Test de cointégration entre deux variables.............................34

    c) Estimation du modèle à correction d'erreur (MCE)..................34

    I.4.3 Modèle VAR....................................................................35

    a) Présentation du modèle VAR..............................................35

    b) Estimation du modèle VAR.................................................35

    Conclusion .......................................................................................................36

    CHAPITRE II : MISE EN ÉVIDENCE EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE LA CRISE FINANCIÈRE RÉCENTE SUR LE PRIX DU PÉTROLE.................37

    Introduction .....................................................................................................38

    II.1 Présentation des données et analyse graphique ........................ ..........39

    II.1.1 Présentation des données.................................................................39

    II.1.2 Analyse graphique..............................................................................40

    II.2 Analyse descriptive et analyse de stationnarité............................43

    II.2.1 Analyse descriptive.........................................................43

    II.2.2 Analyse de stationnarité...................................................45

    a)Analyse de stationnarité des séries pour la première période....................................................................................46

    b) Analyse de stationnarité des séries pour la deuxième période....................................................................................47

    c) Analyse de stationnarité des séries pour la troisième période....................................................................................48

    II.3 Modélisation de la relation entre les deux séries..........................49

    II.3.1 Première période..............................................................49

    a) Test de cointégration.........................................................49

    b) Modèle à correction d'erreur...............................................50

    II.3.2 Deuxième période............................................................51

    II.3.3 Troisième période............................................................51

    a) Test de cointégration.........................................................51

    b) Modélisation vectorielle autorégressive.................................52

    II.4 Période de vérification...........................................................57

    Conclusion...............................................................................60

    Conclusion génerale : ......................................................................61

    Annexes ........................................................................................................64

    BIBLIOGRAPHIE......................................................................106

    INTRODUCTION GENERALE

    L'histoire du pétrole est déjà ancienne, mais chaque fois, un évènement intervient et nous renseigne sur la particularité et la complexité de cette matière première. Via son importance, le pétrole échange les effets avec plusieurs marchés dont le plus important est le marché financier. Comme il a un impact remarquable sur ce marché, le marché pétrolier est aussi affecté par le marché financier.

    En effet, et comme présenté par Locher (2001), le pétrole est issu de la décomposition de matières organiques végétales et animales. Il peut se présenter sous différents états naturels et sous plusieurs compositions. Son grand pouvoir énergétique fait de lui un agent économique incontestablement stratégique. Le raffinage du pétrole brut permet d'en produire différents combustibles utilisés massivement dans la vie quotidienne (pour l'échauffement et le transport...).

    Comme n'importe qu'elle matière première, le pétrole est coté sur les marchés financiers. L'unité de référence est le baril (159 litres) exprimé en dollars « la monnaie quasi-unique de négociation ». Mais l'importance et la complexité de cette variable réside, tel que mentionné par le CNUCED (2009), dans l'existence de plusieurs types de brut et des marchés physiques qui reflètent chacun le prix de brut.

    Le système financier mondial traverse une crise profonde depuis le milieu de 2007. Cette crise, circonscrite initialement au marché immobilier américain, a progressivement affecté l'ensemble du système financier mondial, puis, elle devient une crise économique générale.

    La forte dépendance des pays touchés par cette crise vis-à-vis le pétrole soutient le transfert des mouvements sur les grands marchés financiers vers le marché pétrolier. En effet, Locher (2001) affirme que le poids de titres des sociétés du secteur pétroliers dans les différents indices (dont on peut citer le CAC 40 et l'Euro-Stoxx 50) est important et constitue donc un facteur de soutien non négligeable de la relation pétrole - marché financier. La question qu'on se pose est la suivante : Comment les évènements qui surviennent sur le marché financier influencent l'évolution des cours du baril ?

    Plus précisément, notre problématique est la suivante: Existe-t-il une relation entre la crise financière récente et l'évolution de prix de pétrole ? En cas d'existence, quel est l'impact de cette crise sur le prix de pétrole à long terme ?

    L'objectif de ce travail consiste alors à analyser les effets de la perturbation actuelle vue par les marchés financiers sur le prix de pétrole en se basant sur des modèles économétriques afin de promouvoir le bon fonctionnement de cette étude.

    L'étude de cette crise semble être importante du fait qu'elle se distingue des autres et apparaisse comme la plus importante depuis la crise de 1929. En outre, elle peut nous apporter des éclairages sur l'impact de la forte nervosité au sien du marché boursier sur le prix du pétrole. Pour bien mener cette étude, nous allons procéder comme suit :

    Dans le premier chapitre nous allons étudier les fondements théoriques des chocs de volatilité entre le marché pétrolier et le marché boursier. Nous présentons ainsi une étude historique du prix du pétrole et son détermination ainsi qu'une représentation de la crise financière actuelle tout en analysant leurs causes ainsi que leurs conséquences sur l'activité économique en général, et en particulier la vulnérabilité du prix du pétrole. De plus, nous essayerons de faire une synthèse économétrique de la transmission de la crise à travers une étude de possibilité de la cointégration afin de modéliser la relation entre les deux séries temporelles.

    Ensuite, une application empirique sur l'indice de crise IMS (présenté par Maillet et Michel 2002) qui nous permettra de visualiser les effets de la crise sur le prix du pétrole, fera l'objet d'un deuxième chapitre.

    Chapitre I :

    EVOLUTION DU PRIX DU PÉTROLE DANS LES CONTEXTES ÉCONOMIQUE ET FINANCIER CONTEMPORAINS

    Introduction

    Actuellement le pétrole est la principale source d'énergie dans le monde et le moteur de toute économie. Le marché de l'or noir est caractérisé depuis 2003 par la flambé des cours. En effet, les prix ne cessent d'augmenter en réalisant un pic dépassant 145 dollars en juillet 2008 avant de retomber au dessous de 100 dollars en octobre 2008. Cette diminution du cours se poursuit jusqu'au atteindre des valeurs inférieures à 40 dollars au début de 2009.

    D'autre part, on remarque que la période entre 2007 et 2008 est caractérisée par la nervosité du marché financier suite à la crise dite « subprime ». Cette crise qui a débuté sur le marché financier américain puis par effet de contagion, elle s'est propagée sur les autres marchés des différentes régions pour devenir une crise économique à la fin de l'année 2008.

    L'objectif central du présent chapitre vise à présenter la relation entre ces deux phénomènes en quatre étapes :

    Dans une première étape, nous représentons l'évolution du prix du pétrole à travers un bref regard rétrospectif et une explication simplifiée des déterminants de prix de l'or noire.

    Nous analysons, dans une deuxième étape, d'une manière abrégée la crise financière actuelle dès son déclanchement avec la crise des subprimes jusqu'à l'heure actuelle.

    Dans une troisième étape, nous fournissons un cadre de réflexion permettant une meilleure maîtrise de la propagation de la crise vers le marché pétrolier.

    Dans une dernière étape, nous présenterons l'indice de nervosité des marchés financiers tel que proposé par Maillet et Michel (2002).

    I.1 Evolution du prix du pétrole 

    L'or noir ne cesse de capter l'attention par la perturbation de son prix. En effet, l'année 2008 marque une violence dans le mouvement du cours du baril. Ces variations imprévues sont difficiles à expliquer dans ce nouveau contexte financier complexe, risqué et incertain vécu dans le monde entier ; ce qui nous oriente vers l'analyse des déterminants de prix du pétrole.

    I.1.1 Le mouvement du prix du pétrole 

    L'or noir est caractérisé par la forte fluctuation de son prix. Depuis 1973, plusieurs événements historiques permettent d'expliquer en partie l'évolution de ce prix. (figure1)

    figure1 : Prix nominaux d'une moyenne des prix du Brent FOB UK, du WTI FOB USA Gulf et du DUBAÏ FOB Dubaï 1973 - Janvier 2009 (en dollars par baril)

    Source : CNUCED, Bulletin mensuel des produits de base (2009)

    Le 5 octobre 1973 marque le début de la guerre du Yom Kippour entre la Syrie, l'Egypte et Israël. Les pays du moyen orient producteurs de pétrole réduisent leurs productions par la mise de l'embargo sur les pays soutenants Israël notamment les Etats-Unis, ce qui rend légitime le boom des cours du baril. Le prix de référence de l'époque (Saudi Arab Light) passe de 2,59 $/b à 11,65 $/b de septembre 1973 à mars 1974 (fin de l'embargo). Ce choc pétrolier entraîna une crise économique globale au cours des années 1970.

    Un deuxième choc pétrolier a eu lieu en 1979. Ce dernier était une réponse aux tensions créées sur le marché du pétrole par la guerre entre Irak et Iran et la révolution khomeynienne. En effet, l'OPEP1(*) a bénéficié de cette situation en poussant les prix vers quasiment le triple.

    Entre 1987 et 1997 le prix du pétrole se stabilise à l'exception du pic de 1990 lors de la première guerre de Golf. Puis la crise financière asiatique a mit un terme brutal sur cette accalmie des prix à partir de 1997.

    Le déclin des prix se poursuit jusqu'à février 1999 pour atteindre 10 $/b. Puis à partir de mars 99, à la suite d'un accord de réduction de la production des pays de l'OPEP aussi d'Oman, de la Fédération de Russie, de Mexico et de la Norvège, les prix n'ont cessé d'augmenter jusqu'à atteindre plus de 30 $/b un an plus tard. Afin de stabiliser les prix entre 20 et 25 $/b l'OPEP décida alors d'augmenter la production. Cet acte ne donne pas ses fruits attendus de faite que les prix ne redescendirent qu'à 28 $/b à partir de décembre 2000.

    Depuis 2000, le cours de pétrole a connu une hausse très importante. La moyenne des prix du pétrole2(*) a été de 18.5$ environ sur la période 1985-2000 alors que celle-ci est de 41.6$ sur la période 2000-2007.

    De plus, si on se situe en juillet 2008, on remarque que cette forte volatilité persiste. De faite, Guillaumin, Lescaroux et Mignon (2008) affirment que le prix du baril a augmenté de 98% pour une période d'une année, de 168% depuis janvier 2005 et de 91% depuis janvier 2006 et de 35% depuis janvier 2008.

    Ce cours ne conserve pas son orientation à la hausse. Après réaliser un pic de 132.5 $/b en juillet 2008, le prix moyen a chuté au dessous de 100 $/b en 3 mois. Cette chute s'accentua jusqu'au atteindre un prix moyen de 43.9$ en janvier 2009.

    Cette forte volatilité de prix du brut nous pousse vers l'analyse des déterminants de prix de pétrole.

    I.1.2 Les déterminants du prix du pétrole 

    Contrairement à la majorité des biens et services, ce n'est pas une simple confrontation de l'offre et la demande qui permet de déterminer le prix du pétrole. Mais il y a d'autres facteurs qui influencent sur le prix et qui expliquent une part de sa volatilité.

    Figure2: déterminants de prix de pétrole.

    Source : Institut français de pétrole (panorama 2009)

      Cette figure montre toute la complexité de la formation du prix du brut. L'équilibre offre - demande du marché pétrolier, l'environnement économique, les aléas de divers ordres (géopolitiques et extra économiques) ainsi que les anticipations financières constituent les déterminants principaux du cours du baril de l'or noir .

    a) Equilibre offre - demande du marché du pétrole

    Comme tout autre bien et service lors de la confrontation de l'offre et de la demande, est déterminé le prix de pétrole qui est un prix d'équilibre influencé par la suite par les autres facteurs. Ainsi l'offre et la demande sont les déterminants les plus importants de prix de l'or noir. En effet, toutes choses étant égales par ailleurs, une hausse ( baisse) de la demande fait augmenter ( diminuer) le prix et une hausse ( baisse) de l'offre fait diminuer (augmenter) le prix.

    a-i) La demande de pétrole

    La demande de pétrole est définie par l'agence internationale de l'énergie (AIE) comme étant les livraisons provenants des raffineries et/ou des stocks primaires, par la combustion directe de brut ou de pétrole non conventionnel ainsi que par la variation des stocks realisés par les consommateurs finals et les distributeurs(Maurice 2001).

    ü Régard rétrospectif sur la demande mondiale de pétrole 

    Après les augmentations et les dimunitions alternatifs enregistrés lors de la période de deux premiers chocs pétroliers, la demande mondiale de pétrole, selon Maurice (2001), ne cesse d'augmenter atteignant 74.5 Mb/j en 2000 avec un taux moyen de progression de 1.4% par an tout le long de 17 années précidentes.

    Ce taux s'est multiplié par 1.6 durant la période 2000-2007( soit un taux moyen de 2.24% par an) jusqu'à obtenir une demande mondiale de 86.2 Mb/j en2007.

    Dans la conjoncture actuelle la demande mondiale a baissé à 85.8 Mb/j en 2008 et les estimations prévoient que cette baisse se porsuivra.

    ü Les phènomènes influençant la demande de pétrole

    L' évolution de la démande mondiale de pétrole est dûe essentiellement aux plusieurs phénomènes :

    - La croissance économique mondiale.

    - La concentration géographique de la démande.

    - La saisonalité.

    - La croissance économique mondiale 

    Maurice (2001) affirme que la demande de pétrole est fortement corrélée à la croissance économique. En effet, des études telle que celle de la direction de prévision ( Buissé, Depecker et Tissot, 2001) et qui utilise le PIB de l'OCDE comme variable explicative a trouvé qu'une variation de 1% du taux de croissance entraîne une variation de la demande de pétrole de 0.9% à CT et de 1% à LT.

    Ainsi, une croissance démographique et économique mondiale qui est representée par une augmentation du PIB peut justifier l'augmentation de la demande mondiale et celle de prix de pétrole.

    2004 confirme le dynamisme de l'économie mondiale qui enregistre une croissance de 5.1% du PIB soit plus qu'un point en addition par rapport à l'année précédente. Cette performance économique est accompagnée par une augmentation de la demande de pétrole.

    En revanche, la croissance de l'économie mondiale connaît un ralentissement à partir de 2005 (soit 4.8% du PIB) ; ce qui cause le récule du rythme de la croissance de la demande mondiale.

    Ce récule n'est pas expliqué par la forte progression de prix du pétrole car le niveau élevé des prix est repense à la croissance mondiale qu'à la forte demande en pétrole des pays émergents (Chine, Inde, Brésil) et des pays producteurs du Moyen-Orient. Selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), deux tiers de la hausse de la demande mondiale sont référés à la Chine et le Moyen-Orient.

    - La concentration géographique 

    Au niveau de la demande, les quantités consommées de pétrole sont inégalement reparties, de fait que environ 69% de la demande mondiale est concentré dans les pays suivants : Etats-Unis, chine, Japon, Inde, Ruissie, Allemagne, Corée du sud, Canada, Arabie Saoudite, Brésil, France, Italie, Espagne, Royaume-Uni et Iran.

    Meritet (2006) affirme que deux importants phénomènes justifient radicalement cette concentration :

    - Les pays développés, en particulier le premier d'entre eux, les Etats-Unis (25% de la consommation mondiale) cherchent à améliorer leur efficacité énergitique et à assurer leur croissance et performance économique.

    - Les pays en voie de développement, dont la Chine, deuxième consommateur mondial, enregistrent des taux de croissance élevé mais ils disposent de peu de ressources naturelles. Leur dépendance énergitique ne cesse donc de croitre.

    De plus, l'expension du secteur de transport et l'augmentation de flotte mondiale augmentent leur besoin pétrolier. Par exemple, en Chine, les ventes de véhicules ont augmenté de 26% sur un an, des pénuries de carburants sont apparues ce qui pousse le gouvernement a augmenté les prix des produits raffinés de 10% pour restaurer les marges des raffineurs ce qui pourrait contribuer à une augmentation de la demande d'importation de brut.

    - La saisonalité 

    La demande de pétrole varie avec les saisons. A la sortie de l'hiver, mois de Mai, elle a subit un declin, ensuite augmente avant de connaître un léger ralentissement en août et novembre et culminer à la fin du quatrième trimestre.

    Ces variations saisonnières sont justifiés par celles des produits raffinés. Par exemple, celle de fioul de chauffage qui augmente en hiver et celle de carburant pour les transport pendant le reste de l'année avec une pointe pendant l'été(Maurice 2001).

    a-ii) L'offre de pétrole

    L'offre de pétrole est essentiellement déterminée par les pays membres de l'OPEP. Mais ça n'ignore pas que la participation des pays hors OPEP est aussi en déterministe. Cet ensemble producteur pousse à la hausse son offre, mais son niveau reste modeste par rapport à la croissance de la demande pétrolière mondiale.

    En effet, Garrez (2008) affirme que l'offre à court terme est restreinte par les difficultés de production et par l'absence, voulue ou subie, de marges de production. À long terme, l'augmentation de la production se heurte à des difficultés techniques et à la nécessité de pratiquer des investissements de plus en plus lourds. D'autres plusieurs facteurs peuvent influencer l'offre de pétrole.

    ü Des ressources concentrées géographiquement 

    L'union pétrolière (2007) avance une définition des ressources de pétrole selon laquelle ces ressources ont été considérées comme étant la quantité du pétrole existant dans les gisements sous l'écorce terrestre. Ces ressources sont constituées en moitié par du pétrole traditionnel (ou des ressources exploitables) et L'autre moitié se compose de pétrole lourd, de sables asphaltiques et de schistes bitumineux. Environ 60% des gisements pétrolifères à coût faible sont concentrées en moyen orient principalement dans les pays de Golf. L'Arabie Saoudite possède seule 25 % des réserves prouvées dans le monde.

    Donc on peut marquer que par symétrie à la concentration de la demande, il ya une concentration géographique de l'offre (figure3). En effet, environ 86% de la production mondiale de pétrole est d'origine les pays de l'OPEP (eux seuls contrôlent quasiment 42.5% de la production mondiale en 2007), les Etats-Unis, Russie, Chine, Mexique, Canada, Norvège, Brésil et Royaume- Unis.3(*)

    Figure 3 : Régions productrices de pétrole dans le monde

    Source : Wikimedia Commons 2006 (wikipedia).

    ü Le niveau de réserves 

    Comme étant une énergie non renouvelable, le pétrole est caractérisé par des réserves limitées. Ces dernières qualifient selon l'Union pétrolière les gisements déjà découverts, exploitables économiquement par des techniques connues et compte tenu du niveau actuel des prix. Le type de réserves se distingue selon la difficulté d'exploitation attendue. On trouve trois types de réserves ; les réserves confirmées ou prouvées, les réserves probables et les réserves éventuelles qui sont définis par comme suit :

    - Les réserves prouvées sont celles qui ont 90% de chance d'être récupérées grâce aux techniques actuelles et dans des conditions économiques courantes.

    - Les réserves probables sont celles de gisements encore à découvrir et ayant 50% de chance d'être produite.

    - Les réserves éventuelles sont des réserves incertaines dont la probabilité d'être exploitables est comprise entre 5 et 10%.

    On parle aussi des réserves en pétrole non conventionnel. Ce dernier est formé d'hydrocarbures denses et fortement visqueux qui doivent être fluidifiés ou allégés pour être produites en quantités suffisantes et économiquement rentables. Ces ressources concernent essentiellement les bruts extra lourds du Venezuela et les sables asphaltiques du Canada. Elles sont assez coûteuses à mobiliser car leur extraction exige énormément d'énergie et d'eau. En outre, certaines de ces exploitations sont assez destructrices de l'environnement.

    On ne peut pas fixer avec précision le niveau des réserves c'est pourquoi qu'avec l'avancement dans le temps et le développement des techniques de forage et la situation de marché, on doit réviser les réserves soit à la hausse soit à la baisse.

    Cependant les réserves évoluent sans cesse et contrairement à ce qu'on pense, les réserves identifiées n'ont jamais été aussi importantes qu'à l'heure actuelle, les estimations varient entre 1050 Gb (giga barils ou milliards de barils) d'après le « Oil and Gas Journal » et 1200 Gb d'après « US Geological Survey ». En tenant compte de l'évolution de la consommation mondiale récente, ces réserves peuvent assurer entre 53 et 63 ans de production (CNUCED 2009).

    ü Capacité de production 

    Maurice (2001) est d'avis que la production mondiale de pétrole est plafonnée par les capacités de production disponible. En effet, il ne faut pas dépasser la limite propre à chaque champ d'exploitation, fonction de la configuration du gisement, de la technologie installée et de l'historique de l'extraction. Dépasser cette limite peut risquer d'endommager le champ et de compromettre son avenir.

    Les capacités disponibles et leur renouvellement dépendent des efforts de l'exploration et d'extension. De nos jours, on remarque un manque des capacités de production car les investissements dans l'exploration et la mise en exploitation des gisements sont trop chers et ils se ralentissent après le choc de 1986.

    ü Capacité de raffinage

    Saniere, Serbutoviez et Silva (2006) soulignent que dans le contexte de forte croissance (entre 2002-2006), le secteur de raffinage affiche des bonnes performances économiques. Grace à une forte demande de pétrole provoquant des prix élevés des produits pétroliers et raffinés, les marges de raffinages se maintiennent à des niveaux élevés.

    Cette situation est accompagnée par une saturation des capacités de raffinage car les investisseurs n'exploitent pas les recettes requises pour la construction des nouvelles raffineries mais ils se limitent à améliorer l'efficacité de celles existantes. Dans ces conditions, des tensions ponctuelles fortes peuvent apparaître en cas de baisse non programmée des capacités disponibles.

    Silva (2006) mentionne que les Etats -Unis présentent un déficit profond en termes de capacité de raffinage depuis une vingtaine d'années en raison d'une demande qui croit à un rythme supérieur à l'installation de nouvelles capacités. En parallèle, l'Europe se trouve dans une situation d'équilibre fragile avec une capacité de raffinages quasiment stable depuis une dizaine d'années. En zone Asie/Pacifique, l'accélération de la demande ces dernières années et le ralentissement de l'installation des capacités de raffinage depuis 1999 entrainent un déficit croissant qui atteint 1.5 Mb/j en 2004.

    Dans ces conditions de tentions entre capacité de raffinage et demande et malgré les prévisions d'un ralentissement de la demande, le taux d'utilisation des raffineries se maintient à des niveaux élevés dépassant 90% dans les trois zones.

    ü Pétrochimie

    Saniere, Serbutoviez et Silva (2006) proposent que, soutenue par une bonne santé de l'économie et des perspectives encourageantes, la tension offre- demande de produits pétrochimiques garantie le maintien de marges élevées et par conséquent une bonne rentabilité de l'industrie pétrochimique.

    La demande des produits pétrochimiques tel que le naphta, éthane, oléfines (éthylène et propylène) et aromatique (benzène) a considérablement augmenté ce qui entraine une amplification sensible des dépenses globales (investissement, maintenance,...) se concentrant sur les catalyseurs et produits chimiques nécessaires dans cette industrie.

    Il est à noter que le Moyen-Orient qui est une grande zone productrice de gaz naturel associé, bénéficie d'une matière première à très bas prix permettant le coût de production de l'éthylène le plus bas au monde.

    Mais malgré Le renversement de tendance technique et les bonnes performances de cette industrie ne se sont pas encore sensiblement traduites par des investissements dans de nouvelles capacités afin de plus développer ce secteur.

    ü Forage 

    Serbutoviez et Silva (2008) affirment que le nombre des puis forés dans le monde en 2007 est de 105 000. La majorité de ces puits sont forés à terre. Les forages en mer ne présentent que 3.5% du total mondial. Cette proportion est quasiment constante pour les dernières années au niveau mondial. 50% de l'activité de forage on shore est attribué aux Etats-Unis et 18%au Canada. Alors que le troisième plus gros acteur du forage on shore est la Chine dont l'activité occupe 17% de l'activité mondiale.

    Pour l'activité de forage en mer, la zone géographique la plus active est l'Asie-pacifique qui représente sans la chine 36% du nombre de forages off shore. Les autres zones géographiques à forte activité e forage off shore sont les Etats-Unis (17%), l'Europe (15%), l'Afrique (9%), la Chine (8%) et l'Amérique Latine (7%).

    Les niveaux soutenus des prix du pétrole et du gaz, depuis 2004, ont poussé à la hausse les marchés parapétroliers et notamment celui du forage. Le marché a plus que doublé en quatre ans pour atteindre en 2007 le niveau record de 50 G$. Ainsi le chiffre d'affaire du marché du forage étant aux deux tiers off shore, tant que la croissance de ce marché tout segment confondu a enregistré un taux e croissance de 22% en 2007.

    ü Capacité de transport 

    Une proportion importante des capacités de transport est constituée de navires ayant 20 à 25 ans d'âge, Maurice (2001) affirme donc qu'il est observable qu'il y a un net besoin de renouvellement.

    L'insuffisance apparente des capacités de transport de pétrole brut et des produits raffinés semble avoir exercé une pression à la hausse sur les tarifs des navires pétroliers avec de probables répercussions sur les cours du brut.

    a-iii) La variation des stocks

    La variation des stocks remplie les écarts entre le flux de la production et celui de la demande. On distingue trois catégories de stocks du pétrole qui sont présentées par Maurice (2001) comme suit :

    - Une catégorie liée aux contraintes de type industriel tout au long de circuit qui va de la production du brut à la sortie du raffinage.

    - Une catégorie liée à des motifs de précautions pour répondre à des situations de crise ou en prévision de l'aléa climatique. C'est le cas pour les stocks stratégiques constitués par les différents Etats notamment ceux membres de l'OCDE.

    - Une catégorie qui répond à des inquiétudes d'arbitrage, en fonction des anticipations de prix.

    D'Anjou et Vachon (2008), ont noté que la variation des stocks de l'or noir des pays de l'OCDE est un bon indicateur des déséquilibres du marché à court terme. En effet, une baisse de stocks conduit à une insuffisance de l'offre par rapport à la demande ce qui fait augmenter les prix. A l'inverse, une hausse de stocks suggère un excès de production par rapport à la demande ce qui fait baisser le prix.

    b) Le contexte économique 

    En dehors de l'équilibre naturel offre/demande, d'autres facteurs peuvent jouer directement ou indirectement sur le prix de pétrole.

    b-i) Croissance économique 

    Généralement, lorsque l'activité économique va bon, la demande de pétrole va augmenter conduisant à la hausse de prix. Inversement, lorsque l'économie va mal, les prix tendent souvent à se replier ou à croitre moins rapidement.

    Depuis 2002 la croissance économique était rapide, cependant, cette progression reste inégalement repartie et se situe principalement aux Etats-Unis pour les pays industrialisés et dans les pays émergents, notamment la chine. Cette tendance économique générale implique directement le prix de pétrole qui tend vers la hausse.

    b-ii) Services et équipements

    Saniere, Serbutoviez et Silva (2006) soulignent que la forte reprise de l'activité sismique a entraîné depuis 2005 une nette hausse des prix des services et relancé les investissements dans les moyens de production (navires d'acquisition et équipements de mesures sismiques) qui étaient largement insuffisant pour satisfaire la demande.

    Le marché de la géopolitique marque une croissance sur les deux segments, celui de l'acquisition et du traitement (services) et celui d'équipements :

    Concernant le premier, après des années de surcapacité et des équipes sous-utilisées, le marché de l'acquisition et du traitement est réparti en forte hausse depuis 2005. En effet, les moyens d'acquisition se sont trouvés saturé avec une utilisation fréquente, ce qui a provoqué une forte hausse des prix de services. De plus, pour améliorer le rendement de ce secteur les investisseurs cherchent à fournir des subventions à la demande dans l'off shore4(*) par le financement des nouveaux bateaux d'acquisition sismique.

    Concernant le deuxième, il continue de bénéficier de la relance de l'exploration pétrolière et de la demande soutenue en matériel acquisition sismique off shore et on shore5(*) de nouvelle génération. Ce qui permet une forte augmentation de nombre d'installation en constructions terrestres ainsi que maritimes.

    b-iii) Les taxes

    Maurice (2001), juge la légitimité des taxes sur les produits pétroliers de fait que la combustion du pétrole dégage du CO2. Le prix du pétrole (ou plutôt celui de produits raffinés) doit donc intégrer la variable duale de contingentement ou ce qu'on appelle « taxe sur le carbone ». Cette obligation fiscale relève des objectifs de protection écologique, De faite que cette taxe, représentant un coût pour les pays producteurs ainsi que pour les raffineries, vise à la limitation de l'émission pétrolière. Ces taxes s'ajoutent aux prix de vente des produits raffinés vendus par les raffineries ou les réseaux de distribution.

    b-iv) Le taux de change euro/dollar 

    Dans la mesure où les cours de pétrole sont libellés en dollar, on peut constater qu'il ya une forte relation entre les deux variables.

    On peut montrer qu'il y a un lien négatif entre le dollar et le prix de pétrole. (Figure 4).

    Figure4 : l'évaluation des prix du pétrole est de plus en plus corrélée négativement avec le dollar américain.

    Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques(2008)

    Ainsi la faiblesse du dollar contribue à la hausse de prix de l'or noir à partir de deux canaux.

    - le premier est indirect et qui résulte de la réaction des pays exportateurs des produits pétroliers suite à la dépréciation du dollar par rapport aux autres monnaies. Ces pays subissent une perte de pouvoir d'achat puisqu'ils n'achètent pas tous ses importations en dollar donc ils vont augmenter le prix de pétrole pour compenser cette perte.

    - Le deuxième est direct et il provient de transfert des placements.

    En effet, la dévalorisation du billet vert a contribué à l'appréciation récente du pétrole. En septembre 2007 le baril atteint les 80 dollars et le dollar a diminué jusqu'à 1.4 pour un euro. De plus ce n'est pas un hasard lorsque le prix de pétrole et l'euro ont établi leur record historique au même moment (figure5).

    Figure5 : record de prix de pétrole et creux du dollar par rapport à l'euro au même moment

    Sources : Datastream et Desjardins, Études économiques (2008)

    b-v) la spéculation 

    Les marchés pétroliers sont caractérisés par la complexité à partir de deuxième choc pétrolier en 1979 avec l'apparition des marchés à terme tels que le « New York Mercantile Exchange » (NYMEX) et le « International Petroleum Exchange » (IPE).

    Comme il était marqué par Meritet (2006), ces dernières années, sont négociés environ 200 millions de baril par jour sur ces deux marchés c'est-à-dire plus que le double de la production ou la consommation physique mondiale.

    Les spéculateurs opèrent sur les marchés financiers de pétrole et cherchent à réaliser un profit par l'achat et la vente des contrats à termes tout en arbitrant entre les différentes maturités. En effet, les traders échanges des barils papiers plusieurs fois sans qu'ils vendent ou achètent effectivement le pétrole. En cas où les prix de l'or noir tendent à la hausse, ils achètent massivement des contrats papiers ainsi la hausse de prix s'accélère qui est en faveur des pays producteurs. A l'inverse, lorsque les prix tendent à la baisse les fonds spéculatifs vont vendre leurs contrats ce qui contribue à la baisse de prix de brut.

    c)Les aléas météorologiques ou géopolitiques

    c-i) Les tensions géopolitiques 

    Les conflits existant entre les intérêts des pays exportateurs et importateurs de pétrole ainsi que la volonté des pays développés d'être indépendants énergétiquement sont des principaux causes de l'instabilité politique des pays producteurs ce qui touche directement la production et par la suite le prix de pétrole.

    En effet, Guillaumin, Lescaroux et Mignon (2008) se partagent l'avis que la zone de moyen orient est caractérisée par des complexités et des fragilités politiques, économiques et sociales dont on peut citer la menace de la paix iranienne suite à sa politique visant la baisse de sa propre offre du pétrole pour orienter la différance au service de son plan nucléaire, l'invasion du Koweït par l'Irak qui a été sanctionné par le fait que ses exportations sont régies par le programme « pétrole contre nourriture », les actes de terrorisme, l'intervention américaine en Irak, le conflit entre Hezbollah et Israël, etc.

    Les tensions géopolitiques et l'incertitude politique (à l'Irak, Iran, Nigeria, Venezuela...) résultant des actes de sabotage contre des installations pétrolières en moyen orient ainsi que les craintes d'une rupture des approvisionnements dans d'autres pays producteurs ont fait peser des risques sur la production de pétrole causant une hausse de prix de baril ; celui de la mer du nord a été multiplié par 4.8 de janvier 2002 à novembre 2007, il est passé de 19.4$à 92.5$.

    Loin de s'améliorer, cette situation s'est aggravée, les tensions se multiplient en freinant l'investissement et le développement de l'économie de ces pays (Meritet 2006).

    c-ii) Les phénomènes naturels 

    D'une autre coté, Les aléas naturels ou climatiques menacent les productions et les raffinages de pétrole.

    D'une part, plusieurs gisement sont difficiles à être exploiter tel que les nappes sous couche de sel, les gisements profonds et très profonds (étant de plus de 1000 mètres voire de plus de 2000 mètres) ce qui peut serrer la production de pétrole.

    D'autre part, les infrastructures de raffineries peuvent être endommagées par des catastrophes naturelles tel est le cas des cyclones Katrina et Rita dans le golf du Mexique qui ont détruit une partie de production en 2005.

    d) Anticipation financière et volatilité 

    Monchy (2001)6(*) est d'avis que faire des prévisions est toujours un exercice difficile, même risqué si on veut s'assurer d'une certaine crédibilité, notamment lorsqu'on parle du prix du pétrole. Cette variable assez difficile à expliquer car elle est liée non seulement au contexte contemporain mais elle intègre aussi les anticipations futures sur les plans financier et économique.

    En effet, Alazard et Maisonnier (2009) représentent l'évolution du prix du brut (la suite de pic du juillet 2008, est bien connue avec une chute brutale, en quatre mois le Brent a perdu environ 100$) comme étant le résultat d'un retournement important et soudain du contexte économique. Les révisions de la croissance mondiale par la FMI et de la demande de pétrole par l'AIE mettent en évidence ces évolutions brutales en modifiant totalement les données pour le secteur pétrolier.

    Maurice (2001) suppose que la que la volatilité du prix du brut est plus forte que pour la plus part des autres actifs. Cette volatilité est intéressante aussi pour les produits raffinés, et elle représente un risque contre lequel on cherche une couverture, en s'adressant aux marchés à terme pétroliers et accélérant les échanges des produits dérivés tel que les options ou les swaps; ce qui fournisse une volatilité additionnelle au prix du pétrole liée à l'intervention sur le marché financier.

    Le prix de pétrole reste exposé à un risque fort de volatilité à cause des changements sur les différents marchés financiers et économiques liés au pétrole, l'imprévisibilité des tensions géopolitiques, ainsi que la méfiance face aux comportements des pays membres de l'OPEP qui visent majorer leurs recettes. Cette volatilité prend un poids important dans la composition du prix du pétrole récemment et elle est assez justifiable dans le contexte de crise mondiale financière de 2008.

    I.2 Crise financière enfantée de la crise des subprimes 7(*)

    Les perturbations sur les marchés financiers peuvent porter plusieurs noms selon les phénomènes qui se manifestent sur la place. On parle de « bulle » quand il y a une tendance haussière des valeurs sur le marché, de « crise » quand la tendance est à la baisse. Nous pouvons distinguer entre ces variations non seulement par le sens de mouvement des valeurs mais aussi par leur brutalité. Lorsque la baisse est soudaine et importante, il s'agie d'un « Krach » et lorsqu'elle est longue, mais néanmoins sévère, on parle d'une « crise ».

    La crise financière globale récente est une crise financière qui a touché les marchés boursiers et les marchés des crédits de l'USA, s'est étendue par contagion et devient internationale. Cette crise trouve son origine dans les pertes assez graves des établissements financiers provoquées par la crise des subprimes marquant une crise de liquidité interbancaire et une crise de crédit ou ce qu'on appelle « Credit Crunch ».

    I.2.1 Crise des subprimes

    La crise des subprimes ou « Subprime mortgage crisis » est une crise qui a touché le secteur des prêts hypothécaires américains et qui a participé au déclenchement de la crise financière de 2007-2008, qui s'est poursuivie par la crise financière globale actuelle.

    a) Histoire de la crise des subprimes 

    Afin d'éviter une récession éventuelle menaçant l'économie américaine suite à l'étalement de la bulle internet (200) et l'attaque de terrorisme (11 septembre 2001), la FED8(*) a baissé le taux d'intérêt directeur plusieurs fois.

    En effet, entre 2003 et 2004, la FED a pratiqué des taux d'intérêt trop faibles (le taux directeur a baissé jusqu'à 1%). Ce qui incite les banques à distribuer des crédits d'une manière massive pour récolter un supplément de rémunération pouvant subventionner la faiblesse de taux d'intérêt. Ces crédits sont octroyés même pour des personnes qui sont jugées insolvables. Il est à noter que ces prêts sont à taux variable et indexés généralement sur le taux directeur de la FED majoré par une « prime de risque qui peut être assez importante.

    D'autres facteurs ont contribué à augmenter l'endettement hypothécaire :

    - L'Etat encourage les propriétaires à s'endetter car les intérêts hypothécaires sont déductible à l'impôt ce qui fournit une recette supplémentaire pour l'Etat.

    - Le pouvoir des institutions financières de refuser des prêts est limité par la décision de la loi appelée « community Reinvestment ACT »9(*) dont le but est de favoriser une politique monétaire libérale.

    - La dérèglementation et les facilités offertes sur le marché hypothécaires.

    - Les organismes semi - étatique Freddi Mac10(*) et Fannie Mae11(*) ont été incités à fortement abaisser leurs critères de sélections aux prêts hypothécaires.

    Ces sources de financement abondantes ont attiré une clientèle à risque d'être douteuse et de gonfler la demande pour les propriétés. Cette hausse de la demande conduit à une hausse des prix ou le phénomène appelé par « bulle immobilière ».

    En 2006, La FED, au début du mandat de Ben Bernanke (Le président de la FED), a augmenté son taux directeur de 1% à 5% afin de réduire les pressions inflationnistes grandissantes. Cette hausse du taux directeur a causé le recul du secteur immobilier et entraîné une augmentation dans les mensualités des remboursements des crédits hypothécaires ce qui oblige une proportion très importante des ménages à cesser de rembourser leurs crédits et quitter leurs biens immobiliers qui ont été saisis par les établissements financiers puis mis en vente.

    Une offre supplémentaire se présente sur le marché immobilier en causant une baisse de prix. En effet, les établissements de crédit n'ont pas pu récupérer que partiellement la somme prêtée ce qui d'éclanche la crise des subprimes au deuxième semestre 2006 avec le krach des prêts immobiliers à risque.

    Cette crise est révélée par l'annonce d'importantes provisions passées par la banque HSBC12(*) et elle se transforme en crise financière mondiale à partir de l'été 2007 à cause de la titrisation de créances et d'autres facteurs qui accélèrent la contagion.

    b) Transmission de la crise

    b-i) Par titrisation 

    La titrisation est une opération financière dont l'emprunteur n'intervient pas et par la quelle une banque revend ses créances sur des marchés spécialisés, souvent groupées avec d'autres valeurs. Cet acte permet à la banque à la fois de se refinancer par les recettes de la vente et de réduire son risque, car ce dernier se répartie sur les investisseurs qui achètent ces créances.

    Le marché du subprime a été massivement financé par la titrisation de fait que les créances étaient regroupées dans des véhicules de financement ad hoc13(*) et transformées en titres négociables souscrits par les investisseurs. Ces titres sont échangés non seulement sur la bourse américaine, mais aussi sur d'autres places étrangères.

    En effet, à partir du début 2007. La crise de crédits subprimes a jeté le doute sur l'ensemble des véhicules de titrisation de créances essentiellement les créances hypothécaires portant sur l'immobilier américain (RMBS) et aussi les paniers de créances diversifiées appelés CDO, ABS et CMBS.14(*) Ces créances ont causé la transmission de la crise du marché hypothécaire vers le marché financier.

    b-ii) Par les fonds d'investissement

    Les fonds d'investissement qui ont eux-mêmes acheté les créances titrisées ont contribué également à la transmission de la crise.

    En effet, Les crédits subprimes, comme ils offrent des rendements élevés grâce à la prime de risque élevée payée par l'emprunteur, les investisseurs ont exercé une forte demande de ce type de produits afin d'augmenter les performances de leurs fonds d'investissement ou OPCVM.

    Après la chute de la valeur des crédits hypothécaires, Ces fonds se sont trouvés menacés. L'effondrement de la valeur de deux fonds d'investissement de la banque américaine Bear Stearns15(*), révélé le 17 juillet 2007, a donné le signal de la crise de confiance. L'annonce, intervenue le soir même d'une séance record à la New York Stock Exchange (14 000 points atteints en séance), va donner le signal de la baisse. Ce sont désormais tous les fonds d'investissement qui vont à leur tour devenir douteux.

    Ces fonds ou ces produits financiers adossés aux crédits immobiliers à risque sont touchés par la crise immobilière et aident à sa propagation dans le système bancaire et les sociétés des valeurs mobilières.

    I.2.2 Conséquences de la crise 

    a) Sur les banques et les établissements financiers 

    Les incertitudes sur les engagements directs et indirects des établissements financiers en matière de crédit à risque, ainsi qu'une crainte d'un ralentissement général des activités de banque de financement et d'investissement, qui étaient très rentables et moteurs de la croissance au cours des années précédentes, ont fini par entraîner une véritable crise de confiance entre banques. De faite, une crise de liquidité est née sur le marché interbancaire accompagnée d'une envolée du taux interbancaire.

    Une fois cette crise de confiance envers les banques engagée, les investisseurs ont cessé de financer les ABCP16(*), obligeant les banques à les financer elles-mêmes. La crise de liquidité bancaire a conduit les banques centrales, Banque centrale européenne (BCE) et américaine (Fed) en premier lieu, à procéder à de massives injections de liquidité sur le marché interbancaire afin de permettre aux établissements de refinancer leur activité et d'éviter le déclenchement d'une crise systémique (crise de tout le système). Malgré ces efforts, La crise de liquidité est renforcée par l' asymétrie d'information entre banques, qui sont donc réticentes à se prêter entre elles, causant la faillite des plusieurs établissements financiers et bancaires tels que Bear Stearns, Fanny Mae et Freddy Mac.

    b) Sur les marchés financiers internationaux 

    Les marchés financiers, qui avaient subi une première crise de confiance au début 2007, avant de se reprendre au début de l'été, atteignent leur plus haut niveau annuel à la mi-juillet. Ils chutent à partir du 18 juillet (annonce de l'effondrement de deux hedge funds17(*) de Bear Stearns) un mouvement accentué le 9 août avec l'annonce du gel des trois fonds monétaires dynamiques de BNP Paribas Investment Partners, filiale de Paribas. La chute des cours s'accentue avec la crise financière de l'automne 2008. La semaine du 6 au 10 octobre 2008 restera dans les mémoires comme une des pires semaines que les bourses mondiales aient connus.

    Malgré les interventions étatiques dans le secteur financier (le plus fameux est le plan de Paulson), la crise continue à se propager en affectant la sphère économique.

    c) Conséquences sur les autres secteurs économiques 

    La crise financière affecte l' activité économique par le biais de la baisse du moral des ménages qui est traduite par un changement profond dans leurs comportements ; ils deviennent plus prudents, ils dépensent moins, ils diminuent leurs endettements et surtout ils voyagent  moins; et des chefs d' entreprises à cause des difficultés rencontrées et du resserrement des conditions de crédits (hausse des taux d'intérêt, sélection plus forte des emprunteurs). Ces facteurs pèsent sur la consommation des ménages et sur l'investissement des entreprises, provoquant une forte réduction de la croissance. Cette crise économique de 2008, à laquelle d'autres facteurs ont contribué, se traduit par une récession aux États-Unis à partir de décembre 2007.

    De plus, le taux de chômage augmente à cause des licenciements pratiqués par plusieurs entreprises qui deviennent soit en difficulté de se refinancer soit en faillite. Ces effets néfastes de la crise causent la récession économique par le biais de chute de demande des biens et services. En particuliers, la demande de pétrole a été reculée depuis octobre 2008 appelé « Octobre noir pour l'or noir ».

    I.3 Impacte de la crise sur le marché du pétrole 

    On peut penser qu'il existe un lien entre la situation financière actuelle et la perturbation récente du marché de l'or noir. En effet, la crise financière mondiale s'est pénétrée dans les différents secteurs de l'économie ce qui conduit à un ralentissement de la croissance de la demande mondiale en énergie et la baisse de la consommation des produits pétroliers accompagnés par une baisse de prix du brut à travers deux types de canaux directes et indirectes :

    I.3.1 Les canaux directs

    La perturbation sur le marché financiers se transmette directement au marché à terme du pétrole.

    Selon Sindic (novembre 2008), les causes réelles des variations récentes de prix du l'or noir sont les processus spéculatifs se greffant sur des anticipations conjoncturelles qui ne se sont pas ensuite, confirmés. 

    L'offre mondiale de pétrole se stabilise entre 2006-2007 et la demande ne cesse pas d'augmenter en la dépassant au début 2008. Ceci a stimulé les actes spéculatifs se basant sur des prévisions d'un prix de 200$/b en fin d'année. Cette orientation spéculative vers le marché du pétrole se justifie encore par la volonté de substituer à la perte subie sur les marchés financier et immobilier.

    Or, la récession économique américaine se manifestant par la diminution de la consommation et donc la demande de pétrole. Sur le plan symétrique, l'offre s'accroit entrainant un retournement spéculatif craignant l'approfondissement de la crise économique mondiale.

    En outre, la crainte et le manque de confiance se propagent dans le système financier poussant les spéculateurs à retirer leurs fonds du marché des matières premières ce qui génère une baisse des cours.

    Dans un deuxième lieu, on peut citer le déclin de l'activité des sociétés pétrolières cotées en bourse. OYE MBA (2009) note que la plupart des sociétés pétrolières de petite et moyenne taille cotées en bourse sont en rupture de cash car elles ne peuvent plus lever les fonds nécessaires auprès des banques. Même les grands groupes pétroliers « les majors »18(*) sont obligés d'investir sur fonds propres et ne peuvent donc continuer à financier leurs projets. Par ailleurs, face à cette difficulté de se refinancer et le manque de liquidité, la demande pétrolière de ces sociétés a diminué en causant une réaction vers la baisse de prix du brut.

    Dupuis et D'Anjou (2008) soulignent que La crise financière, qui réduit énormément l'accès au crédit, menace de freiner l'investissement dans de nouvelles capacités de production pétrolière. Ce phénomène associé à la chute des prix du brut sous le seuil de rentabilité pour certains projets, menace l'offre future de pétrole. Ces économistes sont d'avis que les craintes d'insuffisance pourraient s'aggravées tant que l'économie mondiale n'est pas en vigueur.

    I.3.2 Les canaux indirects 

    La crise financière influence le prix du pétrole en touchant indirectement ses déterminants principaux qui se présentent tout court par l'offre et la demande.

    Le niveau bas du prix du pétrole a provoqué une perte excessive dans les recettes des pays exportateurs de pétrole. Dans un premier lieu, ces derniers, comme était évoqué par Artus (2009), préservent leur offre élevée pour substituer à cette perte sur le prix. Cette offre excessive a été un catalyseur de déclin du prix du brut. Dans un second lieu, face à la baisse de la demande des pays de l'OCDE, les pays membres de l'OPEP ont décidé de réduire leur quota d'exportation, et cette décision a été suivie d'effet pour `instant, avec une baisse de la production fin 2008 - début 2009. La situation d'excès massif de l'offre se corrige, donc, par la baisse de production.

    Par ailleurs, et paradoxalement, la baisse de l'offre de pétrole n'a pas donné effectivement les fruits attendue et le prix de pétrole reste faible.

    Quant à la demande, elle est orientée vers la baisse par une politique d'économie d'énergie. En effet, Artus (2009) explique cette orientation baissière de faite qu'après le pic de prix de 2008 et avec le problème de réchauffement climatique, la plus part des pays ont annoncé qu'ils vont mettre en place des politiques d'économie d'énergie et de réduire l'utilisation des combustibles le plus possible en faveur des énergies renouvelables.

    Dans un contexte d'une crise économique, de manque de confiance ainsi que du manque de liquidité au sein du système bancaire, les crédits à la consommation deviennent difficiles. De plus, le licenciement de grand effectif de salariés effectué par plusieurs grandes entreprises ainsi que la diminution des salaires d'une autre proportion ; ces facteurs groupés associés à l'inflation des prix des biens et des services causent une détérioration du pouvoir d'achat de ménage. Sous le souci et la méfiance face à une future obscure le ménage baisse sa demande globale. Ce qui pousse les entreprises à baisser leur production et donc leur demande des matières premières et en particulier le pétrole, provoquant implicitement la baisse des cours de baril.

    Cette diminution de demande de pétrole par les entreprises est aussi résultat de la récession de cycles de leurs activités à cause de manque d'investissement et des crédits orientés vers le financement des entreprises.

    Cette crise ne se limite pas à la frontière des pays développés (essentiellement membre de l'OCDE) mais elle s'étendu aux pays émergents et exportateurs de pétrole. Où on peut remarquer un recul de la demande intérieure liée au crédit comme dans les pays de l'OCDE, ce qu'en voit en particulier en Chine, et un effet négatif de la baisse du prix du pétrole sur les pays producteurs elle-même (Artus 2009).

    Tout court, cette récession économique et financière globale touche significativement la demande de pétrole à travers différents canaux. Cette dernière enregistre un affaiblissement, qui est prévisible de se poursuivre, se traduisant par une chute du prix du baril.

    I.4 Mesure de crise et modèles économétriques 

    I.4.1 Mesure de la crise financière actuelle à l'aide d'un indice de crise 

    Une période de crise est caractérisée par la nervosité du marché et une forte variation des prix d'où la nécessité de valider des mesures pour caractériser cette nervosité. Puisque, selon Michel et Maillet (2002), les mesures traditionnelles de volatilité présentent beaucoup de désavantages, une nouvelle mesure a été introduite pour les marchés financiers comme moyen pour quantifier les crises et mesurer leurs amplitudes.

    En se basant sur l'approche de Zumbach et alii (2000), Michel et Maillet (2002) ont proposé l' « Index of Market Shocks » (IMS) qui était une mesure construite par analogie avec l'échelle de richter qui mesure l'intensité des tremblements de terre.

    a) L' Index of Market Shocks: IMS

    Selon les études effectuées par Maillet et Michel(2003), nous avons constaté que l'indice IMS présente des avantages par rapport aux mesures traditionnelles. Ainsi, ces dernières ne permettent pas de capter parfaitement les comportements et les horizons hétérogènes des intervenants sur le marché. De plus cet indice ne dépend pas du choix d'une fréquence d'observation particulière et tient compte de la discontinuité de la cotation durant la nuit et de la corrélation entre les volatilités.

    Michel et Maillet (2002) ont proposé, dans leur étude effectuée sur les échantillons français et américains (CAC40 et Dow Jones), l'existence d'une crise quand la valeur de l'IMS est supérieure à 3.

    b) Construction de l'indice de crise (IMS) 

    L'échelle de Guttenberg-Richter repose sur la loi empirique donnant la probabilité d'observer un tremblement de terre en fonction de son intensité. Cet indice est noté Rt et a la formule suivante :

    Avec :

    E : est l'énergie dissipée lors du tremblement de terre.

    p(E) : est la probabilité de réalisation d'un tremblement de terre avec une énergie E.

    , est un facteur d'échelle.

    Par analogie, sur les marchés financiers, l'énergie sera la volatilité représentant le carré du différentiel de prix (le carré de rendement). Donc l'échelle de Richter devient :

    Avec  est la volatilité à l'instant t et p sa probabilité correspondante.

    Pour établir l'indice IMS, il faut se baser sur la structure de la volatilité. En effet, il faut fixer un intervalle de temps sur lequel on va calculer la volatilité de l'indice concerné. Ce même intervalle doit être discrétisé en sous intervalles tel qu'il est explicité dans la formule suivante :

    Avec :

    = l'horizon de temps adopté pour calculer la volatilité.

    I = Nombre d'observation permettant de calculer la volatilité.

    = = l'intervalle d'incrémentation du temps.

    = Ln du cours de l'action considéré.

    ti = t - i= la date d'observation de.

    = c'est un facteur pour annualiser la volatilité.

    N = nombre de jours ouvrables par an.

    Appliquant l'opérateur Ln à la volatilité on tire le résultat suivant.

    Cette matrice correspond à la matrice de volatilité suivante :

    Finalement, l'indice IMS à l'instant t pour un horizon est donné par la formule suivante :

    Avec :, k = [1,....K] sont les facteurs agissants sur la variance totale.

    Avec est la volatilité journalière (hebdomadaire), si les données sont intra journalières (si les données sont journalières) de composant k.

    I = Nombre d'observation, R est le rendement.

    = le poids de chaque facteur. Avec =1.

    F est la fonction de répartition de la loi normale.

    est l'opérateur log base 2 ((x) = y = x).

    I.4.2 Modèle de cointégration 

    L'analyse de la cointégration présentée par Granger(1981) et Engel and Granger(1987) est considérée comme un des concepts les plus importants dans le domaine d'économétrie et de l'analyse des séries temporelles.

    a) Les conditions de cointégration :

    Deux séries Xt et Yt sont dites cointégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées.

    - Les deux séries doivent être intégrées de même ordre.

    - Une combinaison linéaire de ces séries donne une série d'ordre d'intégration inférieur

    Soient deux séries Xt et Yt intégrées d'ordre 1 (Xt~>(1) ; Yt ~>(1)) et soit la relation estimée par le MCO entre ces deux séries est la suivante :

    Si ~> I(0), c'est-à-dire les résidus sont stationnaires alors les séries Xt et Yt sont cointégrées et on note Xt, Yt~>CI(1,1).

    b) Test de cointégration entre deux variables 

    Pour tester la cointégration entre deux variables, Engel et Granger ont proposé un algorithme en deux étapes :

    Première étape : Pour que deux séries peuvent être cointégrées, il faut quelles soient intégrées de même ordre. Il convient donc de déterminer l'ordre d'intégration de chaque série à l'aide des tests de stationnarité ou de non stationnarité (Dickey-Fuller Augmente, Phillips-Perron, KPSS...).

    Si les deux séries ne sont pas intégrées de même ordre alors la procédure s'arrête à cette première étape.

    Deuxième étape : Si la première condition est vérifiée, on estime par les MCO la relation de long terme entre les variables : .La relation de cointégration est acceptée lorsque le vecteur résiduel issu de cette régression est stationnaire ~>I(0).

    La stationnarité du résidu est testée à l'aide des tests usuels de stationnarité.

    c) Estimation du modèle à correction d'erreur (MCE)

    Lorsque deux séries sont non stationnaires et cointégrées, il convient d'estimer leur relation par un modèle de correction d'erreur. Cette estimation se fait en deux étapes.

    - Etape1 : Estimation par les MCO de la relation de long terme :

    - Etape2 : Estimation par les MCO de la relation du modèle dynamique de court terme : ; avec

    est la force de rappel vers l'équilibre de long terme et elle doit être significativement négative.

    I.4.3 Modèle VAR 

    a) Présentation du modèle VAR 

    L'absence de cointégration entre deux séries non stationnaires Xt et Yt et l'existence d'une causalité entre les séries stationnaires par différence première DXt et DYt nous permet d'estimer un modèle VAR.

    Le modèle VAR(p) « Vector Autorgressive » à deux variables et p retard s'écrit :

    Sous forme matricielle, le modèle VAR(p) est noté comme suit :

    Avec : Les variables Xt et Yt sont stationnaires.

    Les perturbations et sont deux bruits blanc homoscédastiques et non auto-corrélées.

    b) Estimation du modèle VAR 

    Dans le cas du modèle VAR, chacune des équations peut être estimée par la méthode des MCO indépendamment les unes aux autres. Il est préférable de faire un test de causalité au sens de Granger avant de chercher à estimer le modèle VAR.

    Après l'estimation de ce modèle, on effectue des tests sur les résidus afin de valider ce processus. Ces tests doivent prouver l'absence d'auto-corrélation et l'homoscédasticité des résidus.

    Conclusion 

    En somme, le prix de pétrole n'est pas si facile à comprendre. Et la complexité de ses déterminants parait de plus en plus accentuée dans un contexte risqué et incertain. Le risque peut être dramatique via les crises survenues tel que la crise financière et économique récente qui était résultat de crise de subprimes. En effet, on a essayé d'analyser l'impact possible de cette crise sur le prix du pétrole avec l'explication des différents canaux de transmission potentiels.

    L'étape suivante consiste à vérifier l'existence de cet impact à travers une modélisation économétrique.

    Chapitre II :

    MISE EN ÉVIDENCE EMPIRIQUE DE L'IMPACT DE LA CRISE FINANCIÈRE RÉCENTE SUR LE PRIX DU PÉTROLE

    Introduction 

    Plusieurs travaux sont orientés vers l'analyse de la relation entre le marché financier et le prix du pétrole. Ces travaux, tels que celui de Alexandre et De Benoist (2009) et celui de Gasperini (2005) Ainsi que Lescaroux et Mignon (2008) ont montré qu'il existe une relation dans le sens où le prix du pétrole influence les valeurs sur le marché financier.

    Dans la situation actuelle de crise financière, les prix du pétrole connaissent une chute brutale. Ce qui nous pousse de proposer que la nervosité du marché financier peut aussi influencer le prix du pétrole. C'est-à-dire, que le sens inverse de la relation prouvée par les études évoquées ci-dessus peut être mis en évidence pour ces conjonctures.

    Dans ce cadre, nous proposons notre hypothèse. En effet, notre étude a pour objectif de voir si la crise financière est responsable de la chute brutale du prix du pétrole depuis octobre 2008. Pour ce faire, nous proposons, dans ce chapitre, l'étude empirique de la nature de relation entre le prix du pétrole et l'indice de crise « Index of Market Shocks » (IMS).

    Tout d'abord, nous allons présenter notre base de données et faire une analyse graphique, dans une première section. Puis, nous allons faire une analyse descriptive et une étude de stationnarité des séries, dans une deuxième section. Ensuite, nous allons élaborer, dans une troisième section, le modèle de cointégration, le test de causalité au sens de Granger ainsi que le modèle VAR adopté en cas d'existence pour les différentes périodes. Enfin, nous analyserons la persistance de la relation adoptée entre les deux séries par le biais d'une période de vérification dans une section quatrième.

    II.1 Présentation des données et analyse graphique 

    II.1.1 Présentation des données 

    Afin de déterminer le lien qui existe entre le prix du pétrole et la crise financière récente, nous avons considéré une série du prix du pétrole et une série de l'indice IMS. Les deux séries sont hebdomadaires et couvrent la période allant du 01/01/2002 au 27/03/2009 c'est-à-dire en total 378 observations.

    Pour la série du prix du pétrole, nous avons utilisé le prix du brut qui fait référence du marché américain : West Texas Intermediate(WTI) et qui est extraite auprès du site « Energy Information Administration » (EIA).

    Pour le calcul de l'IMS hebdomadaire, nous proposons la construction d'un indice mondial composé de dix indices des premières places boursières entre 2002 et 2007(Selon « World Federation of Exchanges »). Le tableau suivant présente la pondération de chaque indice qui est représentée par la part de sa capitalisation boursière dans la capitalisation totale des dix indices.

    Tableau1 : Pondération de chaque indice dans la construction de L'IMS

    place boursière

    moyenne capitalisation boursière (2002/2007) en milliard de dollars

    Pondération en %

    Allemagne

    1 320,6

    4,22

    Euronext

    2 783,1

    8,90

    Hong-Kong

    1 243,9

    3,98

    Italie

    796,4

    2,55

    Royaume-Uni

    2 981,0

    9,53

    Nasdaq

    3 309,0

    10,58

    New-York Stock Exchange

    12 905,7

    41,26

    Tokyo

    3 683,0

    11,78

    Toronto

    1 334,3

    4,27

    Suisse

    919,8

    2,94

    total

    31 276,9

    100

    Les indices utilisés dans notre étude sont le DAX pour la place de l'Allemagne, CAC 40 pour l'Euronext, le HSI pour la place du Hong-Kong, le MIB30 pour l'Italie, le FTSE100 pour le Royaume-Uni, le Nasdaq100 pour la Nasdaq, le S&P500 pour New-York Stock Exchange, le Nikkei pour Tokyo, le S&P TSX pour Toronto et le SSMI pour Suisse. Les données de ces indices sont journalières et extraites du site www.yahoo-finance.fr. Pour chaque mesure de l'indicateur IMS, nous calculons la volatilité hebdomadaire de chaque indice.

    Les deux séries sont transformées en logarithme népérien afin de stabiliser la variance. Ces séries en Log sont notées comme suit :

    LWTI : pour le prix du pétrole ;

    LIMS : pour l'indicateur IMS.

    II.1.2 Analyse graphique 

    Figure6 : Prix du pétrole brut (WTI) et IMS hebdomadaires entre 2002et 2009

    Ce graphique décrit l'évolution hebdomadaire du prix du pétrole ainsi que celle de l'indicateur de crise l'IMS entre 2002 et 2009. Les cours du prix du brut WTI sont représentés sur l'axe des ordonnées à gauche et les valeurs de l'IMS sont représentées sur l'axe des ordonnées à droite.

    Le prix du pétrole marque une hausse importante entre 2002 et 2006 à la suite de la guerre en Irak en 2003 qui cause une perturbation sur les marchés pétroliers ainsi que la destruction des raffineries dans le golf du Mexique en 2005. La hausse du cours du baril était remarquable au cours de cette période mais le prix ne dépasse pas le 80$/b. En effet, le prix du baril a réalisé un pic de 75,63$/b en Août 2006 avant de redescendre à 51.51$/b en janvier 2007. Puis à partir de cette date, le prix du pétrole ne cesse pas d'augmenter jusqu'à atteindre son record historique en juillet 2008 avec une valeur de 142.52$/b. En se situant à cette date, on estime que l'augmentation du prix se continuera ; mais après ce pic, le prix fait une chute libre vers des valeurs au dessous de 40$.

    La courbe de l'IMS indique qu'il y a turbulences sur le marché financier à l'échelle mondial pendent l'été 2002 puisque l'indicateur dépasse la valeur arbitraire de 3 (5.21 juillet 2002 et 4.41).Cela peut être dû à l'explosion de la bulle internet et aux effets de l'attaque du 11 septembre 2001 contre l'Amérique. Aussi en mars 2003 l'IMS a enregistré une valeur de 3.85>3 ce qui est un indicateur de crise cela correspond peut être à la guerre en Irak. Puis l'indice a connu une période de stagnation ce qui est traduit par une stabilité sur le marché financier avant d'être en forte perturbation depuis janvier 2008 où l'indicateurs IMS a enregistré des valeurs très élevées 4.46 le 25 janvier, 6.61 le 19 septembre, 8.44 le 10 octobre et 10.61 le 17 octobre. La crise financière est accentuée à cette période avec la faillite des plusieurs établissements financiers, provoquant une crise économique à la fin de 2008. En effet, nous remarquons une simultanéité entre la chute brutale du prix du pétrole et le survol de l'indice IMS.

    Selon les indications de l'indice de crise IMS, on peut distinguer trois périodes. Deux périodes signalant l'existence d'une crise où l'IMS dépasse la valeur arbitraire de 3 et une période de stabilité sur le marché financier où l'IMS est inférieur à 3. Les différentes périodes sont présentées dans la figure ci-dessous.

    Figure7 : La division des séries en périodes selon les indications de l'IMS

    D'après la figure ci-dessus, nous allons diviser les deux séries en trois périodes comme suit :

    Période1 : du 01/01/2002 jusqu'au 28/03/2003, c'est-à-dire sur les 65 premières observations.

    Période2 : du 01/01/2003 jusqu'au 28/12/2007, c'est-à-dire sur 248 observations.

    Période 3 : du 01/01/2008 jusqu'au 27/03/2009, c'est-à-dire sur les 65 dernières observations.

    II.2  Analyse descriptive et analyse de stationnarité 

    II.2.1 Analyse descriptive 

    Les statistiques descriptives des données (moyenne, médiane, valeur minimale, valeur maximale, écartype) nous permet d'avoir une idée sur le niveau du risque et l'évolution de ces données au cours du temps. Les coefficients « Skewness », « Kurtosis » et la statistique du test de « Jarque-Bera » nous permet de tester la normalité des séries étudiées.

    En effet, le coefficient « Kurtosis » est un coefficient qui mesure le degré d'aplatissement de la distribution. Lorsqu'il est égal à 3, la distribution suit donc la loi normale. En revanche, un coefficient inférieur à 3 indique que la distribution est plus aplatie que la loi normale (platykurtique), alors qu'un coefficient de Kurtosis supérieur à 3 indique que la distribution est pointue (leptokurtique).

    Le coefficient de « Skewness » est un coefficient qui mesure le degré d'asymétrie de la distribution. Lorsque ce coefficient est négatif, la distribution est asymétrique vers la gauche, lorsqu'il est positif, la distribution est asymétrique vers la droite, alors que lorsqu'il est nul cela signifie que la distribution est symétrique et elle suit la loi normale.

    Aussi, le test de Jarque-Bera est un test de normalité de la distribution dont l'hypothèse nulle est la normalité des données. Une valeur élevée de la statistique du test (valeur calculée supérieure à la valeur tabulée de Khie-deux) permet de rejeter cette hypothèse.

    Les statistiques descriptives du rendement du prix du pétrole et de l'indice de crise sont présentées dans le tableau suivant :

    Tableau2 : Statistiques descriptives des séries étudiées 

     

    Tout l'échantillon

    Période1

    Période2

    Période3

    WTI

    IMS

    WTI

    IMS

    WTI

    IMS

    WTI

    IMS

    Moyenne

    0.002481

    0.003250

    0.005945

    0.012434

    0.004785

    -0.005324

    -0.009634

    0.008323

    Médiane

    0.007474

    -0.016850

    0.011182

    -0.061077

    0.007884

    -0.016850

    -0.008719

    0.088330

    Valeur maximale

    0.251247

    3.109241

    0.087041

    1.265961

    0.096776

    3.109241

    0.251247

    1.059644

    Valeur minimale

    -0.190996

    -2.027318

    -0.185272

    -0.948465

    -0.101343

    -2.027318

    -0.190996

    -0.987866

    Ecartype

    0.047265

    0.605985

    0.044725

    0.451378

    0.035885

    0.666279

    0.078702

    0.477348

    Skewness

    -0.434945

    0.456215

    -1.370814

    0.576439

    -0.310111

    0.494760

    0.152729

    -0.146027

    Kurtosis

    6.634476

    4.837954

    6.925421

    3.285112

    2.748672

    4.696024

    4.166070

    2.428120

    Jarque-Bera

    219.3846

    66.14158

    61.13454

    3.761109

    4.609041

    39.68107

    3.874733

    1.099582

    D'après ce tableau, on constate que les variables étudiées présentent des fluctuations dans le temps. Quelque soit la période, les deux variables possèdent un écartype important mais l'indice de crise possède le risque plus élevé ceci peut être expliqué par l'instabilité et l'incertitude du marché financier.

    Sur la période étudiée en total, le coefficient d'aplatissement « Kurtosis » est supérieur à 3 (la valeur du coefficient du Kurtosis pour la loi normale) pour les deux séries. Ceci implique une forte probabilité des points extrêmes et que les séries étudiées présentent des queues plus épaisses que la loi normale. De plus le coefficient de Skewness qui est différent de zéro indique la présence d'asymétrie ce qui contredit le critère d'une distribution linéaire gaussienne. Aussi la statistique du test de Jarque-Bera présente une valeur élevée pour les deux séries ce qui confirme le non normalité des données étudiées.

    De même, pour chacune de trois périodes, les coefficients de Skewness et du Kurtosis confirment l'hypothèse du non normalité des séries étudiées. Et par suite la conformité à la réalité économique du marché pétrolier ainsi que le marché financier.

    II.2.2 Analyse de stationnarité

    Afin d'analyser la stationnarité des séries étudiées nous appliquons le test de racine unitaire Dickey-Fuller Augmente (ADF).C'est un test dont l'hypothèse nulle est la non stationnarité et qui permet de prendre en compte l'auto-corrélation possible de la série différenciée via une correction utilisant les valeurs retardées. En général l'équation du test est la suivante :

    Avec est la série, la tendance, la constante, terme aléatoire et p le nombre de retard. Ce dernier est déterminé à partir des auto-corrélations partielles de  ; on retient le retard correspondant à la dernière auto-corrélation significative.

    Tout d'abord, on estime le modèle par le MCO avec tendance et constante. Puis on teste la significativité de la tendance, si elle est non significative, on estime le modèle avec constante seulement. Si la constante n'est pas significative, on estime le modèle sans tendance ni constante. Enfin on compare la statistique du test ADF avec la valeur critique. Si la statistique du test est supérieure à la valeur critique alors on accepte H0 c'est-à-dire la non stationnarité de série.

    a) Analyse de stationnarité des séries pour la première période

    Les résultats du test ADF pour les séries LWTI, DLWTI, LIMS et DLIMS sont présentées dans le tableau ci-dessous :

    Tableau3 : Test de racines unitaires sur les séries pour la période1

    Séries

    trend

    intercept

    Nombre de retard

    t-statistic

    Critical value (5%)

    Stationnaire ou non stationnaire

    LWTI

    non

    non

    0

    0.980691

    -1.945987

    Non stationnaire

    DLWTI*

    non

    non

    2

    -6.687676

    -1.946072

    Stationnaire

    LIMS

    non

    oui

    1

    -2.780963

    -2.908420

    Non stationnaire

    DLIMS**

    non

    non

    3

    -13.13276

    -1.946072

    Stationnaire

    * DLWTI : la série LWTI en différence première.

    **DLIMS : la série LIMS en différence première.

    Pour la série LWTI, on a estimé le modèle par la méthode de MCO avec constante et tendance et on a trouvé quelles ne sont pas significatives. Pour cela, on a adopté le modèle sans tendance ni constante. Il est bien claire que la statistique du test est supérieure à la valeur critique au seuil de 5% donc on accepte l'hypothèse nulle du test ADF qui est la non stationnarité du série LWTI.

    Passant à l'étude de stationnarité de la série en différence première(DLWTI). De même, le modèle significatif est celui sans tendance ni constante. La statistique du test est inférieure à la valeur critique ce qui signifie le rejet de l'hypothèse nulle et donc la série DLWTI est stationnaire. Par conclusion, la série LWTI est intégrée d'ordre 1 (LWTI~>I(1)).

    Concernant la série LIMS, on a adopté le modèle sans tendance et avec constante. La statistique du test est supérieure à la valeur critique au seuil de 5% donc on accepte l'hypothèse nulle du test ADF qui est la non stationnarité du série LIMS. Pour la série DLIMS, on a adopté le modèle sans tendance ni constante vérifiant la stationnarité de la série. D'où LIMS est intégrée d'ordre 1(LIMS~>I(1)).

    b) Analyse de stationnarité des séries pour la deuxième période

    Les résultats du test ADF pour les séries LWTI, DLWTI et LIMS sont présentées dans le tableau ci-dessous :

    Tableau4 : Test de racines unitaires sur les séries pour la période2

    Séries

    trend

    intercept

    Nombre de retard

    t-statistic

    Critical value (5%)

    Stationnaire ou non stationnaire

    LWTI

    oui

    oui

    2

    -2.672735

    -3.428198

    Non stationnaire

    DLWTI

    non

    oui

    4

    -11.98327

    -2.873142

    Stationnaire

    LIMS

    non

    oui

    4

    -5.670426

    -2.873093

    stationnaire

    Pour la série LWTI, on a adopté le modèle avec constante et tendance. La statistique du test est supérieur à la valeur critique ce qui implique la non stationnarité de la série LWTI. Pour la série DLWTI, le modèle adopté est celui avec constante et sans tendance et qui vérifie la stationnarité de la série DLWTI. LWTI n'est pas stationnaire mais la série en différence première est stationnaire donc LWTI est intégrée d'ordre1 (LWTI~>I(1)).

    Par contre, le résultat du test ADF, appliqué sur le modèle avec constante et sans tendance de la série LIMS implique que la série est stationnaire donc elle est intégrée d'ordre 0(LWTI~>I(0)).

    c) Analyse de stationnarité des séries pour la troisième période

    Les résultats du test ADF pour les séries LWTI, DLWTI, LIMS et DLIMS sont présentées dans le tableau ci-dessous :

    Tableau5: Test de racines unitaires sur les séries pour la période3

    Séries

    trend

    intercept

    Nombre de retard

    t-statistic

    Critical value (5%)

    Stationnaire ou non stationnaire

    LWTI

    non

    non

    3

    -1.026351

    -1.945987

    Non stationnaire

    DLWTI

    non

    non

    5

    -7.285640

    -1.946072

    Stationnaire

    LIMS

    non

    non

    1

    -0.636754

    -1.946072

    Non stationnaire

    DLIMS

    non

    non

    2

    -13.68534

    -1.946072

    Stationnaire

    Pour toutes les séries on a adopté le modèle sans constante ni tendance.

    Pour la série LWTI, la statistique du test est supérieure à la valeur critique au seuil de 5% donc on accepte l'hypothèse nulle du test ADF qui est la non stationnarité du série LWTI. Passant à l'étude de stationnarité de la série en différence première(DLWTI), la statistique du test est inférieure à la valeur critique ce qui signifie le rejet de l'hypothèse nulle et donc la série DLWTI est stationnaire. Par conclusion, la série LWTI est intégrée d'ordre 1 (LWTI~>I(1)).

