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La prise de l'aérodrome de Lille-Marcq par les élus municipaux : des usages et stratégies de légitimation d'un équipement restreint devenu territoire-ressource

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par Vincent PAREIN
Université de Lille 2 - Master 1 de science politique-action publique locale et nationale 2009
  

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Partie II : « Un territoire, des projets » : entreprises de re-

légitimation d'un équipement limité et générateur de

nuisances

I) L'aviation de loisirs : ouverture au public et

capitalisation économique

Notre enquête tend à révéler que l'aviation est une activité populaire car spectaculaire pour le grand public. C'est notamment cet aspect qui justifierait les investissements des élus locaux dans la démarche de pérennisation des activités aériennes. En outre, cette thématique est perçue par ces politiques comme attractive au plan économique pour une zone prospère, justifiant une prospective de capitalisation autour de cet équipement.

A) Aller voir les avions : l'aviation populaire

1) Faire ré-approprier l'aérodrome par le grand public

Il n'est pas aisé de travailler sur des thématiques qui ne s'inscrivent pas réellement dans une cumulativité scientifique. Cela contribue à relativiser d'autant plus les thèses défendues, à, plus que jamais, envisager notre contribution comme un travail de démonstration de courte ou moyenne portée.

A propos de l'aviation, nous avons envisagé que cette thématique pouvait être attractive aux yeux du grand public, l'intérêt pour celle-ci allant au-delà des individus se déclarant passionnés d'aviations et à fortiori pratiquants d'un sport aérien. Afin de tester cette proposition, nous nous sommes attaché à observer la fréquentation des aires publiques de deux petits aérodromes locaux, celui de Lille-Marcq et le terrain de Lens-Bénifontaine, semblable au premier dans la mesure où il est constitué d'aires de circulation et de pistes en herbe.

Dans les deux cas, nous avons constaté que les aires publiques étaient notablement investies les weekend de beau temps. Les journées les plus clémentes nous ont permis de remarquer qu'il pouvait être difficile pour les visiteurs venant en automobile de trouver un emplacement disponible. Le public observant les évolutions des diverses machines volantes semble plutôt familial, de nombreux enfants étant accompagnés par leurs parents. Nous avons également pu voir des personnes âgées appréciant de « se détendre et prendre l'air en regardant les avions et les parachutistes »88. Le discours est similaire chez des individus plus jeunes venus « voir les avions voler »89. Si des personnes se déclarant vivement intéressées par l'aviation peuvent constituer le noyau solide des visiteurs d'aérodrome, nos discussions informelles nous autorisent à souligner ici que la population investissant ces terrains est plus diversifiée que cela.

Ainsi, l'aviation légère, si elle est un secteur d'activité regroupant diverses pratiques90, constitue en outre un spectacle apprécié du public qui tend à s'approprier un équipement n'intéressant à priori que les pratiquants et passionnés. Les pratiquants semblent également percevoir ce côté spectaculaire et par là-même attractif de leurs pratiques :

« Bon, on peut même pas trouver une place pour stationner le dimanche quand il fait beau parce que les gens ils viennent pique-niquer,manger et...regarder les paras, un gros succès (rire). »91

Les élus et fonctionnaires du SIGAL, en tout cas, semblent avoir intériorisé cet aspect « symbolique » conféré par ce spectacle-aérien permanent. Le syndicat intercommunal nous est apparu comme un outil d'accompagnement et de soutient à l'appropriation publique d'un aérodrome, équipement à priori utilisé par des activités dont l'audience92 est très limitée comparativement à d'autres sports.

Une partie de l'activité de communication entreprise au niveau du SIGAL consiste à présenter au grand public riverain les différents sports aériens praticables sur le terrain. Le paradoxe de l'aviation93, s'il ne semble pas objectivé dans les discours des élus et fonctionnaires rencontrés, nourrit une visée de défense et de légitimation des pratiques aéronautiques via une entreprise de

88 Propos d'une dame âgée accompagnée de son mari, aérodrome de Lens-Bénifontaine, le 19/04/09.

89 Propos d'un jeune couple, aérodrome de Lille-Marcq, le 9/05/09.

90 BELOT C., op. Cit.

91 Entretien avec un pilote avion/planeurs, secrétaire de l'APCA-LM.

92 L'estimation haute envisage environ 200000 pratiquants de sports aériens en France. Cf BELOT C., op. Cit.

Le secrétaire de l'association des usagers (APCA-LM) estime à environ 2000 le nombre de pratiquants sur Lille-Marcq

(chiffre incluant les très nombreux et majoritaires « membres d'un jour » venant faire un baptême de l'air ou un saut

en tandem).

93 Nous entendons par là le fait que l'audience publique de l'aviation (et son caractère attractif) dépasse le nombre de pratiquants effectifs.

communication que l'on peut qualifier de lyrique ou enchantée :

(image extraite d'une plaquette de présentation94 du SIGAL et de l'aérodrome)

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote