REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE-OUVERTE
FACULTE DE L'EDUCATION PERMANENTE DU
BAS-CONGO
DEPARTEMENT DES SCIENCES COMMERCIALES ET DE
GESTION
B.P. 57 MATADI
L'APPORT DES RECETTES JUDICIAIRES DANS LA MOBILISATION
DES RECETTES NON FISCALES
EN R.D.CONGO
CAS DE LA DIRECTION GENERALE DES RECETTES
ADMINISTRATIVES, JUDICIAIRES, DOMANIALES ET DE PARTICIPATIONS
(D.G.R.AD)
De 2002 à 2006
Par
LUAMBO MAKANZU François
Gradué en Administration
Douanière
Mémoire de fin de cycle
présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de
licencié en Sciences Commerciales et de Gestion
Option : Fiscalité
Extérieure
Directeur : Professeur TSHIMPE
DITUMBULE
Rapporteur : C.T. KALONJI
Vincent de
Paul
Année Académique 2008 -
2009
DEDICACE
A l'Eternel Dieu tout puissant, mon Créateur et ma
Suffisance, pour le souffle de vie, le mouvement et l'être ;
A Jésus-Christ, mon Seigneur et sauveur
vivant ;
A vous mes chers parents MAKANZU NSADIOLANDA et MAKAMPALA
LESSA, pour tant de privations que vous avez consenties pour notre
éducation et notre instruction.
A toi, mon épouse Claudine NSASI, pour ton affection,
ta tendresse, tes encouragements, tes prières et surtout pour ton amour
incommensurable ;
A vous, mes enfants Pevid LUAMBO-BIN-LUAMBO et Agradi
LUAM'NSA-BIN-LUAMBO, pour votre affection paternelle et que ce travail vous
serve d'exemple ;
A mes frères, soeurs, neveux, nièces et
à toutes celles ou à tous ceux qui nous sont chers.
Je dédie ce travail.
AVANT-PROPOS
Nous voici au terme de notre cycle de licence lequel est
sanctionné par le présent travail. Qu'il nous soit permis de dire
un mot de profonde gratitude envers tous ceux qui, de près ou de loin,
nous ont aidé matériellement et moralement au cours de nos
études.
Nous exprimons notre profonde gratitude au professeur
TSHIMPE DITUMBULE et au chef des travaux Vincent de Paul KALONJI, qui
malgré leurs multiples occupations, ont accepté la direction de
ce travail.
Nos remerciements s'adressent à tout le corps
professoral et administratif de l'université Ouverte.
Nous remercions également nos camarades Maurice
NSUAMI, Ethanis MADUMA, Paulin MBOMA, Jadot BANKATULA et Raymond BATUNGUNI,
avec qui nous avons appris à travail dans l'amour et l'entraide tout au
long de notre formation du cycle de licence.
Que tous ceux qui d'une manière ou d'une autre de
près ou de loin ont contribué à la réalisation de
ce travail et dont les noms ne se trouvent pas repris ci-haut, veuillent bien
trouver, à travers ces lignes, l'expression de notre profonde
reconnaissance.
François LUAMBO MAKANZU
TABLEAU DES ABREVIATIONS
01. B.C.C. : Banque Centrale du Congo
02. D.G. : Directeur Général
03. D.G.A. : Directeur Général Adjoint
04. D.G.I. : Direction Général des
Impôts
05. D.G.R.AD. : Direction Générale des
recettes Administratives,
Judiciaires, Domaniales et de Participations
06. D.P.S.B. : Direction de Programmation et Suivi du
Budget
07. DIRDOM : Direction des Recettes Domaniales
08. DIRAJUP : Direction des Recettes Judiciaires et de
Participations
09. EAD : Entités
Décentralisées
10. OFIDA : Office des Douanes et Accises
11. R.D.C. : République Démocratique du
Congo
12. F.P.I. : Fonds de promotion pour l'Industrie
13. I.N.P.P. : Institut national de Préparation
Professionnel
14. D.G.R.C. : Direction Général de
Réduction des Comptes
15. O.P.J. : Officier de Police Judiciaire
INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Les recettes non fiscales font l'objet d'une attention de plus
en plus croissante en République Démocratique du Congo,
d'où elles constituent une priorité des recettes à
récouver parmi les autres pour permettre au gouvernement de faire face
à ses multiples préoccupations ou problèmes
notamment :
- la paie des fonctionnaires et agents de l'Etat ;
- la réhabilitation et construction des
infrastructures ;
- les investissements ;
- bref, les dépenses publiques.
De ce fait, à travers cette étude, nous allons
tenter d'approfondir la quintessence de préoccupations quotidienne de
cette régie financière à savoir la prérogative
d'encadrer cette catégorie des recettes par l'ordonnancement et le
recouvrement.
Ce sujet revêt un intérêt évident
dans le sens que les finances publiques congolais doivent être
assignés pour permettre à notre pays de disposer des ressources
suffisantes pour sa reconstruction. D'où la mobilisation des recettes
non fiscales s'avèrent indispensable.
2. PROBLEMATIQUE
La République Démocratique du Congo qui est un
pays post conflit. Elle continue à souffrir et à vivre les
conséquences de la guerre et de la mauvaise gestion de la chose publique
ou de l'appareil de l'Etat notamment dans le domaine des finances
publiques.
D'où la relance de l'économie nationale
s'avère incontournable parce que la destruction du tissus
économique est dans un état très avancé à
cause de :
- la corruption ;
- la mauvaise gestion ;
- le détournement de denier public ;
- l'inadaptation de l'administration publique aux exigences
moderne, etc...
Ainsi, la relance de l'économie nationale, suppose la
recherche des moyens financiers importants dont l'Etat Congolais ne dispose
pas. Le recours soit aux ressources extérieures, soit aux ressources
intérieures entre autres les recettes non fiscales peuvent
déclencher cette relance tant attendue.
Ces recettes dont l'encadrement est confié à la
Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires,
Domaniales et de Participations, nous conduisent à nous poser les
questions ci-dessous afin de connaître leur impact dans la mobilisation
des recettes non fiscales de l'Etat :
- Recettes judiciaires qu'est-ce ?
- Quelle est l'évolution des recettes judiciaires
mobilisé par la DRGARD durant la période sous études
c'est-à-dire de 2002 à 2006 ?
- Quelle a été la part des recettes judiciaires
dans les recette non fiscales de 2002 à 2006 ?
3. HYPOTHESE DU TRAVAIL
La création de la DGRAD par l'Etat était
motivée par la baisse de taux de participation des recettes non fiscale
dans le budget de l'Etat.
Au bout de cinq années d'existence, il s'avère
indispensable qu'une analyse de cette période est faite au regard des
objectifs lui assignés par les législateurs.
En rapport avec les théories des sciences des finances
publiques, certaines recettes non fiscales n'ont pas un caractère
contraignant.
Mais dans la pratique des finances publiques congolaises, les
mécanismes mis sur pied pour recouvrer ses recettes contraint
l'assujetti à payer ses taxes ou ses redevances pour
bénéficier de la part de l'administration congolaise d'un service
ou jouir d'un droit quelconque qui soit la contrepartie de ce qu'il a
déboursé comme frais.
La DGRAD étant une entité administrative ayant
reçu de l'Etat la prérogative exclusive d'encadrer toutes les
recettes non fiscales, ne participant qu'au deux dernière étapes
c'est-à-dire, l'ordonnancement et le recouvrement, en elle seul, ne peut
accomplir de façon optimale ses missions. De ce fait, si les
autorités gouvernementales ainsi que les différents animateurs
des services taxateurs lui prêtaient main-forte, elle pouvait faire mieux
dans ses fonctions.
A supposer que la DGRAD réalise des bonnes performances
dans les recettes courantes, nous pouvons déduire que les missions lui
assignées sont atteintes. Cela suppose qu'il y a une amélioration
du taux de ces recettes comparativement aux années
précédentes de la création de cette régie
financière.
En cas de contre performance, pour la période sous
études, il y a lieu d'en déceler les causes tant structurelles
que conjoncturelles, afin de palier aux résultats négatifs
réalisés antérieurement.
Une des causes structurelles est le manque de payer les droits
et taxes de l'Etat de la part du peuple congolais.
Une autre raison structurelle est la désorganisation
qui règne au sein de l'administration publique. Pendant que la DGRAD est
obligé selon la volonté du législateur à travailler
en franche collaboration avec les différentes entités de cette
administration qui ont l'exclusivité de constater et de liquider,
c'est-à-dire, taxer en amont les recettes non fiscales.
Parmi les causes conjoncturelles, il y a entre autres la
guerre d'agression et les différentes rébellions dont le pays a
été victime.
Le manque de motivation des agents de la DGRAD,
justifié par un maigre salaire de la fonction publique et une prime de
rétrocession qui fait régulièrement l'objet de
polémique (entre les dirigeants et les dirigés) à la DGRAD
(en terme de pourcentage de répartition).
Le manque de motivation en terme de promotion des agents
évoluant à la DGRAD depuis plus de 5 ans. Ainsi, ces variables
peuvent constituer des obstacles majeurs à la mobilisation des
recettes.
Ces hypothèses pourront être affirmé ou
confirmé après les investigations.
4. DELIMITATION DU SUJET
Notre travail est une oeuvre scientifique circonscrite et
délimitée dans le temps et dans l'espace. En ce qui concerne
l'espace, notre étude est réalisé au sein de la Direction
Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et
de Participations qui est une régie financière implantée
à travers le territoire national.
En fin, en ce qui concerne la délimitation temporelle,
nos investigations couvrent une durée de cinq années, soit de
2002 à 2006.
5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
A. Méthodes
Afin d'arriver au résultat escompté, les recours
à une ou plusieurs méthodes et techniques s'avère
indispensable dans toute démarche scientifique. De ce fait les
méthodes comparatives et analytiques sont employées.
· La méthodes analytique : elle nous a permis
de procéder à une étude détaillée de
différentes données et les divers tableaux en vue d'en
dégager les évidences.
· La méthodes comparative : est celle qui
nous a permis de rapprocher les principaux résultats et données
des investigations tout en décrivant les caractéristiques
essentielles, les causes et contre performance du phénomène sous
étude et d'en donner une interprétation logique.
B. Techniques
Afin de rendre pragmatique ces méthodes, nous avons
recourus aux techniques suivantes :
· La technique d'interview : elle nous a permis de
récolter les informations des différents personnalités de
cette régie financière et d'autres.
· La technique documentaires : elle nous a
aidé à consulter les documents relatifs à notre sujet de
recherche.
6. CANEVAS DU TRAVAIL
Le présent travail, outre l'introduction et la
conclusion, comprend trois chapitres : le premier parle sur les
généralités conceptuelles ; le deuxième se
focalise sur la Direction Générale des Recettes Administratives,
Judiciaires, Domaniales et de Participations en sigle DGRAD.
En fin le troisième chapitre est consacré
à la contribution des recettes judiciaires dans les réalisations
des recettes non fiscales en R.D.Congo de 2002 à 2006 mais il est
subdivisé en trois sections dont la première parle de la
constatation à l'ordonnancement des recettes judiciaires, la
deuxième retrace les statistiques des assignations et
réalisations des recettes non fiscales en R.D.Congo de 2002 à
2006, et enfin la troisième section dégage l'évolution de
la part des recettes judiciaires dans les recettes non fiscales
réalisées.
CHAPITRE I : GENERALITES
CONCEPTUELLES
Dans ce chapitre, nous nous employons à donner un
contenu opérationnel aux concepts qui seront de cadre de
référence à ce travail. Autrement dit, nous entendons
définir les concepts clés liés à notre
étude. Il s'agit de : « Apport »,
« Recettes judiciaires »,
« Mobilisation ».
Section 1 : Définition des concepts
1.1. APPORT
D'emblée il sied de savoir qu'il existe plusieurs
définitions par rapport à ce terme mais elles ont toutes un
dénominateur commun qui est celui qui va dans le sens de la
contribution.
Ainsi, selon de dictionnaire micro robert, apport veut
dire : « action d'apporter »1(*). En terme d'entreprise, l'apport
constitue la part qu'un actionnaire apporte, cela peut-être en nature, en
numéraire ou en industrie. On parle d'un apport en nature lorsqu'un
actionnaire apporte par exemple : un immeuble, un matériel roulant,
etc ; en numéraire, va en terme de liquide (espèce, ou une
monnaie bancaire) ; en industrie, c'est l'immatériel
(expertise).
En ce qui nous concerne nous dirons que la création
d'un service quelconque est souvent conséquence d'un besoin à
assouvir. Il se peut aussi qu'après avoir créer un service que
celui-ci ne réponde pas à ses attributions.
1.2. MOBILISATIONS
Le Micro Robert entend par mobilisation, l'opération
qui consiste à mettre une année, une troupe sur le pied de
guerre2(*).
Cette définition se rapporte de notre contexte dans le
sens où la DGRAD déploie à travers les entités
administratives décentralisées, les agents qui récoltent
des recettes pour le compte du trésor public. L'armée et la
troupe à laquelle fait allusion le Micro Robert est donc
l'équivalent de la DGRAD avec ses agents.
Dans la mobilisation des recettes, il sied de noter que cela
passe par quatre phases ou étapes découlant des dispositions
légales et réglementaires en vigueur, notamment : la
constatation, la liquidation, l'ordonnancement et le recouvrement. Les deux
premières phases se déroulent en déhors de la DGRAD plus
exactement au sein des services d'assiettes ou taxations, qui sont en fait des
services poseurs d'actes pour le compte de l'Etat, le trésor, tant au
niveau du Gouvernement Central que celui des EAD3(*).
Par ailleurs, la création de la DGRAD avait pour
mission primordiale non seulement d'encadrer les recettes qui ne connaissent
pas dans les années antérieures des chutes vertigineuses
à la part lui réservée dans la contribution au budget de
l'Etat, mais aussi d'améliorer la qualité de contrôle faite
à posteriori des opérations de constatation et liquidation et par
conséquent du niveau de recouvrement pour maximiser les recettes de
l'Etat.
1.3. RECETTES JUDICIAIRES
Dans la généralité, le concept
« recettes » au pluriel veut dire qu'il recouvre plusieurs
types. Dans le cas de cette étude, nous allons nous limiter seulement
à un seul type à savoir : les recettes judiciaires.
Les recettes dites judiciaires constituent l'ensemble des
produits que prouvent au trésor public, le fonctionnement de
différents services de l'appareil judiciaire4(*).
Les recettes judiciaires sont générées
par le ministère de la justice et garde des sceaux, et par certains
autres ministères qui appliquent des amandes transactionnelles à
l'occurrence de la Police Nationale Congolaise, les parquets, cours et
tribunaux.
Ainsi, la nature des actes générateurs de
recettes judiciaires est :
1) les frais de justice ;
2) la production photographique et
vidéothèque ;
3) la location des biens saisies ou
confisqués ;
4) la certification et la légalisation des
actes ;
5) le dépôt des actes des
sociétés.
Section 2 : LES RECETTES NON FISCALES
Avant d'aborder la notion des recettes ou ressources non
fiscale, il est important que nous parlions d'une manière lapidaire de
la notion des ressources publiques qui en fait sont un ensemble des moyens dont
dispose les pouvoirs publics pour assurer les fonctionnement et le
développement socio-économique de la nation lesquels sont
essentiellement des charges courantes de l'administration aussi bien des
investissements dans de divers domaines.
Ces moyens d'actions proviennent des produits des ressources
fiscales, non fiscales et des autres ressources dites exceptionnelles
prévues par la loi n° 083-03 du 23 février 193 telle que
modifiée et complétée par l'ordonnance loi n° 087-04
du 10 janvier 1987, loi dite foncière5(*).
Nous ne pouvons pas ne pas parler des recettes fiscales
lorsque nous parlons des recettes non fiscales raison pour laquelle nous allons
commencer par :
2.1. LES RECETTES FISCALES
Face à ses multiples charges, l'Etat recourt à
plusieurs procédures susceptibles de lui procurer de l'argent
nécessaire au bon fonctionnement du pays. Parmi les moyens les plus
utiliser figurent :
- l'impôt
- la taxe
- la redevance
- la parafiscalité
La fiscalité étant un ensemble des impôts
perçus par une communauté ou collectivité publique,
territoriale soit étatique. Il est à noter que dans notre pays,
l'ensemble des impôts par la DGI est l'OFIDA font partie de la
fiscalité nationale6(*).
2.1.1. Les Impôts
Plusieurs auteurs se sont exprimés au point qu'il
n'existe pas une définition univoque.
Pour IKAS KASSIAM7(*), l'impôt est une prestation pécuniaire et
unilatérale requise des personnes physiques ou morales par voie
d'autorité à titre obligatoire et définitif sans
contrepartie directe ayant pour objet la couverture de dépenses
publiques ou l'intervention en matière économique et sociale.
Dans le cadre de ce travail, nous retenons la
définition de Gaston JEJE, légèrement retouché par
M. DUVERGER et reprise par le professeur MEHL définit l'impôt
comme une prestation pécuniaire directe requise des particuliers
(personnes physiques et morales) par voie d'autorité, à titre
définitif et sans contrepartie en vue de la couverture des charges
publiques ou des dépenses occasionnées par l'intervention de
l'Etat ou des personnes physiques8(*).
Cette définition nous fait ressortir les trois
caractères principaux de l'impôt, à savoir :
· La caractère pécuniaire :
constaté par le fait que l'impôt se paie en espèce et non
en nature quel que soit le cas.
· Le caractère forcé : l'impôt
exclu l'accord du contribuable. L'impôt est une contrainte traduite
surtout en ce que son tarif est fixé unilatéralement.
L'impôt est perçu d'autorité car il est établi par
la loi9(*).
· L'absence de contrepartie visible : l'impôt
comme prestation perçue à titre définitif n'est pas
à confondre avec la taxe administrative qui fait l'objet d'un
échange entre l'Etat et un acte ou une attestation quelconque. Or
l'impôt, une fois entré dans le trésor public servira
à améliorer la cohésion nationale. Il n'y a pas une
corrélation visible et bien déterminée.
Tout de même, il convient de noter que l'impôt
dans on sens général, est un prélèvement
pécuniaire opéré par voie de contrainte par l'Etat sur les
individus sans qu'une contrepartie déterminée soit fournie par
les pouvoirs publics10(*).
2.1.2. Les aspects de l'impôt
Les influences de l'impôt peuvent être
considérées sous deux aspects à savoir :
- aspect économique de l'impôt et
- aspect social de l'impôt
a) Aspect économique de
l'impôt
L'impôt a toujours été une charge
supportée d'une manière ou d'une autre, et son influence sur la
vie économique de la société est visible. D'où le
poids supporté par l'agent économique est directement
incorporé soit dans le coût d'achat ou le coût de production
ou le prix de vente, amenuisant ainsi le pouvoir compétitif des produits
d'où des entreprises sont spécialement touchées.
Et pourtant elles peuvent être des moyens efficaces
d'une politique économique pouvant servir tout autant encourager tel
investissement ou telle activité économique par des
exonérations ou des réductions d'impôts pour
décourager tel ou tel autre investissement ou telle autre exportation au
profit des nationaux.
Et pour décourager les importations, une imposition
plus sévère peut aller jusqu'à 70 et 80% sur le
bénéfice.
Cette façon d'imposer décourage l'esprit
l'entreprise d'où, une fiscalité exagérée encourage
la fraude11(*).
b) Aspect social de l'impôt
L'impôt socialement imposé peut permettre une
redistribution des revenus. C'est un moyen par excellence pour niveler les
différents revenus pour ainsi établir une plus grande
égalité entre les citoyens.
De cette manière, pour des revenus très
élevés, l'Etat impose fortement ; pour des revenus modestes,
l'Etat les impose faiblement ou même les accorde des exonérations
si par des subventions. Aussi, l'Etat peut accorder également des
allocations et des subventions aux chômeurs.
Pour des considérations d'ordre social, des
modalités réductibles pour des charges familiales, et les
impôts très élevés pour des produits de luxe et des
exonérations pour des produits de première
nécessité.
2.2. LES RECETTES NON FISCALES
Le type de recettes non fiscales est récent et n'est
pas universel dans les finances publiques. D'où la
nécessité de circonscrire le cadre des recettes non fiscales.
Autrefois, ces recettes étaient qualifiées « d'autres
recettes ».
A cet effet, il convient d'expliciter les vocables tels
que : l'impôt, la taxe, la redevance et la parafiscalité
déjà courant dans le jargon des finances publiques.
Les théoriciens de la science des finances publiques
ont eu à avoir des points de vues divergents sur la conception de
l'impôt. Deux tendances ont émergé, l'une
considérant l'impôt comme une rémunération des
services et des avantages que l'Etat procure à ses citoyens. L'autre,
pensant que l'impôt est une contribution sans contraintes exigée
au nom de la solidarité nationale afin de couvrir les charges
publiques.
Cette dernière est une VHIM de l'impôt sans
contrepartie.
Ces deux tendances ont suscité beaucoup
d'interrogation sur le prélèvement fiscal. Ceci engendra de la
part des auditeurs in imbroglio quant à la terminologie des concepts
impôts, taxe, redevance, prix, etc...
Actuellement aux vocables ne prêtent plus à
confusion même si dans la pratique des finances publiques il y a certaine
petite démarcation environnementale ou gré du législateur.
Il sied donc de bien préciser ces concepts, selon q'une contrepartie
immédiate ou non est procurée à celui qui effectue le
paiement.
Il conviendrait de noter que les recettes non fiscales se
composent essentiellement des ressources domaniales, judiciaires,
administratives de participation d'une part et des taxes administratives et
parafiscales de l'autre.
2.2.1. Les Recettes domaniales
Les recettes domaniales sont des ressources que
l'état fixe dans les domaines publics et privés
suivantes :
a. Le domaine public
Il s'agit de tous les biens par nature ou par leur
destination, ne sont pas susceptibles d'appropriation privée,
c'est-à-dire, l'état les détient en qualité du
pouvoir souverain et comprend les biens affectés au service public pour
usage public, nous avons des routes, des plaines d'avions, des immobiliers, les
pâturages, les droits de navigation, etc.
Les droits de stationnement sur les domaines publics12(*).
b. Le domaine privé
Il s'agit de tous les biens qui ne sont pas directement
affectés à un service public e peuvent être vendus ou
loués. Des biens analogues constituant les fortunes des privées
gérés comme telles et constituant une source de revenu pour
l'état. Nous avons les ventes des immeubles privés, le droit de
coupe des bois des domaines privés...13(*)
2.2.2. Les recettes judiciaires
Ce sont des recettes constituées essentiellement des
amendes pénales, des frais de production de jugement, des droits
proportionnelles et tant d'autres qui soient des recettes ayant trait aux
dossiers judiciaires des différents cours et tribunaux ainsi que
d'autres instances judiciaires.
2.2.3. Les recettes administratives
Il s'agit d'un prix acquittés par l'usage d'un
service public non industriel, en contrepartie des prestations ou avantages
qu'il retire de ce service. Par exemple : une autorisation de pêche,
le permis de conduire.
2.2.4. Les recettes de participations
Ce sont des recettes qui résultent de participations
de l'Etat comme actionnaire ou associé dans certaines entreprises qui
puissent être commerciales, industrielles ou des services,
d'économie mixte et publique. Comme exemple : les dividendes des
entreprises d'économie mixte telle que la SEP-CONGO, la MIBA...
2.2.5. La taxe administrative et
parafiscale
a. La taxe administrative
C'est le prix acquitté par un usager d'un service
public, en contrepartie des prestations ou avantages qu'il retire de ce
service. Par exemple : l'affranchissement du courrier ou de timbre de
poste.
b. La taxe parafiscale
Il s'agit des prélèvements opérés
par certains organismes publics ou semi-publics, économiques ou sociaux
pour assurer le financement de certains projets. Cas de fons de promotion pour
l'Industrie (FPI), des cotisations à l'INSS et à l'INPP.
2.3. LES PHASES DE REALISATION DES RECETTES NON
FISCALES
Dans le cadre de notre étude, la DGRAD qui est notre
cadre de recherche est l'un des trois régies financières que
comporte notre pays.
Elle est dépourvue de la personnalité
juridique, contrairement aux deux autres qui exécutent les quatre phases
de réalisation des recettes. La DGRAD quant à elle, quant bien
même elle avait une autonomie financière, elle est tributaire du
travail effectué d'une part para les services d'assiette ou des services
générateurs des recettes à savoir la constatation et la
liquidation alors que la DGRAD s'attelle à en effectuer l'ordonnancement
et le recouvrement au profit du trésor public.
En effet, un principe de la division du travail, et
même de séparation des pouvoir, veut que l'opération
d'exécution des recettes tout comme des dépenses soient
séparées pour permettre d'exercer un contrôle des uns sur
les autres et d'établir les responsabilités à chaque
étape de la procédure14(*).
2.3.1. La constatation
Elle consiste à déterminer la matière
imposable suite à un fait générateur et à
établir l'assiette par l'application d'un taux légal en
vigueur.
2.3.2. La liquidation
C'est le fait de calculer et de fixer le montant jusque
là indéterminé. Elle n'est que le calcul de la taxe ou de
l'impôt qui consiste à déterminer la dette du
contribuable.
C'est aussi l'application du taux selon les matières
imposables par des procédés éventuellement, les
abattements et les déductions à la base, c'est par des majoration
ou des réductions.
Pour la DGRAD et ce, au respect des textes en vigueur des
recettes non fiscales. Nous l'avions dit que la constatation et la est une
tâche des services générateurs des recettes souvent
appelés ministères ou services d'assiettes qui constatent ou taxe
les droits de l'Etat.
Et vu la spécificité des recettes non fiscales,
chaque ministère énumère les actes à taxer qui, par
l'aval du décret qui dispose que les arrêtés fixant les
taux à appliquer doivent être signés conjointement par le
ministère concerné et le ministère des finances.
2.3.3. L'ordonnancement
C'est un acte par lequel après avoir liquidé
le droit d'un créancier, un administrateur donne l'ordre au comptable de
payer à sa caisse15(*).
C'est la dernière étape de la phase
administrative qui consiste, après s'être assuré de la
légalité et de la régularité des opérations
effectuées lors de la liquidation, à émettre les titres ou
notes de perception qui vont servir au recouvrement de la créance pour
le compte du trésor public16(*).
Donc l'ordonnancement en matière des recettes non
fiscales est la phase qui consiste pour les ordonnateurs de la DGRAD
éventuellement après un contrôle effectué à
posteriori des opérations de constatation et de liquidation faites par
les services d'assiettes ou des ministères, avant l'émission du
titre de perception.
De ce fait, cet ordre est adressé aux perceptions,
recouvreurs ou actuellement la banque, par écrit, appelé mandat
de paie ou ordonnancement de payement traduit par la formule : OK pour la
perception.
2.3.4. Le recouvrement
Elle consiste à exécuter l'ordre émis
par l'ordonnateur, de percevoir la somme due au trésor public. En fait,
le recouvrement consiste pour le redevable de l'Etat ou à l'assujetti,
de se libérer de ses obligations et, pour l'Etat de rentrer dans ses
droits ; c'est donc la concrétisation de la démarche
fiscale, de la constatation à l'ordonnancement.
Il y a lieu de signaler que l'article 3 du décret
n° 0058 du 27 décembre 1995 portant création de la DGRAD,
marque un tournant dans l'acceptation du terme recouvrement en ce qu'il
attribue à cette administration les prérogatives d'ordonnancement
et de recouvrement des recettes non fiscales.
C'est ainsi qu'un bureau chargé de gérer les
comptables publics des recettes à été retenu au sein de la
division de recouvrement. Cette division est compétente pour percevoir
les sommes dues au trésor public par l'entremise de la BCC, des banques
commerciales et des coopératives agréées.
2.4. CLASSIFICATION DES RECETTES NON
FISCALES
Il n'existe pas de classifications rigoureuses des recettes
non fiscales. Elle diffère d'un pays à un autre selon les modes
de gestions et de recouvrement des recettes publiques choisies par chaque
pays17(*).
En général, cette classification à une
origine historique. Elle résulte souvent d'une tradition administrative
qui n'a pas fait l'objet d'une systématisation comparable à celle
que l'on rencontre dans les recettes fiscales.
C'est ainsi que ces recettes comprennent dans certains
cas :
- les taxes, les péages et les redevances
- les revenus patrimoniaux, d'exploitation et
financière
- les remboursements
- les produits divers.
Cette classification concerne essentiellement les Etats de
l'Europe occidental notamment la Belgique et la France pays sur lesquels sont
basés les systèmes fiscaux de certains pays francophones. Par
ailleurs, il existe une classification anglo-saxon en vigueur dans certains
pays membres du commonweath, disposant pour la plus part des biens historiques
avec la Grande-Bretagne.
En vue de renflouer les caisses de l'Etat, le
législateur à prévu des actes exploitables. C'est pourquoi
par actes générateurs, il faut entendre des services à
rendre ou des droits prévus à percevoir des usagers des secteurs
d'activités dans toute l'étendue du territoire national, lesquels
actes sont susceptibles de générer des recettes au profit du
trésor public.
Ainsi, la loi n° 04/015 du 16 juillet 2004, fixant la
nomenclature des actes générateurs des recettes administratives,
judiciaires, domaniales et de participations, prévoit des actes
générateurs des recettes réparties entre les
différents ministères qui doivent faire l'objet d'une
exploitation en vue de la maximisation des recettes du trésor public.
Cette loi a été complétée par
d'autres textes ajoutant des actes supplémentaires qui doivent faire
l'objet d'actualisation de la présente nomenclature.
Comme spécifié ci-haut, les actes
générateurs sont répertoriés dans la nomenclature
des actes générateurs des recettes administratives, judiciaires,
domaniales et de participations qui en réalité est une loi
à laquelle tout congolais doit se soumettre.
Tableau des actes générateurs des recettes
judiciaires18(*).
Il s'agit des actes générateurs
essentiellement du secteur judiciaire de l'Etat qui doivent être
constatés et liquidés par les services d'assiettes que compte le
ministère de justice et de garde des sceaux. Il s'agit des actes dans
les cours, tribunaux et les parquets.
MINISTERES
|
TOTAL D'ACTES
|
1. Justice et Garde des Sceaux
2. Cours, Tribunaux et Parquets
|
10
12
|
Total général des actes des recettes
judiciaires
|
22
|
I. JUSTICE ET GARDE DES SCEAUX
1. Légalisation de signature
2. Délivrance du certificat de nationalité
congolaise
3. Recettes pour la censure de la chanson et spectacle
4. Recettes pour utilisation de la main-d'oeuvre
pénitentiaire
5. Frais relatif au fonctionnement des ASBL
6. Recettes des services des documentations et
d'études
7. Vente des biens saisis et confisqués
8. Insertion payante dans le journal officiel de tout document
dactylographié ou manuscrit
9. Quotité du trésor public sur la vente du
journal officiel
10. Amendes transactionnelles.
II. COURS, TRIBUNAUX ET PARQUETS
1. Droits sur les sommes allouées aux parties
civiles
2. Droit proportionnel sur les SARL à :
a. la création
b. lors d'une augmentation du capital
c. lors de la prorogation de leur durée
3. Droit sur le produit des ventes publiques
4. Droit sur les sommes accordées en cas
d'exécution forcée
5. Frais de justice
6. Redevance d'inscription au nouveau registre de commerce
a. inscription au NRC (nationaux/étrangers)
- personne physique
- personne morale
- frais de dépôt des statuts
b. inscription complémentaire
(nationaux/étrangers)
c. dépôt d'actes (nationaux/étrangers)
- assemblées générales ordinaires
- assemblées générales extraordinaires
d. garde de fonds de commerce (nationaux/étrangers
7. Extrait de casier judiciaire (pour nationaux et pour
étrangers)
8. Caution de mise en liberté provisoire
9. Ssommes indûment perçues dans le cadre de la
législation sur les prix*
10. Autres recettes judiciaires
11. Amendes judiciaires
12. Amendes transactionnelles
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA DGRAD
Dans ce chapitre, il est question de présenter la
Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires,
Domaniales et de Participation ; DGRAD en sigle, les structures qui la
composent, ses ressources financières, son personnel, ses rapports avec
certains services de l'Etat et enfin, sa place dans la relance de
l'économie de la République Démocratique du Congo.
Section 1. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
La DGRAD est située sur le boulevard Tshatshi à
Kinshasa dans la Commune de la Gombe, à côté de la Banque
Centrale du Congo, du building de la Fonction Publique et en face du Palais de
la Nation.
Elle est installée dans l'immeuble « site
informatique des finances ».
1.1. HISTORIQUE
A l'instar de la Direction Générale des
Impôts (DGI) (ex-Direction Générale des Contributions) et
de l'Office des Douanes et Accises (OFIDA), la DGRAD est une régie
financière créée suite au constat d'échec de la
Direction de la Comptabilité Publique en matière de la
mobilisation des recettes non fiscales, celle-ci relevant de la
compétence comme l'encadrement des recettes fiscales et des recettes
douanière avant la création des régies spécifiques
(DGI et OFIDA).
« les recettes non fiscales de l'Etat qui, pendant
l'époque coloniale contribuaient à plus de 30% au budget national
mais, différentes causes telles que vers la dernière
décennie du 20ème siècle dont la baisse de la
production minière et agricole, l'exode rural, les pillages, les guerres
de libération pris d'agression, la délinquance des structures
économiques de l'Etat, aussi pendant la 2ème
République, la perversion des mentalités, la mauvaise gestion de
l'appareil économique de l'Etat par des détournement des fonds,
la sous-évaluation des taxes à percevoir ont fait chuter les
recettes non fiscales jusqu'à moins de 3% des recettes
courantes 19(*)».
Le taux de participation des recettes non fiscales dans le
budget de l'Etat ayant subit une chute vertigineuse, le gouvernement de
l'époque fut obligé de rendre l'encadrement de celle-ci autonome
par l'entremise d'une régie financière spécialisée
à l'instar de deux autres précitées.
Le haut conseil de la République, Parlement de
transition de l'époque, ayant été saisi du dossiers,
autoriser après débats, au gouvernement de rendre ses
propositions exécutoire, après avis du ministre de finances et de
la fonction publique.
C'est dans ce cadre qu'une structure étatique
nommée la DGRAD « la Direction Générale des
Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et de
Participations » sera créée par le décret loi
n° 0058 du 27 décembre 1995, elle sera chargée de la
perception des recettes non fiscales en assurant l'ordonnancement et le
recouvrement après constatation et liquidation par les services
d'assiettes ou générateurs des recettes20(*).
Cette structure jouissant d'une autonomie administrative et
financière est placée sous l'autorité directe du
ministère des finances, cependant elle n'a pas de personnalité
juridique.
1.2. MISSIONS
Les dispositions du décret n° 0058 du 27
décembre 1995 portant création, organisation et fonctionnement de
la DGRAD précise que la mission principale est l'ordonnancement et le
recouvrement des recettes non fiscales dues au trésor public.
Par contre, les différentes administrations
appelées services générateurs ou services d'assiettes
s'occupent sur base des modalités et des taux fixés par les
textes légaux et réglementaires de la constatation et de la
liquidation des recettes. A ce titre, ils établissent les notes de
taxation de débit ou factures pour les droits dus.
Etant donné que le gouvernement donne à la
DGRAD une assignation minimale à atteindre au cours de chaque
année budgétaire, le législateur a renforcé le
pouvoir de cette régie financière en lui donnant l'ordre de
procéder à un ordonnancement d'office de constatation et
liquidation par le service poser d'actes et pour autant les faits
générateurs d'une recettes prévue par là où
la réglementation est établie, ceci par la loi n° 05/008 du
31 mars 2005 modifiant et complétant la loi n° 04/015 du 16 juillet
2004 fixant la nomenclature des actes générateurs des
recettes21(*).
1.3. ATTRIBUTIONS
La DGRAD, indépendante de la DGI et l'OFIDA, est
dotée d'une autonomie administrative et financière de gestion
avec pour attribution essentielle :
1. le contrôle, avant émission des titres de
perception, de la régularité de toutes les opérations de
constatation et de liquidation des recettes administratives, judiciaires,
domaniales et de participations effectuée par les ministères et
services publics générateurs,
2. la perception de droits, taxes et redevances au titre des
recettes non fiscales constatées et liquidées par les
ministères et services générateurs,
3. la validation des actes et documents administratifs par
opposition des preuves ou références de payement des sommes
dues,
4. la relance, la poursuite en recouvrement forcé les
débiteurs défaillants, conformément aux lois en
vigueur.
1.4. COMPETENCE
La loi financière et le décret n° 0058 du
27 décembre 1995 portant création, organisation et fonctionnement
de la DGRAD repartirent les compétences en matière des recettes
non fiscales de la manière suivante :
1. les opérations de constatation et de liquidation des
dites recettes sont du ressort des autres administrations et services publics
de l'Etat, communément appelés services
générateurs,
2. les opérations d'ordonnancement et de recouvrement,
celles-ci incombent exclusivement à la DGRAD.
L'ordonnancement s'entend comme un contrôle à
posteriori de constatation et de liquidation.
De ce fait la validation des actes et documents administratifs
sont faits par la DGRAD exclusivement en y apposant des preuves et de
références de paiement de sommes dues à l'Etat et au cas
contraire, ces actes et documents sont de nul effet quelle qu'en soi la
signature.
Aucun autre service n'a le droit, en dehors de la DGRAD, seule
investie par la loi, le percevoir et d'organiser ces opérations sous
toutes leurs formes en matière de recettes no fiscales.
1.5. ATTRIBUTION DES SERVICES GENERATEURS
Au terme du décret n° 0058 du 27 décembre
1995, il est décrit les missions et les attributions des services
d'assiettes dont les ministères pourvus de personnalité
juridique, le pouvoir d'exécuter les quatre phases des recettes
publiques.
Il est attribué aux services d'assiettes d'effectuer
les opérations de constatation et de liquidation qui pour des
ministères est un travail de recherche de paramètre pouvant faire
la comptabilité entre acte générateur et assujettis, pour
persuader celui-ci sur le bien fondé d'un acte, à soumettre
à la régie mobilisatrice des recettes non fiscale qui se charge
de l'ordonnancement et du recouvrement.
A cet effet, la régie orientée les assujettis
aux différents droits, taxes et redevances vers les institutions
bancaires selon la réglementation en matière de règlement
des recettes envers l'Etat.
1.5.1. La constatation
Par la constatation, chaque ministère ou service
d'assiette regroupe, reconstitue tous les éléments utiles
à son élaboration.
Cette opération consiste à identifier à
l'administration fiscale la quantité de la matière imposable ou
taxable par des procédés appropriés.
Pour y arriver, elle cherche des voies et moyens, des
renseignements et indications au vu desquelles les ministères peuvent
apprécier l'importance et la fiabilité de la matière
imposable.
La constatation est très complexe et lacunaire au cas
où les dispositions nécessaires ne seraient pas à leur
portée aussi, le manque des données nécessaires et fiables
permettant l'établissement d'une taxation précise pourrait
être une entrave.
1.5.2. La liquidation
La liquidation n'est que la détermination de la dette
du contribuable ou assujetti, un calcul de la taxe ou de l'impôt qui rend
l'assujetti redevable vis-à-vis du trésor public. Il s'agit
d'appliquer un taux à la matière imposable par des abattements et
déduction, voire même des majorations.
En effet, les différents taux appliqués pour
la liquidation sont fixés par les lois et textes réglementaires
propres aux ministères qui énumèrent les actes à
taxer pour son compte et arrêtent le taux à percevoir en amont, et
en aval. La régie mobilisatrice en organise les modalités
d'ordonnancement et de recouvrement si celle-ci est adaptée aux normes
et textes en vigueur.
1.6. PROCEDURE D'ACQUITTEMENT DE RECETTE NON
FISCALE
La procédure à suivre pour s'acquitter
convenablement des doits, taxes ou redevances est comme suivent :
1. se présenter au ministère ou autre service
public poseur d'actes ou délivreur des documents qui fournissent des
renseignements suffisants sur la somme à payer ;
2. se procurer ensuite de la note de débit ou de
taxation auprès du service ou ministère taxateur qui sera
transmise à l'ordonnateur de la DGRAD affecté auprès dudit
ministère ou service public. Cet ordonnateur, après
vérification de la constatation et de la liquidation, si elle
s'avère conforme aux éléments du dossier, va
émettre la note de perception afin de confirmer la somme à
payer,
3. avec cette note de perception, se présenter
auprès des banques commerciales, des institutions financières ou
auprès de la DGRAD (service de recouvrement pour certains cas
exceptionnels), payer la somme reprise en espèce ou en chèque
bancaire sur ladite note en contrepartie de laquelle on reçoit la preuve
de paiement,
4. se présenter auprès du comptable du
ministère ou service taxateur pour l'apposition du quitus sur le
document ou sur l'acte administratif (avant sa signature par l'autorité
compétence).
Section 2. STRUCTURE ORGANIQUE DE LA DGRAD
La structure de la DGRAD est décrite selon la logique
du décret n° 0058 du 27 décembre 1995 portant
création, organisation et fonctionnement de celle-ci.
Ce décret prévoit deux structures, à
savoir : le Directeur Général et les Directions.
Figure n° 1 : ORGANIGRAMME DE LA
DGRAD/DIRECTION GENERALE22(*)
DIRECTION GENERALE
COORDINATION
SECRETARIAT
DIRECTEUR GENERAL ADJOINT CHARGE DE L'ADMINISTRATION ET DES
FINANCES
DIRECTEUR GENERAL ADJOINT CHARGE DE L'ORDONNANCEMENT ET DU
RECOUVREMENT
COORDINATION & SECRETARIAT
COORDINATION & SECRETARIAT
DIRECTION DE L'INSPECTION DES SERVICE
DIRECTIONS PROVINCIALES (7)
DUKO/DUKE (6)
DRSRE (5)
DECO (2)
DIRAJUP (3)
DIRDOM (4)
DGRAD (1)
Légende
1. Direction de l'Administration et des services
généraux ;
2. Direction des études et contentieux ;
3. Direction des recettes administratives, judiciaires et de
participations ;
4. Direction des recettes domaniales ;
5. Direction de recouvrement et du suivi des régimes
d'exception ;
6. Directions urbaines de Kinshasa Est/Ouest ;
7. Directions provinciales
2.1. Le directeur général
Le directeur général coordonne et supervise
l'ensemble des activités ; il assure la direction, gère le
personnel, les ressources financières ainsi que les biens meubles et
immeubles. Il dispose du pouvoir de coordination et peut reformer les
décisions issues de différentes directions.
Les directions générales adjoints assistent le
directeur général dans ses fonctions. Toutefois, il peut leur
déléguer une partie de ses attributions avec signature
subséquente.
2.2. Les directions
La DGRAD comprend, en dehors des directions provinciales
dans chacune de provinces, des directions de l'administration central et deux
directions urbaines à Kinshasa.
2.2.1. Les directions de l'administration
centrale
Comme nous l'avons dit ci-haut, la DGRAD comprennent cinq
directions de l'administration centrale à savoir 23(*):
1. la direction des études et du contentieux,
2. la direction du contrôle et de l'ordonnancement des
recettes administratives, judiciaires et de participations,
3. la direction de recouvrement et de suivi des régimes
d'exception,
4. la direction du contrôle et de l'ordonnancement des
recettes domaniales,
5. la direction administrative et des services
généraux. Elle comprend en outre, une direction de l'injection
des services rattachés au directeur général.
2.2.1.1. La direction des études et du
contentieux
Elle exécute ses tâches de la manière
suivante :
1. elle mène des études de nature à
améliorer l'organisation et le fonctionnement de la DGRAD,
2. elle élabore les projets de loi, de décret,
d'arrêté et d'instruction ou de circularité circulaire,
3. elle instruit toutes les affaires contentieuses
résultant de l'activité de la DGRAD,
4. elle instruit les dossiers de débiteurs
défaillants devant faire ou faisant l'objet de poursuite en recouvrement
forcé conformément aux dispositions légales en
vigueur ; enfin
5. elle élabore les rapports d'activité de la
DGRAD, cette direction fonctionne avec à 50 têtes un directeur
secondé par deux chefs de division. Ces divisions sont :
a) la division des études, de la législation et
de la réglementation qui compte, en son sein, le bureau de la
législation et de la réglementation,
b) la division juridique et des contentieux, qui compte en son
sein, le bureau juridique et le bureau contentieux.
2.2.1.2. La direction du contrôle de
l'ordonnancement des recettes administratives, judiciaires et de
participation
Cette direction s'emploi ;
a) à contrôler, avant émission du titre de
perception, la régularité de toutes les opérations de
constatation et de liquidation des recettes administratives, judiciaires et de
participation et assurer, le cas échéant, les enquêtes et
investigations qu'appelle la motivation de la décision de renvoie pour
redressement des dossiers non conformes ;
b) à établir les notes de perception ;
c) à gérer la documentation de l'assiette des
dossiers individuels des assujetties. La présente direction est
dirigée par un directeur, elle est organisée en quatre divisions
qui sont : division des recettes administratives, division des recettes
judiciaires, division des recettes de participation et division de la
documentation
2.2.1.3. La direction du contrôle et de
l'ordonnancement des recettes domaniales
La direction actuelle a comme attributions :
a) contrôler, avant émission du titre de
perception, la régularité de toutes les opérations de
constatation et de liquidation des recettes domaniales. Et de mener, le cas
échéant, les enquêtes et investigations qu'appelle la
motivation de toute décision de renvoie, pour redressement, des dossiers
non conformes,
b) gérer la documentation de l'assiette et les dossiers
individuels des assujettis,
c) établir les notes de perception,
d) établir les statistiques des recettes
constatées et ordonnées. Elle comporte deux divisions dont la
division contrôle et ordonnancement et la division de la documentation.
Ces divisions sont subdivisées en quatre bureaux. Il s'agit du bureau
des ordonnancements, du bureau du contrôle, du bureau de gestion des
dossiers et enfin du bureau des assujettis spécifiques.
2.2.1.4. La direction du recouvrement et du suivi des
régimes d'exception
Cette direction s'organise grâce à l'existence
ne son sein de deux divisions de recouvrement et de la division de suivi des
régimes d'exception. Dirigée par un directeur, elle a pour
mission :
1. de percevoir les sommes dues au trésor public au
titre des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de
participation ;
2. de valider les actes et documents administratifs par
l'apposition des preuves et références de paiement des sommes
dues au trésor public ;
3. de gérer les dossiers des
bénéficiaires des régimes d'exception et d'évaluer
le maque à gagner y relatif ;
4. de gérer les recettes non recouvrées et de
mettre en demeure les débiteurs défaillant avant toute poursuite
en recouvrement forcé.
2.2.1.5. La direction administrative et des services
généraux
Cette direction a pour fonction :
1. de gérer le personnel, les crédits, les biens
meubles et immeubles ;
2. d'assurer le traitement informatique des données.
S'agissant de la gestion du personnel, les dispositions sont
définies aux annexes 1 et 2 du décret n° 0058 du 27
décembre 1995 portant règlement d'administration relative au
personnel de carrière de la DGRAD.
Ce personnel est reparti en trois catégories
d'emplois ;
1.a) Emplois de commandement :
- directeur général ;
- directeur général adjoint ;
- directeur.
b) Autres emplois de commandement :
- chef de division ;
- chef de bureau.
2. Emploi de collaboration :
- attaché de bureau de 1ère classe
(ATB1)
- attaché de bureau de 2ème classe
(ATB2)
3. Emplois d'exécution :
- agent de bureau de 1ère classe
- agent de bureau de 2ème classe
- agent auxiliaire de 1ère classe
- agent auxiliaire de 2ème classe
- huissier
Les effectifs du personnel du niveau de l'administration
central, des directions urbaines ainsi que les effectifs des directions
provinciales du 31 décembre 2006 sont repris dans le tableau
ci-dessous.
2.2.1.6. L'inspection générale des
services
Rattachée à la direction administrative,
celle-ci vérifie les services tant centraux que régionaux
d'office ou sur demande du directeur général. Elle peut
être chargé de mission d'enquête et veille à
l'application régulière des lois et règlements en vigueur
et au respect des directives de la direction générale. Elle
soumet au directeur général les observations ou les mesures
visant à améliorer l'organisation et le fonctionnement des
services.
2.2.2. Les directions provinciales
Chaque province constitue une direction, sauf la ville
province de Kinshasa qui en comprend deux (Kinshasa-Est et Kinshasa-Ouest).
Ces directions provinciales sont chargées dans leurs
ressorts respectifs, des tâches non dévolues à
l'administration centrale concernant le personnel, les services
généraux, l'ordonnancement, le contentieux et le recouvrement.
Section 3. LES MOYENS D'ACTION DE LA DGRAD
3.1. LES RESSSOURCES FINANCIERES
La DGRAD dispose d'un budget d'exploitation et
d'investissement émergeant au budget annexe de l'Etat. Elle
bénéficie en outre d'une rétrocession égale
à 5% des recettes effectivement recouvrées pour un
fonctionnement.
3.2. LE PERSONNEL
Le personnel de la DGRAD est régi par un
règlement d'administration puis conformément à la loi
n° 81-003 du 17 juillet 1981 portant statut du personnel de service
publics.
TABLEAU RECAPITULATIF DE L'EFFECTIF DU PERSONNEL DE
L'ADMINISTRATION CENTRALE ET DE DIRECTIONS PROVINCIALES DE LA DGRAD AU 31
DECEMBRE 200624(*)
PROVINCE
GRADES
|
KINSHASA
|
BANDUNDU
|
BAS-CONGO
|
EQUATEUR
|
KASAÏ-OCCIDENTAL
|
KASAÏ-ORIENTAL
|
KATANGA
|
MANIEMA
|
NORD-KIVU
|
SUD-KIVU
|
PROVINCE-ORIENTAL
|
TOTAL EFFECTIF
|
Directeur Général
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
Directeur Général Adjoint
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Directeur
|
22
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
32
|
Chef de division
|
59
|
4
|
3
|
2
|
1
|
0
|
7
|
10
|
0
|
7
|
8
|
101
|
Chef de bureau
|
93
|
11
|
31
|
0
|
2
|
0
|
36
|
19
|
1
|
20
|
23
|
236
|
ATB1
|
22
|
46
|
2
|
0
|
0
|
1
|
10
|
0
|
1
|
0
|
7
|
89
|
ATB2
|
251
|
7
|
47
|
32
|
31
|
48
|
229
|
6
|
39
|
9
|
16
|
715
|
AGB1
|
673
|
38
|
125
|
98
|
57
|
103
|
97
|
9
|
113
|
30
|
18
|
1.361
|
AGB2
|
190
|
259
|
71
|
202
|
158
|
96
|
139
|
95
|
183
|
41
|
47
|
1.481
|
AA1
|
13
|
9
|
23
|
24
|
4
|
7
|
10
|
3
|
24
|
3
|
4
|
124
|
AA2
|
9
|
2
|
1
|
7
|
16
|
6
|
1
|
2
|
2
|
2
|
4
|
52
|
Huissier
|
0
|
0
|
10
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
13
|
TOTAL
|
1.335
|
377
|
314
|
369
|
270
|
262
|
530
|
145
|
364
|
113
|
128
|
4.207
|
3.3. LES RAPPORTS DE LA DGRAD AVEC LES AUTRES SERVICES
DE L'ETAT
3.3.1. La DGRAD et les autres régies
financières
Telle que nous venons de la présenté, la DGRAD
est différente de la DGI et de l'OFIDA. En effet, la DGI s'occupe de
l'impôt qui est un prélèvement pécuniaire
obligatoire de l'Etat sur les particuliers sans contrepartie. Tandis que
l'OFIDA s'occupe des droits des douanes et accises, droit d'entrée et
droit de sortie sur les marchandises et biens.
La DGRAD, elle par contre est chargée d'ordonnancer
et de recouvrer les recettes administratives, domaniales, judiciaires et de
participations composées surtout des taxes avec une contrepartie dans la
quasi-totalité de cas. La taxe est en fait le prix d'un service rendu
à un particulier par l'Etat.
3.3.2. La DGRAD et les entités administratives
décentralisées
Une autre différence à épingler est
celle qui existe entre les taxes non fiscales encadrées par la DGRAD et
les taxes des entités administratives décentralisées. Pour
cette catégorie des taxes, les entités assurent seule la
constatation, la liquidation ; l'ordonnancement ainsi que le
recouvrement.
Les recettes des EAD comprennent les imprévus
(recettes perçus pour elles par la DGI) ainsi que certaines recettes
administratives. La différence avec la DGRAD tient au fait que les
recettes administratives de la DGRAD et celles des EAD sont mutuellement
exclusives.
La nomenclature des recettes des EAD ressort dans le
décret-loi n° 089 du 10 juillet 1998.
3.3.3. La DGRAD et la direction de la
comptabilité publique
Avec la direction de la comptabilité publique, vers
les années 1998, au moyen de leurs fonctions, techniquement les
comptables publics des recettes dépendaient de la DGRAD alors
qu'administrativement, ils étaient sous la direction de la
comptabilité publique.
Aujourd'hui chacune des directions fonctionne de
manière autonome mais chacune dans ses prérogatives. La DGRAD
intervient dans les opérations d'ordonnancement et du recouvrement,
tandis que le comptable public intervient après paiement de la somme
due à l'Etat, reprise dans la note de perception en accordant le quitus.
Dons, nous pouvons dire qu'il y a une étroite collaboration entre la
direction de comptabilité publique et la DGRAD.
3.3.4. La DGRAD et les services
générateurs des recettes ou service d'assiette
En principe, les rapports des services
générateurs des recettes avec la DGRAD ne peuvent être
qu'harmonieux, car il n'y a pas des confusions possibles entre la DGRAD et les
différents services d'assiettes. Les compétences sont clairement
définies. Les services générateurs des recettes ont pour
taches la constatation et la liquidation alors que la DGRAD doit ordonnancer et
recouvrer.
Néanmoins, une tendance à empiéter sur
les attributions de la DGRAD est de temps en temps constater dans les chefs des
certains services générateurs.
Toutefois, dans la plupart des cas, les compromis sont
trouvés dans l'intérêt du trésor public.
Section 4. LA PLACE DANS LA RELANCE DE L'ECONOMIE DE
LA RDC ET CONTRAINTES DE LA DGRAD
4.1. LA PLACE DE LA DGRAD DANS LA RELANCE DE
L'ECONOMIE DE LA RDC
La création de la DGRAD a eu comme conséquence
positive, la prise de conscience de l'existence et surtout de l'importance des
recettes non fiscales dans le mode de financement du budget de l'Etat dans
notre pays.
Ces recettes qui ont longtemps porté les
qualifications péjoratives de « recettes
résiduelles », ou « autres recettes »,
occupe des plus en plus une place non négligeable dans le budget de
l'Etat sous la rubrique « recettes DGRAD ».
C'est comme dit ci-haut que les recettes non fiscales
encadrées par la DGRAD sont les recettes administratives, judiciaires,
domaniales et de participation.
Il sied de rappeler que les recettes administratives sont
constituées des droits, taxes et redevances dus par les usagers des
administrations et services publics de l'Etat ; elles sont des taxes
rémunératoires qui tiennent lieu d'une contrepartie des services
rendus par l'administration d'un service public.
Les recettes judiciaires sont constituées des droits,
taxes et redevances générés par les cours, tribunaux et
parquets ainsi que l'administration du ministère de la justice et la
police nationale congolaise.
Nous retenons ici l'importance de savoir que toutes les
recettes dites judiciaires n'ont pas nécessairement un caractère
judiciaire, c'est le cas de la taxe de gardiennage constatée et
liquidée par la police nationale, les frais de justice au niveau des
tribunaux de paix et sur le produit des ventes publiques par les parquets.
Les recettes domaniales sont constitués des droits,
taxes et redevances dus par les usagers des administrations et services publics
de l'Etat s'occupant principalement des matières relevant des domaines
publics et privés de l'Etat, notamment : l'environnement, la
pêche, les hydrocarbures, les eaux et forêts ; les affaires
foncières, le cadastre, l'urbanisme, l'habitat et les mines.
Les recettes de participations sont pour leur part,
constitués, d'une part, des dividendes dus à l'Etat du fait de sa
participation exclusive dans une entreprise publique ou partielle, dans une
société d'économie mixte telle que la MIBA, la SEP-CONGO,
etc... et, d'autre part, du produit de la vente de ses participations.
Ainsi, la nomenclature des actes générateurs
des recettes rentrant dans la compétence de la DGRAD est reprise en
annexe du décret-loi n° 101 du 03 juillet 2000 portant fixation de
la nomenclature des actes générateurs des recettes
administratives, judiciaires, domaniales et de participations et de leurs
modalités de perception.
En somme, la place de la DGRAD dans la relance de
l'économie de la République Démocratique du Congo, ne peut
être comprise que par sa contribution aux efforts de maximisation des
recettes budgétaire dont l'Etat a besoin pour le financement de ses
objectifs gouvernementaux définis dans son programme
budgétaire.
De ceci, nous allons voir réellement la contribution
de la DGRAD dans la mobilisation des recettes publiques.
LES CONTRAINTES A LA MOBILISATION DES RECETTES NON
FISCALES POUR LA DGRAD
Les obstacles à soulever à ce niveau sont aussi
valables pour les autres régies financières.
Néanmoins, il se pose un sérieux
problème de gouvernance particulièrement dans les domaines de
gestion des ressources humaines et financière.
Ainsi, au regard du cahier des charges de la
délégation syndicale de la DGRAD, les problèmes les plus
vitaux sont regroupés en trois parties à savoir :
- la gestion des carrières des agents
- le social
- les contributions de travail
Section 5. LA GESTION DES CARRIERES, LE SOCIAL ET LES
CONDITIONS DE TRAVAIL DES AGENTS DE LA DGRAD.
5.1. De la gestion des carrières des
agents
La gestion des carrières des agents de la DGRAD est
caractérisée par les facteurs suivants :
- une absence des politiques de recrutement ; recrutement
sans planification ;
- inexistence des toutes forme de communication ;
- manque d'un cahier de carrière individuel ;
- avantage en grade, sans politique de promotion
équitable et adéquate ;
- transfert non opportun des cadres et unités venant de
l'extérieur ;
- non respect du cadre organique caractérisé par
la création des services non prévus (division
financière) ;
- entretien intentionnel et manifeste des fictifs et des
déserteurs.
5.2. Du social
Les conditions sociales des cadres et agents de la DGRAD
sont devenues à ce jour trop alarmant et de plus en plus
inquiétant.
Elle se caractérise entre autres par la
modicité du traitement (salaire) de la prime d'encadrement des recettes
qui ne représente pratiquement plus grand-chose actuellement, le
remboursement des créances se faisant des manières
sélectives. (on ne paie que les têtes qui plaisent à la
division des finances, en dépit de l'an favorable de l'autorité
compétente), l'irrégularité dans l'envoi des fonds
destinés à la prime et aux frais de fonctionnement des
provinces.
5.3. Des conditions de travail
Les conditions de travail à la DGRAD sont
émaillées des faits saillants suivants :
- l'insuffisance des locaux, mobiliers et fournitures du
bureau ;
- locaux exigus, non garnis, sans aération suffisant ce
qui entraîne la promiscuité, l'étouffement, voire à
l'exposition à certaines crises et maladies ou infections ;
- les installations hygiénique insuffisante, polluante
et très souvent mal entretenues ;
- l'utilisation des véhicules de travail à des
fins privées ;
- spoliation de l'outil de travail (véhicules,
ordinateurs désaffectés)25(*).
Ainsi, après avoir relevé le rôle de la
DGRAD n'étant que régie financière évoluant sous la
houlette du ministère des finances, nous allons examiner à
travers le troisième chapitre la contribution de la DGRAD dans la
mobilisation des recettes publiques.
CHAPITRE III. LA CONTRIBUTION DES RECETTES JUDI-CIAIRES
DANS LES REALISATIONS DES RECETTES NON FISCALES
Dans ce chapitre, nous allons focaliser notre attention sur
la mobilisation des recettes non fiscales dans le cadre de l'exécution
du programme budgétaire 2002 à 2006 ; c'est ainsi que dans
cette perspective, nous examinons les points suivants :
- De la constatation à l'ordonnancement des recettes
judiciaires
- Statistiques des assignations et réalisations des
recettes non fiscales en R.D.CONGO de 2002 à 2006
- Evolution de la part des recettes judiciaires dans les
recettes non fiscales réalisées.
Section 1 : DE LA CONSTATATION A L'ORDONNANCEMENT
DES RECETTES JUDICIAIRE
Ainsi que nous l'avons signifier précédemment
que la mobilisation des recettes non fiscales passe par quatre phases ou
étapes découlant des dispositions légales et
réglementaires en vigueur, à savoir : la constatation, la
liquidation, l'ordonnan-cement et le recouvrement.
Les deux premières phase se déroulent en
dehors de la DGRAD plus précisément au sein des services
d'assiettes ou taxations, qui sont en fait ses services poseurs d'actes pour le
compte de l'Etat, c'est-à-dire, du trésor public, tant au niveau
du gouvernement central que celui des entités administratives
décentralisées.
1.1. La constatation et la liquidation des recettes
judiciaires
La constatation étant une phase au cours de laquelle
naît une créance au profit de l'Etat et, nous savons que
l'existence de ce droit procède soit d'une volonté
unilatérale et autoritaire de l'Etat consacrée par les textes
légaux, soit d'une convention prévue et organisée par les
textes précités.
A cette étape, les services taxateurs que compte le
ministère de justice et garde des sceaux ainsi que celui de
l'intérieur (cour, tribunaux, parquets et la police nationale) doivent
posséder l'information de manière à constater
l'avènement de son exigibilité, avènement qui
détermine la naissance de la créance.
Tandis que la liquidation qui est l'opération
constituant à l'évaluation arithmétique ou chiffrée
de la créance ; a ce niveau, les services taxateurs que nous avons
cités ci-haut, évaluent et calcule le montant que l'assujetti
doit payer à l'Etat sur base de la combinaison des
éléments quantitatifs constituant la base taxable de la
matière constatée, et le tarif applicable prévue par les
arrêtés ministériels y afférents.
Il est important de noter que la liquidation est toujours
matérialisée par l'émission de la note de taxation ou note
de débit, selon le cas, cette note est un document renseignant à
l'assujetti le montant à payer avec détails possibles.
Dans ces deux étapes ou phases dite administratives,
les services taxateurs ont main libre étant donné que la DGRAD
n'intervient pas encore d'où, ces services dans la plus part des cas,
taxe les assujettis plus que ce qu'ils mettent dans les notes de taxation et se
chargent eux-mêmes du paiement à la banque au cas où il y a
nécessité de payer pour le compte du trésor sinon,
même les notes de taxation ne sont même pas établies.
Prenons par exemple les amendes transactionnelles qui du fait
dans les commissariats, sous commissariats (CIAT ou sous CIAT) de la police
nationale ou les amendes sont systématisés et n'a rien de
transactionnelle. Le commandant qui constate, liquide, est la même
personne qui perçoit ces amendes et, ce dernier n'établit aucun
document attestant une créance de l'Etat auprès de
l'assujetti.
1.2. L'ORDONNANCEMENT DES RECETTES
JUDICIAIRES
Il sied de noter qu'ordonnancer une recette publique, consiste
d'abord et avant tout, à contrôler la régularité des
opérations de constatation et de liquidation avant l'émission du
titre de perception ; c'est la dernière étape de la phase
administrative qui consiste après s'être assuré de la
légalité et de la régularité des opérations
effectuées lors de la liquidation, à émettre les titres ou
notes de perception qui vont servir au recouvrement de la créance pour
le compte du trésor public.
Donc l'ordonnancement en matière des recettes non
fiscales est la phase qui consiste pour les ordonnateurs de la DGRAD
affecté dans les ministères et services publics à
contrôler avant émission de la note de perception, la
régularité de toutes les opérations de constatation et de
liquidation des recettes administratives, judiciaires, domaniales et de
participations.
Pour ce qui est des recettes judiciaires, dans la plupart des
services d'assiettes ou taxations, les ordonnateurs de la DGRAD n'y sont pas
présent surtout dans le service de la police nationale où faute
de leur présence, le commandant et autres responsables se sont
érigés en faiseur de la loi et se servent eux-mêmes au
détriment de l'Etat.
Dans les autres services que compte le ministère de
justice et garde des sceaux, les ordonnateurs qui y sont affectés ne
peuvent qu'ordonnancer ce qui leurs sont présentées comme actes
constatés et liquidés ; ils le font nous ne savons, si c'est
par contrainte ou par complicité tout simplement.
Section 2 : STATISTIQUES DES ASSIGNATIONS ET
REALISATIONS DES RECETTES NON FISCALES EN RDC DE 2002 A 2006
Pour bien amorcer cette section, nous nous permettons de
présenter l'évolution du budget de la RDC sur les cinq
années sous étude afin que nous ayons une perception claire et
nette sur la suite de notre travail.
2.1. Evolution du budget de 2002 à 2006 en
Francs-Congolais
Voir le tableau sur la page suivante.
Tableau n° 126(*)
RECETTES
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Recettes des douanes & accises
|
60.552.000.000
|
76.660.000.000
|
108.602.000.000
|
139.662.069.420
|
174.002.122.489
|
Recette des Impôts
|
45.225.853.638
|
51.488.807.238
|
77.762.800.000
|
115.498.000.000
|
184.177.835.450
|
Recettes non fiscales
|
12.366.428.810
|
15.292.727.731
|
49.024.200.000
|
82.527.356.580
|
115.135.012.185
|
Recettes Pétroliers
|
13.262.000.000
|
42.406.200.000
|
-
|
-
|
-
|
Recettes exceptionnelles
|
50.441.000.000
|
175.990.195.500
|
292.944.000.000
|
468.482.000.000
|
616.051.000.000
|
Fonds spéciaux
|
20.058.173.492
|
3.393.875.273
|
-
|
-
|
-
|
Totaux
|
201.905.455.940
|
361.231.805.742
|
528.333.000.000
|
806.169.426.000
|
1.089.365.970.124
|
2.2. Assignation des recettes non fiscales en
Francs-Congolais
Tableau n° 2
RECETTES
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Recette administrative
|
7.104.452.370
|
8.873.832.144
|
15.915.118.428
|
20.746.000.000
|
27.147.772.505
|
Recette judiciaire
|
139.485.256
|
260.220.343
|
360.284.437
|
587.000.000
|
745.322.000
|
Recette domaniale
|
5.122.491.207
|
2.332.385.489
|
30.076.848.785
|
16.038.356.580
|
79.125.940.380
|
Recettes de participation
|
3.366.681.011
|
6.627.528.352
|
2.671.948.340
|
7.475.000.000
|
8.115.977.300
|
Total
|
15.733.109.844
|
18.093.966.328
|
49.024.199.990
|
44.846.356.580
|
115.135.012.185
|
Source : DPSB, direction de programmation et suivie du
budget
La situation telle que présentée dans le
tableau ci-haut, représente en d'autre terme les prévisions des
recettes non fiscales encadrées par la DGRAD dans le budget de
l'Etat.
Ainsi, le travail à ce niveau consiste à
dégager la part desdites recettes en terme de pourcentage. La
démarche pour aboutir à ce résultat s'effectuera de la
manière suivante : les différentes totalités sur le
montant total du budget27(*). Ainsi nous aurons :
Année 2002 : 15.733.109.844 x 100 = 7,7
%
201.905.455.940
2003 : 18.093.966.328 x 100 = 5 %
361.231.805.742
2004 : 49.024.199.990 x 100 = 9 %
528.333.000.000
2005 : 44.846.356.580 x 100 = 5,5 %
806.169.426.000
2006 : 115.135.012.185 x 100 = 10,5 %
1.089.365.970.124
2.3. Réalisation des recettes non fiscales en
Francs-Congolais
Tableau n° 3
RECETTES
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
Recette administrative
|
20.415.093
|
6.992.238.246
|
14.692.253.177
|
9.044.364.459
|
8.076.505.439
|
Recette judiciaire
|
400.820
|
236.385.331
|
360.284.437
|
147.058.287
|
22.487.888
|
Recette domaniale
|
14.719.802
|
17.107.562.545
|
25.619.914.046
|
6.633.203.396
|
38.956.664.548
|
Recettes de participation
|
9.674.371
|
3.448.396.161
|
2.671.948.340
|
2.686.276.437
|
4.300.742.124
|
Total
|
45.210.086
|
27.784.582.283
|
43.344.400.000
|
18.510.902.579
|
51.356.399.999
|
Source : DPSB, direction de programmation et suivie du
budget
Les chiffres repris dans ce tableau, sont les
réalisations effectuées par la DGRAD au cours des
différentes années. Ces chiffres seront aussi à leur tour
traduits en pourcentage pour obtenir un équilibre par rapport aux
prévisions. Pour ce faire, la démarche sera la suivante : le
montant total des réalisations sur le montant total des
prévisions multiplié par 10028(*).
Ainsi, nous obtenons les différents taux pendant la
période sous étude.
Année 2002 : 45.210.086 x 100 = 0,28 %
15.733.109.844
2003 : 27.784.582.283 x 100 = 153 %
18.093.966.328
2004 : 43.344.000.000 x 100 = 88,4 %
49.024.199.990
2005 : 18.510.902.579 x 100 = 41,2 %
44.846.356.580
2006 : 51.356.399.999 x 100 = 44,6 %
115.135.012.185
Section 3 : EVOLUTION DE LA PART DES RECETTES
JUDICIARES DANS LES RECETTES NON FISCALES EN RDC
A titre de rappel, les recettes judiciaires englobent les
recettes de justice et garde des sceaux, des cours et tribunaux, des parquets
ainsi que celles de la police nationale.
Notre travail à ce stade est de dégager la
part de ces recettes dans le total des recettes non fiscales mobilisées
par la DGRAD.
Nous procéderons par l'analyse d'un tableau dans
lequel nous aurons d'un côté les prévisions et de l'autre
côté les réalisations, dans ce tableau, nous soutirerons le
montant des recettes judiciaires réalisées qui seront
divisé par le montant total des recettes prévues et le tout
multiplié par 100 afin de dégager le pourcentage par
année.
Apport R.J. = Recette Jud. x 100
Total Rec. Non fisc
Tableau n° 4 : Assignation et réalisation en
Francs-Congolais année 200229(*)
RECETTES NON FISCALES
|
PREVISION
|
REALISATION
|
Recette administrative
|
7.104.452.370
|
20.415.093
|
Recette judiciaire
|
139.485.256
|
400.820
|
Recette domaniale
|
5.122.491.207
|
14.719.802
|
Recette de participation
|
3.366.681.011
|
9.674.371
|
Total
|
15.733.109.844
|
45.210.086
|
Ce tableau montre que la réalisation des recettes
judiciaires pour l'année 2002 était de l'ordre de 400.820 FC et
le total des recettes non fiscales prévues était de
15.733.109.844 FC. Ainsi nous aurons pour l'année 2002 :
400.820 x 100 = 0,05%
15.733.109.844
Tableau n° 5 : Assignation et réalisation en
Francs-Congolais année 200330(*)
RECETTES NON FISCALES
|
PREVISION
|
REALISATION
|
Recette administrative
|
8.873.832.144
|
6.992.238.246
|
Recette judiciaire
|
260.220.343
|
236.385.331
|
Recette domaniale
|
2.332.385.486
|
17.107.562.545
|
Recette de participation
|
6.627.528.352
|
3.448.396.161
|
Total
|
18.093.966.328
|
27.784.582.283
|
La réalisation des recettes judiciaires pour
l'année 2003 est de l'ordre de 236.385.331 FC tandis que le total de
prévision était de 18.093.966.328 FC ce qui implique que pour
l'année 2003, la part de ces recettes sont de :
236.385.331 x 100 = 1,3 %
18.093.966.328
Tableau n° 6 : Assignation et réalisation en
Francs-Congolais année 200431(*)
RECETTES NON FISCALES
|
PREVISION
|
REALISATION
|
Recette administrative
|
15.915.118.428
|
14.692.253.177
|
Recette judiciaire
|
360.284.437
|
360.284.437
|
Recette domaniale
|
30.076.848.785
|
25.619.914.046
|
Recette de participation
|
2.671.948.340
|
2.671.948.340
|
Total
|
49.024.199.990
|
43.344.400.000
|
Dans ce tableau, les recettes de prévision se
chiffrent à 49.024.199.990 FC et celle de réalisation judiciaire
est de 360.284.437 FC ce qui revient à dire que pour l'année 2004
nous avons :
360.284.437 x 100 = 0,7 %
49.024.199.990
Tableau n° 7 : Assignation et réalisation en
Francs-Congolais année 200532(*)
RECETTES NON FISCALES
|
PREVISION
|
REALISATION
|
Recette administrative
|
20.746.000.000
|
9.044.364.459
|
Recette judiciaire
|
587.000.000
|
147.058.287
|
Recette domaniale
|
16.038.356.580
|
6.633.203.396
|
Recette de participation
|
7.475.000.000
|
2.686.276.437
|
Total
|
44.846.356.580
|
18.510.902.579
|
Le montant des recettes judiciaires réalisées
est de 147.058.287 FC et le total des recettes prévues est de
44.846.356.580 FC ce qui donne :
147.058.287 x 100 = 0,3 %
44.846.356.580
Tableau n° 8: Assignation et réalisation en
Francs-Congolais année 200633(*)
RECETTES NON FISCALES
|
PREVISION
|
REALISATION
|
Recette administrative
|
27.147.772.505
|
8.076.505.439
|
Recette judiciaire
|
745.322.000
|
22.487.888
|
Recette domaniale
|
79.125.940.380
|
38.956.664.548
|
Recette de participation
|
8.115.977.300
|
4.300.742.124
|
Total
|
115.135.012.185
|
51.356.399.999
|
Les recettes judiciaires pour l'année 2006
s'élève à 22.487.888 FC tandis que les recettes de
prévision se chiffrent à 115.135.012.185 FC. Alors nous aurons
pour l'année 2006 :
22.487.888 x 100 = 0,0 %
115.135.012.185
Etant donné que le budget de l'Etat est un tout qui
renferme en lui beaucoup des recettes provenant des différentes
régies à savoir : la DGI, l'OFIDA et la DGRAD pour ne citer
que ces trois qui occupent une place non négligeable dans la
constitution dudit budget. Nous ne saurons pas pour des raisons des champs
d'études que nous avons choisis, fournir la part de deux
premières régies.
Quant à la DGRAD, les calculs effectués par
rapport aux réalisations en terme de pourcentage, constituent des
indicateurs à même de fournir les chiffres exacts à la
participation de la DGRAD dans le budget de l'Etat.
CONCLUSION GENERALE
Au moment où nous achevons notre recherche, il est de
bon eloi de rappeler que notre recherche a porté sur l'apport des
recettes judiciaire dans la mobilisation des recettes non fiscales en
République Démocratique du Congo, et le cadre approprié de
cette étude était la Direction Générale des
Recettes Administratifs, Judiciaires, Domaniales et de Participations (DGRAD)
en sigle, ceci pendant 5 années, c'est-à-dire de 2002 à
2006.
1. SYNTHESE DE L'ETUDE
Partant de l'hypothèse selon laquelle la
création de la DGRAD par l'autorité gouvernementale était
motivée par la baisse des taux de participation des recettes non
fiscales constaté dans le budget de l'Etat ; nous avons voulu de
notre manière paraphraser cette pensée en analysant avec
détail les différents budget les prévisions et les
réalisations de 2002 à 2006.
Le souci majeur était donc de voir si réellement
la DGRAD est entrain d'atteindre les objectifs lui assigner par
l'autorité gouvernementale.
Pour mener à bon train notre recherche, nous avons
subdivisé notre travail en 3 chapitres :
- le premier chapitre intitulé
généralités conceptuelles ;
- le deuxième chapitre quant à lui
présente la DGRAD et,
- le troisième portant sur la contribution des recettes
judiciaires dans les réalisations des recettes non fiscales en R.D.Congo
de 2002 à 2006 qui constitue le socle de notre travail et, c'est ici que
l'hypothèse se vérifie.
2. PRINCPAUX RESULTATS
L'hypothèse de notre travail selon laquelle, la
création de la DGRAD par l'autorité » gouvernementale
était motivée par la baisse de taux de participation des recettes
non fiscales dans le budget de l'Etat.
A la suite de notre recherche, il s'est avéré
que la DGRAD est buté aux nombreux problèmes qui empêchent
la mobilisation totale des recettes non fiscales en général et
judiciaire en particulier au budget de l'Etat entre autre :
Au niveau de la DGRAD :
- la fraude et l'évasion fiscale,
- les opérations de doublons : qui consiste
à l'émission des notes de perceptions avec des montants
différents, on fait bénéficiaire à l'Etat des
sommes minorées alors que celles réellement perçues sont
empochées,
- les recettes à recouvrer mais ordonnancées
mais qui échappent par le fait de la vigilance des services de
recouvrement, ce dernier estimant qu'il s'agit de petits montant (absence de
suivi),
Au niveau de la banque centrale et des banques de
dépôt :
- le nivellement des sommes reversées est fait avec
retard ou mal fait,
- les banques de dépôt peuvent reverser les
sommes mobilisées en provinces en retard à la banque
centrale ; d'où des discordances entre les montants publiées
par la DGRAD et la Banque centrale.
Pour ce qui est des recettes judiciaires ;
- Les amendes transactionnelles, les confiscations,... ne
nécessitent pas de contrepartie en terme d'imprimer de valeur. Dans ces
conditions, la perception de ces recettes à verser au compte du
trésor public dépend de la volonté du greffier, magistrat
ou de l'OPJ et par voie de conséquence ; la note de perception qui
sera établie après que l'argent ai passé dans les mains de
ces agents de services d'assiettes a 99 % de chance d'être
minoré.
les recettes judiciaires générées par
l'administration de la justice par exemples (délivrance du certificat de
nationalité congolaise, vente des biens saisis, recettes de source de
documentation, légalisation des ASBL) sont les plus souvent
consommés à la source sous prétexte qu'elles sont
utilisées comme frais de fonctionnement des services,
Les autres recettes judiciaires à caractère
aléatoire (spontané) ou qui n'ont pas une base d'actes sont non
prévisibles et l'évolution de ces actes est difficile à
suivre.
Il y a lieu de signaler que de fois, les recettes
ordonnancées sont supérieurs aux recettes recouvrées cela
est du au fait que :
a) La police nationale : les agents de la DGRAD ne
maîtrisent pas le répertoire des redevables permanant (cas des
sociétés et particuliers qui demandent le service de gardiennage
de la police nationale ; l'accès à ce registre est difficile
voire impossible aux agents de la DGRAD)
- l'assujetti n'est pas orienté de manière
à se libérer correctement de sa dette ; ces services
constatent, liquident et perçoivent directement les recettes et
libèrent l'assujetti même si ce dernier avait fait l'objet d'un
ordonnancement. Ceci dénote la violation de la procédure
administrative et financière de perception mise en place par le pouvoir
public.
- Les recettes de la police nationale sont le plus souvent,
utilisées pour le fonctionnement et elles sont
récupérées par la hiérarchie de la police
c'est-à-dire, chaque commissariat est obligé de faire un rapport
à la fin de la journée à la hiérarchie contenant le
montant lui imposer à présenter chaque jour.
- Le plus souvent, on demande à l'ordonnateur d'annuler
le montant déjà ordonnancé sur la note de perception.
b) A la justice, les recettes dues au trésor public
sont déposées auprès du greffier qui, à son tour
peut ou ne pas intéresser l'agent ordonnateur de la DGRAD commis
à cette tâche d'ordonnancement de ces recettes. (le
problème de recouvrement est caractérisé par la
consommation et pourtant l'Etat leurs allouent les frais de fonctionnement).
- il y a trop d'interférences des autorités
politiques, perturbant ainsi le cheminement de la procédure des
recettes.
3. SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR
Pour mettre fin à toutes ces fraudes et
évasions, nous proposons à la DGRAD les solutions
ci-après :
- La DGRAD doit avoir la maîtrise des assujettis de
certains actes, sur base des enquêtes et non sur base des notes de
perception,
- Diligenter régulièrement les missions de
vérification de preuves de paiement auprès des assujettis,
- Donner une motivation conséquente aux agents de la
DGRAD aussi bien des services taxateurs ; ce qui réduira le
coefficient de tentation à la fraude et la circulation des notes de
perception parallèles, cette motivation doit être calculée
sur base de toutes les recettes réalisées par la DGRAD et non sur
une partie des recettes comme c'est le cas pour les recettes
pétrolière qui ne sont pas rétrocédées,
- Entretenir les compétences des agents recouvreurs et
ordonnateurs en entretenant leurs compétences dans les techniques des
contrôles et vérification de manière
régulière,
- Elargir les antennes DGRAD dans chaque commune pour
atteindre les commissariats et CIAT de la police et imposer une collaboration
entre ordonnateurs et agents taxateurs (OPJ, magistrat...).
- Approvisionner la police nationale de ses propres
imprimés de valeur en dehors de la note de perception notamment dans le
secteur de gardiennage et procédé chaque semestre à la
mise à jour des assujettis permanents (surtout les Entreprises et
organismes) qui demandent le service de surveillance de la police nationale,
- Responsabiliser les responsables des cours et tribunaux
ainsi que de la police nationale sur l'encadrement des recettes du
trésor publique et repartir la rétrocession des recettes des
secteurs judiciaire entre les services en fonction de la capacité
mobilisatrice de chacun.
- Instaurer des campagnes de vulgarisation à
l'intention des assujettis, en vue d'éveiller le civisme fiscal qui les
mettrait à l'abri de désagréments dû
particulièrement au non paiement des droits, taxes et redevances
conformément aux prescrits de la loi,
- Instituer des réunions de concertation avec les
secrétaires généraux pour examiner les voies et moyens
susceptible d'accroître les recettes de secteurs judiciaires.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES ET DICTIONNAIRES
1. BAUDOUIN.F, « Précis des finances
publiques » éd. EBB, 1966.
2. Dictionnaire, petit Larousse de poche, paris, 1997.
3. GAUDEMET PM., précis des finances publiques,
éd. mont chrétien, canada, 1970.
4. IKAS KASSIAM, Code fiscal, Kinshasa 2003,
inédit.
5. Le Micro Robert, dictionnaire, éd. Paul Robert, Manche
court, 2003
6. MAURICE DUVERGER, Les finances publiques, Dallez, Paris
1971.
7. MEHL.L., Sciences et techniques fiscales, éd.
ouvrières, Paris 1959.
8. Paul de BRUYNE, Finances publiques Congolaise, PUK,
Kinshasa, 1969.
9. VAN LIERDE C., Notions de législation sociale,
finances publiques et droit de travail, CRP, Kinshasa, 1984.
II. NOTES DE COURS
1. KIANGALA, Cours de comptabilité publique, G2 ENF, Kin,
2006, inédit.
2. MAVUEMBA LUZITUSU Mice, Cours de législation fiscale et
sociale, ISC/Matadi, inédit.
3. V.D.P. KALONJI, « Notes de lecture sur les Recettes
non fiscales », CIDEP/U.O., 2008, inédit.
4. VDP. KALONJI, « Notes de lecture du cours des
recettes non fiscales », CIDEP/U.O. 2009
III. AUTRES SOURCES
1. Décret n° 0058 du 27 décembre 1995
2. Décret-loi n° 0058 du 27 décembre 1995
3. DGRAD, rapport annuel de l'exercice 1999.
4. DGRDA, lette n° 008/DGRAD/2004 du 18/02/2004
5. DPSB, budget 2005
6. DPSB, décret- loi 06/109 du 11 janvier 2006
7. Loi foncière n° 083-03, article 16 et 17
8. Loi n° 04/015 du 16 juillet 2004.
9. Loi n° 05/008 du 31 mars 2005
10. Rapport annuel DGRAD/Direction administrative & des
services généraux 2006
TABLE DES MATIERES
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Page
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DEDICACE
AVANT PROPOS
TABLEAU DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION GENERALE
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
2. PROBLEMATIQUE
3. HYPOTHESE DU TRAVAIL
4. DELIMITATION DU SUJET
5. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE
6. CANEVAS DU TRAVAIL
CHAPITRE I : GENERALITES CONCEPTUELLES
Section 1 : DÉFINITION DES CONCEPTS
1.1. APPORT
1.2. MOBILISATIONS
1.3. RECETTES JUDICIAIRES
Section 2 : LES RECETTES NON FISCALES
2.1. LES RECETTES FISCALES
2.2. LES RECETTES NON FISCALES
2.3. LES PHASES DE REALISATION DES RECETTES NON FISCALES
2.4. CLASSIFICATION DES RECETTES NON FISCALES
CHAPITRE II. PRESENTATION DE LA DGRAD
Section 1. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
1.1. HISTORIQUE
1.2. MISSIONS
1.3. ATTRIBUTIONS
1.4. COMPETENCE
1.5. ATTRIBUTION DES SERVICES GENERATEURS
1.6. PROCEDURE D'ACQUITTEMENT DE RECETTE NON FISCALE
Section 2. STRUCTURE ORGANIQUE DE LA DGRAD
2.1. Le directeur général
2.2. Les directions
Section 3. LES MOYENS D'ACTION DE LA DGRAD
3.1. LES RESSSOURCES FINANCIERES
3.2. LE PERSONNEL
3.3. LES RAPPORTS DE LA DGRAD AVEC LES AUTRES SERVICES DE
L'ETAT
Section 4. LA PLACE DANS LA RELANCE DE L'ECONOMIE DE LA RDC ET
CONTRAINTES DE LA DGRAD
4.1. LA PLACE DE LA DGRAD DANS LA RELANCE DE L'ECONOMIE DE LA
RDC
4.2. LES CONTRAINTES A LA MOBILISATION DES RECETTES NON FISCALES
POUR LA DGRAD
Section 5. LA GESTION DES CARRIERES, LE SOCIAL ET LES CONDITIONS
DE TRAVAIL DES AGENTS DE LA DGRAD.
5.1. De la gestion des carrières des agents
5.2. Du social
5.3. Des conditions de travail
CHAPITRE III. LA CONTRIBUTION DES RECETTES JUDI-CIAIRES DANS LES
REALISATIONS DES RECETTES NON FISCALES
Section 1 : DE LA CONSTATATION A L'ORDONNANCEMENT DES
RECETTES JUDICIAIRE
1.1. LA CONSTATATION ET LA LIQUIDATION DES RECETTES
JUDICIAIRES
1.2. L'ORDONNANCEMENT DES RECETTES JUDICIAIRES
Section 2 : STATISTIQUES DES ASSIGNATIONS ET REALISATIONS
DES RECETTES NON FISCALES EN RDC DE 2002 A 2006
2.1. EVOLUTION DU BUDGET DE 2002 A 2006 EN FRANCS-CONGOLAIS
2.2. ASSIGNATION DES RECETTES NON FISCALES EN FRANCS-CONGOLAIS
2.3. REALISATION DES RECETTES NON FISCALES EN FRANCS-CONGOLAIS
Section 3 : EVOLUTION DE LA PART DES RECETTES JUDICIARES
DANS LES RECETTES NON FISCALES EN RDC
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLE DES MATIERES
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I
II
III
1
1
1
3
5
5
6
8
8
8
9
10
10
11
15
18
21
25
25
25
27
28
28
28
31
32
34
34
39
39
39
41
43
43
45
46
46
46
47
48
48
49
50
51
51
53
54
55
60
66
68
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* 1 Le Micro Robert,
dictionnaire, éd. Paul Robert, P.60, Manche court, 2003
* 2 Le Micro Robert, Op. cit.
* 3 V.D.P. KALONJI,
« Notes de lecture sur les Recettes non fiscales »,
CIDEP/U.O., 2008, inédit.
* 4 BAUDOUIN.F,
« Précis des finances publiques » éd.
EBB, 1966, P101
* 5 La loi foncière
n° 083-03, page 5, article 16 et 17
* 6 MAVUEMBA LUZITUSU Mice,
Cours de législation fiscale et sociale, ISC/Matadi, inédit, Page
9
* 7 IKAS KASSIAM, Code
fiscal, Kinshasa 2003, inédit, Page 5
* 8 MEHL.L., Sciences et
techniques fiscales, éd. ouvrières, Paris 1959, Page 189
* 9 VAN LIERDE C., Notions de
législation sociale, finances publiques et droit de travail, CRP,
Kinshasa, 1984.
* 10 MAURICE DUVERGER, Les
finances publiques, Dallez, Paris 1971, Page 47
* 11 VAN LIERDE C., op.
cit
* 12 Paul de BRUYNE,
Finances publiques Congolaise, PUK, Kinshasa, 1969, page 96
* 13 Idem
* 14 GAUDEMET PM.,
précis des finances publiques, éd. mont chrétien,
canada, 1970, p1
* 15 Dictionnaire, petit
Larousse de poche, paris, 1997
* 16 KIANGALA, Cours de
comptabilité publique, G2 ENF, Kin, 2006, inédit
* 17 DGRAD, rapport annuel de
l'exercice 1999
* 18 Loi n° 04/015 du 16
juillet 2004.
* 19 VDP.
KALONJI, « Notes de lecture du cours des recettes non
fiscales », CIDEP/U.O. 2009
* 20 Décret-loi n°
0058 du 27 décembre 1995
* 21 Loi n° 05/008 du 31
mars 2005
* 22 Source : Direction
Générale de la DGRAD
* 23 Décret n° 0058
du 27 décembre 1995
* 24 Rapport annuel
DGRAD/Direction administrative & des services généraux
2006
* 25 DGRDA, lette n°
008/DGRAD/2004 du 18/02/2004
* 26 Source :
élaboré par l'auteur sur base des données
récoltées dans le rapport de la DGRAD conciliées avec la
direction générale de réduction des comptes.
* 27 Source : direction de
programmation et suivie du budget.
* 28 Source : direction de
programmation et suivie du budget.
* 29 Source : annexe
à la loi 001 du 02 janvier 2002 contenant assignation et budget de
l'Etat exercice 2002 DPSB/DGRC
* 30 Source : DPSB/DGRC,
loi 03/066 du 29/11/2003, portant aménagement du budget de l'Etat pour
l'exercice 2003
* 31 Source : DPSB, loi
04/22 du 13/10/2004, portant budget aménagé pour l'exercice
2004
* 32 Source : DPSB, budget
2005
* 33 Source : DPSB,
décret- loi 06/109 du 11 janvier 2006
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