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Apport des tic dans la performance des PME: cas du Cameroun

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par Bernard Jérome NEOSSI DEMANOU
Institut sous Régional Multisectoriel de Technologie Appliquée, de planification et d'Evaluation de Projets de Libreville au Gabon - DESS 2006
  

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I-2-2 Les TIC et la gestion des activités des PME

Une amélioration du système productif.

Les Technologies de l'Information et de la Communication ne concernent pas seulement la circulation d'informations dans l'entreprise. Ce sont aussi des outils de production qui affectent, dans certains cas, les conditions même de la production de biens et services : Amélioration des techniques et des systèmes de production, évolution des logiques des tâches composant les processus de production, rapprochement des fonctions de conception, production et vente, intégration des technologies de production et de communication, incorporation des clients et partenaires dans la gestion de production. Tout ceci contribue à réduire les coûts de production qui rendent l'entreprise plus compétitive. Ces évolutions sont très visibles dans les services, mais on

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les observe aussi dans l'industrie. Les conséquences sont à la fois internes et externes. Les métiers et les postes de travail se transforment. La spécialisation de l'entreprise évolue. Mais les évolutions des modalités de la production touchent également l'articulation avec l'environnement externe de la firme, en favorisant les transferts de savoir-faire entre partenaires et les apprentissages interactifs. La délocalisation de la production est elle aussi facilitée, grâce aux systèmes de communication (téléphone fixe et mobile) et aux applications informatiques et réseaux. Cette délocalisation, qui permet à l'entreprise de se rapprocher de sa clientèle tout en accédant plus facilement à la matière première, offre des réductions de coûts et de nouveaux marchés.

Les fonctionnalités des TIC et leur aptitude à susciter de la coordination sont à la base de certaines capacités innovatrices des firmes, indépendamment, parfois, de l'activité traditionnelle de recherche et développement. Le plus souvent, la création de produits ou services résulte d'abord du décloisonnement qui s'est opéré dans l'entreprise et de la capacité de mettre en relation et faire collaborer des compétences auparavant dissociées. Une fois pleinement intégrées dans l'organisation de l'entreprise (gestion interne et intégration du réseau de partenaires), les TIC conduisent souvent à redéfinir le domaine initial d'activité de l'entreprise autour de la maîtrise des technologies : vente d'informations ou de services à valeur ajoutée liés aux métiers d'origine (cas des PME des services par exemple), proposition aux clients de nouveaux produits (développement d'applicatifs dans le secteur de la finance, l'assurance ou dans les télécommunications)... Ces évolutions contribuent à redéfinir les règles traditionnelles de spécialisation des entreprises. Dans certains cas, cette spécialisation continue à s'opérer sur la base du métier d'origine, en renforçant leur source de compétence. Mais dans d'autres cas, elle peut également s'effectuer, plus facilement désormais, sur la base des marchés. Cela conduit alors les entreprises à affronter des concurrents qu'elles ne connaissent pas et qui se situent en dehors de leur champ d'activité traditionnel. En Europe, on trouve de nombreux exemples de tels glissements d'un secteur à l'autre, opérés par des firmes grâce aux TIC : AT&T

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(télécommunications) et Marks & Spencer (grande distribution) sont présentes dans le secteur bancaire grâce à des cartes de crédit développées au départ pour leurs propres clients. Doublet (PMI d'équipements urbains et de gestion d'événements) commercialise des logiciels de gestion intégrés sur la base d'un système développé en interne pour les besoins de l'entreprise (Pierre-Jean Benghozi et Patrick Cohendet (chap II,page 188-189)). Ces qualités sont d'autant plus importantes au niveau compétitif que les prix et les produits fabriqués sont très proches pour tous les constructeurs, et que l'organisation représente le facteur de productivité déterminant. Dans le cas de Bouygues, le courrier électronique (conçu comme un outil de «groupware» tout autant que comme un système de messagerie) a ainsi constitué une clé de voûte des évolutions récentes de l'entreprise en formant progressivement le coeur du système d'information. Au lieu des générations informatiques précédentes faites d'applications verticales et de systèmes centralisés difficiles à mettre en oeuvre, le courrier électronique a permis aux cadres d'avoir accès facilement aux outils bureautiques et aux informations existantes, sans être pour cela des spécialistes de l'informatique. Ils ont pu disposer des informations de façon asynchrone, sans avoir à interroger celui qui les avait créées. Le savoir-faire acquis dans les TIC a été un facteur-clé dans le succès de la diversification de l'entreprise, en facilitant l'utilisation d'une comptabilité analytique très fine et parfaitement maîtrisée. Bouygues a pu en conséquence aborder des produits et des métiers qu'il ne connaissait pas (télévision, télécommunications, services) et espérer y trouver une rentabilité très rapide, en décelant les postes de coût et les possibilités de valorisation sur les segments les plus rentables7.

7 Cf. Brousseau et al. (1993, 1995) cité dans L'organisation de la production et de la décision face aux TIC par Pierre-Jean Benghozi et Patrick Cohendet (chap II)

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Des TIC pour mieux gérer les ressources des PME.

Toutes les facilités de production ne peuvent être exploitées que si la PME emploie un personnel motivé, dévoué et compétent. Tout cela est conditionné par un meilleur suivi et un recrutement rationnel du personnel. Les applications des TIC offrent des possibilités de gestion plus efficace des ressources humaines.

En externe, les offres de formation à distance offertes par l'Internet et d'autres applications des TIC permettent à l'entreprise d'offrir des formations continues moins coûteuses pour l'entreprise ; ce d'autant puisque ceux qui en bénéficient ne sont pas entièrement mis en disponibilité.

En interne, nous pouvons noter la gestion plus efficace des ressources humaines à travers des applications de gestion de personnels ; par exemple, il sera possible en temps réel de savoir la position au sein de l'entreprise de chaque employé (congé, en service, en suspension etc...). Ceci permet une utilisation rationnelle du facteur travail et accroît par conséquent la productivité. Il est plus facile d'évaluer les besoins en ressources humaines grâce à la cohérence du système de gestion, qui se transpose sur celle de la ressource humaine et le poste de travail. Avec les applications TIC, finis les doubles emplois où même les sous emplois. Aussi, une source de données à l'échelle de l'entreprise permet de diffuser l'expérience professionnelle de chaque employé (par exemple comment un contrat a été remporté), de manière à ce que chacun au sein de l'entreprise puisse en bénéficier.

La possibilité d'une gestion rationnelle des finances et du matériel s'avère évidente. En effet la traçabilité et l'incidence de l'utilisation de toute ressource matérielle ou financière s'observent en temps réel grâce aux applications TIC. Ainsi fini les disparitions sans trace de toutes ressources de l'entreprise, baisse des gaspillages des ressources.

Des TIC pour mieux gérer les ventes et les approvisionnements

La contribution des TIC à la gestion automatisée de la cohérence déborde largement le cadre des frontières de l'entreprise pour remettre en cause la nature des

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relations avec la clientèle et les fournisseurs. Concernant l'aval de l'entreprise, l'intégration du client à la production et aux processus d'innovation passe par la standardisation et la formalisation des relations et des informations échangées : pour mieux gérer en commun l'incertitude et la flexibilité de la demande, pour mieux collecter, utiliser et maîtriser les informations stratégiques sur la structure de la clientèle et des ventes. En amont de l'entreprise, les relations externes qui se nouent avec les fournisseurs et les sous-traitants visent essentiellement à assurer une réactivité rendue nécessaire par la gestion en flux tendu : cela se traduit par la réorganisation autour des processus et l'informatisation des échanges de données, mais aussi par l'autonomie relative des unités de production et la redéfinition des frontières de l'entreprise.

Les entreprises utilisent les réseaux pour abaisser leurs coûts ou pour améliorer la qualité et les délais de leur approvisionnement en jouant sur la recherche et la mise en concurrence des fournisseurs potentiels. Les avantages apportées par une telle utilisation des TIC ne sont cependant perceptibles que si les produits recherchés sont suffisamment simples ou standardisés, ou bien si l'information disponible est suffisamment riche (Daft & al, 1984) pour permettre à l'acheteur de comparer efficacement les prix et les fournitures sur le marché électronique. Les TIC accompagnent ainsi une tendance que l'on observe par ailleurs à la standardisation des produits et des services proposés sur le marché.

Dans de nombreux cas, les entreprises tendent à substituer à une production à façon ou sur mesure, des produits ou des services formatés dont les caractéristiques et la variabilité peuvent être très nombreuses, mais en restant limitées, car déjà prédéfinies.

La mise en oeuvre de formes d'interactions nouvelles avec la clientèle exige naturellement un dialogue constant avec les autres composantes de l'entreprise, et en particulier les activités de conception. D'une certaine manière, on peut considérer que la multiplication des relations avec la clientèle «fait entrer le consommateur dans l'entreprise». La mise en cohérence automatisée des décisions d'acquisition ou de

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lancement de productions repose sur le recours à des systèmes informatiques très structurés (du type EDI8 dans certains secteurs), mais aussi sur des applications plus interactives (supportées par Internet par exemple) permettant, en temps réel, de mieux saisir les besoins de la clientèle ou les problèmes des fournisseurs. Il ne s'agit pas là d'un phénomène spécifique et nouveau, mais qui prend de l'ampleur. La multiplication des bases de données marketing permet en temps réel d'identifier les segments de marché les plus rentables, de mieux segmenter les offres, ou d'effectuer des simulations sur des réactions à des produits qui viennent d'être lancés. Le contact direct avec la clientèle pose des problèmes inédits de responsabilité dans les décisions à prendre dans l'entreprise et sur la manière de représenter les consommateurs dans les décisions de production. Ce mouvement n'est pas à sens unique, et systématiquement en faveur des producteurs. Buzzel (1985) note, par exemple, que le développement de l'informatique conduit à un renforcement du rôle des intermédiaires et des grossistes, au détriment des distributeurs et des producteurs eux-mêmes (dans le cas des grands comptes, ou des produits complexes), même si les technologies permettent, à priori, une relation directe plus facile avec le client. Cette redéfinition des relations entre producteurs et diffuseurs s'opère et se cristallise sur deux registres. C'est d'une part la modification des positions et des pouvoirs respectifs le long de la chaîne de valeur, c'est d'autre part les conflits sur l'élaboration et la maîtrise des bases d'informations sur les clients.

Dans ce contexte, la refonte et l'exploitation systématique des systèmes d'information commerciaux jouent un rôle important. Le « data mining » permet par exemple des segmentations et des croisements de plus en plus fins dans les bases de données grâce à l'exploitation de grands ensembles historiques de transactions. Ce type de technologies autorise des développements de services, notamment en matière de marketing. Les TIC constituent donc un outil qui favorise le pilotage par l'aval de l'entreprise et toutes les caractéristiques de ces technologies peuvent se conjuguer pour

8 Echange de Données Informatisées

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faciliter cette transformation de l'entreprise qui se tourne vers le client pour entrer dans un véritable contexte de réactivité.

Les évolutions récentes invitent plus précisément à distinguer deux types d'entreprises.

- Premièrement, celles qui restent centrées sur une activité bien définie

(qu'il s'agisse d'un produit ou d'un service) et sont généralement structurées verticalement. Au cloisonnement des fonctions correspond un cloisonnement de l'information, avec l'utilisation de logiciels spécifiques (flux tendus, gestion de stocks, gestion industrielle intégrée, EDI avec les fournisseurs...) ; la mise en place des TIC au sein des départements est essentiellement axée vers l'amélioration des gains de productivité.

- Deuxièmement, les entreprises qui sont tournées vers le client et sont

généralement réorganisées horizontalement ; elles maîtrisent des flux guidés par une réactivité à la demande, grâce à la mise en place de systèmes d'information qui s'étendent de bout en bout, du client au fournisseur. C'est ici que s'imposent les systèmes de gestion des données techniques, la messagerie interne et externe, et aujourd'hui l'Internet/Intranet. Dans ces applications, des caractéristiques très diverses sont simultanément recherchées : systèmes plus souples et re-configurables, plus grande réactivité, réduction des coûts de transaction, amélioration des interactions entre fonctions. A la différence des entreprises tournées sur leur produit, ce type d'entreprises privilégie avant tout l'utilisation massive des progiciels.

La tendance à la diminution du coût des transactions marchandes s'accompagne logiquement (en accord avec la vision de Willliamson) d'une plus grande «fluidité» des frontières de la firme. D'abord, certaines activités n'ont plus besoin d'être internalisées. Comme les entreprises peuvent s'appuyer sur les TIC pour externaliser certaines de leurs activités non stratégiques, elles sont en mesure de mieux se recentrer sur leurs compétences de base. Ensuite, les choix d'opérer en partenariat, en sous-traitance ou en intégrant une activité se font de plus en plus réversibles. Il devient dès lors imaginable

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de redéfinir en permanence les frontières de l'organisation en fonction des coûts et des opportunités du marché. Les TIC sont de ce fait au coeur même du redéploiement stratégique des firmes.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus