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Initiatives diplomatiques et occupation de l'espace africain. le cas du golfe de guinée (2001-2008). une approche de usages géostratégiques de la diplomatie

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par Théophile Mirabeau Nchare Nom
Université de Yaoundé II - DEA sciences politiques 2009
  

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5- Le sommet Inde-Afrique

C'est du 8 au 9 avril 2008 à New Dehli que l'Inde a fait ses premiers pas119(*) dans la stratégie des sommets avec les leaders africains. En présence de quatorze délégations africaines dont six du Golfe de Guinée (Ghana, Nigeria, Cameroun, Gabon, Congo et RDC), le Premier ministre indien Manmohan Singh avait tenu à les détourner de l'objectif réel du sommet en déclarant dans son discours d'ouverture que ce sommet visait « à renforcer le ``partenariat réel'' entre l'Inde et l'Afrique afin d'aider à réaliser les Objectifs du millénaire pour le Développement (OMD) »120(*). Or les deux documents adoptés au terme du sommet traduisaient bien l'ambition indienne.

Dans le premier document, si l'Inde et ``l'Afrique'' s'accordent  sur l'impérativité de l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU dans les  catégories de membres permanents et non permanents, l'aspiration de l'Inde au poste de membre permanent est matérialisée par les mesures annoncées dans le deuxième document en faveur des Etats africains pour s'assurer de leur soutien. Au rang de ces mesures d'adulation, on peut retenir ``l'Accord-cadre pour la coopération indo- africaine'' dans les domaines de l'éducation, de l'agriculture, de l'industrie et de la santé. Il prévoit ``un partenariat renforcé'' dans l'intensification des relations commerciales, dans le  transfert des technologies et le développement des ressources humaines. Enfin, il est retenu que l'Inde augmentera son crédit  à l'Afrique de 2,15 à 5,4 milliards de dollars dans les cinq années à venir121(*). Cette main tendue de l'Inde n'est donc point un acte de charité. Le sommet Indo-africain était bien une projection géostratégique de plus pour l'occupation de l'espace africain sous le couvert de la coopération.

Paragraphe 2 : La stratégie économique par des Traités commerciaux

Les puissances dominantes du système international ont aussi recouru aux traités commerciaux pour rationaliser leurs politiques de puissance en Afrique. Deux accords font figure d'envergure dans cette stratégie : les accords ACP-UE pour les puissances européennes et l'AGOA des Etats-Unis.

A- Les puissances européennes et les ACP

Les accords ACP sont l'aboutissement d'un long processus entamé depuis décembre 1960 dans le cadre de la coopération CECA-OAMCE (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier- Organisation Africaine et Malgache de Coopération Economique). En réalité, c'est à Lomé en octobre 1973 que furent signés les accords ACP-CEE. En juin 2000 à Cotonou, ces accords furent changés en Accord de partenariat ACP-UE. Si leur facette apparente était la « réduction et, à terme, l'éradication de la pauvreté tout en contribuant au développement durable et à l'intégration progressive des pays ACP dans l'économie mondiale»122(*), leur objet réel est la promotion du commerce entre les Etats de l'UE et les 77 pays ACP en accordant aux premiers des relations économiques et commerciales privilégiées. Instrument de prédation commerciale, de contrôle du marché africain et d'asservissement des économies du continent, ces accords en perpétuel réadaptation permettent donc aux Etats de l'UE et à ses principaux bénéficiaires en l'occurrence la France et l'Angleterre d'avoir des relations avantageuses dans l'exportation des ressources des pays ACP (Hydrocarbures, or, diamants, bois, banane, café, coton, caoutchouc, cacao, etc.) ainsi que dans l'importation des produits manufacturés 123(*). C'est certes pour s'inscrire dans cette stratégie que les Etats-Unis ont institué l'African Growth and Opportunities Acts.

* 119 Abdou BENABBOU, « Sommet Inde-Afrique : le premier pas de New Delhi », in le Journal Chrétien, 8 avril 2008,   http://www.journalchretien.net/Sommet-Inde-Afrique-le-premier-pas,11360.html, consulte le 22 juillet 2009.

* 120 Cité par Daouda Emile OUEDRAOGO, « sommet Inde-Afrique : l'Inde prépare un grand coup commercial », in Lefaso.net, p.2, http://www.lefaso.net/spip.php?article26353, consulte le 22 juillet 2009.

* 121 Daouda E. OUEDRAOGO, « sommet Inde-Afrique : l'Inde prépare un grand coup commercial », op.cit., p.2,

* 122 Centre européen de gestion des politiques de développement, « Accord de partenariat ACP-UE », in Le monde diplomatique, 1er janvier 2006, p.2, http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/europe/a12235, consulté le 26 août 2009.

* 123 Depuis le début de l'année 2002, l'UE a réévalué les accords ACP en instituant une nouvelle base des relations commerciales entre les deux zones  en l'occurrence les "Accords de partenariat économique" (APE). Proposée comme solution de l'Europe face à l'inefficience du régime d'accès préférentiel accordé aux pays ACP depuis les accords de Lomé, ces APE devaient être conclus au plus tard au 31 décembre 2007 suivant le calendrier fixé par l'UE. Accueillis très timidement par les pays en question sous la pression de l'UE. Nombreux sont les acteurs de la société civile qui ont manifestés courant 2007 contre ce qu'ils appréhendaient comme ``menaces'' aux économies africaines. L'objet était de plaider pour le maintien du principe de non-réciprocité qui a toujours prévalu dans les relations commerciales UE-ACP. De plus, en prévoyant la libéralisation de 90% des échanges entre l'UE et les pays ACP et ouvrant 100% du marché européen contre 80% de celui des ACP, ces accords ont soulevés des grandes discussions sur les secteurs à protéger compte tenu de la faible marge de manoeuvre que laisse ce chiffre et sur la baisse drastique des recettes douanières des Etats africains. Pour en savoir plus, lire l'intégralité des explications de Caroline Doremus-Mege, responsable du plaidoyer à Oxfam France-Agir ici, interviewée par Falila GBADAMASSI, « Accords de partenariat économique UE - ACP : une menace pour l'Afrique », in Afrik.com, Jeudi 27 septembre 2007, p.2, http://www.afrik.com/article12554.html consulté le 26 août 2009.

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