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Etude des possibilités d'utilisations des formulations à  base de fruits secs de Xylopia aethiopica Dunal (Annonaceae) pour la protection des stocks de niébé contre Callosobruchus maculatus Fabricius (Coleoptera : Bruchidae)

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par Jules DJOSSOU
Faculté des Sciences Agronomiques de Gembloux Belgique - Master complémentaire 2006
  

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RESUME

La destruction par effet knock-down des bruches dans le niébé en stock (action de choc) n'est qu'un aspect de l'efficacité des formulations agissant comme insecticide de contact. Cette étude avait pour objectif de vérifier la durée de la rémanence de l'activité insecticide des huiles essentielles de Xylopia aethiopica utilisées pures ou mélangées avec de la poudre de fruits de la même espèce. Une rémanence plus longue réduit en effet les risques de réinfestation en provenance de l'extérieur ou par une nouvelle génération après l'utilisation du produit contre les parents. Les comparaisons ont été effectuées avec un témoin et la survie des bruches adultes, leur fécondité et le nombre de descendants de la première génération ont été mesurés ainsi que la perte de poids des grains.

Les traitements testés sont le témoin T01 (niébé seul), l'huile essentielle diluée dans l'acétone (T02), la poudre de Xylopia aethiopica (T03) et la poudre mélangée à l'huile essentielle de Xylopia aethiopica (THE). La persistance de l'efficacité de la formulation dans le traitement THE est meilleure vis-à-vis de la bruche du niébé pendant deux semaines au moins. Une meilleure réduction des pontes a été aussi observée dans le traitement THE. La formulation huile essentielle diluée dans la poudre de Xylopia aethiopica (THE) provoque encore 55 jours après le traitement des graines  une réduction de ponte d'environ 90%. Ce traitement a un effet résiduel plus prolongé que pour les autres traitements. L'effet rémanent du T03 sur la mortalité et la réduction des pontes est plus long que le traitement T02. Le traitement T02 provoque une mortalité semblable à celle observée dans le traitement THE durant les six premiers jours. Il s'agit d'un effet knock-down qui s'estompe suite à l'évaporation de la formulation T02 (huile essentielle diluée dans l'acétone). La rémanence de cette formulation est donc limitée et les risques de réinfestation existent suite à la disparition de l'effet répulsif observé les premiers jours d'incubation.

Nos résultats indiquent qu'une protection durable et à coût peu élevé contre Callosobruchus maculatus est possible en utilisant les formulations à base de fruits secs de Xylopia aethiopica. Compte tenu du fait que Xylopia aethiopica se retrouve dans les aires de production du niébé, l'utilisation d'un mélange de la poudre de fruits secs et l'huile essentielle de cette espèce pour protéger les récoltes de niébé contre les attaques sévères de Callosobruchus maculatus peut représenter une solution alternative supplémentaire pour les populations locales qui traitent habituellement le niébé avec les plantes à effet insecticide.

CHAPITRE I : INTRODUCTION

1- Introduction

Pour faire face à la demande alimentaire des populations vivant dans les pays en développement où la consommation de viande constitue encore un luxe, les légumineuses à graines sont une source indispensable de protéines. Parmi ces légumineuses, le niébé : Vigna unguiculata L. (Walp), constitue l'un des aliments de base des populations. De par son rôle dans la restauration de la fertilité du sol, et sa compatibilité avec plusieurs associations culturales, cette plante est une composante essentielle des systèmes de culture dans les zones de savane en Afrique tropicale (Mulongoy et al., 1992). Les graines sont riches en protéines, en carbohydrates et en vitamines (Kholi, 1990 ; Quin, 1997). Elles contiennent plus de 25% de protéines et sont riches en lysine et en tryptophane. Le niébé vient ainsi équilibrer les régimes à base de céréales et de tubercules qui sont généralement pauvres en protéines et riches en hydrates de carbone (Singh et Singh, 1992). Les feuilles du niébé sont consommées comme des légumes en Afrique tandis que les résidus constituent une bonne source de fourrage animal (Tarawali et al., 1997).

Nonobstant son importance, les rendements du niébé sont inférieurs dans certaines régions à la moyenne de l'Afrique qui est de 700kg/ha (FAO, 1998). Parmi les contraintes à la production du niébé, les insectes ravageurs causent le plus grand problème au niébé (Bottenberg, 1995). En effet, le niébé est attaqué par un large spectre de ravageurs depuis la germination jusqu'à la récolte (Jackai et Adalla, 1997). Dans la gamme très large de ces insectes ravageurs du niébé, les Coléoptères Bruchidae dont notamment Callosobruchus maculatus Fabricius sont parmi les plus redoutables du fait que leurs attaques débutent au champ, pour s'étendre ensuite à l'entrepôt où la population de bruches peut croître rapidement. La conséquence la plus préoccupante de ces attaques est la diminution qualitative et quantitative de la récolte au champ ou en cours de stockage.

Plusieurs méthodes sont préconisées pour le contrôle des ravageurs du niébé. Celles-ci incluent la lutte biologique, la lutte chimique, la résistance de la plante hôte et les pratiques culturales. Parmi ces méthodes, la lutte chimique par les pesticides de synthèse est la stratégie la plus utilisée et la plus efficace pour le contrôle des ravageurs du niébé, puisqu'elle a montré des résultats satisfaisants dans l'accroissement des rendements du niébé dans maintes régions (Alghali, 1993 ; Amotabi, 1994 ; Jackai, 1995a). Malgré ces réussites, l'utilisation des insecticides de synthèse n'est pas une stratégie recommandable pour plusieurs raisons : leur toxicité, la perturbation de l'équilibre biologique de l'écosystème, le coût élevé des insecticides, la faible maîtrise des techniques d'utilisation et le développement des souches résistantes.

Face donc à la demande croissante de promotion d'un développement durable, et de protection de l'environnement en l'application de l'Agenda 21 du sommet Planète Terre sur l'environnement et le développement tenu à Rio de Jane iro en 1992 des méthodes alternatives sont préconisées. Ainsi, suite aux désillusions liées à l'emploi des insecticides de synthèse, il est urgent d'identifier, d'inventorier et de recommander des méthodes de contrôle, qui soient peu coûteuses et efficaces, faciles à adopter pour les producteurs du Tiers Monde. L'accent est donc de plus en plus mis sur l'exploitation des connaissances locales à travers un recensement des composantes de la biodiversité (Kossou et al., 2001).

Des études réalisées dans plusieurs agrosystèmes en Afrique et particulièrement au Nord Cameroun révèlent que les producteurs utilisent des pratiques traditionnelles dont des extraits des plantes à effet insecticide et/ou insectifuge pour la conservation des produits agricoles en particulier le maïs et le niébé (Ngamo, 2004). De par leur innocuité et leur faible toxicité pour l'homme (Isman, 2002), ces plantes à utilités alimentaire et médicinale constituent une alternative pour la conservation des denrées stockées.

Les huiles essentielles extraites de ces plantes aromatiques à propriété insecticide et/ou insectifuge ont fait l'objet d'importants travaux, notamment ceux de Delobel et Malonga (1987), Kétoh (1998). L'évaluation de la toxicité insecticide par contact de l'huile essentielle issue de Xylopia aethiopica Dunal, Ocimum gratissimum L., sur Sitophilis zeamais a montré que les huiles essentielles de O. gratissimum et X. aethiopica sont toxiques vis-à-vis du charançon du maïs (Kouninki, 2005). Cette même étude indique que les formulations à 0,5% entraînent 100% de mortalité après exposition des individus de C. maculatus pendant 24h aux grains de niébé imprégnés de l'huile essentielle de X. aethiopica issue des téguments. Ces résultats révèlent donc l'effet Knock down de l'huile essentielle mais aucune donnée sur l'efficacité à long terme et la rémanence des produits utilisés n'est disponible.

Le présent travail a pour but d'évaluer l'effet insecticide des formulations à base d'huile essentielle et des fruits secs de X. aethiopica sur C. maculatus. L'étude se propose de tester la rémanence de l'efficacité insecticide des formulations de fruits secs de X. aethiopica sur la survie de C. maculatus.

L'intérêt de cette étude réside dans la recherche de formulations pouvant augmenter la rémanence des huiles essentielles et être utilisées localement comme biopesticide pour la protection à long terme du niébé.

CHAPITRE II : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

2- Revue de littérature

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