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La participation outil de citoyenneté ?

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par Gildas CADUDAL
Université de Nantes (France) - Maitrise en intervention et développement social 2005
  

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Conclusion

« La préoccupation des pouvoirs publics et des adultes est généralement concentrée sur l'inscription de représentants des jeunes dans les organismes dont les adultes contrôlent le fonctionnement, sans se préoccuper d'abord de la formation d'une parole collective dont les délégués seraient porteurs »172. Ce constat, qui corrobore des éléments relevés dans l'enquête auprès des FJT, est a rapprocher d'un des points fondamentaux de l'agora grecque : il faut une concitoyenneté pour créer la vie publique commune, or l'octroi de la parole par un mouvement descendant met à mal l'un des piliers de la citoyenneté, l'iségoria. Le manque d'égalité dans la proposition et la prise de décision collective entraîne que nous ne sommes pas réellement dans une vie publique commune, mais plutôt dans une vie publique avec des « titulaires » et des « suppléants » invités des premiers. C'est ici que nous retrouvons toute l'ambiguïté de la participation, qui d'une contribution active lorsque la parole est « prise » dans un mouvement ascendant, peut devenir simple caution lorsque la parole est « donnée » dans un mouvement descendant.

La prise de décision collective est un aspect majeur de la citoyenneté, c'est aussi ce qui crée un hiatus dès le départ dans les instances destinées à favoriser la participation. Ces instances sont des lieux d'énonciation mais pas des lieux de décision. Elles contribuent au dialogue, permettent de créer du lien entre les participants et sont sans nul doute constitutives d'une éducation à la citoyenneté. Mais ce ne sont pas des assemblées où la communauté des citoyens élabore la loi, or « Si on ne donne pas d'influence aux personnes qui participent à un processus d'implication, on ne voit pas pourquoi ils trouveraient un intérêt à participer aux démarches qu'on leur propose »173.

L'écueil que l'étude dans les FJT montre clairement, c'est le passage de ces instances « pré-citoyennes » aux lieux de décision. Le Conseil de la vie sociale, pour reprendre le terme générique, est un lieu destiné à la parole de l'usager. La décision, elle, est du ressort du Conseil d'administration de l'organisme. Les efforts et la réflexion doivent porter sur le passage, ou du moins sur l'articulation, sur le dialogue de l'un à l'autre. Pour cela, il faut intervenir à deux niveaux. D'abord au niveau de l'explication, c'est à dire de la pédagogie qui est développée pour que le public puisse comprendre le rôle et la spécificité de chaque instance, puis s'en saisir. C'est là lui permettre d'accéder au niveau de l'auto-nomos, de la règle qu'il a faite sienne et donc qu'il pourra utiliser. Ensuite, au niveau pratique, en rapprochant et coordonnant les différents acteurs.

Au niveau des écueils concernant la mise en place de la participation et des interrogations sur l'accès à la citoyenneté qu'elle permet, les constats ne sont pas différents qu'il s'agisse de FJT, de conseil de quartier ou de toute autre instance. Toutefois, il faut dépasser ces écueils et poursuivre l'effort, « Pour impliquer, mobiliser des personnes, généralement en situation d'exclusion, autour d'initiatives culturelles ou sociales, il faut porter et réaliser des projets qui les concernent. Ces personnes ont des choses à dire, il convient de leur donner la parole et de leur permettre de faire savoir ce qu'elles sont au-delà des portes du foyer »174. Les FJT ont deux atouts qu'il faut utiliser.

172 Institut de l'enfant et de la famille in « Problèmes politiques et sociaux » n°862, p.66

173 Francis RATIER, compte rendu de la journée « Participation des habitants du 31 janvier 2002 » organisée par RésO Villes (centre de ressources politiques de la ville Bretagne/Pays-de-Loire), disponible sur www.resoville.com

174 Extrait du journal de l'Unafo (Union des professionnels de l'hébergement social), Action habitat n°12, été 2005, disponible sur www.unafo.org

Tout d'abord le taux de participation y est plutôt important. Ensuite, notre expérience intime des FJT nous fait affirmer qu'il y demeure un élément tout à fait spécifique, celui du brassage social et culturel. Cet élément, pourtant très utopique, fonctionne. C'est un atout majeur par rapport à d'autres lieux, d'autre contextes participatifs où le capital social et culturel contribue à la confiscation de la parole.

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