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Analyse de la diversité des ligneux arborescents des principaux types forestiers du nord-est de la réserve de biosphère de Luki (bas-congo, RDC)

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par Florent KANGUEJA BUKASA
Université de Kisangani - Master en gestion de la biodiversité et aménagement forestier durable 2009
  

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1.2.6.2. Impact des activités humaines sur la réserve

Selon Nsenga (2001), les activités humaines méritent une attention particulière du fait de leurs impacts sur la Réserve. Ces activités sont du type traditionnel ou moderne. Les activités de type traditionnel englobent l'agriculture itinérante, la cueillette, la chasse et la pêche qui sont pratiquées par les populations locales. De même, le petit élevage des caprins, porcins et ovins ainsi que de la volaille est très répandu dans les villages et les enclaves.

Les cultures vivrières concernent : le manioc, les bananes, le taro, le haricot, le maïs, l'arachide, les ignames, les agrumes, les safoutiers, les mangues, etc. Elles sont cultivées dans tous les villages de la réserve et constituent la base de l'alimentation des populations. Les travaux de mise en culture commencent par le défrichement, suivi de l'abattage des arbres pendant la saison sèche. Par contre, dans les villages réguliers (de métayers), la culture commence par le défrichement du sous-bois et à l'abattage des petits arbres. Sans brûler, le cultivateur installe les cultures (bananier, taro, etc.) et fait l'agrosylviculture. Ces activités englobent aussi bien le ramassage des produits de la forêt, la coupe du bois de chauffage que la production de charbon de bois (carbonisation). Ce sont, donc là les activités auxquelles les paysans s'adonnent surtout ceux des villages situés le long des axes routiers Boma - Matadi et Boma - Tshela. Les intéressés ravitaillent particulièrement les villes de Boma et de Matadi en combustibles ligneux. Quant aux femmes, elles font la cueillette des "Mfumbwa", des champignons. La chasse et la pêche sont pratiquées dans toute la réserve malgré la présence de quelques gardes forestiers.

La chasse est faite à l'arme de fabrication locale et à l'aide de pièges surtout par les populations des villages anarchiques. Les espèces les plus chassées sont les antilopes, le pangolin, le sanglier, le porc-épic, l'aulacode, etc. Les produits de la chasse sont vendus le long de la route Matadi - Boma aux voyageurs et aux commerçants à des prix variables.

Actuellement, quatorze points de ventes de gibier se situent aux abords immédiats de la réserve, principalement le long du tronçon routier Kinzao - Mvuete - Materne. Une véritable économie cynégétique s'est développée aux alentours de la réserve. Toute la réserve sert d'aire de chasse, y compris l'aire centrale, considérée comme le dernier refuge des animaux.

La pêche est pratiquée dans les rivières Luki et Ntosi qui, par le passé, avaient fait l'objet des empoisonnements. Toutefois, il convient de noter l'activité de la pêche a été réduite en raison du faible développement du réseau hydrographique de la réserve.

S'agissant du bois de la forêt, il est utilisé pour les besoins de la construction, quand bien même son usage amoindri à la suite de l'adoption des nouvelles techniques : maisons en briques adobes, en mortiers, etc. Cependant, on note une forte utilisation de bois dans la construction des enclos, des poulaillers, etc. ainsi que dans la fabrication du mobilier, etc. Trois activités du type moderne sont à distinguer, à savoir : les activités des planteurs agricoles ; celles des exploitants forestiers et des scieurs de long. Dans ce contexte, signalons que l'INERA possède plusieurs ha de plantations de café et de cacao dans les blocs 5, 4 et 10. De leur côté, les planteurs font des plantations industrielles de café, de cacao et de bananes suivant des techniques sylvo-agricoles. Le limba est la seule essence qui a fait l'objet d'un effort de sylviculture.

