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Initiatives diplomatiques et occupation de l'espace africain. le cas du golfe de guinée (2001-2008). une approche de usages géostratégiques de la diplomatie

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par Théophile Mirabeau Nchare Nom
Université de Yaoundé II - DEA sciences politiques 2009
  

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3- LA Chine et le sommet Sino-africain

Du 4 au 6 novembre 2006, plus de 40 délégations africaines dont 24 chefs d'Etats ont été accueillis à Pékin dans le cadre du premier sommet Chine-Afrique, concrétisation du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) créé en 2000. Si Hu Jintao tint à souligner qu'il s'agissait de promouvoir la coopération Sud-Sud113(*), il ne manqua point à rappeler le nouvel esprit que la Chine entendait l'insuffler :

La Chine oeuvre à établir et à développer un nouveau type de partenariat stratégique marqué par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan économique114(*).

Plus important évènement diplomatique jamais organisé en Chine, l'accueil fastidieux réservé aux leaders africains traduisait de manière éclatante l'intérêt que la chine porte non aux chefs d'Etats africains, mais aux richesses de leurs territoires. Dans une capitale décorée de girafes et de slogans exotiques, l'objectif du sommet était clair : montrer aux leaders africains que la Chine est plus proche d'eux que les autres acteurs, les émerveiller et arracher de nouveaux accords. Pour stimuler davantage leur cécité stratégique, Hu Jintao avait lui aussi annoncé une série de mesures de soutien au développement du continent ; en l'occurrence la multiplication par deux de l'aide financière chinoise, l'annulation d'une partie de la dette, l'octroie des prêts à taux préférentiels, etc. Ce volontarisme n'était qu'un appât pour captiver les leaders africains pour matérialiser la place de choix que la Chine occupe dans l'échiquier géopolitique africain. Comme illustration, en marge du sommet, douze entreprises chinoises ont signé avec dix pays africains dont six du golfe de Guinée, seize accords commerciaux d'une valeur totale de 1,9 milliard de dollars115(*). Et Wan Jifei en sa qualité de président du Conseil chinois pour la promotion du commerce international de se réjouir, « cette conférence a débouché sur des résultats importants »116(*). En ce sens, le sommet sino-africain n'était pas loin de la France-Afrique ou du TICAD.

4- le Brésil et le Sommet Afrique Amérique Latine

En réalité, l'idée d'un Sommet Afrique-Amérique du sud avait été proposée en avril 2005 par l'ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo, lors d'une visite d'Etat du président brésilien Lula da Silva. L'objet était d'instituer un cadre où les leaders des deux régions pouvaient s'accorder sur des mesures susceptibles de les soustraire de l'hégémonie des grandes puissances du Nord. C'est donc tout naturellement que du 28 au 29 novembre 2006, Abuja accueillit une quarantaine de chefs d'Etats africains et sud américains et au terme du sommet, le document final stipulait que :

Le Sud affiche ainsi sa détermination à unir ses forces pour s'affranchir de la dépendance des puissances riches du Nord. Ensemble, ils voudraient additionner leurs poids pétroliers respectifs, par exemple, dans la balance internationale, développer le secteur des biocarburants et crée une banque des pays du Sud117(*).

Or dès l'initiation du sommet en 2005, le président Lula avait nourrit l'ambition d'une appropriation hégémonique du sommet pour en faire son cadre de ``réunion'' avec les chefs d'Etat africain. Au second sommet qui eut lieu au Venezuela à Caracas le 12 et 13 avril 2008, il ne manqua pas d'inscrire son ton dans la même visée que la France-Afrique, le TICAD ou la Chine-Afrique. Cette récupération visait à mieux positionner le Brésil dans le jeu des partenaires du continent et de mieux assoir sa géopolitique118(*). Enfin, la dernière puissance qui a recouru à la stratégie des sommets est l'Inde.

* 113 En jouant dans ce registre, il était question pour le leader chinois de rappeler implicitement l'échec de la coopération Nord-Sud. Ainsi entend-t-il imposer la Chine comme le promoteur de la coopération Sud-Sud jugée plus bénéfique aux pays du golfe de Guinée et d'Afrique. Le concept Sud-Sud n'étant qu'une catégorisation lacunaire et idéologique tout comme l'a été celui de Tiers Monde, l'enjeu était tout simplement de détourner les leaders africains des objectifs réels de sommet à visée stratégique. Lire le discours d'ouverture en annexe.

* 114 Khaled ELRAZ, « Premier Sommet Chine Afrique. L'envol des échanges commerciaux entre 2 continents », in Afrik.com, 4 novembre 2006, http://www.afrik.com/article10646.html, consulté le 22 juillet 2009.

* 115 Barthélémy COURMONT, « Chine- Afrique : Après le sommet historique de Pékin », in Iris-France.org, 7 décembre 2006, p.1, www.iris-france.org/Tribunes-2006-12-07a.php3 - 37k, consulté le 25 mai 2009.

* 116 Ibid.

* 117 Elisa  DRAGO, « Afrique - Amérique du Sud : L'union fait la force », op.cit.

* 118 Ibid.

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