2.2.3.3. Types de
diaspores
La dissémination des diaspores joue un rôle
essentiel dans la dynamique forestière (Forget, 1988). A propos de types
de diaspores, nous avons recouru à la classification morphologique tel
que proposé par Lebrun (1960), Mandango (1982) et Schnell (1971).
Les catégories suivantes ont été
reconnues :
a. Plantes autochores : Ces plantes
assurent elles mêmes la dispersion de leurs graines ; une dispersion
à très faible distance, généralement sous le pied
de l'arbre.
- Les sclérochores (Scl) :
Diaspores non charnues relativement légères et
transportables sur des grandes distances.
- Les ballochores (Bal) : Diaspores
expulsées par la plante elle-même suite aux mouvements dus
à l'alternance de pression de sécheresse et d'humidité.
- les barochores (Bar): Diaspores non
charnues mais lourdes tombant au pied de la plante mère sous l'effet de
la pesanteur. La régénération se fait sur place. Les
explications de ces types de diaspores sont définis dans les travaux de
ces auteurs (Mpia 2002, Lebrun 1960, Mandango 1982 et Schnell 1971) que l'on
peut consulter.
b. Plantes hétérochores :
La dispersion de leurs graines est assurée soit par le vent
(anémochorie), soit par les animaux (zoochorie) ou soit par l'eau
(hydrochorie).
- Desmochores (Desmo) : Diaspores avec
appendices barbelées (zoochores) ou diaspores accrochantes ou
adhésives ;
- Pogonochores (Pogo) : Diaspores
à appendices plumeux ou à aigrettes (anémochores) avec une
légère touffe des poils ;
- Les ptérochores (Pter) :
Diaspores munies d'appendices aliformes ou ailés
(anémochores) disséminés sur de distances
réduites.
- les sarcochores (Sar): Diaspores à
pulpe tendre et charnue, totalement ou partiellement cheminées
(anémochores, hydrochores et zoochores).
2.2.3.4. Comportement des
feuilles
Le comportement du feuillage est une caractéristique
écologique qui permet de caractériser un type de forêt en
fonction de l'adaptation à l'écoclimat local. C'est pourquoi nous
l'avons pris en compte dans notre étude. Les résultats sur cet
aspect proviennent des observations directes sur terrain compléter par
les données de la littérature disponible.
2.2.3.5. Les groupes ou
distributions phytogéographiques
Selon Nshimba (2008), à la surface de la terre, tous
les taxons et toutes les formes de vie ne sont pas uniformément
répartis : certains ont une très grande extension
géographique, d'autres sont beaucoup plus localisés. En
étudiant leur répartition, il est possible de faire
apparaître des types de distributions parfois très spectaculaires.
Les plus anciennes cartes de répartition d'espèces
végétales connues datent de 1823. Elles sont dues au
Phytogéographe danois J.F. Schouw. Quelques-unes concernent l'Afrique et
il distingue pour ce continent trois royaumes floristiques : celui de
l'Afrique occidentale qui correspond à la côte atlantique
africaine ; celui de l'Afrique orientale, situé le long de la
côte de l'Afrique de l'Est au Sud de l'équateur ; celui du
Mesembryanthemum et des stapeliées, qui couvre l'Afrique du Sud
non tropicale.
Selon Lebrun, cité par Nshimba (2008), des nombreux
schémas phytogéographiques concernant l'Afrique où des
parties de celle-ci ont été publiés depuis Dixon(1822)
à Schouw (1823), mais on remarquera qu'il n'y a rien à
l'intérieur de l'Afrique, car ces régions étaient peu
connues d'un point de vue botanique. Petit à petit, les auteurs se sont
orientés vers des cartes phytogéographiques incluant une
véritable hiérarchisation de différentes entités
connues. C'est en 1869 que les premiers échantillons venant du Tchad
furent collectés. Finalement, c'est White qui donnera en 1976 une carte
au 1/60 000 000 de divisions phytogéographiques. Les cartes
publiées jusqu'alors étaient surtout les cartes de
végétation et la définition des entités reconnues
reposait sur des caractéristiques climatiques et physionomiques. En
conséquence, quatre types de zones de rang égal (ayant le rang de
régions) seront créés : la souche régionale
d'endémisme, la souche d'endémisme continentale insulaire, la
zone de transition et la mosaïque régionale. Les grandes divisions
chorologiques actuelles s'inspirent essentiellement du travail fondamental de
(White, cité par Nshimba, 2008).
Selon Robyns, cité par Belesi (2009), La
Réserve de Biosphère de Luki appartient bel et bien au Secteur du
Mayumbe. Elle se situe dans le sud-ouest du Centre régional
d'endémisme guinéo-congolais (White, cité par Lubini
(1997). Ne considérant que le territoire Congolais, Robyns, cité
par Lubini (1997) a érigé le Mayombe au rang de District
floristique ; il est certain que cette entité floristique du
Mayombe déborde les frontières, s'étendant à
l'enclave de Cabinda et au Mayombe congolais, ainsi que sans doute une partie
du Gabon.
Ainsi, pour les groupes phytogéographiques tels que mis
en évidence par nos observations sur le terrain et l'analyse des types
de distribution, nous avons adopté les groupes dont les
définitions suivent. Ces groupes phytogéographiques sont
basés sur la distribution des espèces contenues dans les
différentes Flores et ouvrages généraux (Livres, revues,
articles et thèses) et aux données Brahms de Wagningen et www
tropical du Missouri Botanical garden, cité par Belesi (2009). Il s'agit
de:
Espèces à très large distribution
Il s'agit des espèces rencontrées au niveau
mondiales ou au niveau continental africain.
A.1. Les espèces à très large
distribution mondiale, dont:
a) Cosmopolites (Cos), rencontrées aussi bien dans les
régions chaudes que tempérées,
b) Pantropicales (Pan), sensu stricto répandues en
Afrique, en Amérique, Asie tropicale et Australie,
c) Afronéotropicales (AnT), espèces
présentes en Afrique et en Amérique tropicale,
d) Paléotropicales (Pal), présentes en Afrique
et en Asie tropicale.
A.2. Les espèces africaines à large distribution
ou pluri-régionales africaines parmi lesquelles on a:
a) Afro-tropicales continentales (AT), en Afrique
continentale,
b) Afro-malgaches (AFM), distribuées en Afrique, au
Madagascar et les îles voisines,
c) espèces de l'Afrique Orientale et Australe (AOA),
occupant toutes l'est et le sud de l'Afrique.
B. Espèces régionales
Nous regroupons sous ce titre les espèces
cantonnées à une seule entité phytogéographique de
rang régional. Nous y distinguons les catégories suivantes:
B.1. Espèces guinéo-congolaises (GC),
répandues dans toute la région (Omni-guinéocongolaises
aussi appelées pluridomaniales). White, cité par Belesi (2009) a
proposé les subdivisions ci-après, correspondant au domaine de
Lebrun (1947), Aubréville (1962):
a. espèces bas-guinéo-congolaises (BGC),
espèces uniquement connues en Afrique équatoriale atlantique
(Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale et les îles du Golfe
de Guinée) et existant aussi dans le Mayombe (angolais et
congolais) ;
b.espèces congolaises (C), espèces
répandues dans le bassin hydrographique du fleuve Congo incorporant
ainsi les espèces du Forestier Central (FC).
B.2. Espèces de transition régionale (White,
cité par Belesi, 2009): sont des espèces de liaison.
Elles sont plurirégionales. Elles sont répandues
en région guinéo-congolaise et en région
zambézienne du fait de leur voisinage. Dans la présente
étude, il s'agira des espèces Guinéo-congolaises et
zambéziennes (GC-Z), rencontrées dans le centre régional
d'endémisme guinéo-congolais et dans la partie
zambézienne.
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