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Problématique environnementale de l'exploitation des sables bitumineux en Alberta (Canada)

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par Claude Bandelier
Université Libre de Bruxelles - Master en Gestion de l'Environnement et Master en Biologie 2010
  

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5. GESTION DES IMPACTS ET PERSPECTIVES

5.1. Recommandations et améliorations des pratiques industrielles

Alors que les politiques gouvernementales et les systèmes de planification ont pris du retard, la croissance du développement des sables bitumineux se poursuit actuellement à un rythme effréné. Le gouvernement manque cruellement de systèmes de gestion environnementale pour assurer un développement industriel pétrolier responsable et respectueux de l'environnement. L'allocation de terrains aux industries et l'approbation de projets par le gouvernement, en l'absence de connaissances des risques et de la faisabilité de certaines opérations, constituent un comportement inconscient, qui peut conduire à s'interroger sur la légitimité du processus actuellement en cours. La direction que prend le développement doit être révisée si le gouvernement veut respecter ses engagements en matière de gestion durable des écosystèmes et de conservation de la biodiversité. Plusieurs organisations environnementales non gouvernementales, dont le Pembina Institue, ont régulièrement publié des rapports détaillés sur les impacts générés par les sables bitumineux et proposent des recommandations afin que le développement industriel ne se réalise pas au détriment de l'environnement. Ces recommandations reposent aussi bien sur l'instauration de politiques et de cadres de planification par le gouvernement, que l'amélioration des pratiques industrielles. Ces dernières n'étant pas suffisantes, seules, pour diminuer significativement les impacts environnementaux, elles devraient toutefois constituer une norme minimale exigée.

5.1.1. Principales recommandations

1 L'é tablissement d'aires .

protégéesAfin de préserver un échantillon complet des espèces natives de la région, des parcelles de territoire devraient être protégées comme réserves naturelles. Cette mesure peut être vue comme une action pour compenser les pertes écologiques résultant de l'intense activité industrielle. Pour que ces aires protégées puissent remplir leur rôle de réservoirs de la biodiversité, il est impératif que certains critères soient remplis. D'abord, les terrains devront être complètement protégés de l'utilisation industrielle (développement pétrolier et exploitation forestière), ensuite, il est indispensable qu'ils constituent un échantillon représentatif des écosystèmes de la forêt boréale, et enfin ils devront être de taille suffisante pour supporter une population viable et maintenir les processus écologiques (Schneider and Dyer, 2006).

1 cLa réation d'un plan d'aménagement du .

territoireIl n'existe actuellement pas de plan régional qui permette de définir comment le développement futur de l'exploitation des sables bitumineux sera intégré avec la protection de l'environnement. Afin que les efforts individuels des compagnies et du gouvernement soient coordonnés, un plan d'aménagement du territoire devrait être constitué. Il prendrait en considération les caractéristiques environnementales de référence (antérieures au développement industriel) pour établir des objectifs quantitatifs et qualitatifs de gestion et d'utilisation du sol, tels que le choix du terrain alloué pour l'exploitation pétrolière, l'intensité et la durée de l'exploitation, ou le niveau de perturbation (densité de route, par exemple) autorisé (Schneider and Dyer, 2006).

1 L'instauration de seuils d'impacts cumulatifs à un niveau régional, par l'introduction de limites strictes de l'intensité de développement sur une aire donnée. Cette mesure permettrait de réduire les effets cumulatifs sur une région sujette à des impacts issus de divers types d'exploitation industrielle (pétrole conventionnel, sables bitumineux, exploitation forestière).

1 L'exigence de la restauration d'une forêt boréale autonome et l'établissement de critères transparents de remise en .

étatLa remise en état basée sur le Land Capability Classification for Forest et l'objectif de « l'equivalent land and capability », en vertu de l'Environmental Protection and Enhancement Act (EPEA), est fondamentalement inadéquate pour les raisons expliquées précédemment. Le gouvernement de l'Alberta devrait exiger qu'au terme de l'exploitation, les industries restaurent le terrain en un écosystème autonome et rétablissent ses caractéristiques dans des proportions approximativement identiques à celles qui existaient avant la perturbation. En outre, des critères de restauration qui respectent les valeurs aquatiques et terrestres, biotiques et abiotique originales devraient être établis et intégrés dans l'EPEA (Grant et al., 2008).

1 L'interdiction des EPLs. Le gouvernement de l'Alberta devrait interdire les projets d'exploitation minière qui prévoient la création d' « end pit lakes» comme moyen de gestion des résidus liquides.

5.1.2. Principales améliorations des pratiques industriellesproposées

1 Réduction de l'utilisation d'eau et gestion des .

résidusLes prélèvements d'eau et particulièrement ceux effectués à partir de la rivière Athabasca devraient être réduits et les procédés de recyclage de l'eau des résidus aqueux devraient être améliorés. Récemment, pour réguler les résidus et réduire le volume des résidus liquides, une directive69 a été émise par l'ERCB. Elle impose aux industries l'établissement de délais pour la consolidation des résidus et leur disposition dans des zones d'élimination spécifiques planifiées, en vue de la remise en état (Simieritsch et al., 2009).

1 Exploration .

sismiqueLes lignes sismiques nécessaires aux activités d'exploration génèrent une fragmentation importante du paysage et forment des espaces vides longtemps après la fin des opérations d'exploitation. Leur largeur devrait être réduite et des barrières devraient être installées pour éviter qu'elles ne soient utilisées comme voie d'accès à travers la forêt (Schneider and Dyer, 2006).

1 Alternatives au procédé SGSIV. Il existe actuellement deux alternatives à ce procédé d'extraction in situ: VAPEX et THAI70. Ces deux technologies sont en phase d'essai, mais semblent prometteuses. Grâce à une consommation moindre en eau et en énergie, ainsi qu'à une intensité des émissions réduite, elles devraient être privilégiées dans les opérations de production in situ.

69 Directive 074: Tailings Performance Criteria and Requirements for Oil Sands Mining Scheme.

70 cf. chapitre 2.3.2. Récupération in situ, p.18.

1 Reforestation des plateformes de .

forageLe Nord-est de l'Alberta est ponctué de milliers de sites de forage abandonnés, déclaré remis en état, mais qui n'ont pas été restaurés en un écosystème forestier. Il faudrait réduire la surface de la zone affectée, le nombre de puits forés et la densité de l'infrastructure associée. Les procédés de revégétalisation devraient commencer rapidement et les espèces végétales invasives devraient être évitées (Schneider and Dyer, 2006).

5.2. La gestion des effets cumulatifs sur l'environnement

Entre 1999 et 2009, la production des sables bitumineux est passée de 300'000 bbl/par jour à environ 1.5 millions de bbl/j. Selon les estimations, elle devrait atteindre 3 millions de bbl/jour en 2015 et 5 millions de bbl/jour en 2030 (Levi, 2009). Au vu des effets importants sur l'environnement exercés par la production actuelle, il est légitime de s'interroger sur les impacts potentiels qui découleront de la croissance du secteur.

Chaque projet approuvé et mis en application par les industries s'accompagne d'impacts additionnels sur la qualité de l'air, les forêts, la biodiversité et les ressources en eau. L'accumulation progressive d'impacts environnementaux qui, considérés individuellement, peuvent paraître insignifiants, conduit à des effets cumulatifs pouvant causer des dommages irréversibles sur la forêt boréale. Le seuil de résilience ou limite environnementale, qui représente la capacité d'un écosystème à résister à des changements avant de subir des transformations irréversibles (disparitions d'espèces, modifications profondes des sols et du réseau hydrologique), pourrait ainsi être dépassé si aucune mesure adéquate n'est entreprise (Severson-Baker et al., 2008).

Le CEMA (Cumulative Environmental Management Association) a été créé, en 2000, dans le but de collecter des informations scientifiques et de proposer des recommandations aux gouvernements de l'Alberta et du Canada pour élaborer une meilleure gestion des impacts cumulatifs sur l'environnement par le développement industriel de la région. Le CEMA a été fondé comme association multipartite basée sur le consensus, comprenant divers représentants de l'industrie des sables bitumineux, des gouvernements de l'Alberta et du Canada, de la Municipalité régionale de Wood Buffalo, des communautés Aborigènes et Métis, ainsi que d'organisations environnementales non gouvernementales71. La stratégie quinquennale adoptée par le CEMA visait à traiter 34 problèmes environnementaux majeurs, par le développement et l'application de seuils, de directives, d'objectifs environnementaux et d'outils de gestion de l'utilisation des ressources.

Après plusieurs années de vains efforts et de non-respect des délais pour l'introduction d'un système de protection de l'environnement, le CEMA a perdu sa crédibilité et sa légitimité et le processus semble ne pas être suffisamment efficace face à la croissance du développement des sables bitumineux. Parmi les principales lacunes du processus, les plus flagrantes comprennent (Severson-Baker et al., 2008) :

1 L'absence d'un plan d'utilisation du sol pour protéger les écosystèmes régionaux.

1 L'absence d'une limite inférieure du débit de la rivière Athabasca, en-dessous de laquelle les prélèvements par l'industrie pétrolière seraient interdits.

1 L'absence d'un plan de gestion environnemental pour le maintien de l'intégrité des bassins versants.

71 cf. CEMA, http://www.cemaonline.ca/

1 L'absence de directives pour la remise en état et la restauration écologique des tourbières. 1 L'absence de normes de certification pour la remise en état.

Les raisons qui ont été invoquées pour expliquer cette absence de progrès se réfèrent à la complexité des questions environnementales et à la difficulté d'arriver à un consensus dans le processus de partenariat, aggravés par l'accélération du développement et par le nombre de projets. En d'autres termes, en continuant à autoriser les nouveaux projets à passer par le processus d'approbation réglementaire, le gouvernement de l'Alberta a donné une plus grande priorité à l'approbation de nouveaux projets de développement qu'à l'établissement de limites et de systèmes de gestion environnementale (Severson-Baker et al., 2008). Ce comportement paradoxal a abouti à des situations dans lesquelles, après avoir mandaté le CEMA pour étudier la faisabilité d'un projet et mesurer les impacts potentiels de celui-ci, le gouvernement de l'Alberta a déjà alloué les terrains avant d'obtenir les résultats du CEMA, et a continué de les allouer même après que le rapport, enfin publié, recommande la protection d'une partie du territoire en question (Raoul, 2010).

L'approbation d'un projet d'exploitation avant qu'une évaluation environnementale ou qu'une demande d'atténuation ne soit émise constitue un avantage certain pour les sociétés pétrolières. Il n'est pas dans l'intérêt des industries d'encourager le développement de plans de gestion environnementale, susceptibles d'augmenter les coûts ou de rendre plus difficile l'approbation pour un nouveau projet ou pour un projet d'expansion. Une fois que l'approbation a été octroyée, il est moins facile pour le gouvernement de l'Alberta, tant politiquement qu'au niveau procédural, d'exiger des mesures environnementales plus strictes. Par conséquent, il existe une certaine tentation pour les compagnies des sables bitumineux membres du CEMA de retarder les progrès de développement de systèmes de gestion environnementale (Severson-Baker et al., 2008).

Progressivement, certains groupes écologistes et aborigènes ont décidé de quitter l'association. Les raisons émises pour justifier leur retrait consistaient en : une préoccupation que les parties prenantes ne participaient que pour défendre l'intérêt de leur organisation et non les causes environnementales, un manque de résultats par rapport à ce qui était envisagé, une perception d'inégalité de pouvoir parmi les membres du groupe (les industries semblaient dominer numériquement et avoir un certain contrôle supplémentaire).

Certaines associations environnementales (Pembina Institute, Toxics Watch Society ofAlberta et Fort McMurray Environmental Association) affirment néanmoins qu'un système de gestion environnemental est urgent et qu'une gestion adaptative de ces systèmes est nécessaire. Les problèmes survenus ces dernières années doivent être utilisés pour tirer des leçons pour l'avenir. Afin de restaurer la crédibilité et la légitimité du CEMA, son actuelle organisation doit être dissoute et le gouvernement de l'Alberta doit reconnaître que l'approche actuelle est fondamentalement inadaptée (Toxic Watch Society of Alberta, 2008).

Selon ces associations, une nouvelle organisation devrait être bâtie, basée sur la structure du CEMA. La nouvelle organisation devrait inclure la participation du Département de l'Energie de l'Alberta et des gouvernements des Premières Nations, absents du CEMA, et le rôle des gouvernements de l'Alberta et du Canada, à l'intérieur de l'association, devrait être renforcé. L'organisation devrait servir également de forum de dialogue afin d'identifier les priorités et de fournir un avis stratégique sur les solutions proposées. Les financements devraient provenir du gouvernement et de l'industrie. De plus, le soutien de l'industrie ne se ferait plus sur base volontaire, mais comme une obligation intégrée dans les processus d'approbation des licences. Et par-dessus tout, un plan régional d'utilisation du sol, qui considère de manière équitable les implications sociales, environnementales et économiques du développement, devrait être intégré.

Cela afin de fixer des objectifs et des délais clairs, publiquement disponibles par la diffusion régulière de rapports (Severson-Baker et al., 2008).

Quelque soit le système de planification choisi, il est toutefois urgent qu'un moratoire sur l'approbation de nouveaux projets et l'allocation des terrains soit mis en place, jusqu'à ce que les règles environnementales soient introduites.

5.3. Le rôle des pouvoirs publics

Selon les termes de la Constitution, les provinces sont propriétaires des ressources naturelles situées sur leur territoire. Dans le cas de l'Alberta, les droits miniers - qui s'étendent au pétrole, au gaz naturel, aux sables bitumineux et aux autres minéraux 1 ont été cédés par le gouvernement du Canada en vertu de la Loi des ressources naturelles de 1930. La province possède 97% des droits miniers relatifs aux sables bitumineux, les 3% restant sont entre les mains des propriétaires exclusifs. Le gouvernement de l'Alberta a donc compétence sur cette ressource et l'administre pour le compte de ses citoyens. La province cède par bail aux entreprises privées le droit d'extraire et de produire à partir des sables bitumineux, et perçoit en retour des bénéfices par l'intermédiaire de paiement de location, de redevances et de taxes. Le gouvernement de l'Alberta octroie le droit de forer pour amasser, travailler, récupérer et déplacer les sables bitumineux (Governement of Alberta, 2009a). Le régime foncier pour leur développement est engagé lorsqu'une compagnie soumet une demande au Département de l'Énergie pour une parcelle de terrain affecté à une offre publique. Les droits sur les sables bitumineux sont ensuite vendus au plus offrant. Toutefois, le système du régime foncier actuel limite la capacité du gouvernement à gérer efficacement le développement. L'extraction en Alberta se poursuit à un rythme supérieur à la capacité des organismes gouvernementaux de réglementation et des gestionnaires des terres à comprendre et prévenir à long terme les dommages environnementaux irréversibles. La vitesse à laquelle les droits sur les sables bitumineux sont délivrés détermine le rythme des activités d'exploration et de développement futurs. Par conséquent, les décisions quant à savoir si et dans quelles conditions les droits seront octroyés représentent la première et la plus importante occasion pour le gouvernement d'examiner et de réguler cette exploitation afin de ne pas excéder les limites supportables par l'environnement. Cependant, l'absence d'un plan d'utilisation du sol et le manque d'objectifs environnementaux ne permettent pas au gouvernement de prendre des décisions qui tiennent compte des impacts environnementaux et sociaux, ceux-ci étant trop souvent négligés au profit d'une volonté de stimuler la production (Holroyd et al., 2007). Depuis le début des années 1990, les gouvernements de l'Alberta et du Canada ont joué un rôle important dans le renforcement de l'industrie en créant de fortes incitations aux investissements72 et en délivrant les droits sur les sables bitumineux aussi vite que possible (Woynillowicz et al., 2005).

Le rôle du gouvernement du Canada relativement aux sables bitumineux concerne essentiellement la protection de l'environnement, la protection des cours d'eau et la protection des terres appartenant aux indigènes. L'environnement fait l'objet d'une compétence partagée entre le gouvernement fédéral et le gouvernement des provinces. La compétence partagée est une situation complexe qui exige une étroite collaboration entre les gouvernements concernés. Toutefois, si le gouvernement du Canada est habilité à effectuer des évaluations environnementales générales des projets en question, en vertu du Environmental Protection and Enhancement Act, il n'a jamais

72 cf. chapitre 3.2.1. Effet de l'allègement du régime fiscal, p.25.

exigé, ni participé à une évaluation environnementale portant sur les répercussions de l'exploitation des sables bitumineux, y compris, la pollution atmosphérique, les émissions de gaz à effet de serre et les dommages causés aux cours d'eau (Comité permanent des ressources naturelles, 2007).

Dans ses recommandations (Holroyd et al., 2007), The Pembina Institute défend qu'un moratoire sur les nouveaux accords sur les sables bitumineux est essentiel jusqu'à ce que le système de régime foncier actuel soit revu et révisé, qu'un cadre politique tel qu'un plan d'affectation du sol soit établi et que des objectifs environnementaux soient intégrés. Le taux de croissance de l'exploitation des sables bitumineux devrait être reconsidéré en rapport avec les perturbations occasionnées sur l'environnement, l'infrastructure et l'économie de la région, ainsi que sur les systèmes sociaux. L'allocation des droits devraient prendre en considérations les impacts négatifs potentiels tout en optimisant les bénéfices pour les citoyens albertains. Actuellement 33% de la surface des dépôts de sables bitumineux a déjà été octroyée. Les 67% restants, sont une opportunité non négligeable d'améliorer la gestion de l'allocation du sol.

5.4. Le gouvernement fédéral

Le gouvernement du Canada est régulièrement la cible de critiques virulentes concernant l'exploitation des sables bitumineux. Depuis la victoire du Parti conservateur du Canada, aux élections fédérales de 2006, et l'élection de Stephen Harper en tant que Premier ministre, le pays semble avoir confirmé sa volonté de tirer profit de leur mise en valeur. Le parti conservateur au pouvoir est en effet largement favorable au développement de l'exploitation des sables bitumineux dans le but de faire du pays une « superpuissance » énergétique, au profit des grandes multinationales et du voisin américain (Raoul, 2010 ; Talbot, 2009). Avec la réduction du budget consacré au plan canadien de lutte contre les changements climatiques et le prolongement de l'allègement fiscal consenti aux promoteurs de l'industrie bitumineuse, le gouvernement est considéré comme allant à l'encontre de la protection de l'environnement.

En mars 2009, la publication, par le National Geographic, d'un reportage accablant sur les effets de l'exploitation des sables bitumineux a fait réagir la classe politique à Ottawa et à Edmonton. Le journal compte plus de 50 millions de lecteurs et est traduit en 32 langues. Conscients de l'effet dévastateur que pouvait avoir l'article sur la réputation du pays, les gouvernements fédéral et provincial, et l'Association Canadienne des Producteurs de Pétrole se sont empressés de se défendre face aux accusations de l'article qui qualifie les usines de traitement de pétrole de « sombres » et « sataniques » (Kunzig and Essick, 2009 ; Colyer, 2009). Les chefs des partis de l'opposition en ont profités pour accuser publiquement le gouvernement conservateur de n'avoir rien fait pour améliorer la performance environnementale des sables bitumineux.

Soutenu par le gouvernement de la province de l'Alberta, de tradition conservatrice, le Premier ministre, qui s'est toujours montré sceptique sur les résultats scientifiques relatifs au réchauffement climatique (Francoeur, 2004), a engagé le pays dans une économie basée sur les énergies non-renouvelables et dans un laxisme environnemental manifeste (Nature, 2008). En outre, il semble ignorer l'opposition croissante de l'opinion publique, mondiale, nationale et même de la province de l'Alberta, où selon un sondage publié par le Pembina Institue, 71% de la population interrogée estiment qu'un moratoire sur les approbations des nouveaux projets est nécessaire jusqu'à ce que les problèmes environnementaux soient résolus (Dyer, 2007).

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