WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Etude et analyse du risque de crédit dans une institution de microfinance: cas de PADME-Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Narcisse SOGLOHOUN
Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management Cycle 2  - Master en Banque et Finance des marchés 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1- Identification des risques

Le cadre cohérent d'évaluation des risques des institutions de microfinance présente une analyse objective des problématiques de développement institutionnel et de viabilité financière en distinguant quatre types de risques à savoir : les risques institutionnels, les risques opérationnels, les risques de gestion financière et les risques externes.10

a- Risques institutionnels

Le succès d'une institution de microfinance est défini comme la capacité de cette dernière à fournir de façon indépendante des services

10 CARE International 2001, Manuel de gestion des risques en microfinance

financiers à un nombre important de personnes à faible revenu et de façon durable.

L'évaluation de ce risque par rapport à cette définition expose l'organisation à trois niveaux de risques :

· . Risques liés à la mission sociale

La mission sociale est de fournir des services financiers abordables à un nombre important de personnes à faible revenu afin de les aider à améliorer leurs conditions de vie. Cette mission les expose à des risques importants si les groupes cibles ou les parts respectives de la clientèle ne sont pas bien définies.

· . Risques liés à la mission commerciale

La mission commerciale des IMF est de fournir des services financiers de manière à permettre à l'organisation de se pérenniser et devenir autosuffisante. Les IMF seront exposées au risque commercial si leurs revenus ne sont pas suffisants pour couvrir leurs charges (opérationnelles et financières) et si elles ne sont pas gérées efficacement comme une entreprise commerciale.

· . Risques de dépendance

Les IMF qui sont soutenues par les organisations internationales sont les plus affectées par ce type de risque surtout en ce qui concerne les activités de microfinance qui sont gérées comme projet et qui ne sont pas des institutions indépendantes. Ces IMF sont vulnérables à la dépendance des bailleurs de fonds. Bien que ce soutien paraisse avantageux au début, il pourrait considérablement affaiblir les efforts vers une institution indépendante à long terme.

b- Risques opérationnels

Le risque opérationnel est la vulnérabilité à laquelle est confrontée l'IMF dans sa gestion quotidienne et par rapport à la qualité de son portefeuille (risque lié au crédit, risque lié à la fraude). Pour déterminer la vulnérabilité d'une institution au risque de crédit, on doit revoir les politiques et les procédures à chaque niveau dans les processus d'octroi de crédit pour déterminer si les risques de défaillance et de perte sur créances sont réduits à un niveau suffisamment raisonnable.

· . Risques de crédit

Le plus grand risque en matière de microfinance est d'octroyer un crédit et de ne pas se faire rembourser. Ce risque est une préoccupation pour les IMF dans la mesure où la plupart des micro-crédits ne sont pas garantis. Or ce portefeuille est de loin l'actif le plus important pour une IMF et le risque qu'il pose pour l'institution est assez difficile à mesurer.

· . Risques de fraude

N'importe quelle organisation qui gère une importante somme d'argent est extrêmement vulnérable à la fraude. Cette vulnérabilité est souvent prédominante dans les milieux démunis. La vulnérabilité à la fraude est particulièrement plus grande dans le contexte où l'argent change de main ; c'est encore plus critique dans les IMF qui disposent d'un système d'information, de gestion peu fiable ou peu cohérent ; des politiques et procédures non clairement définies ; un taux élevé du renouvellement du

personnel technique ou encore si l'IMF atteint précocement un fort taux de croissance. La gestion des dépôts d'épargnes particulièrement des épargnes libres augmente la vulnérabilité dans la mesure où toute la défaillance dans la détection de fraude pourrait conduire à la perte d'actifs liquides circulants et à une rapide détérioration de la notoriété de l'institution.

c- Risques de gestion financière

A ce niveau, on distingue trois grandes catégories de risque.


·
· Risques liés à la gestion du bilan

La vulnérabilité financière des IMF se résume aux risques réels subis par ses emplois et ses ressources. Elle est composée des risques liés au taux d'intérêt, des risques de liquidité. Le risque lié au taux d'intérêt s'élève quand les termes et le taux d'intérêt de l'actif et du passif sont mal négociés ; par exemple, si le taux d'intérêt sur le passif à court terme augmente avant que l'IMF ne puisse ajuster son taux de crédit.

Le différentiel entre le revenu d'intérêt et les charges financières va diminuer, affectant ainsi la marge financière de l'IMF. Les IMF implantées dans les environnements inflationnistes sont particulièrement vulnérables à ce type de risque. Le risque de liquidité est la possibilité d'emprunter des ressources financières exigibles à court terme pour faire face à des besoins de financement immédiats tels que décaissements de prêts, les paiements de factures ou remboursements de dettes.


·
· Risques liés à l'inefficacité

L'efficacité reste l'un des plus importants défis à relever par les IMF. Elle traduit la capacité de l'organisation à minimiser les coûts marginaux

d'exploitation, de production, et dépend subséquemment de la maîtrise des coûts et du seuil de rentabilité.


·
· Risques liés à l'intégrité

Un autre aspect de risque de gestion financière, c'est l'intégrité de son système d'information y compris le système de gestion comptable et le dispositif de gestion du portefeuille de crédit.

d- Risques externes

A l'inverse des autres familles de risques sur lesquelles l'IMF peut exercer une influence directe, les risques externes eux sont totalement hors de contrôle de l'institution. Car il s'agit avant tout, d'évènements ou faits externes pouvant l'affecter négativement.

On distingue plusieurs types de risques externes :


·
· Risques de réglementation

Il s'agit de l'ensemble des textes réglementaires régissant l'IMF. Ce

sont :

- la loi PARMEC;

- le décret d'application de la loi PARMEC ;

- la loi portant définition et répression de l'usure ;

- la convention-cadre ;

- les instructions de la BCEAO ;

- le code de travail ;

- le code des contrats commerciaux ;

- etc.

L'IMF est tenue de se conformer à la réglementation qu'elle se doit de connaître au préalable.

· . Risques de concurrence

Le secteur de la microfinance peut très rapidement devenir concurrentiel. Cela aura pour conséquence la désertion de certains clients de l'IMF au profit d'autres SFD concurrents. La concurrence peut également se jouer sur les taux d'intérêt appliqués aux crédits alloués à la clientèle ainsi que sur la rémunération des dépôts.

Elle peut se prolonger à l'offre globale de services financiers de l'IMF. La concurrence est toujours bénéfique au client mais peut être fatale à toute institution non préparée à l'affronter.

Aujourd'hui, le secteur de la microfinance au Bénin compte plus de 1000 «initiatives», dans lesquelles sont comprises les caisses d'épargne et de crédit, les fédérations de réseaux coopératifs et mutualistes, les Institutions de Crédit Direct (ICD), les projets à volet microfinance et les tontines. En regroupant les caisses affiliées, le secteur compte alors 300 institutions, dont seulement une quarantaine est agréée par la Cellule de Microfinance du Ministère de l'Economie et des Finances (aujourd'hui Ministère délégué chargé de la microfinance et des petites entreprises), avec environ 80% de la clientèle.

Le marché de la microfinance au Bénin est dynamique, très concurrentiel et en forte croissance. Il existe au moins quatre cents (400) points de services financiers animés par une soixantaine d'IMF. Une demidouzaine d'institutions de microfinance (les plus importantes) partage plus de 80% du marché et 40% de l'encours de crédit. Il est à noter que le secteur est largement dominé par la FECECAM, le plus grand réseau mutualiste du pays.

· . Risques socio-démographiques

Les caractéristiques socio-démographiques peuvent influencer sur l'activité de l'IMF. On peut citer :

- le niveau d'éducation des clients ;

- l'esprit d'équipe des clients cibles ;

- la cohésion sociale : niveau d'entente entre les membres de la communauté sociale ;

- l'attitude sociale face à la fraude et à la corruption ;

- le taux de criminalité ;

- le taux de mortalité ;

- le taux de VIH / SIDA ;

- les expériences de crédit des ONG déjà présentes sur le territoire ; - etc.


·. Risques macroéconomiques et socio-politiques

Ce sont les risques de :

- mauvaise conjoncture économique ;

- baisse du pouvoir d'achat ;

- taux de chômage élevé ;

- politique fiscale incommodante du gouvernement en place ; - guerre civile ou rébellion armée ;

- troubles sociaux ;

- dévaluation.

Les dirigeants des structures de micro financement ont l'obligation de se tenir informés de l'évolution des indicateurs économiques de leurs pays afin de ne pas être surpris par les récessions économiques. Par ailleurs, c'est en restant éveillés sur les tendances lourdes de l'économie qu'ils peuvent imaginer les nouveaux produits et services financiers à proposer à leurs clients.


·. Risques liés à l'environnement physique

Il s'agit d'une part des intempéries de la nature telles que : famine, inondation, tsunami, péril acridien, sécheresse, pandémies, etc. et d'autre part, de l'état des infrastructures économiques : route, téléphone, électricité, etc. Le péril acridien pour ne prendre que cette intempérie-là a causé beaucoup de désastres dans nos pays ouest-africains. Les dirigeants des IMF doivent donc être au courant de ce phénomène. A cet effet, ils gagneraient à lire tous les magasines traitant de ce sujet afin de mieux se préparer à gérer ces périodes d'invasion des criquets pèlerins.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault