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La problématique du lotissement dans la ville de Goma. cas des quartiers Keshero et Katoyi

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par Deo Kujirakwinja
Institut Supérieur de Développement Rural - Licence 2002
  

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CHAPITRE Il : MIGRATIONS ET LOTISSEMENT

Le lotissement entendu comme un fait de l 'homme sur l'espace, est en relation avec la migration qui agit sur le lotissement. Il faut de ce fait rechercher les causes et la source des migrations ainsi que les motivations du lotissement dans la ville de Goma.

2. I. MIGRATIONS VERS LA VILLE DE GOMA

La migration est un phénomène social étant donné qu'elle touche une organisation: la famille, le village, le quartier.

Elle est une source de transformations des structures sociales existantes tant dans le milieu de départ que dans celui d'arrivée. Elle est en outre un phénomène économique en tant qu'elle est motivée par diverses raisons lucratives (emploi, commerce, études...) et qu'elle provoque un déséquilibre dans le circuit économique des milieux concernés.

Dans la ville de Goma, la migration est visible comme partout ailleurs - par la présence de nouvelles gens dans les quartiers et dans divers secteurs de travail. Ce qui nous fait dire que la migration est aussi un symbole de déplacement de gens des milieux ruraux vers le milieu urbain - exode rural et déplacement forcé des paysans - ou encore du milieu urbain supposé marginalisé ou dépendant économiquement vers la ville de Goma, supposée propice à diverses activités.

Nous abordons ce point parce que « la migration est reconnue comme un instrument d'analyse privilégié du processus d'urbanisation » (E. LEBRIS, 1988/89) et les migrations représentent bien la croissance urbaine et sont une des composantes de la croissance urbaine et un signe de la dynamique de la ville concernée.

Nous ne pouvons pas aborder le lotissement sans préciser les milieux qui déversent leur population sur la ville de Goma et les raisons de ces migrations. Nous allons aussi présenter l'évolution de la population du milieu d'étude durant les cinq dernières années et les raisons qui motivent l'extension de la ville de Goma.

2. I. I. Origine et causes des migrations

La ville de Goma accueille une population migrante diversifiée qui provient de diverses provinces de la République Démocratique du Congo et de différents pays. La population qui immigre dans la ville de Goma provient des villes de BUKVU, KISANGANI, GISENYI, KIGALI; des centres commerciaux de LODJA, SANKURU,

KALEMIE et des villages avoisinant les différentes villes et centres précités ainsi que ceux reliés à la ville de Goma.

Faute des documents à ce sujet, nous n'avons pas pu réunir les statistiques y afférentes. La ville de Goma subit ainsi une pression démographique conduisant à des occupations anarchiques de l'espace. Diverses raisons sont à la base de cette migration parmi lesquelles: les raisons économiques, socioculturelles et politiques.

2. I. I. I. Les raisons économiques

La ville de Goma, par son ouverture commerciale, est interconnectée à d'autres villes soit par l'aéroport, soit par le lac, soit par la route.

La circulation monétaire y est jugée intense, profitable et favorisant toute initiative à entreprendre. Ce jugement est rendu par les migrants en comparaison avec leur milieu de départ.

La ville de Goma constitue aussi un centre de transition et de négoce des produits agricoles et des minerais venant des milieux ruraux pour les autres centres urbains. Ainsi, il est estimé que les produits de premières nécessité y coûtent moins cher que dans d'autres villes précitées.

Notons aussi, parmi d'autres raisons, la configuration géographique qui n'exige pas, pour certains, des frais de transport ; les moyens de transport qui sont faciles à trouver et à utiliser pour d'autres et la recherche de l'emploi pour bon nombre de la population rurale qui émigre.

En somme, disons que les raisons sont soit commerciales; pour ceux qui viennent des centres commerciaux et villes suivant le rang social; soit professionnelles pour ceux qui viennent des milieux ruraux. Dans ce dernier cas, ne trouvant pas d'emploi, les émigrants s'orientent dans le secteur informel.

2. I. I. 2. Les raisons socioculturelles

Partant de la diversité culturelle et la socialisation de fait, caractéristiques socioculturelles des villes; la ville de Goma n'est pas hostile aux nouveaux venus, surtout parce qu'il n'y a pas de mesures restrictives légales.

Toutefois, avec le système de « Nyumba Kumi », ces entrées sont contrôlées à ce niveau sans être enregistrées au niveau de l'Etat-civil.

Les migrants, citadins et ruraux viennent dans la ville de Goma après avoir repéré un membre du clan, de la tribu, de la famille ou un ami qui sera considéré comme « parrain » dans la ville. Le fait d'avoir un lieu d'arrivée est une raison sociale considérable.

Notons que l'émigration vers la ville de Goma est provoquée par la détérioration des conditions de vie, de la productivité des sols et de la sécurité des populations rurales, par le mirage d'une vie facile, sécurisée et sans contraintes diverses et par la poursuite des études dans des bonnes écoles (infrastructures et potentialités humaines ).

Ainsi, les formes et les causes des migrations proviennent souvent de la différence ou de la détérioration des rapports sociaux dans le milieu ou dans la famille d'origine.

2. I. I. 3. Les raisons politiques

Une des réalités congolaises est que les campagnes sont des entités laissées pour compte par les pouvoirs politiques et administratifs.

Dans les milieux de RUTSHURU, de MASISI et de MINOVA où sévissent depuis des années, des conflits de règlement de compte et de démonstration de pouvoir ou de force entre des ethnies et entre des personnes,..., les populations, vivant sans politique d'encadrement rural et commercial, se déplacent de ces zones à haut risque vers des zones sans risque ou à moins de risque dont la ville de Goma.

En gros, ce sont les disparités socio-économiques et politiques - entre provinces, entre milieu urbain et milieu rural et entre - pays qui peuvent porter une justification globale des migrations vers la ville de Goma. Celle-ci, lieu de transition et de liaison ; commerciale disposant des infrastructures assez considérables, se trouve ainsi ouverte à l'accueil continu des migrants venant de divers centres urbains et milieux ruraux.

D'abord abrités par les proches au nom de la solidarité sociale africaine, les émigrants se cherchent ensuite un terrain dans le souci d'avoir un « chez-soi ». Ils occupent alors des zones qui leur sont accessibles et favorables.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand