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Production cotonnière et développement rural au Burkina Faso: controverses et réalité. Cas du département de Diabo dans la province du Gourma

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par Paul Marie MOYENGA
Université de Ouagadougou - Memoire de Maà®trise de Sociologie 0000
  

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CHAPITRE VI : REVENU DU COTON ET GESTION

L'adhésion des paysans à la production cotonnière est motivée par un besoin purement financier, besoin dont les voies de satisfaction sont minimes au regard du caractère agricole du milieu. C'est ainsi que le coton se présente comme une opportunité. Alors, on pourrait se demander quel est le degré d'importance du revenu que procure le coton et selon quelle logique ce revenu est-il consommé dans le milieu rural diabolais.

VI.1. Revenu du coton

Si la production cotonnière survit et même progresse dans les champs diabolais, c'est que les producteurs y trouvent leur compte.

VI.1.1. Importance effective

Le mirage cotonnier fait rêver beaucoup de paysans qui pensent avoir enfin trouvé la voie par laquelle se réaliser ou devenir comme les autres. Car c'est par rapport aux autres que le paysan diabolais se définit ; ce qui explique sans doute que la production cotonnière ait fait tâche d'huile en si peu de temps. Les premiers producteurs ont fait fortune, nous relaye-t-on. Cela leur a permis de sortir du commun pendant quelques temps et de palper quelques importantes sommes. Au début des années 2000, le kg de coton avoisinait les 250F et le rendement, parce que les terres étaient neuves, avoisinait lui aussi les 1500 kg/ha. Cela laissait une grande marge bénéficière au paysan après remboursement de ses intrants, nous fait remarquer un ancien producteur. Ces hommes de coton comme on les y nomme ont été vite enviés parce qu'ils ont été les premiers à adopter de nouvelles pratiques culturales comme les semis en ligne et les buttages attelés. Avant ces dates, la participation des animaux aux travaux champêtres se limitait aux premières heures de la campagne agricole notamment au moment du labour, le semis à la volée ne permettant pas une intervention animale en dehors de cette étape. Mais sur l'espace

diabolais aujourd'hui, les semis en ligne ont droit de cité ; le semis à la volée ne se rencontrant que chez les familles ne disposant pas de force de traction animale ou sur quelques parcelles des autres. Hormis ces avantages collatéraux, l'importance financière de cette culture de marché fait l'objet d'une appréciation mitigée du point de vue des paysans, actuellement ou anciennement producteurs.

VI.1.1.1. Les gains

La MARI calculée précédemment nous donne une idée sur la façon dont on obtient le revenu d'un cotonculteur et sur la teneur moyenne de cet avoir même si à cela il faut ôter les coûts de production parallèles ou ajouter les quelques francs que les paysans, par le truchement de certaines stratégies, parviennent à augmenter leur marge bénéficière. Certains paysans, notamment les bons producteurs, arrivent généralement à tirer satisfaction en terme financier de la culture du coton. S'inscrivant dans cette logique de stratégie de mobilisation des ressources, la production cotonnière offre à certains paysans des opportunités de réalisation. « Sans le coton, je n'aurais peut-être pas pu réaliser cette construction », nous fait remarquer ce producteur en indexant deux maisons de dix (10) tôles à base de banco dont l'une est utilisée pour stocker le coton en temps de récolte ainsi que les intrants agricoles. Quand bien même les producteurs sont réticents à déclarer le montant de leur revenu du coton, certaines réalisations visibles suffisent à témoigner que le coton fait des contents parmi les chefs de ménage diabolais même si cet avoir est diversement apprécié par les dépendants participant à la production. Refusant de personnaliser le débat de peur de s'afficher comme un dissident vis-à-vis de l'autorité familiale, certains trouvent qu' « avec ce que les producteurs laissent sur ces champs en terme de forces humaine et animale de travail, ils méritaient mieux que ça ». C'est ce que nous a confié ce jeune homme de 21 ans, participant à sa troisième campagne sous l'autorité de son père.

Ce sentiment d'un travail inutile voire ruineux est aussi partagé par une autre catégorie d'acteurs pas dépendants cette fois-ci, mais chefs de ménages.

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