    Les résultats sont de même pour la série LIMS, en effet elle est intégrée d'ordre 1(LIMS~>I(1)).

    II.3 Modélisation de la relation entre les deux séries 

    II.3.1 Première période

    a) Test de cointégration 

    Pour la première période, on a constaté que les deux séries LWTI et LIMS sont intégrées de même ordre donc la condition nécessaire de cointégration est vérifiée. On passe alors à la deuxième étape qui est l'estimation de relation à long terme entre les deux séries. L'estimation par le MCO est donnée par le tableau suivant :

    Tableau6 : Estimation de la relation statique entre LWTI et LIMS pour la première période

    On va récupérer par la suite les résidus issus de cette régression et tester leur stationnarité. Le résultat du test ADF est présenté dans ce tableau :

    Tableau7 : Test ADF sur les résidus de la relation statique pour la première période

    Le nombre de retard dans ce cas est égal à 0 et il est déterminé à partir des auto-corrélations partielles de la série des résidus en différence première. Le modèle adopté est celui sans tendance ni constante et qui vérifie la stationnarité des résidus de fait que la statistique du test ADF (-2.060602) est inférieur à la valeur critique au niveau du risque 5% (-1.945987). La deuxième condition de cointégration est vérifiée donc on passe à l'estimation du modèle à correction d'erreur (MCE).

    b) Modèle à correction d'erreur 

    L'équation de la relation du modèle dynamique (Court terme) est la suivante :

    Avec est la force de rappel et elle doit être significative et négative.

    L'estimation de cette relation par MCO donne le résultat suivant :

    Tableau8 : Estimation du modèle à correction d'erreur

    Il est bien clair, que la force de rappel est négative (-0.068987), mais elle n'est pas significative au risque 5%. Si on la compare à 10% du risque, on constate que la représentation MCE est valide à ce niveau du risque (0.0691<0.1).

    Ä Ceci implique qu'en cas de perturbation sur le marché financier, le prix du pétrole subit un impact significatif à court terme.

    II.3.2 Deuxième période 

    Pour la deuxième période, on a constaté que les deux séries LWTI et LIMS ne sont pas intégrées de même ordre donc elles ne sont pas et elles ne peuvent pas être cointégrées.

    Ä Ceci implique qu'en cas de stabilité financière, la situation du marché financier n'a aucun effet sur le marché du pétrole.

    II.3.3 Troisième période 

    a) Test de cointégration

    Concernant la troisième période, qui est la période de la crise récente, les deux séries LWTI et LIMS sont intégrées de même ordre ((LWTI~>I(1) et LIMS~>I(1)). La condition nécessaire de cointégration est vérifiée donc on estime par la méthode de MCO la relation à long terme entre les variables.

    La régression est donnée par le tableau suivant :

    Tableau9 : Estimation de la relation statique entre LWTI et LIMS pour la troisième période

    Puis, on va récupérer les résidus et appliquer le test ADF afin de vérifier s'ils sont stationnaires ou pas. Le nombre de retard dans ce cas est égal à 1 et il est déterminé à partir des auto-corrélations partielles de la série des résidus en différences première notée D(R). Si les résidus sont stationnaires, une relation de cointégration peut être en vigueur. Si les résidus sont, paradoxalement, non stationnaires, nous établirons une modélisation VAR.

    En effet, On a estimé le modèle par le MCO et on a adopté celui sans tendance ni constante ce qui donne le résultat présentée dans le tableau ci dessous :

    Tableau10 : Test ADF sur les résidus de la relation statique pour la troisième période

    La statistique du test ADF est égale à (-1.286639) est supérieur à la valeur critique pour tous les seuils du risque (1%, 5% et 10%), donc on accepte l'hypothèse nulle du test c'est-à-dire la non stationnarité des résidus. Cela implique que la deuxième condition nécessaire n'est pas vérifiée donc il n'existe pas de relation de cointégration entre les deux séries LWTI et LIMS.

    b) Modélisation Vectorielle Autorégressive 

    La modélisation vectorielle autorégressive (VAR) a pour objectif de décrire les interdépendances entre un ensemble de variables à court terme, il est préférable de faire a priori le test de causalité entre les différentes variables afin d'éliminer les variables qui ne participent pas dans l'explication de la variable exogène.

    Après l'estimation du modèle VAR, une étape de validation est nécessaire : notons cependant qu'il convient d'examiner attentivement les résidus, faire l'analyse de réponse impulsionnelle et la décomposition de la variance de l'erreur de prévision.

    b-i) Teste de causalité 

    La question quand doit poser avant d'établir un VAR est s'il existe une relation de causalité entre les différentes variables du système. La notion de causalité introduite par Granger est définie en terme de prévision: une variable x cause une variable y si x contient une information permettant d'améliorer la prévision de y.

    Après estimer un modèle VAR des séries LIMS et LWTI en niveau, nous cherchons le nombre de retard à adopter dans le teste de causalité.

    Tableau11 : Nombre de retard de la représentation VAR des séries en niveau

    Le nombre de retard choisi est celui qui minimise le critère AIC, dans notre cas on prend p=2. Ainsi un modèle VAR(1).

    Soit le modèle VAR(1) pour lequel les variables Xt et Yt sont stationnaires :

    Le test de causalité repose sur les deux hypothèses suivantes :

    Yt ne cause pas Xt si on accepte H0

    Xt ne cause pas Yt si on accepte H0

    Dans notre cas, Xt= DLWTI et Yt= DLIMS.

    Tableau 12 : Test de causalité au sens de Granger entre DLWTI et DLIMS

    Le résultat du test de causalité confirme, à un niveau de risque de 10%, que la situation sur le marché financier représentée par la série DLIMS a un effet sur le mouvement du prix du pétrole (DLWTI); alors que le sens inverse de causalité n'est pas vérifié.

    Ä Ceci implique qu'en cas de crise financière, la nervosité cause significativement le prix du pétrole.

    b-ii) Estimation du modèle VAR

    Le modèle VAR(1) adopté est le suivant :

    Tableau 13 : Présentation du modèle VAR entre DLWTI et DLIMS

    Donc, la relation à court terme entre l'indice de crise (IMS) et le prix du pétrole (WTI) est donnée par :

    DLWTI= -0.008493+0.068650 DLWTI (-1) +0.023544 DLIMS (-1)

    b-iii) Validation du modèle VAR

    ü Test sur les résidus 

    - Test d'auto-corrélation 

    Il existe un grand nombre de test d'absence de corrélation ; nous allons utiliser l' « auto-corrélation LM test » qui fait l'objet de tester le caractère non auto-corrélation des résidus. L'hypothèse nulle est qu'il y a  absence d'auto-corrélation contre l'hypothèse alternative d'existence d'auto-corrélation.

    Le résultat d'estimation est le suivant :

    Tableau 14 : Test d'auto-corrélation des résidus

    A l'égard de ce résultat, on constate l'absence d'auto-corrélation ; puisque LM-stat, pour un nombre de retard égale à 12, est inferieur à la valeur de khi-deux au niveau de risque 5% (21.0261).

    - Test d'homoscédasticité 

    On parle d'homoscédasticité lorsque la variance est constante. Plusieurs tests ont l'objet de tester l'homoscédasticité dont on peut citer le test ARCH, le test de Breusch-Pagan et le test de White dont l'hypothèse nulle est H:l'homoscédasticité contre H1 : l'hétéroscédasticité. Si la probabilité associée au test est inférieur au niveau de risque alors on rejette l'hypothèse nulle.

    Le résultat du test d'homoscédasticité des résidus du modèle VAR est le suivant :

    Tableau 15 : Test d'homoscédasticité des résidus

    On constate que la probabilité inférieur au niveau du risque 5% donc on rejette H0, donc les résidus sont hétéroscédastiques.

    - Les réponses d'impulsions 

    Les réponses d'impulsions de la série DLIMS sur la série DLWTI sont représentées dans la figure suivante.

    Figure8 : Réponses d'impulsions de la série DLIMS sur la série DLWTI

    On observe une légère augmentation du rendement du prix du pétrole d'environ 10% alentours de la deuxième période, ainsi qu'une diminution de 5% alentours de la troisième période pour se stabiliser à partir de la cinquième période.

    - La décomposition de la variance 

    La décomposition de la variance constitue aussi un outil d'analyse pour déterminer l'importance relative d'un choc financier pour expliquer la volatilité du prix du pétrole.

    Nous effectuons cette décomposition afin de constater la contribution de choc de rendement de l'indice de crise IMS à l'explication de la variance de prévision des rendements du prix du pétrole et de suggérer qu'une véritable crise financière est une source importante de volatilité pour le cours du brut.

    Figure9 : Part de la variance de DLWTI expliquée par DLIMS

    En effet, à partir de la deuxième période, presque 2% de la variance du rendement du prix du pétrole est expliquée par la variance des rendements de l'indice de crise. Cette part n'est pas assez importante, mais on ne peut pas la négliger.

    II.4 Période de vérification 

    Pour vérifier si nos résultats sont robustes ou pas, nous ne prolongerons notre période de crise sur les années 2007, 2008 et le premier trimestre de 2009 pour vérifier la persistance de l'effet de la crise sur le prix de pétrole.

    Les statistiques descriptives du rendement du prix du pétrole et de l'indice de crise sont présentées dans le tableau suivant :

    Tableau 16 : Statistiques descriptives des séries pour la période de vérification

    Des fluctuations importantes dans le temps sont marquées par les variables étudiées. Pour cette période, la volatilité enregistrée sur le marché financier (l'écartype de DLIMS) est plus élevé que celle-ci du marché pétrolier.

    Le coefficient d'aplatissement « Kurtosis » et de « Skewness » indiquent que les deux séries ne sont pas normales pour cette période aussi impliquant une forte probabilité des points extrêmes vérifiant les chocs sur les deux marchés étudiés.

    Concernant la stationnarité des séries en transformation logarithmique et en différence première, les résultats du test ADF sont présentés dans le tableau ci-dessous :

    Tableau 17 : Test de racines unitaires sur les séries pour la période de vérification

    Séries

    trend

    intercept

    Nombre de retard

    t-statistic

    Critical value (5%)

    Stationnaire ou non stationnaire

    LWTI

    non

    non

    3

    -0.194250

    -1.943612

    Non stationnaire

    DLWTI

    non

    non

    4

    -4.355308

    -1.943688

    Stationnaire

    LIMS

    oui

    oui

    4

    -3.779709

    -4.039797*

    Non stationnaire

    DLIMS

    non

    non

    6

    -7.619259

    -1.943714

    Stationnaire

    *cette valeur est prise au risque de 1%

    A l'égard des résultats donnés par ce tableau nous pouvons conclure que les séries LWTI et LIMS sont intégrées de même ordre 1 (LWTI~>I(1) & LIMS~>I(1)). Ainsi, la condition nécessaire de cointégration est vérifiée, une possibilité de cointégration est mise enjeu. Donc on estime par la méthode de MCO la relation à long terme entre les variables.

    Puis, on a récupéré les résidus et appliqué le test ADF afin de vérifier s'ils sont stationnaires ou pas. Le nombre de retard dans ce cas est égal à 3 et il est déterminé à partir des auto-corrélations partielles de la série des résidus en différences première notée D(R).

    La statistique du test ADF est égale à (-0.876931) est supérieur à la valeur critique pour tous les seuils du risque (1%, 5% et 10%) donc on accepte l'hypothèse nulle du test c'est-à-dire la non stationnarité des résidus. Cela implique que la deuxième condition nécessaire n'est pas vérifiée donc il n'existe pas de relation de cointégration entre les deux séries LWTI et LIMS. Mais, la possibilité d'établir un modèle VAR reste en vigueur.

    En effet, le nombre de retard tiré du modèle VAR appliqué sur les séries LIMS et LWTI est 2. Le teste de causalité au sens du Granger donne abouti au résultat suivant :

    Tableau 18 : Test de causalité au sens de Granger entre DLWTI et DLIMS pour la période de vérification

    Ce résultat affirme que les deux sens de causalité ne sont pas vérifiés. Donc la possibilité d'établir un modèle VAR s'expire.

    Donc, si on prolonge la période, la relation entre les deux séries ne persiste pas. Ceci est en cohérence avec les résultats obtenus dans la section précédente, en vertu desquels la relation entre les deux variables n'est que dynamique et n'existe qu'en situation de crise.

    Conclusion 

    Ces dernières années ont été caractérisées dans le monde entier par une nervosité anormale sur le marché boursier. Cette étude est menée ainsi afin de dégager l'impact de ces nervosités sur le cours du pétrole.

    Nous avons pu constater qu'en cas de perturbation sur le marché boursier (période 1 et 3), le prix du pétrole répond suite à ces chocs sur le court terme. Il convient, aussi, de souligner toutefois que cette relation s'expirera si on fait prolonger la période (prouvé par la période de vérification). Ce qui permet de conclure que la situation du marché financier influe le prix de pétrole seulement sur la période où la crise s'étale ; et que cette situation n'est causalement significative qu'en cas de forte crise telle que celle récente.

    En effet, Lescaroux et Mignon (2008) ont affirmé que la causalité s'exerce toujours des prix du pétrole vers les marchés boursiers. Alors que nos résultats montrent, qu'en situation de crise financière, c'est la nervosité du marché financier qui cause la volatilité du prix du pétrole à court terme. Et ce peut être expliqué par le fait que nous étudions le cas particulier d'une crise assez forte.

    CONCLUSION GENERALE

    La crise financière est déclenchée en juillet 2007 aux États-Unis sur le marché des prêts hypothécaires aux emprunteurs les plus risqués (prêts subprimes). Elle s'est progressivement étendue à l'ensemble des marchés financiers et a fini par atteindre l'économie réelle à la fin de l'année 2008. Cette crise a touché la majorité des marchés économiques mondiaux (marché du travail, marché de biens et services, marché de l'énergie...).

    D'autre part, la chute des prix de pétrole est à la une de l'actualité. Depuis le choc pétrolier en 1979 suite à la guerre d'Irak Iran, jamais la question du pétrole n'a autant retenu l'attention que durant ces dernières années où les prix sur le marché international ont subi une véritable envolée suivie par une chute brutale imprévue.

    Le prix du baril a grimpé d'une trentaine de dollars en 2003 à plus de 140 dollars au mi de l'année 2008 pour démunir de plus de 100 dollars dans quatre mois. Les cours du prix de pétrole sont ainsi sur une courbe assez volatile qui n'est pas résultat des nouvelles découvertes des gisements ou des innovations sur l'ampleur de la production qui ne connaissent pas la même envolée. Mais, la demande du pétrole semble être le déterminant le plus fort, contrainte par la crise financière, présente le canal principal de la transmission de la crise financière au marché pétrolier et justifie ses conséquences néfastes sur le prix pétrolier en particulier.

    Pour cela notre étude est menée principalement afin de détecter l'impact des nervosités du marché boursier sur les fluctuations du prix du pétrole, à travers une modélisation des processus de transmission de ce choc.

    Pour se faire, on a utilisé comme variables le logarithme des prix du pétrole ainsi que le logarithme de l'indice du choc boursiers IMS afin de rapprocher les valeurs des différentes séries étudiées et mieux stabiliser la variance.

    Après avoir présenté les principaux fondements théoriques de la relation entre le marché pétrolier et le marché boursier, nous avons procédé à une synthèse économétrique des différents modèles appliqués sur notre base de données, tout en tenant compte des caractéristiques du marché boursiers dans le découpage des nos observations en sous périodes.

    On a commencé tout d'abord, par une analyse descriptive de l'échantillon en testant la stationnarité sur les différentes périodes étudiées. Ensuite, nous modélisons la relation entre l'IMS et le WTI en cas d'existence : en effet, pour la première période, on a constaté l'existence d'une relation de cointégration entre les deux variables. A l'aide du modèle à correction des erreurs (MCE), on a déterminé la relation dynamique à court terme entre les deux séries. Cette relation, à court terme, est vérifiée aussi, pour la troisième période à l'aide du modèle vectoriel autorégressif (VAR). De plus, dans cette dernière période, la causalité unidirectionnelle au sens du Granger (DLIMS cause DLWTI) est vérifiée et c'est du à l'accentuation de la crise financière en cette phase. D'autre part, en cas de stabilité, aucune relation ne peut exister entre les deux variables.

    Ceci nous a permis de conclure que les périodes de forte corrélation entre les deux séries sont associées à des périodes de forte volatilité. Cependant, une augmentation de la nervosité sur le marché financier va naturellement induire des changements sur les cours de l'or noir, et les relations entre ces deux marchés, durant les crises, peuvent se renforcer sensiblement et devenir plus significatives.

    On peut conclure, donc, qu'une analyse de l'impact de la crise sur chacun des déterminants, en particulier la demande, peut nous fournir un meilleur environnement de réflexion et une meilleure compréhension de cet impact. Aussi, la spéculation sur les dérivés du pétrole constitue un lien direct entre le prix du pétrole et le marché financier ce qui nous incite à analyser l'effet d'une nervosité financière sur la spéculation et la mission de cette dernière dans la détermination de prix du pétrole dans un contexte financier défavorable.

    Annexes

    ANNEXE 1

    Période 1

    ANNEXE 2

    Période2

    ANNEXE 3

    Période 3

    Régression simple entre LWTI et LIMS

    ANNEXE4

    Tout l'échantillon

    ANNEXE 5

    Période de vérification


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    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau1 : Pondération de chaque indice dans la construction de L'IMS......................................................................................39

    Tableau2 : Statistiques descriptives des séries étudiées.......................44

    Tableau3 : Test de racines unitaires sur les séries pour la période1.......46

    Tableau4 : Test de racines unitaires sur les séries pour la période2......47

    Tableau5: Test de racines unitaires sur les séries pour la période3........48

    Tableau6 : Estimation de la relation statique entre LWTI et LIMS pour la première période.......................................................................49

    Tableau7 : Test ADF sur les résidus de la relation statique pour la première période.......................................................................49

    Tableau8 : Estimation du modèle à correction d'erreur......................50

    Tableau9 : Estimation de la relation statique entre LWTI et LIMS pour la troisième période.......................................................................51

    Tableau10 : Test ADF sur les résidus de la relation statique pour la troisième période.......................................................................52

    Tableau11 : Nombre de retard de la représentation VAR des séries en niveau......................................................................................53

    Tableau 12 : Test de causalité au sens de Granger entre DLWTI et DLIMS.....................................................................................53

    Tableau 13 : Présentation du modèle VAR entre DLWTI et DLIMS.......54

    Tableau 14 : Test d'auto-corrélation des résidus................................55

    Tableau 15 : Test d'homoscédasticité des résidus..............................56

    Tableau 16 : Statistiques descriptives des séries pour la période de vérification................................................................................58

    Tableau 17 : Test de racines unitaires sur les séries pour la période de vérification...............................................................................58

    Tableau 18 : Test de causalité au sens de Granger entre DLWTI et DLIMS pour la période de vérification......................................................59

    LISTE DES FIGURES

    Figure1 : Prix nominaux d'une moyenne des prix du Brent FOB UK, du WTI FOB USA Gulf et du DUBAÏ FOB Dubaï 1973 - Janvier 2009 (en dollars par baril)..........................................................................6

    Figure2: Déterminants de prix de pétrole..........................................8

    Figure 3 : Régions productrices de pétrole dans le monde..................13

    Figure4 : L'évaluation des prix du pétrole est de plus en plus corrélée négativement avec le dollar américain............................................19

    Figure5 : Record de prix de pétrole et creux du dollar par rapport à l'euro au même moment..............................................................20

    Figure6 : Prix du pétrole brut (WTI) et IMS hebdomadaires entre 2002et 2009........................................................................................40

    Figure7 : La division des séries en périodes selon les indications de l'IMS.......................................................................................42

    Figure8 : Réponses d'impulsions de la série DLIMS sur la série DLWTI.....................................................................................56

    Figure9 : Part de la variance de DLWTI expliquée par DLIMS..............57

    * 1 L'OPEP est l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (en anglais, Organization of Petroleum Exporting Contries(OPEC)), elle est créée le 14 septembre 1960, lors de la conférence de Bagdad, comprend 13 pays( dont 2 nouveaux depuis 1er janvier 2007) à savoir, l'Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Iran, Irak, Koweït et Quatar de moyen Orient; Algérie, Libye, Nigeria et Angola de l'Afrique ; Venezuela et l'Equateur du l'Amérique Latine et Indonésie ( qui se retire en mai 2008)de l'Asie.

    * 2 La moyenne des prix du pétrole est calculée par pondération égale entre les Pétroles bruts : Dubaï, Brent et WTI, cette moyenne est représentée dans la figure 1 par CNUCED (Conférence des Nations Unis sur le Commerce Et le Développement), avec le brut Dubaï est utilisé comme référence dans l'Asie, le prix de Brent est généralement la référence mondiale et le WTI (West Texas Intermediate) est utilisé comme référence pour les transactions aux US et qui fait aussi référence à un brut léger et doux.

    * 3 Les principaux pays producteurs sont (par ordre décroissant de production en 2007, avec quantités en Mb/j incluant le brut, les liquides de gaz naturel et le pétrole non conventionnel, mais pas le gain de raffinage) sont Arabie saoudite (10.72), Russie (9.67), Etats-Unis (8.36), Iran (4.15), Chine (3.84), Mexique (3.71), Canada (3.29), Emirat arabes Unis (2.94), Venezuela (2.80), Norvège (2.78), Koweït (2.67), Nigeria (2.44), Brésil (2.16), Algérie (2.12), Irak (2.008), Libye (1.89), Angola (1.80) et Royaume-Uni (1.71). La production mondiale est d'environ 80 Mb/j dont 34 proviennent des pays membres de l'OPEP.

    * 4 Off shore : une exploitation pétrolière est dite «  off shore » lorsqu'elle se trouve en pleine mer. L'exploitation se fait alors à partir de plates-formes flottantes fixées au fond de la mer.

    * 5 On shore : une exploitation pétrolière est qualifiée « on shore » lorsqu'elle est placée sur terre.

    * 6 Commentaire du rapport « prix du pétrole », Maurice (2001).

    * 7 Les idées évoquées dans cette section sont inspirées de l'encyclopédie « wikipedia ».

    * 8 FED : Federal Reserve Bank, appelée souvent Federal Reserve, est la banque centrale des Etats - Unis, créée le 23/12/1913 et elle est privée.

    * 9 Le community reinvestment Act (CRA) ou «loi de financement communautaire » est une loi des Etats-Unis réglant les relations interbancaires et entre autre grands organismes financiers de dépôts et communautés.

    * 10 Freddi Mac : Le Federal Home Loan Mortgage Corporation(FHLMC) est une société par action créée en 1970 par le gouvernement fédéral américain dans le but d'augmenter la taille du marché des prêts hypothécaires. Son surnom Freddi Mac est une création phonétique faite à partir de son sigle pour l'identifier plus facilement.

    * 11 Fannie Mae : La Federal National Mortgage Association (FNMA) est une société par action créée en 1938 par le gouvernement fédéral Américain pour enrichir la liquidité du marché hypothécaire. Son surnom Fannie Mae est crée à partir de son sigle pour être identifié plus facilement.

    * 12 HSBC holding PLC (Hongkong & Shanghai Banking Corporation), est une des plus grandes banques du monde, cite à Londres et créée en 1965 en Hongkong.

    * 13 Spécial Purpose Vehicle aux Etats-Unis ou fonds communs de créances en France.

    * 14 RMBS : Residential Mortgage-Backed Security est une titrisation de crédits hypothécaires résidentiels.

    CDO: Collateralised Dedt Obligation «  obligation adossée à des actifs », est une structure de titrisation d'actifs financiers (créances) de nature diverse. Ces sont des structures créées sur mesure par les banques à destination d'investisseurs.

    ABS : Assest-Backed Security « valeur mobilière adossée à des actifs », la titrisation est le principal vecteur de création des actifs. Les ABS les plus répandus sont sur des crédits hypothécaires américains.

    * 15 The Bear Stearns Companies, Inc est la maison mère de Bear, Stearns & Co. Inc., une des plus grandes banque d'investissement, d'échange de valeur mobilière et agent de change.

    * 16 Asset-backed commercial paper : type de créances titrisées à court terme

    * 17 Les hedge funds : il s'agit des fonds utilisant des techniques de spéculation très agressives comme les ventes à découvert ou la négociation de produits dérivés.

    * 18 Les 5 majors pour 2007 sont EXXON-MOBIL(USA), ROYAL DUTCH SHELL(Pays-Bas), BP (Grande Bretagne), CHEVRON-TEXACO(USA) et TOTAL(France).






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