WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La problématique du lotissement dans la ville de Goma. cas des quartiers Keshero et Katoyi

( Télécharger le fichier original )
par Deo Kujirakwinja
Institut Supérieur de Développement Rural - Licence 2002
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

6. CADRE THEORIQUE DU TRAVAIL

En abordant ce sujet, nous avons parcouru la littérature qui traite de l'urbanisation pour y tirer une théorie de référence.

Nous allons adhérer, pour ce qui nous concerne, au modèle théorique des divers auteurs dont principalement O. MASSIAH et J. F TRIBILLON (1987, op. cit.) et I.P DIEHL (1984).

« Dans la conception juridique bantou, la propriété des terres n'est jamais individuelle, elle est toujours collective » (CICIBA, 1989, p,21). Dans cette conception, la terre appartient à la communauté, à la famille; et personne ne dispose du pouvoir individuel sur la terre.

« Le décuplement, en moins de 100 ans, de la population totale et donc de densités moyennes, implique un bouleversement total de l'occupation de l'espace, des établissements humains, des échanges, des relations entre I 'homme et l'environnement, des structures sociales, etc. » (N. HARRIS, 1992).

De la propriété collective; non seulement l'accroissement l'a modifiée avec le concours juridique, mais aussi a fait évoluer deux mondes qui cohabitent avec des forces et atouts différents, monde rural et urbain; on est arrivé à la propriété individuelle.

Bien que ces deux mondes (rural et urbain) évoluent en interdépendance, le rapport de force entre eux est différent car, le monde urbain bénéficie de certains avantages que le monde rural mais aussi, comme le souligne J. P. DIEHL (1984, op. cit.), « hectare après hectare, la ville grignote le territoire qui l'entoure », la ville ne cesse de s'étendre au détriment de la campagne. La ville de Goma, quant à elle, cherche à valoriser ses étendues en réduisant l'espace rural.

En faisant face aux changements que G. MASSIAH et al. (op. cit.) appelle « révolution urbaine », la ville de Goma, comme les autres villes du tiers monde connaît des conséquences dramatiques qui vont de la transformation des relations entre la ville de Goma et ses environs aux transformations de la vie de I 'homme.

En somme, le problème central auquel est confrontée l'urbanisation est « la distorsion entre une croissance très faible des activités et des emplois. La ville croît plus vite que ne croît la majorité des infrastructures de base ». (G. MASSIAH et al., op. cit. ).

Dans ce cadre, la ville de Goma connaît une prolifération des habitations qui ne cessent de combler tous les interstices des quartiers populaires (constructions désordonnées) et ne cesse de s'étendre sur des quartiers environnants pendant que les équipements de base restent dans le statu quo.

L'urbanisation dans la ville de Goma, matérialisée par le lotissement, amène avec elle des conséquences qui pèsent sur l'environnement, la vie sociale et économique, l'espace.

En effet, « c'est dans les zones urbaines que les conséquences socio-économiques du peuplement sont les plus visibles, criantes même... (Gilles FONTAINE, 1992).

Pour arriver à répondre à ces conséquences, G. MASSIAH et al. (op. cit.) dit que « la première dimension qui doit caractériser une politique urbaine, est sa manière de prendre en compte les contradictions entre ville et campagne » et il propose pour ce faire, la théorie de maîtrise de l'urbanisation que J.P. DIEHL (op. cit) appelle la maîtrise du développement. Cette théorie préconise que les politiques urbaines commencent par des politiques de développement rural.

Elle n'est pas le projet de contraindre le centre urbain à inscrire son évolution dans un cadre prédéterminé.

Elle suppose à toute évidence une connaissance fine et expérimentale du phénomène, de ses acteurs et de sa dynamique.

Nous trouvons que cette théorie est adaptée au sujet que nous traitons d'autant plus que nous voulons proposer un schéma qui tienne compte des réalités du milieu, des acteurs du foncier et des divers changements d'activité à prendre en compte. Elle doit aussi concerner les activités des milieux de production (milieux ruraux) pour soutenir les actions de l'urbanisation.

L'applicabilité de cette théorie doit obéir à cinq impératifs proposés par J.P. DIEHL (1984, op. cit) :

- « tout problème de l'urbanisation doit être abordé en terme d'espace, en termes économiques et sociaux ;

- la primauté doit être donnée à l'analyse des besoins en espace, en eau pure, en santé, en combustible, en école, ect.;

- doit être libéré, le potentiel de développement endogène (...);

- des normes d'environnement adéquates doivent être dictées;

- aucune action ne doit être entreprise sans qu 'y soient associées les formations sociales intéressées. »

Dans la ville, elle doit poursuivre comme objectifs:

- « réduire l'accroissement des inégalités entre quartiers ;

- réduire et rattraper, le cas échéant, les trop grands écarts entre les quartiers ;

- pallier les difficultés nées des transformations »C. LACOUR, 1992).

Cette théorie constitue un guide pour notre travail qui se veut de proposer un schéma participatif de lotissement qui part des problèmes réels sur terrain pour influencer les interventions basées sur 1 'homme et faisant appel à divers acteurs. Ici, nous nous référons à la théorie de l'espace urbain de multipilotage (AMPS; 1985, p.66) où l'on se base sur la multiplicité d'acteurs et la prise de conscience de ceux-ci selon des objectifs et des moyens propres.

Pour son opérationnalisation, il faut une analyse globale de la situation, agir en tenant compte des causes et conséquences, traiter toutes les questions, agir en concertation avec tous les acteurs urbains.

La théorie de multipilotage nous aidera à faire interagir les acteurs du foncier de la ville de Goma à savoir l'Etat (comme acteur dominant), les organisations sociales et économiques (les secteurs) et la population locale (comme concernés).

Elle se base sur les négociations entre acteurs et l'arbitrage par l'acteur dominant qui passe par un réseau d'influence des acteurs.

Cette approche de multipilotage qui se greffe à la théorie de maîtrise de l'urbanisation font que nous puissions considérer le lotissement comme un problème urbain multidimensionnel.

La question urbaine ne doit plus être laissée aux seules mains techniques (urbanistes, géomètres, architectes...) car les actions de développement font appel à diverses compétences qui impliquent la participation des divers acteurs. C'est ce que souligne aussi G. FONTAINE (op. cit.) en notant que « le phénomène urbain est devenu beaucoup plus sérieux pour le laisser plus longtemps aux urbanistes ».

La ville, considérée comme un système complexe, pose des problèmes complexes qui suscitent des actions multiples avec de multiples acteurs.

Le lotissement de la ville de Goma doit donc se baser non seulement sur l'espace mais aussi sur le social, l'économique avec l'intervention de divers acteurs.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway