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Les pistes de réforme du système monétaire et financier international depuis la crise

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par Maxime Gasser
Université Pierre Mendès-France Grenoble - Master 1 2010
  

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3. L'impulsion par le changement institutionnel

L'ambition de cette partie est d'établir le besoin de gouvernance du Système Financier International, qui doit être approfondie et couplée à une transformation du rôle et du statut des institutions financières.

La récurrence des crises financières, en des temps et des espaces variés, oblige à dresser un double constat : d'une part l'inefficacité partielle des instances chargées de la stabilité financière, et d'autre part la difficulté à comprendre et donc prévoir les crises financières. La multitude d'acteurs et de pays impliqués dans le Système Financier International établit, selon Aglietta & Berrebi (2007, p.386), une « coresponsabilité » dans les failles de la finance internationale, mais également du Système Monétaire International (comme nous le verrons dans la Partie II). Il n'en reste pas moins que les grandes institutions financières ont leur part de responsabilité ; nous avons déjà observé comment réformer les acteurs non-institutionnels, voyons maintenant comment impulser un changement institutionnel. Nous verrons en premier lieu pourquoi et comment réformer le FMI (1), puis la nécessité de revoir le rôle des banques centrales (2).

1. Réformer le fonds monétaire international (FMI)

L'efficacité du FMI (institution provenant de Bretton-Woods) a été mise en doute avec les crises financières à répétition des années 1980 et 1990. Le G7 (relayé depuis par le G20), s'est donc donné l'objectif de construire une NAFI. Or selon Aglietta & Berrebi (2007), ce projet s'est révélé être un échec, sur les quatre points d'action collective du départ : « renforcer la robustesse de l'endettement, munir les marchés des capitaux d'un prêteur en dernier ressort international (PDRI), promouvoir des dispositifs de résolution des crises de solvabilité, rendre plus efficaces les actions spécifiques en faveur des pays les moins avancés ».

Au delà de la remise en cause de l'action du FMI (dont le bilan peut être positivé), c'est la gouvernance globale face au Système Financier International qui est en jeu. En effet, la crise relance le débat de la coopération internationale en vue de trouver des solutions coordonnées. La question du leadership est également cruciale : la fin du « semi étalon-dollar » (le SMI actuel) suppose l'émergence d'une puissance monétaire, ou d'un ensemble cohérent de puissances (polycentrisme monétaire) : nous développerons cela dans la Partie II. L'échec de l'adaptation du FMI aux changements de l'économie mondiale indique un échec de facto de la construction d'une NAFI, et plus largement une faille dans la gouvernance globale24. Dès lors, quelles sont les pistes de réforme possibles pour le FMI ?

Le rôle principal du FMI est la prévention des déséquilibres macroéconomiques. Pour cela, le FMI doit entamer des transformations dans sa gouvernance. Selon Aglietta (2010, p. 79), malgré le poids économique de la zone euro, celle-ci n'a pas de représentant unique au FMI : chaque État membre de la zone parle en son nom, de manière désordonnée. Ainsi, les États européens disposent de droit de votes obsolètes et l'Euro, lui, n'a pas de porte-parole. Il est impératif qu'un leadership politique émerge de la zone euro, c'est même une « condition sine qua non » de la nouvelle gouvernance du FMI, notamment pour la collaboration avec la Banque Centrale Européenne (BCE), afin d'assurer la stabilité financière internationale. Une fusion des droits de vote européens en augmenterait la poids politique et permettrait de dégager des quotas disponibles pour les pays émergents. Il convient également d'abroger le droit de veto de chaque membre. Selon l'auteur, « le Comité exécutif devrait être transformé en un Conseil politique, comptant des représentants mandatés par leur gouvernement ». Plus anecdotique, le directeur du FMI devrait être choisi de manière démocratique, et pas uniquement par les Etats-Unis et l'UE à tour de rôle.

24 Pour approfondir le concept de NAFI, et plus généralement l'Economie Politique Internationale (EPI), voir Kébabdjian (2002) et Berthaud & Kébabdjian (2006).

Au delà des questions de représentation, les actions du FMI doivent innover. Ainsi le rôle des Droits de Tirages Spéciaux (DTS) doit être renforcé afin de remplir la fonction de PDRI, et d'assurer la stabilité financière et monétaire internationale. L' action du FMI est remise en cause, notamment par les gouvernements : celle-ci serait l'« expression brutale des intérêts financiers du monde occidental » (Mistral J., 2009). Pour l'auteur, la cause serait le manque de mesure discrétionnaire, car la majorité des actions sont décidées unilatéralement : « one size fits all ». Le FMI doit donc réformer ses analyses et adapter son action et ses recommandations aux situations et aux pays en question. Par ailleurs, une étude de l'organisation « Bretton Woods Project »25 démontre également la nécessaire réforme du FMI et préconise, dans une lettre ouverte, de « mettre un terme aux inégalités dans le processus décisionnel,[...] d'ouvrir le processus de sélection des dirigeants, [...][et de] rendre les instances de sélection transparentes ». (BWP, 2006).

Le FMI, nous l'avons vu, doit subir des changements afin de mener à bien ses missions principales (stabilité financière, stabilité macroéconomique internationale), mais également en vue de s'adapter aux changements structurels qui pourront advenir dans le Système Monétaire et Financier International. En dehors du FMI, il est envisageable de réformer le cadre institutionnel, notamment par une révision du rôle des banques centrales.

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