Les exploitants forestiers ont leurs installations en dehors de la Réserve. Cependant, quand ils viennent, c'est pour y prélever la matière première à l'aide de leur machinerie lourde. L'exploitation est sélective et se limite essentiellement à la récolte des essences précieuses. Les scieurs de long, clandestins, sont de plus en plus nombreux et cette activité est très développée. Les intéressés coupent même dans la zone centrale malgré l'interdiction des autorités de l'INERA et du MAB. On peut noter, en passant, que c'est davantage cette catégorie d'exploitants qui est en conflits, devant la justice, avec les autorités du MAB.

En résumé, dans la Réserve de Biosphère de Luki, les populations s'adonnent à l'agriculture itinérante et l'exploitation forestière a un impact négatif sur la Réserve. Ces effets pervers s'observe notamment, par la réduction lente mais progressive de la forêt, le gaspillage des terres défrichées et brûlées mais non cultivées et l'usage fréquent des feux qui provoque souvent des incendies ayant comme conséquences majeures :

- la suppression de la litière et par conséquence la perte de la fertilité des sols ;

- l'appauvrissement de la flore ;

- l'accélération de l'érosion sur les sols de pente ;

- l'apparition des espèces savanicoles en certains endroits de forêt.

La faune sauvage riche et diversifiée dans la région est soumise à un braconnage excessif avec des méthodes de prélèvement non sélectives (armes à feu, pièges etc.). Ce braconnage provoque la raréfaction et/ou la disparition des certaines espèces animales dont la demande en viandes de la part des habitants des villes de Boma, Matadi, Moanda, Kinzau-Mvuete et Kinshasa est sans cesse croissante.

La faune aquatique est fortement menacée d'extinction suite à l'usage des produits ichtyotoxiques. Quant à la production des combustibles ligneux (bois de feu et charbon), elle est aussi responsable de la destruction de forêts par les populations. De même, l'usage fréquent de la tronçonneuse lors des coupes de bois pour répondre aux besoins de l'industrie constitue une menace grave pour cet écosystème forestier à vocation mondiale.

Selon Gata, cité par Isungu (2003), l'exploitation forestière illicite et légale en bois d'oeuvre a permis le prélèvement de 22.654,9 m de bois de 1994 à 1997. Cette exploitation est à la base de la destruction du sous-bois, de la raréfaction de certaines essences forestières comme Chrysophylllum lacourtiana, Milicia excelsa (Ex : Chlorophora excelsa) etc. et de la disparition de quelques espèces animales. Comme pour le reste des rivières tropicales, la Luki et l'ensemble de ses affluents sont bordés selon le niveau considéré, d'arbres, d'arbustes et de plantes herbeuses.

Les observations faites lors de différentes campagnes ont révèle que cette végétation joue un rôle sans précédent dans le fonctionnement global de ces divers écosystèmes et intervient directement et/ou indirectement par le truchement des invertébrés, des algues ou de la physico-chimie des eaux, sur la vie des poissons. Cependant, fait remarquer Mutambue, (1991), la déforestation a des effets négatifs sur la qualité des eaux et la vie des poissons.

Au plan de la déforestation et des milieux physiques, il sied de noter que l'absence de la végétation perturbe le bon fonctionnement de la rivière à plusieurs égards : l'augmentation de la turbidité pendant la saison des pluies et de la température pendant la saison sèche, la destruction d'habitants des différentes biocénoses, l'augmentation du débit, la réduction des apports ioniques, etc.

S'agissant de la déforestation et la végétation allochtone, il est important de signaler que l'absence de la végétation n'est pas favorable au développement de la végétation allochtone qui 1'utilise comme support et comme abri.

La déforestation et les invertébrés : A ce sujet, l'absence des apports organiques (litière, débris végétaux) qui constituent la source importante de nourriture pour les différents taxons d'invertébrés ainsi que l'absence des souches et des troncs d'arbres tombés qui répresentent leurs supports ne sont pas favorables à leur développement.

La déforestation et les poissons : l'absence de la végétation ripicole malgré sa triple fonction :

1) assure l'apport important d'invertébrés qui sert d'alimentation à bon nombre d'espèces piscicoles ;

2) sert d'abris dans le cadre de l'équilibre prédateur-proie ;

3) sert de supports pour les espèces qui pondent essentiellement sur les herbes et est défavorable au développement de l'ichtyofaune.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus