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Le pneumothorax tuberculeux (a propos de 23 cas)

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par Mounir SLIMENE
Faculté de Médecine de Sousse Tunisie - Doctorat en médecine 2005
  

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IV. Bilan étiologique :

1. Intradermo-réaction à la tuberculine (IDR):

Au cours du PT, l IDR est généralement positive voire phlycténulaire [8, 12]. Dans notre série, l IDR pratiquée chez 18 patients était positive dans 72,2 % des cas.

La négativité de l IDR au cours de la tuberculose post-primaire peut être expliquée par une anergie, les âges extrêmes, la cachexie, l immunodépression ou le SIDA.

2. Ponction pleurale :

La ponction exploratrice de la plèvre confirme l existence de l épanchement liquidien ainsi que son caractère purulent ou clair. Un aspect clair du liquide n élimine pas le diagnostic de pyopneumothorax (la présence de polynucléaires altérés plaide en faveur de la purulence).

Rachdi M [8] a trouvé un épanchement purulent chez 63,2 % des malades et il s agissait d un liquide clair chez 36,8 % des malades. Taeib J M [12], dont l étude a comporté seulement des épanchement mixtes, a trouvé un pyopneumothorax chez la majorité des patients (85,8 %) et un épanchement de type exsudatif chez le reste des patients (14,2 %). Dans notre série, l épanchement mixte était purulent dans 60 % des cas, sérofibrineux dans 20 % des cas et il s agissait d un hémopneumothorax dans 13,3 % des cas.

La constitution d un épanchement purulent s explique par la rupture d une caverne dans la cavité pleurale avec formation d une fistule pleuro-pulmonaire et passage de caséum dans la plèvre [4].

La découverte parfois d un hémothorax trouve son explication dans la rupture de vaisseaux sanguins lors de la constitution du pneumothorax [32].

3. Fibroscopie bronchique :

La fibroscopie bronchique peut être indiquée pour réaliser une aspiration bronchique à la recherche de BK en cas bacilloscopies négatives. Elle est utile

également pour le diagnostic d une fistule broncho-pleurale et qui peut être mise en évidence par le test d injection intrapleurale de Rifampicine ou de Bleu

de méthylène, une coloration rouge orangée ou bleu des secrétions bronchiques confirmera alors la fistule broncho-pleurale [27]. Dans notre série, la fibroscopie a été réalisée chez trois malades et chez lesquels, elle a objectivé des signes d inflammation non spécifique de la muqueuse bronchique. L aspiration bronchique a été positive dans un cas sur trois.

4. Diagnostic bactériologique :

L examen bactériologique représente un élément fondamental de

confirmation diagnostique [18, 19, 28]. La recherche se fait par prélèvements : d expectoration trois jours de suite au minimum; de liquide bronchique ; de liquide de tubage gastrique ; de liquide pleural.

La recherche de BK est basée sur l examen direct et la culture. L interprétation des résultats est fonction de la positivité de l examen direct et surtout de la culture. Le tableau N° XIII compare la positivité des cultures de BK dans différents prélèvements selon les données de la littérature.

Tableau XIII - Fréquence de la positivité de la culture de BK en fonction du prélèvement selon les auteurs.

Auteurs

 

Culture de BK positive (en %)

Crachat

Liquide pleural

Liquide bronchique

Sharma T N [16]

22,6

17,3

_

Rachdi M [8]

91,6

50

_

Hassine E [20]

46,4

32,1

14,2

Taeib J M [12]

_

100

_

Notre étude

82,6

8,7

4,3

Les cultures de BK sur prélèvement de crachat représentent un élément important du diagnostic de tuberculose en cas de PT [16]. On remarque que dans notre étude la positivité des cultures pour le liquide pleural est au dessous des données de la littérature, nos résultats sont probablement du au faible nombre d échantillons de prélèvements de liquide pleural réalisés. Toutefois, l ensemencement du liquide pleural dans le milieu de Löwenstein-Jensen, malgré le délai tardif de l obtention du résultat, garde toute sa valeur dans le diagnostic du pyopneumothorax d origine tuberculeuse [29].

La réaction de polymérisation en chaîne est une technique d amplification génique d introduction relativement récente qui permet un diagnostic rapide de la tuberculose, elle est très sensible pour les échantillons pulmonaires dont l examen direct est positif mais montre une grande variabilité pour des échantillons dont l examen direct est négatif. Dans les cas de pyopneumothorax isolé, elle pourra être réalisée sur des prélèvements de liquide pleural ou sur fragments biopsiques de la plèvre mais une réponse négative ne permet pas d exclure le diagnostic de tuberculose [30].

La recherche de différents antigènes circulants de Mycobactérium tuberculosis est décevante car les anticorps sont peu spécifiques et l aide apportée aux cas difficiles comme les pyopneumothorax est difficile [1, 31].

La méthode BACTEC utilise un réactif radioactif, elle est fiable et peut être pratiquée pour la recherche de BK par hémocultures. Ses principaux inconvénients sont son coût élevé et un risque de contamination pour les techniciens de laboratoire [1].

5. Diagnostic anatomo-pathologique :

L examen anatomo-pathologique tient une place importante dans la pathologie pleurale d une façon générale et dont celle consécutive à la tuberculose. Le prélèvement biopsique peut se faire à l aiguille, par thoracoscopie ou encore par

thoracotomie.

La biopsie de la plèvre à l aiguille d Abrams est positive dans 70 à 75 pour cent des cas de tuberculose pleurale où les lésions sont diffuses. Elle est

moins performante lorsque les lésions sont focales [32, 33].

Sharma T N [16] rapporte que la biopsie pleurale à l aiguille d Abrams a été indiquée chez 41,7 % des patients et chez les quels l étiologie était douteuse, elle a montré chez 35 % des cas un granulome tuberculeux.

Au cours de la tuberculose pleurale, la thoracoscopie peut être utilisée dans un but diagnostique [34, 35]. Elle permet d objectiver l aspect macroscopique caractéristique fait de granulations grisâtres disséminées, prédominant dans la gouttière costo-vertébrale au sein d une inflammation pleurale importante avec la présence généralement de nombreuses brides pleurales. Cet aspect macroscopique peut être vu dans plus de 70 % des cas [36, 37].

La thoracoscopie a l avantage de faire des biopsies sous contrôle de la vue de lésions inaccessibles à la biopsie à l aiguille, les résultats de l examen histologique des biopsies faites par thoracoscopie seront positives au cours de la tuberculose pleurale dans plus de 90 % des cas [32, 38].

L exploration chirurgicale est encore parfois nécessaire en cas d impossi- bilité de pratiquer la thoracoscopie ou d obtenir des informations histologiques suffisantes [32]. Elle reste le geste ultime à proposer [39].

Dans notre étude, cinq patients ont subi une chirurgie d exérèse avec diagnostic histologique pour tous et pour deux d entre eux c était le seul moyen ayant permis le diagnostic de tuberculose ; il s agit d une pleurectomie chez l un et de pneumectomie chez l autre. L examen a montré dans les deux cas une inflammation chronique granulomateuse épithelioïde et giganto-cellulaire avec présence d une nécrose caséeuse dans la pièce de pneumectomie.

Le diagnostic du PT sera donc facilement évoqué quand s associent au pneumothorax des lésions fibro-cavitaires parenchymateuses, les bacilloscopies positives et plus tard les résultats des cultures permettent de confirmer l étiologie tuberculeuse. Les difficultés se posent quand le pneumothorax est isolé, l isolement du BK dans le liquide pleural étant rare ( une seule fois à l examen direct et 2 fois en culture dans notre série), la preuve de l origine tuberculeuse ne peut être parfois apportée que sur pièce de décortication pleurale et / ou d exérèse pulmonaire.

Les résultats du diagnostic étiologique rapportés dans certaines études de la littérature sont résumés dans le tableau N° XIV. Il faut noter que la rentabilité des examens histologiques dans les séries de Sharma T N [16] et Hassine E [20] peut être expliquée par la fréquence des épanchements mixtes à liquide clair dans la première série et la prédominance d empyèmes tuberculeux dans la deuxième série.

Tableau XIV - Pourcentages des diagnostics de certitude selon les auteurs.

Auteurs

Diagnostic de certitude (en %)

Total

Bactériologique

Histologique

Sharma T N [16]

40

35

75

Rachdi M [18]

100

_

100

Hassine E [20]

71,5

28,5

100

Taeib J M [12]

100

_

100

Notre étude

91,3

8,7

100

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault