WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Initiatives diplomatiques et occupation de l'espace africain. le cas du golfe de guinée (2001-2008). une approche de usages géostratégiques de la diplomatie

( Télécharger le fichier original )
par Théophile Mirabeau Nchare Nom
Université de Yaoundé II - DEA sciences politiques 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2- Le Japon et le TICAD

Le Japon est la seconde puissance qui a expérimenté la stratégie des sommets avec les chefs d'Etats africains. S'il est vrai qu'il est présent en Afrique depuis les années 1960, c'est en 1993 qu'il initie la Tokyo International Conference for the African Development (TICAD). Tenu respectivement en 1993 (TICAD I), en 1998 (TICAD II), en 2003 (TICAD III) et en juin 2008 (TICAD IV), elle a donc lieu de façon quinquennale et constitue pour l'Etat nippon un instrument de positionnent stratégique dans une Afrique avide d'aide.

Tout comme le sommet France Afrique, l'enjeu pour l'Etat nippon est de se faire le principal acteur du développement africain au travers des plans de développement qui sont adoptés au terme de chaque conférence. Pour ne plus être perçu comme une puissance du Nord et jouer sur la partition de l'échec de la coopération Nord-Sud, le Japon s'est construit une nouvelle image, celle de ``puissance moyenne''106(*). L'enjeu est de faire croire aux leaders africains qu'il peut mieux promouvoir leur développement, contrairement aux grandes puissances européennes ou américaines.

Ainsi, pour conquérir ou préserver ses acquis dans le golfe de Guinée, le Japon à travers le TICAD s'est fait deuxième pourvoyeur des APD après la France107(*). Il cherche à captiver les chefs d'Etats africain afin d'acquérir de bonnes parts dans les marchés et l'exploitation des richesses de leurs pays. La recherche d'une caution morale à sa diplomatie en quête d'une nouvelle dimension internationale108(*) est aussi au coeur de ces sommets. Ainsi, au terme du TICAD I déjà, l'Etat nippon avait décidé d'allouer 600 million de dollars Us - à débourser entre 1994 et 2000 - pour le rétablissement et le maintien de la paix en Afrique subsaharienne109(*). De plus, il s'était donné pour mission d'offrir aux Etats africains des possibilités d'arrimage à ``l'économie monde''110(*). Enfin, au sommet du 28 au 30 mai 2008, auquel assistaient 51 pays africains dont 40 chefs d'Etats et de gouvernements, le premier ministre japonais a poussé encore plus loin son opération de charme en invitant ces leaders à réaliser avec lui ``un siècle de croissance africaine''111(*). Au terme de la conférence dont le thème était « Vers une Afrique qui gagne : un continent d'espoir et d'opportunités », Yasuo Fukuda s'est donné pour mission d'être le médiateur de l'Afrique au sommet du G8. Dans son discours de clôture, il a annoncé des initiatives d'augmentation des APD du Japon à l'Afrique et a déclaré: « A l' avenir, l'Afrique deviendra un puissant moteur de croissance mondiale ». Cette proclamation fantaisiste et courtisane du premier ministre japonais tendait à occulter la visée stratégique du TICAD en l'occurrence permettre au Japon de ne pas rester en marge du champ de séduction et d'infantilisation des leaders africains pour préserver ses marchés en Afrique et pouvoir mieux rivaliser et même neutraliser les autres puissances. La Chine est entrée dans le groupe en initiant en 2006 la ``chinafrique''112(*).

* 106 Lire Scarlett CORNELISSEN, « La politique japonaise de moyenne puissance et l'Afrique : un cadre d'analyse pour dépasser l'opposition réactif-proactif », in Afrique contemporaine, n°212, Hiver 2004, pp.33-53.

* 107 De 1991 à l'année 2000, le Japon était le premier fournisseur des APD. Voir Makoto SATO et Chris ALDEN, « La diplomatie japonaise de l'aide en Afrique », in Afrique contemporaine, n°212, Hivers 2004, pp.113-31,14.

* 108 Notamment se départir de son passé impérialiste et expansionniste afin de mieux postuler au conseil de sécurité de l'ONU. Ibid.

* 109 Joseph OWONA NTSAMA, « Bref aperçu rétrospectif de la coopération entre les pays riches et l'Afrique », in Enjeux, Bulletin d'Analyse géopolitique pour l'Afrique centrale, N° 22, janvier-mars 2005, p.44.

* 110 Ibid.

* 111 Voir Cameroon Tribune, mardi 3 juin 2008, p.15.

* 112 Pierre HASKI, « Premier tapis rouge pour la Chinafrique», in Libération.fr, 3 nov.2006, http://www.liberation .fr/evenement/010165347-premier-tapis-rouge-pour-la-chinafrique, consulté le 22 juillet 2009.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein