E. 2. 2. - Imagerie par résonance
magnétique :
Les quelques malades ayant bénéficié de
cette technique n'ont présenté aucune anomalie
cérébrale décelable.
E. 3. - Examens biologiques :
L'amélioration des tics du syndrome de Gilles de la
Tourette par l'haloperidol a suscité de nombreuses études
biologiques portant principalement sur les neurotransmetteurs ( dopamine,
Adrénaline, Acetylcholine, Gaba, Serotonine) . Mais les résultats
des dosages des neurotransmetteurs et de leurs métabolites sont sujets
à des modifications provoquées par les manipulations
pharmacologiques, les rendant ainsi inconstants et contradictoires d'une
étude à l'autre. Ces études sont souvent délicates
et la méthodologie est souvent en défaut.
E. 4 . - ANATOMO-PATHOLOGIE : [36]
Trois cas d'autopsie ont été rapportés
dans la littérature :
- La première a noté un amincissement des
méninges avec quelques adhérences au niveau de l'émergence
du nerf facial
- La seconde n'a noté rien de particulier .
- La troisième réalisée par Clauss et
Balthazar a constaté la présence des cicatrices de
meningo-encéphalite dans le cervelet, le tronc cérébral
inférieur, le thalamus médian. Dans le corps strié, les
lésions ont fait penser à un arrêt de développement
de cette formation avec sur les coupes histologiques, des cellules naines mais
intactes dans leur structure.
F. - DIAGNOSTIC :
F. 1. - DIAGNOSTIC POSITIF :
La maladie de Gilles de la Tourette est d'un diagnostic
difficile ; difficultés qui tiennent à plusieurs raisons que nous
nous proposons de passer en revue, avant l'étude du diagnostic positif
proprement dit :
F. 1. 1. - Difficultés diagnostiques :
Elles sont liées à :
a. - La rareté de la
maladie :
Contrairement au tic banal qui est d'une grande
fréquence chez l'enfant, la maladie des tics se présente comme
une affection rare, sinon exceptionnelle. On n'a compté que 430 cas
relevés dans la littérature mondiale de 1810 à 1972. De ce
fait,
nombre de praticiens n'en ont, au pire, jamais entendu
parler, au mieux, jamais vu un cas. Cependant, il faut reconsidérer
cette rareté car la recrudescence de cette maladie aux Etats Unis, au
cours des dernières décennies, suggère une meilleure
connaissance de la maladie par les Américains.
b. - Les erreurs
d'interprétation ou l'outrage de ans :
Depuis le mémoire de Gilles de la Tourette se sont
glissées dans la littérature médicale un certain nombre de
fausses vérités, d'erreurs d'interprétations, de
distorsions qui , au fil des années, seront perpétuées
pour finalement aboutir à une conception clinique parfois totalement
faussée de l'affection . C'est ainsi que la coprolalie dont on avait
fait un élément essentiel au diagnostic, n'est en fait
présente que chez 52 à 58 % , des patient, Gilles de la Tourette,
lui-même n'avait décrit le symptôme que chez 5 de ses 9
patients (56%). Il en est de même de la détérioration
intellectuelle considérée souvent comme partie intégrante
de la maladie alors que les malades sont d'un état mental normal , voire
très intelligents des fois.
c. - Au diagnostic
différentiel :
Gilles de la Tourette en apparentant son syndrome à des
désordres obscurs décrits à son époque, tels que
<< Latah >> , << Myriachit >>, sauteurs de Maine, a
contribué à la confusion. Ainsi par analogie avec ces
désordres fit-on de l'écholalie un signe beaucoup plus
fréquent qu'il n'apparaît en réalité.
d. - Le << Label
>> psychogenique :
Un autre facteur contribuant à l'erreur du diagnostic
est cette tendance abusive consistant à considérer comme <<
psychogeniques >> les affections n'ayant pas fait la preuve de leur
organicité. C'est ainsi que des habitudes ou des tics passagers de
l'enfance font évoquer la possibilité de conflits psychologiques
avec inhibition de l'agressivité et conduit trop rapidement au
diagnostic des nevroses obsessive-complulsive, d'hystérie, d'état
limite, de psychoses sous-jacentes ou de schizophrénie.
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