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L'agriculture biologique au Tchad; Sa pratique et sa contribution pour la préservation des équilibres écologiques de base

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par Siadmadji ALLAISSEM
CREFELD (Centre Régional Education et de Formation Environnementale pour Lutter contre la Desertification) - Master-2 en Environnement et Developpement Communautaire 2008
  

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CHAPITRE VI : REMARQUES ET SUGGESTIONS

6.1. Remarques 

Ce chapitre a pour objet de faire des remarques et suggestions sur la pratique et la contribution de l'agriculture biologique dans la préservation des équilibres écologiques de base au Tchad. Ainsi donc, de toutes les expériences vues à travers notre étude, il est à remarquer que , commencer la pratique biologique dans un pays comme le Tchad, où les cultivateurs peinent déjà à atteindre la sécurité alimentaire est extrêmement difficile, si certaines exigences ne sont pas prises en compte. Malgré les problèmes et les difficultés qui peuvent subvenir, la filière biologique peut avoir de réelles chances de réussir au Tchad.

En effet, la conversion à la production biologique requiert un engagement de l'Etat, des différents partenaires et des producteurs. Le manque de connaissances des règles de la Communauté européenne, le manque des connaissances en matière d'amélioration de la fertilité des sols, du contrôle des insectes nuisibles et des maladies, le manque d'information sur les techniques de production biologique, le coût élevé de la certification ainsi que la méconnaissance des marchés internationaux ont été et restent encore des contraintes majeures.

Cependant, toutes ces contraintes n'entravent pas le succès de la filière bio et nécessite beaucoup de volonté. Le défi est énorme, mais n'empêche pas la mise en place d'une pratique bio. Les remarques qui ont été faites par rapport aux autres pays lancent une mise en garde : développer le secteur biologique peut être difficile et risqué, notamment parce que les producteurs se heurtent souvent à des obstacles réglementaires liés aux attitudes des consommateurs.

Le cas du Tchad que nous étudions, il faut se le rappeler, consiste à examiner et à circonscrire la pratique et la contribution de l'agriculture biologique dans le maintien des équilibres écologiques si vulnérables qui sont les nôtres.

C'est dans ce contexte que nous ébauchons quelques suggestions à travers les résultats de l'enquête reçu auprès de nos enquêtés, des expériences et leçons tirées des autres pays pratiquant, les interview avec nos partenaires, les visites sur le terrain ainsi que les recherches documentaires.

De tout ce qui précède, nous dirons que la pratique de l'agriculture biologique au Tchad peut être une solution à la question posée très dessus si certaines suggestions énumérées dans les lignes qui suivent sont prises en considération.

6.2 . Suggestions 

L'information 

L'agriculture biologique paraît être un atout pour le Tchad de développer de nouvelles méthodes de production respectueuse de l'environnement. Cependant, il existe un manque d'information sur les contraintes et les atouts que cette pratique comporte vraiment pour les producteurs tchadiens qui souhaitent s'orienter sur cette voie. L'Etat et ses partenaires doivent lancer ce programme nouveau en favorisant l'échange d'information.

A cet effet, ces vides informatifs doivent abordés par le biais des ateliers et des visites d'étude, de publications et de brochures d'information, des programmes de formations, de soutien institutionnel local et de réseau de politique favorable au niveau national et international à l'agrobiologie.

Ils doivent développer la gestion de l'information et les stratégies de partenaires à la formulation et à la mise en oeuvre d'une condition réelle de la pratique bio au Tchad. Les producteurs doivent accéder de manière permanente à l'information et acquérir des compétences techniques pour répondre aux exigences strictes de la chaîne de production biologique spécialisée

La certification, normes et réglementations

La certification est une nécessité pour tous les producteurs biologiques. Elle prend néanmoins une autre dimension pour les pays en voie de développement avec son coût très élevé. C'est pourquoi l'Etat doit mettre le Tchad sur « la liste positive » c'est-à-dire, l'adoption par le pays d'une législation nationale et la création d'un organisme local de contrôle. Pour cela, des démarches supplémentaires doivent être effectuées par le gouvernement en faveur des producteurs. Elle présente des coûts élevés pour les opérateurs locaux, car les organismes de certifications sont pour une large majorité étrangers. Les coûts varient notamment en fonction de la taille de l'exploitation agricole, du volume de production de l'organisme certificateur. Une solution avantageuse consiste à faire appel à des compétences locales, pour réduire les coûts, mais aussi de connaître les réalités locales.

Le Tchad doit mettre en place des normes et réglementations biologiques nationales, ainsi qu'un système d'habilitation et de contrôle indépendant et fiable pour appliquer ces règles. Lorsque celles-ci sont reconnues comme équivalentes aux réglementations biologiques des pays vers lesquels les exportations sont effectuées, des frais supplémentaires sont évités. L'exemple du Cameroun montre l'impulsion reçue par la filière biologique, lorsque la législation biologique nationale a été approuvée comme équivalente par la CE.

La disponibilité de savoir-faire en agrobiologie et d'intrants bio

L'agriculture biologique demande en générale une charge de travail plus importante et requiert un niveau élevé de gestion. Ceci permet d'éviter les contaminations. Selon l'étude de cas de Madagascar, certains producteurs biologiques ont affirmé que les coûts initiaux les plus élevés pour une conversion à la pratique biologique n'étaient pas les coûts de certification et de contrôle ; mais ceux qui proviennent des pertes colossales au cours des premières années de récoltes, résultant d'une méconnaissance et d'une capacité insuffisante à protéger les cultures face aux nuisibles et aux fléaux. Pour cela, l'Etat doit établir des perspectives de contrôle biologique des maladies avec l'utilisation des produits naturels à action biocide.

L'Etat doit mettre en oeuvre un programme national de lutte biologique avec la collaboration des chercheurs de l'Institut de Recherches Agronomiques pour le Développement (ITRAD), de l'Institut Universitaire des Sciences Agronomique et de l'Environnement (IUSAE), du Centre de Recherches Ecologiques et de Formation Environnementale pour Lutter Contre la Désertification (CREFELD) ainsi que d'autres partenaires.

Le succès de cela reposera sur l'efficacité de la stratégie de transfert de la technologie et plus encore sur la participation des collectivités locales à toutes les étapes de la production et de l'utilisation de ce nouvel outil.

En effet, le producteur doit apprendre à raisonner la fertilité de son sol en fonction des potentialités naturelles et en renouvelant le stock de la matière organique. Pour cela , il doit raisonner des rotations entre les plantes n'ayant pas les mêmes exigences agronomiques et fabriquer les engrais et les pesticides naturels.

Par exemple au Sénégal, les paysans pour lutter contre les ravageurs du coton, ont mis au point un insecticide naturel à base de l'Andenium obesum (baobab du chacal) qui est une des plantes les plus toxiques de l'Afrique. Le Margousier ou neem (Azadiracta indica) est utilisé dans la culture maraîchère comme insecticide.

Dans le domaine de la fertilité des sols, les producteurs doivent savoir que le sol doit être toujours couvert. Ainsi, il ne sera pas charrié par la pluie ou emporté par le vent facilement. Le sol absorbe ainsi davantage de l'eau. Il faut aussi ajouter au sol du fumier, du compost, des engrais verts et autres...

Une politique nationale de l'agriculture biologique

En l'absence d'une bonne politique nationale, les aptitudes et les compétences des producteurs bios ne peuvent pas être compétitives. C'est pourquoi, la politique gouvernementale est importante à ce niveau.

Elle permet d'avoir des ressources pour l'éducation, la recherche et la vulgarisation de la pratique bio.

La mise en place d'une politique pour contribuer d'une manière active aux négociations commerciales multilatérales sur la pratique ; négociations auxquelles peuvent participer les ONG, les associations, les entreprises et les producteurs pour pouvoir leur permettre d'accéder au marché biologique au niveau international.

Un cadre de concertation des principaux partenaires doit s'organiser efficacement en réseau pour mobiliser les ressources en faveur de l'agriculture biologique.

L'Etat doit organiser les paysans en producteurs bio au sein des associations et leur apprendre comment produire selon les normes et les réglementations locales en conformité avec les exigences du marché intérieur comme extérieur, l'une des conditions sine qua none de la compétitivité.

Il doit développer les structures de promotion de l'agrobiologie en faisant connaître la filière aux producteurs potentiels et aux consommateurs. Il doit faire une étude approfondie de la situation actuelle sur le terrain afin de relever les atouts et les freins au développement de la filière. Il doit également créer une structure d'appui technique qui sera chargée de définir les orientations ou les tâches assignées aux opérateurs publics et privés de la filière.

En partenariat avec les ONG, il doit donner un appui technique aux producteurs ainsi qu'un programme de recherche sur les itinéraires techniques d'intrants biologiques et des systèmes culturaux adaptés à l'agriculture biologique.

Les organisations internationales doivent subventionner les programmes des ONG, des associations et du gouvernement en apportant un appui financier. Cette subvention contribuera à la réduction de la pauvreté au Tchad, et à la préservation de l'environnement.

Un fonds de réserve et un système d'assurance pour les producteurs

Ce fonds pourrait être absorbé par les acteurs de la filière (Etat, ONG et partenaires) et permettra d'assurer aux producteurs un revenu rémunérateur garanti. Les actions concernent également la mise en place d'un système de prévoyance de l'agrobiologie pour aider les producteurs à faire face aux calamités.

Ainsi donc, afin de mieux réussir la pratique biologique et de contribuer à la préservation des équilibres écologiques de base, il est nécessaire que ces remarques et suggestions soient prises en considération.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius