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La problématique du lotissement dans la ville de Goma. cas des quartiers Keshero et Katoyi

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par Deo Kujirakwinja
Institut Supérieur de Développement Rural - Licence 2002
  

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1.1.3. Sous le Congo Indépendant (1960- à nos jours)

En matière de politique foncière, cette période connaît deux grands moments. Jusqu'en 1966, comme le note PALUKU M. (1982,..op. cit p. 32), « notre législation foncière ne différait en rien de celle en vigueur avant l'accession du pays à l'indépendance » parce que le régime en place devait faire face à la crise politique d'après l'indépendance.

Des changements vont intervenir dès 1966 et depuis lors, nous pouvons considérer deux principales lois foncières:

· La loi foncière de 1966 dite « loi BAKAJIKA » (ordonnance-loi no66 - 343 du 7 juin 1966) qui était considérée comme une réforme. « Elle favorisait aussi plus les congolais que les étrangers. Ladite loi décide que l'Etat reprend la libre et pleine disposition de tous les droits fonciers (...) concédés ou cédés avant le 30 juin 1960 » (MAXIMY R, 1984, p. 159). Mais, considérant les abus commis à l'aide de la loi BAKAJIKA, une autre loi (ord. loi n° 71/008 portant révision de la constitution) fut promulguée le 31 décembre 1971. Elle visait à corriger la première en frappant tous ceux qui détenaient des certificats d'enregistrement obtenus avant le 31 décembre 1971 » (prof. KALAMBA Y. L..., op. cit, p. 103). L'échec de ces deux lois a alors motivé l'Etat à concevoir, en 1973, un nouveau droit foncier susceptible de lui donner la maîtrise permanente du sol.

· La loi foncière no073-021 du 20 juillet 1973, modifiée par la suite, par la loi foncière n° 80-008 du 18 juillet 1980, a le seul mérite d'avoir remis tous les citoyens au même niveau et avoir supprimé la propriété foncière des particuliers pour leur laisser la jouissance. Ainsi, comme le note PALUKU (1982,...op. cit, p. 39), « la loi foncière a rendu toutes les terres domaniales, reconnaissant l'exigence des droits de jouissance que les communautés locales exercent sur le sol qu'elles occupent ».

Il est à noter que l'évolution de la loi foncière n'a pas encore permis de résoudre tous les problèmes fonciers. Par exemple, avec la jouissance, les communautés locales/rurales ne sont pas prises en compte car aucune loi ne règle leur sort en matière de propriété foncière et l'Etat, jouissant de la propriété du sol et du sous-sol, détient le monopole des terres et, donc, la base de toute production et de tout le développement du pays.

Par ailleurs, comme signalé plus haut, depuis l'époque coloniale jusqu'à ce jour, les terres sont subdivisées, au Congo, en terres rurales et terres urbaines.

Concernant les milieux urbains, il est à constater, comme le soulignent divers auteurs, que « les villes du tiers-monde à l'occurrence celles d'Afrique ont été façonnées par le fait colonial (...), car avant la colonisation, les villes n'étaient que des entrepôts et des relais sur les routes (...). Rarement elles ont abrité plus de dix ou vingt mille habitants. Elles ont servi de base à l'exploitation coloniale directe.

Elles assuraient alors des fonctions économiques directes, des fonctions administratives et de logement des administrateurs et négociants européens » (J. P. DIEHL, op. cit, p. 51).

Ainsi, comme pour la loi foncière, l'urbanisme était orienté vers les intérêts coloniaux et suivant leurs besoins sans tenir compte des autochtones. C'est ce qu'affirme J. P. DIEHL., (op. cit. p. 52) en disant que « la colonisation a été la dissociation de la ville ( espace de la mutation socio-économique) avec la campagne (milieu conservateur de la tradition) ».

L'urbanisation en tant que tel, avec tous ses instruments est un phénomène externe qui, au fil du temps, a connu divers changements avec l'accession des pays colonisés à l'indépendance. Cet avènement a changé la vision de la ville en laissant tous les gens y accéder sans discrimination. Mais, malgré ces changements, pour la R. D. C. « sa ville reste une ville dépendante de l'univers colonial ou néo-colonial, qualitativement peu modifiée par une réalité humaine nouvelle » (MAYAYA G. 1973, p. 118).

Les travaux d'urbanisation débutés au moment de la colonisation, se sont poursuivis et accentués durant la période d'après l'indépendance. Cela se fait remarquer pour la R.D.C. non seulement par le nombre de villes :de 4 villes en 1958 à 10 villes en 1970 de plus de 100 000 habitants -(MA y A y A, op. cit. p. 114) à, aujourd'hui, 19 villes de plus de 300 000 habitants et divers centres commerciaux de plus de 100 000 habitants, mais aussi par leurs extensions. Les villes ne cessent de croître.

La ville de Goma n'échappe pas à cette réalité nationale. « Elle a été érigée en chef-lieu de la sous-région du Nord-Kivu depuis 1950 suivant l'ordonnance (ord.) n° 217-27 » (RUKATSI, 1988, p. 31), elle a évolué ainsi jusqu'en 1988 quand, avec la création de la région du Nord-Kivu, ses limites se sont vues déplacées sur les milieux ruraux environnants: sa superficie est passée de 45 Km2 (en 1981) à 66,824 Km2 actuellement.

Avec cette extension, de la ville, elle ne cesse de croître et voir ses espaces vides se réduire du jour le jour avec l'arrivée massive des migrants.

L'on peut ainsi dire que l'urbanisation a évolué aux cotés de la loi foncière qui est la référence des services fonciers. Néanmoins, elle a changé d'orientation avec l'évolution du pays dans le temps.

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