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Les relations entre la France et les Seychelles d'après la presse française (1977-2004)

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par Guillaume BURDEAU
Université Paris Ouest - Nanterre - La Défense - Master 2 Histoire 2010
  

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Chapitre préliminaire : La diplomatie française dans

la région des Seychelles

Pour mieux comprendre les relations entre la France et les Seychelles de RENÉ, il était indispensable d'adopter un regard panoramique. Nous allons donc recadrer les relations francoseychelloises dans l'ensemble de la politique étrangère de la France dans la région. Les Seychelles sont situées par les chercheurs dans deux zones géographiques : d'un côté l'Afrique, de l'autre l'océan Indien. Deux zones géographiques sont-elles le signe de deux diplomaties différentes ? La politique étrangère de la France aux Seychelles résulte-t-elle d'une politique étrangère unique pour deux zones ou de deux diplomaties distinctes, une pour chaque aire géographique ?

A) La diplomatie française en Afrique

Comme les Seychelles forment un État-archipel africain, il est important de voir comment la diplomatie française se déroule en Afrique et comment elle peut être appliquée aux Seychelles.

Le président de la République française est le principal pilier des relations francoafricaines et est de facto le chef de la Communauté. L'Afrique, surtout francophone, constitue son domaine privilégié, son « pré carré ». DE GAULLE et MITTERRAND sont présentés comme étant les plus africains des présidents français. La personnalisation des liens franco-africains par les présidents français permettent de tisser des liens particuliers avec les dirigeants africains. Le ministre des Affaires étrangères constitue le second pilier. Pourtant, c'est le ministre de la Coopération qui s'occupe particulièrement des affaires africaines en se chargeant de l'Aide et de la Coopération, ce qui provoque des problèmes. Nous avons ensuite les conseillers du président aux Affaires africaines, dits les « messieurs Afrique ». Ils détiennent le rôle important d'interlocuteur entre le président de la République française et les dirigeants africains. Le plus important était Jacques FOCCART, l'homme de la tristement célèbre « Françafrique » et le fondateur des fameux réseaux Foccart. Nous pouvons trouver cet ensemble d'acteurs dans les relations franco-seychelloises (cf. chapitre IV).

Après l'accès des colonies à l'indépendance dès 1960, la France a préservé ses liens avec elles en conservant des instruments spécifiques hérités de la colonisation. La raison est qu'elle a des intérêts économiques, stratégiques et surtout culturels en Afrique. L'influence française permet à la France de justifier son statut de grande nation. La France justifie sa présence en Afrique en se présentant comme la défenseuse d'une Afrique menacée, celle qui apporte son soutien économique à ce continent, ou encore, elle rappelle l'ancienneté des relations franco- africaines. La France tisse des relations plus harmonieuses avec l'Afrique francophone qu'avec les pays maghrébins : elle constitue le coeur des relations franco-africaines. La continuité marque les relations entre la France et l'Afrique francophone. Dès les premières années de l'indépendance, la France a aidé les dirigeants africains à installer et consolider leurs régimes autoritaires à parti unique ou militaires. D'après Jean-François MÉDARD, la « Françafrique »

constitue, avec la Francophonie et la culture un des fondements de l'exception française12. La Francophonie, quant à elle, joue un rôle important dans les relations franco-africaines : elle permet aux acteurs de dépasser les clivages et apprendre à travailler ensemble. Les sommets francoafricains renforcent les liens entre la France et les pays africains grâce aux entretiens en tête-à-tête. Les déplacements diplomatiques renforcent également ces relations et ont une place extrêmement importante en Afrique. La zone Franc, héritage de l'époque coloniale, liait également la France et les pays africains. La France a même réussi à lier ses anciennes colonies à la CEE et s'est efforcée à convaincre ses partenaires européens de leur donner un libre accès au marché communautaire grâce aux Conventions de Lomé. Les Seychelles, en plus d'appartenir à l'Afrique anglophone, appartiennent à l'Afrique francophone, et la Francophonie, les sommets franco-africains et les déplacements diplomatiques jouent un rôle dans les relations francoseychelloises. En revanche, l'archipel n'appartient ni à la « Françafrique » car ce n'est pas une ancienne colonie française directe, ni à la zone Franc car il utilise la roupie comme monnaie.

12 MÉDARD Jean-François, « Les avatars du messianisme français en Afrique », L'Afrique politique 1999, Bordeaux, Centre d'étude d'Afrique noire, 1999, p.17.

La coopération avec l'Afrique est particulière par la nature des relations franco-africaines. Elle sert de prétexte à la France sur son rôle en Afrique et de son statut de puissance mondiale. C'est aussi un héritage de la colonisation. Elle renforce les liens franco-africains et permet à la France d'exercer son influence sur le continent. Elle est sujette à de larges critiques (par exemple, l'affaire des éléphants blancs). Au lieu d'aider véritablement les États africains à se développer, la France détourne la coopération pour assurer la stabilité des régimes et consolider leurs liens avec elle. Le clientélisme se développe en renforce la dépendance des pays africains envers la France. Le Ministère de la Coopération possède des antennes en Afrique et divers organismes d'aide au développement, comme le Fonds d'Aide et de Coopération (FAC) et la Caisse Centrale de Coopération Économique (CCCE) accordent des crédits aux États africains pour les aider dans leur développement. L'Afrique reçoit de la France une aide financière importante : 40 à 50 % de l'aide globale. L'aide à l'Afrique noire augmente au détriment du Maghreb. L'aide à l'Afrique des années 60 a doublé trente ans plus tard. On retrouve ces organismes d'aide au développement aux Seychelles ainsi qu'une assistance financière. Trois domaines sont privilégiés dans les accords franco-africains : les domaines culturel, économique et de la défense. Nous retrouvons particulièrement ces types d'accords dans les relations franco-seychelloises. En outre, la coopération militaire a une place très importante en Afrique. Ses objectifs sont précis et consistent au maintien de la présence française, la défense des intérêts, et l'aide au développement de la défense nationale des pays africains. La coopération militaire s'articule sur les accords de Défense, l'assistance militaire technique (AMT) et la Force d'Action Rapide (FAR). Les accords de Défense sont des accords de coopération dans le domaine militaire. L'AMT fournit du personnel, une aide à la formation, et un soutien logistique. La FAR est le signe le plus évident de la présence française : 62 000 soldats sont implantés dans des bases militaires dans toute l'Afrique. Elle intervient tout particulièrement en cas de troubles et s'avère dès lors relativement importante pour la France car elle cherche à éviter le chaos et la remise en cause des régimes alliés malgré leur nature majoritairement autocratique. Il existe une politique sanitaire de la France en Afrique qui fait alors figure de sinistrée. Pendant deux décennies, la France prétendait aider les jeunes États africains à lutter efficacement contre les grandes épidémies en développant les institutions et les équipements sanitaires alors qu'en réalité sa politique est cloisonnée et mal

définie, d'où la tentative de réorganisation de la stratégie française dans ce domaine dès les années 80 (cf. chapitre XI). La coopération franco-africaine est décentralisée en 1992.

Pourtant, malgré des personnalités politiques et diplomatiques ainsi que des coopérants compétant, la France n'arrive pas à définir une politique étrangère claire, cohérente et sur le long terme en Afrique. Cela provoque l'apparition de problèmes, comme le poids croissant des coopérants français dans les pays africains alors qu'ils devaient former les cadres. Sous DE GAULLE, la diplomatie française en Afrique était conçue comme un combat. Les relations franco-africaines sont inégales. On confond aide et coopération. Après son élection, MITTERRAND a voulu rénover les relations franco-africaines, mais la complexité est telle qu'il a dû y renoncer et revenir à une politique classique. Dans les années 80, les relations économiques entre la France et l'Afrique s'affaiblissent : la France est contrainte d'accepter que ses « clients » fassent des réformes économiques radicales. Mais la France perd ses moyens économiques : elle est donc incapable d'aider l'Afrique à s'en sortir. Elle est même dépassée par l'ampleur des événements qu'elle n'arrive pas à comprendre : écroulement du Bloc de l'Est, fin de la guerre froide et remise en cause des régimes autoritaires africains. C'est pourquoi 1990 constitue une date particulièrement importante. Le président MITTERRAND a donc annoncé à contrecoeur à La Baule que l'aide serait conditionnée par la démocratisation, annonce généralement mal accueillie par ses partenaires africains. Les Seychelles étaient concernées par cette annonce en raison de la nature dictatoriale de son régime politique. L'Afrique s'est engagée sur la voie de la démocratisation mais elle rencontre des problèmes économiques et politiques : elle a donc du mal à changer. Le sommet de La Baule devait permettre à la France de réorienter sa stratégie de politique étrangère en Afrique. On dénonce le manque de coordination, voir l'incohérence des services, la surconcentration de la coopération en Afrique, les modalités de l'Aide et de la coopération. On propose et on applique diverses solutions. Mais comme l'Afrique, la politique étrangère de la France sur ce continent rencontre des difficultés. Pire, la politique et l'influence de la France déclinent et pour cela on s'en prend au Royaume-Uni13. La guerre au Zaïre et le génocide rwandais prouvent que le néocolonialisme français est en crise. Il est donc probable que la diplomatie et la coopération franco-seychelloise sous le régime de France-Albert RENÉ aient souffert et souffrent encore actuellement d'un manque de définition claire et sur le long terme. Il est même possible que tout comme en Afrique, la diplomatie française décline dans l'archipel au profit du Royaume-Uni autrefois si présent dans l'archipel.

13 Le Royaume-Uni est rendu responsable de tous les maux de la France en Afrique par sa culture, sa langue, sa « pensée unique » et sa volonté de supplanter la France sur le continent : c'est le « complot anglo-saxon. SOURCE : Op. cit. MÉDARD Jean-François, « Les avatars du messianisme français en Afrique », L'Afrique politique 1999, Bordeaux, Centre d'étude d'Afrique noire, 1999.

Enfin, nous pouvons voir, d'après Danielle DOMERGUE-CLOAREC, que l'opinion public française se désintéresse des relations franco-africaines et qu'elle est, en outre, mal informée14 : cela indique que ces relations auraient donc une faible place dans la presse française. C'est sans aucun doute le cas pour les relations franco-seychelloises.

D'un point de vue historiographique, voire médiatique, les Seychelles constituent un territoire appartenant à l'océan Indien. Quelle politique la France applique-t-elle dans la région et comment la considère-t-on dans l'archipel ? Pour rester cadré avec notre sujet, nous allons écarter la politique française dans une zone vedette : le Proche et le Moyen-Orient.

La France, tout comme l'ensemble des États européens, s'est intéressée tardivement à l'océan Indien, autrement dit, durant la deuxième moitié du XVIIe siècle15. Nous pouvons citer comme moments marquants de la politique française dans cette région jusqu'à la période qui nous intéresse : la création en 1664 de la Compagnie des Indes orientales, l'installation de comptoirs en Inde et dans les îles Mascareignes - dont la Réunion -, la rivalité avec le Royaume-Uni pour le contrôle de cette région16, ou encore son entreprise coloniale (par exemple la conquête de Madagascar en 1895). Les Seychelles étaient officiellement françaises de 1756 à 1814. L'entreprise coloniale française prend fin avec la décolonisation dans les années 60-70 (par exemple celles des Comores en 1975 et de Djibouti en 1977). La présence française dans l'océan Indien est donc ancienne. Jusqu'en 1967, le Royaume-Uni, puissance coloniale des Seychelles, étaient la principale puissance étrangère dans la région avant de décliner suite à l'annonce de son retrait de l'est du canal de Suez. Ce fut pendant son déclin que les Seychelles ont été décolonisées17. Aujourd'hui le Royaume-Uni ne possède plus dans l'océan Indien que la British Indian Ocean Territory crée en 1965. La France, grâce à ses atouts que nous verrons tout à l'heure, a profité du déclin du Royaume-Uni et du vide qu'il a laissé pour devenir la principale puissance étrangère de l'océan Indien.

14 DOMERGUE-CLOAREC Danielle, La France et l'Afrique après les indépendances, Paris, Sedès, collection Regards Sur L'histoire, 1995.

15 La France s'est donc intéressée à l'océan Indien plus tardivement que les Portugais, les Anglais ou les Hollandais déjà présents.

16 Rivalité remportée par le Royaume-Uni aux prix de guerres défavorables à la France.

17 L'indépendance a permis aux Seychelles de récupérer les îles Aldabra, Desroches et Farquhar utilisées comme bases par les Britanniques et les Américains. SOURCE : MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un enjeu pour l'Occident, Paris, CHEAM, 1995, p.31.

Dès le retrait britannique du canal de Suez en 1967, l'océan Indien, en particulier le sud-ouest, est devenu un enjeu pour l'Occident, donc pour la France : c'est une importante voie de communication, la route du pétrole. Les pétroliers quittant le Golfe arabo-persique doivent passer par le sud-ouest de l'océan Indien pour traverser le canal du Mozambique, atteindre la route du Cap et se rendre à l'Ouest. La route est longue et les pétroliers peuvent être exposés à de multiples dangers, comme celui d'une rencontre hostile avec un sous-marin. D'après Philippe LEYMARIE, la constitution progressive d'une « barrière socialiste »18 menacerait cette route aux yeux des Occidentaux19. Il est donc indispensable d'assurer la sécurité des pétroliers pendant leur trajet. Les puissances, en particulier les États-Unis et l'URSS, cherchent donc à contrôler cette voie de communication : il y ainsi de grandes rivalités et c'est là un aspect de la guerre froide. À ces puissances nous pouvons ajouter la France. Diego Garcia, Djibouti et la Réunion servent à la surveillance de l'océan Indien. En revanche, la route du pétrole vers l'est, c'est-à-dire en direction du Japon ou encore de l'Australie, est moins vulnérable et les navires passent par le sud du Sri Lanka. Les divers

États du sud-ouest de l'océan Indien sont chacun situés à un emplacement stratégique. Les Seychelles constituent, avec Maurice, un point de passage entre l'est et l'ouest de l'océan. Les pétroliers passent depuis l'est de l'archipel. Les Seychelles attirent donc involontairement les convoitises des grandes puissances. Leur position stratégique les rend vulnérables aux pressions extérieures. C'est pourquoi le régime de RENÉ a rééquilibré ses relations Ouest-Est et est non-aligné, réussissant à préserver un équilibre fragile. Sa position stratégique incite les puissances à assurer la stabilité du régime, d'où l'intervention de la France et de l'URSS après la tentative de coup d'État en 1981. C'est aussi pour cela que les pays non-alignés de l'océan Indien, dont les Seychelles, ont cherché à mettre fin au « processus d'escalade et d'expansion » de la présence militaire des grandes puissances dans l'océan Indien. Ainsi, en 1971, l'ONU adopte le projet de création d'une « zone de paix » dans l'océan Indien démilitarisée. Les États-Unis et la France sont les premiers visés. En fait, l'idée de créer une « zone de paix » est difficile à appliquer et a rencontré des obstacles.

Hélène MAZERAN présente la France comme un soutien économique et un facteur d'équilibre face à la rivalité américano-soviétique20. La France a plusieurs intérêts dans l'océan Indien : ses territoires, c'est-à-dire la Réunion, Mayotte et d'autres îles ; ses fortes relations avec plusieurs pays, surtout ceux du sud-ouest de l'océan Indien, parmi lesquels les Seychelles ; enfin, le rôle stratégique qu'elle tient dans cette partie du monde. Pour défendre ses intérêts, la France est donc très présente militairement dans l'océan Indien, bien que les moyens déployés soient modestes. Grâce à une importante flotte de la « Royale » (nom de la Marine française), et à ses bases à Djibouti, la Réunion et Mayotte, la France est la principale puissance étrangère présente dans la région. La « Royale » est la flotte la plus importante de l'océan : plus de 15 % de son tonnage total, c'est-à-dire 300 000 à 1 million de tonnes se trouvent dans l'océan Indien. Elle a une vocation régionale et a une capacité mondiale. La « Royale » dissuade les agresseurs de pays amis ou de territoires français, projette la puissance de la France et maintient la présence française dans l'océan Indien. Djibouti est la principale base française : elle permet à la France de surveiller l'océan Indien, surtout pendant l'occupation soviétique de l'Afghanistan.

18 Cette barrière socialiste est composée par les Comores de SOILIH, l'Éthiopie de MENGISTU, Madagascar de RATSIRAKA, le Mozambique de MACHEL, la Somalie de SYAD BARRE, la Tanzanie de NYERERE, le Yémen du Sud du FNL et ... les Seychelles de RENÉ.

19 LEYMARIE Philippe, Océan Indien : nouveau coeur du monde, Paris, Éditions Karthala, 1981.

20 MAZERAN Hélène, L'Océan Indien : un enjeu pour l'Occident, Paris, CHEAM, 1995, p.178.

La FAR, présente en Afrique, l'est également dans l'océan Indien. La France pratique deux stratégies : directe, c'est-à-dire protéger ses intérêts par la dissuasion ; et indirecte qui consiste à mettre en place une riposte graduée de toute tentative de grignotage des intérêts français par le déploiement de la FAR. La France est la garante de la sécurité des voies maritimes de l'océan Indien. En dominant le trafic maritime, la France entretient des relations commerciales avec l'ensemble des pays riverains. En tant que principale puissance militaire étrangère présente dans l'océan Indien, la France est mise en cause par les pays qui cherchent à créer une « zone de paix » dans la région. Pourtant, on a accepté de maintenir la présence militaire française « au nom de la paix ». En effet, elle joue un rôle de stabilisatrice et son retrait aurait été profitable à

l'hégémonie d'autres puissances, surtout celle de l'URSS. De plus, la France est une puissance navale moyenne et non hégémonique, elle rassure les pays alliés face à ses agresseurs et évite aux pays riverains d'être confrontés sans cesse à l'URSS : elle attire plus facilement la sympathie des États. Cela permet à la France de jouer son rôle de gendarme de l'océan Indien et d'affirmer son statut de puissance riveraine. Position que l'URSS a vainement tenté de supplanter. Pourtant, il y a des cas de « cohabitation » de navires français et soviétiques, par exemple aux Seychelles.

Les territoires français dans l'océan Indien sont importants : avec une Zone Économique Exclusive (ZEE) de 2,8 millions de km2 (un quart du domaine maritime français) aux multiples ressources, ils font de la France la première puissance maritime du sud-ouest de l'océan Indien. La dissémination de ces territoires et leur superficie posent des problèmes car elles privent des ressources économiques aux pays riverains. La Réunion est la plus importante. C'est « la vitrine de la France » dans l'océan Indien. Elle sert de relais culturel entre la France et l'océan Indien, mais également de base militaire à 2 800 soldats, 8 bâtiments de combats et 5 bâtiments de soutien depuis le départ des troupes françaises de Madagascar en 1973. En réalité, elle est le siège du commandement des Forces Armées de la Zone Sud de l'Océan Indien (FAZSOI). Elle est indispensable à la France. Pourtant, son économie est faible, ce qui pose des problèmes. Dans les années 70 et jusqu'au début des années 80, le statut de la Réunion était contesté par ses voisins, dont les Seychelles, réunis au sein d'une commission ad hoc de l'OUA. Afin que les pays riverains acceptent cette présence française, la France pratique une diplomatie sans exclusive et souple avec eux, accorde de l'importance aux usages locaux et développe de bonnes relations. La diplomatie d'acception de la présence française dans l'océan Indien et d'intégration régionale de la Réunion - décentralisée en 1982 et en plein dynamisme - a porté ses fruits : le 10 janvier 1986, la France intègre la Commission de l'Océan Indien (COI) dont font partie les Seychelles : c'est l'évènement le plus important des années 80 dans l'océan Indien d'après Arnaud de LA GRANGE21. En effet, c'est rare qu'une puissance développée s'associe avec des pays en voie de développement. La Réunion a même pris la présidence de la COI en 1988, en 1992 et en 1996. Mayotte abrite également une base et possède une importance stratégique grâce à son lagon d'une longueur de 150 km. Ayant choisi le rattachement avec la France plutôt qu'avec les Comores - car elle a conscience de ses faiblesses économiques et puisqu'elle préfère le système français à celui des Comores - elle est le sujet du contentieux entre la France et les Comores. Les îles Éparses dans le canal du Mozambique sont revendiquées par Madagascar. La France défend donc ses territoires. Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) ne sont nullement remises en cause.

21 LA GRANGE Arnaud de, La France dans la géopolitique du Sud-Ouest de l'océan Indien, Paris, Paris4-Sorbonne, 1988.

Après l'accession à l'indépendance des États du sud-ouest de l'océan Indien, la France a immédiatement établi avec eux des liens étroits. Si ces liens sont aussi étroits, c'est avant tout grâce à une langue et une culture commune : l'ensemble de la région parle français et possède une culture héritée de la colonisation française (par exemple, on continue d'utiliser le code Napoléon comme base de droit à Maurice et aux Seychelles). C'est la culture qui domine la coopération entre la France et les pays du sud-ouest de l'océan Indien. Tout comme en Afrique, la Francophonie permet l'établissement de liens privilégiés avec ces pays, dont les Seychelles. Les liens culturels avec la France se renforcent de plus en plus à Maurice et aux Seychelles. Dans le domaine économique, la France est le principal bailleur de fond et client de la région. Dans le

domaine militaire, il y a des accords d'assistance technique mais jamais de défense. Enfin, la coopération sanitaire dans l'océan Indien est, d'après Claude ROUY, un des meilleurs reflets de la volonté de la France de coopérer avec les États riverains22. Ces relations privilégiées confortent l'importance de la France dans le monde. En dehors des Seychelles, que peut-on dire des liens entre la France et les pays du sud-ouest de l'océan Indien ? Avec Madagascar, les rapports étaient excellents jusqu'en 1972 avec le départ du président malgache Philibert TSIRANANA et l'arrivée au pouvoir des militaires. Sous la dictature socialiste du capitaine de frégate Didier RATSIRAKA (1975-1991), les relations avec la France étaient difficiles sans qu'elles ne soient pour autant mauvaises. Aux Comores, les relations étaient suspendues dès l'arrivée au pouvoir du maoïste révolutionnaire Ali SOILIH (1975-1978). Elles n'ont été rétablies qu'après son assassinat lors d'un putsch des mercenaires dirigés par Bob DENARD. Bien que les relations francocomoriennes soient devenues bonnes, seule la question de Mayotte les oppose. Enfin, à Maurice, ses relations avec la France n'ont eu de cesse de se développer. Elles se sont même considérablement renforcées après la victoire électorale du Mouvement militant mauricien (MMM) en juin 1982. Toutefois, la collaboration privilégiée de la France avec l'Afrique du Sud heurte la sensibilité des États insulaires, dont les Seychelles : confrontée à la remise en cause de sa collaboration avec ces différents pays, la France s'efforce de maintenir sa position traditionnelle dans la région. Sa complaisance avec les individus impliqués dans les entreprises de déstabilisation régionale, comme Bob DENARD, ainsi que la colonisation « utilitaire » ternissent sa diplomatie régionale.

22 ROUY Claude, « La coopération sanitaire française avec les pays de l'océan Indien », Annuaire des pays de l'Océan Indien, Volume VII, Aix-en-Provence, Presses universitaires d'Aix-Marseille, 1980, p.35.

23 CAMPREDON Jean-Pierre et SCHWEITZER Jean-Jacques, France, Océan Indien, Mer Rouge, Paris, CHEAM, 1986.

Malgré les apparences, on se rend compte que les résultats de la diplomatie française dans l'Océan Indien ne sont pas très bons. Pour Jean-Pierre CAMPREDON et Jean-Jacques SCHWEITZER, sa politique régionale a connu des semis-succès, voire des échecs23. La raison de ces échecs ? L'insuffisance des moyens financiers, un manque de volonté des coopérants et des entreprises françaises dans la région, ainsi que les obstacles dressés volontairement par les États-Unis et l'URSS en matière d'aide au développement. D'après Hélène MAZERAN, le manque de moyens financiers risque de priver la France de son statut de puissance navale24. Dès les années 90, tout comme en Afrique, la politique étrangère de la France dans l'océan Indien s'affaiblit, et sa grandeur si ancienne dans la région décline. En effet, elle est confrontée à la multiplication de plusieurs puissances concurrentes étendant progressivement leurs influences dans la région : les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, le Japon, la Chine, l'Inde ou encore l'Afrique du Sud. En même temps, tout comme en Afrique, les pays de l'océan Indien se démocratisent. Il est considéré que la démocratisation de l'océan Indien est une condition de la paix et de la sécurité internationale Pour pallier la faiblesse de se moyens diplomatiques, la France a cherché à intégrer sa politique régionale dans celle de l'Union européenne. Pourtant, le renforcement de sa coopération avec les pays riverains peut être un atout. Elle pourrait peut-être avoir une présence militaire plus active à l'avenir25 ?

La France pratique deux politiques étrangères quasi distinctes en Afrique et dans l'océan Indien. Néanmoins, elles peuvent se confondre, en particulier dans le sud-ouest de l'océan Indien qui est rattaché au continent africain. L'Afrique et l'océan Indien sont deux zones géographiques importantes aux yeux de la diplomatie française car elles font la grandeur de la France. Sa place, sa politique de collaboration, surtout culturelle, et son influence sont importantes et elle est appréciée des habitants. Elle met en place d'importantes relations diplomatiques avec l'Afrique et l'océan Indien. Dans ces deux régions, surtout dans l'océan Indien, la France a des intérêts qu'elle ne peut pas se permettre de perdre. Mais sa politique n'est pas claire, elle n'a pas assez de moyens, ce qui provoque des difficultés et son déclin. La politique étrangère de la France aux Seychelles depuis son indépendance est le résultat de la combinaison de ces deux diplomaties. Au fil de notre développement, nous retrouverons certains des éléments évoqués dans notre étude sur les relations francoseychelloises pendant le « règne » de France-Albert RENÉ.

24 MAZERAN Hélène, Géopolitique de l'Océan Indien, Paris, PUF, 1987.

25 MAURICE Pierre et GOHIN Olivier (dir.), Les relations internationales dans l'Océan Indien, Saint-Denis, Université de La Réunion, Faculté de droit et des sciences économiques et politiques, 1993.

PREMIÈRE PARTIE :

LA PRESSE FRANCAISE AUX SEYCHELLES

ET DANS LES RELATIONS FRANCO-

SEYCHELLOISES

Chapitre I : Les acteurs de la presse française aux

Seychelles de René

Pour étudier les relations franco-seychelloises sous France-Albert RENÉ en utilisant essentiellement comme sources les articles de presse française, il est préférable de commencer par vous présenter les acteurs de la couverture médiatique française dans l'archipel. Quels journaux ou magazines ont publié des articles sur les Seychelles de RENÉ et en même temps sur ses relations avec la France ? Qui sont ses journalistes ? Et à partir d'où suivent-ils les événements dans l'archipel ? Dans le souci d'étudier la vision des relations franco-seychelloises à travers la presse métropolitaine, nous écarterons les journaux d'outre-mer comme Le Quotidien de la Réunion et franco-africains comme Jeune Afrique.

A) Les journaux, magazines et agences de presse

Dans notre corpus, nous avons répertorié plus de vingt journaux ou magazines : Le Monde, Le Point, Les Échos, L'Express, Le Figaro, Le Quotidien de Paris, Le Matin, Libération, La Croix, La Lettre de l'Océan Indien, et encore. Quelques bulletins de deux agences de presse française, l'AFP et News Press y sont inclus. Nous allons vous les présenter.

D'abord, il est jugé préférable de commencer par l'AFP. Sans elle, les journaux français mais également étrangers seraient beaucoup moins renseignés sur l'actualité internationale. Fondée le 20 août 1944 pendant la résistance parisienne, l'Agence France-Presse devient un réseau international de l'information avec l'Agence Press, Bloomberg et Reuteurs. Il obtient un statut spécifique le 10 janvier 1957 : il est indépendant et neutre. En 1971, les dépêches sont transmises par satellites. Elles sont informatisées dès 1973-1975. L'AFP s'investit ensuite dans la photographie, l'infographie et Internet. Aujourd'hui, l'AFP couvre 165 pays grâce à ses 115 bureaux et 50 correspondants et à travers cinq centres régionaux : Washington DC pour l'Amérique du Nord, Hong-Kong pour l'Asie et le Pacifique, Montevideo pour l'Amérique latine,

Nicosie pour le Moyen-Orient, et Paris pour l'Europe et l'Afrique (dont les Seychelles). 2 900 personnes de 80 nationalités différentes employées par l'agence sont réparties à travers tous les pays couverts et six langues de travail sont utilisées (français, anglais, espagnol, allemand, portugais et arabe)26.

26 http://fr.wikipedia.org/wiki/Agence_France-presse, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

Le Monde est considéré comme étant la référence de la presse francophone dans le monde. Crée en décembre 1944 par Hubert BEUVE-MÉRY par la volonté de Charles de GAULLE de donner à la France un journal de référence, ce « quotidien du soir » a pour particularité d'être daté du lendemain du jour de sa publication - ainsi, sa première édition parait le 18 décembre 1944, daté du 19 décembre -, ce qui lui permet d'être disponible dès midi à Paris et le soir dans les grandes villes de France. Avec 300 000 exemplaires diffusés, Le Monde se trouve pourtant derrière L'Équipe, Ouest France ou 20 minutes en termes de diffusion. Pourtant, il possède une audience quotidienne supérieure avec ses 1.895.000 lecteurs et il est le quotidien français le plus diffusé dans le monde (120 pays). Le Monde possède plusieurs rubriques, comme Le Monde Magazine et il est présent sur Internet depuis 1995. Ses locaux sont restés pendant quarante-quatre ans dans les locaux du Temps dont il en est devenu le propriétaire en 1956. Son siège s'est ensuite déplacé à plusieurs reprises ; actuellement il se trouve au boulevard Auguste-Blanqui depuis 2004. Suites à des difficultés financières dans les années 80 et 90, Le Monde a dû abandonner son statut de SARL pour celui de société anonyme à directoire et conseil de surveillance en 1994. Dans les années 2000, il connaît des crises allant jusqu'à la perte de son indépendance en 201027.

27 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde, consulté le mercredi 13 juillet 2011 ;

http://www.gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-le-journal-le-monde---presentation-ethistoire-2045.htm, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

28 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Monde_diplomatique, consulté le mardi 23 août 2011.

Le Monde diplomatique est un supplément du Monde fondé en 1954. Surnommé « le Diplo », il était destiné à l'origine aux « cercles diplomatiques et aux grandes organisations internationales ». Bien que Le Monde détienne encore 51 % du capital du Monde diplomatique, ce dernier a pris progressivement son autonomie et il possède actuellement une rédaction et une société d'édition différentes du quotidien. Parmi les sujets traités, nous avons la géopolitique, l'économie, les questions sociales, l'écologie, la culture ou encore les médias. Il peut se montrer favorable envers des personnes controversées, comme Fidel CASTRO ou Hugo CHAVEZ, ou bien se montrer particulièrement critique, à l'égard de la politique israélienne à propos du conflit israélo-palestinien28, par exemple.

Le Figaro est le plus ancien quotidien français encore publié : il a été fondé le 15 janvier 1826, c'est-à-dire sous Charles X. Sa devise utilisée en une est tirée du Mariage de Figaro - d'où le nom du journal - de BEAUMARCHAIS : « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur ». Petit journal satyrique connaissant le succès puis l'échec, il devient un grand quotidien le 16 novembre 1866, engrangeant ainsi un succès beaucoup plus large. Le journal a su attirer des auteurs illustres comme Alexandre DUMAS et il est l'un des premiers journaux à publier des grands reportages sur place. Le Figaro s'est mêlé dans la vie politique française du XIXe siècle : chute de Charles X, la prise de position contre la Commune ou encore l'Affaire Dreyfus (ZOLA fait publier ses trois premiers articles avant de publier son célèbre « J'accuse » dans L'Aurore).

Entre 1914 et 1918, le journal est privé de son identité mondaine et littéraire suite à l'assassinat de son directeur par Henriette CAILLAUX (14 mars 1914) et par la guerre. Il renoue avec son esprit mondain pendant l'entre-deux-guerres et publie dans les années 30 de grands reportages, par exemple sur la Guerre d'Espagne. Pendant l'Occupation, Le Figaro installé à Lyon, subit une lourde censure avant d'être sabordé le novembre 1942. Il réapparaît en publiant un éditorial de François MAURIAC sur Charles de GAULLE lors de la Libération (25 août 1944). Depuis son rachat par Robert HERSANT en 1975, le journal est dans la tourmente jusqu'à sa prise de contrôle en juin 2004 par le groupe Dassault (GIMD). Malgré des problèmes économiques et financiers, la place actuelle du Figaro dans notre société demeure toujours importante29.

29 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Figaro, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

30 http://fr.wikipedia.org/wiki/La_croix, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

31 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Point, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

La Croix, quotidien catholique appartenant au groupe Bayard Presse, est avec Le Figaro l'un des journaux français les plus anciens à être encore publié : il a été fondé en 1880 sous la forme d'un mensuel par le père Emmanuel d'ALZON. Devenu un quotidien en 1883, La Croix réussit à fédérer les courants catholiques mais s'est montré violemment antidreyfusarde et antisémite. Après la dissolution de la congrégation des assomptionnistes le 25 janvier 1900, La Croix est racheté par Paul FERON-VRAU. Le journal paraît alors sous deux formats : un périodique de petit format destiné au lectorat populaire d'un côté, et de l'autre un grand journal pour un public plus exigeant et plus cultivé. Pendant la Seconde Guerre mondiale, son siège se déplace à Bordeaux puis à Limoges. Cessant de paraître le 21 juin 1944, il est relancé le 1er février 1945 par le père GABEL qui introduit de nouvelles rubriques. Le 1er février 1956, le crucifix est supprimé de la « une ». Le journal soutient le concile Vatican II (1962-1965). En 1972, La Croix devient La Croix-L'Événement avant de reprendre son nom originel en 1983. En 1995, il connaît une nouvelle impulsion, suivie d'une modernisation en 2006. En 2003, La Croix à fait la une des journaux en licenciant un de ses collaborateurs ayant écrit un livre portant atteinte à la ligne éditorial du journal30.

Le Point est un magazine d'information générale fondée en 1972 par une ancienne équipe de journalistes de L'Express en se basant sur les grands magazines américaines. En trois ans, il a atteint son équilibre financier, puis est devenu largement bénéficiaire. Menacé d'être nationalisé après la victoire de la gauche en 1981, il quitte les éditions Hachette. La société Gaumont rachète le 25 janvier 1982 51 % du capital du Point à Hachette et devient son principal actionnaire. En septembre 1992, la « Générale Occidentale », filiale d'Alcatel-Asthom acquiert 40 % du capital et devient son principal actionnaire en septembre 1993. Un GIE L'Express-Le Point apparaît pour gérer le domaine de la publicité, ce qui constitue une importante source de revenus. Le Point lance sa première édition ciblée le 29 janvier 1994 sur les Grandes écoles et les universités. Son directeur actuel est Étienne GERNELLE depuis décembre 200931.

Les Échos est un quotidien d'information économique et financière fondée en 1908 par les frères SERVAN-SCHREIBER d'abord sous la forme d'un petit mensuel avant de devenir un quotidien vingt ans plus tard. L'ensemble de l'actualité nationale, régionale et internationale ayant des répercussions sur la vie économique et financière est traitée et analysée. Ancienne référence de presse économique, il connaît une interruption pendant l'occupation avant de réapparaître après la Libération sous un format réduit. À cause des tensions au sein de la famille Servan-Schreiber, le journal est vendu aux BEYTOUT en 1963. Le journal connaît alors une modernisation et se développe. Il est racheté en 2007 par le groupe LVMH32.

32 http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Echos, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

33 http://www.gralon.net/articles/news-et-media/magazines/article-l-express---presentation-et-histoire2025.htm, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

34 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Quotidien_de_Paris, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

35 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Matin_de_Paris, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

36 http://fr.wikipedia.org/wiki/Lib%C3%A9ration_(journal), consulté le mercredi 13 juillet 2011.

L'Express, magazine généraliste, est crée par Jean-Jacques SERVAN-SCHREIBER et Françoise GIROUD le 16 mai 1953, d'abord comme supplément des Échos avant de devenir indépendant. Sous l'impulsion de son président SERVAN-SCHREIBER qui accueille des écrivains reconnus tels SARTRE ou CAMUS, L'Express engrange le succès. Pendant les élections législatives de 1955-1956, il est publié quotidiennement. En 1964, il change de formule pour devenir le premier hebdomadaire d'informations français sur le modèle du Time américain. En 1977, il est vendu au financier Jimmy GOLDSMITH. Il appartient ensuite à divers groupes, dont Express-Roularta depuis 200633.

Le Quotidien de Paris, du Groupe Quotidien aujourd'hui disparu, est fondé en 1974 par Philippe TESSON. La survie de ce quotidien généraliste était difficile : sa diffusion modeste était plutôt « élitiste » et ses capacités financières étaient limitées. Il ne réussit à survivre que grâce au succès du Quotidien du Médecin, autre publication du groupe. Mais le 19 juin 1994, ce groupe est placé en liquidation judiciaire. En février 1995, le journal est racheté par Nicolas MIGUET, et le 14 novembre 1996, il cesse définitivement de paraître34.

Le Matin est un quotidien généraliste fondé le 1er mars 1977 par Claude PERDRIEL comme quotidien du Nouvel Observateur. Les liens entre ces deux médias étaient financiers. Des journalistes du Nouvel Observateur collaboraient même avec ce journal. S'inscrivant dans une logique plus politique que commerciale, Le Matin soutient les socialistes, surtout à travers la multiplication des suppléments. Son agonie commence après la victoire de la gauche en 1981 : sa diffusion d'environ 100 000 exemplaires chute brusquement. En 1987, seuls 50 000 exemplaires sont à peine sortis. Des solutions financières ont été tentées. Le journal finit par disparaître le 6 mai 1987 par liquidation judiciaire35.

Libération est un quotidien généraliste fondé par Jean-Paul SARTRE lui-même, le 18 avril 1973. D'abord extrême-gauche, il est passé à la social-démocratie dans les années 80. Sous SARTRE, le journal encourageait le combat de tous les opprimés et soutenait les travailleurs. Il a subi plusieurs interruptions à cause de nombreuses crises. Il réapparaît trois jours après la victoire de François MITTERRAND à la présidentielle sous la forme d'une nouvelle formule, Libération

2. Sa diffusion ne cesse d'augmenter dans les années 80-90. Lancé le 26 septembre 1994, Libération 3 peine à trouver son lectorat : la nouvelle formule est abandonnée. Depuis 2001, le journal connaît de graves difficultés financières et une baisse de sa diffusion malgré des sursauts36.

La Tribune est un quotidien économique et financier paru pour la première fois le 15 janvier 1985 après avoir été L'Information dans les années 50 puis Le Nouveau Journal en 1970. Sa diffusion n'était pas importante. En 1992, d'importants investissements de relance sont lancés par le groupe Expansion, mais ce dernier a du céder La Tribune à l'homme d'affaires libanais Georges GHOSN, puis à LVHM. En 1999, des changements se sont déroulés et La Tribune se lance davantage sur Internet. Fin 2006, le quotidien change de formule. En novembre 2007, il est vendu à News Participations. En 2010, des ajustements sont lancés, permettant une stabilisation de l'audience, voire sa hausse. Le 11 janvier 2011, La Tribune est placée en procédure judiciaire de sauvegarde pour une durée de six mois afin que le quotidien puisse se recapitaliser37.

Quant à La Lettre de l'Océan Indien ou LOI, son cas est particulier. Cet hebdomadaire, crée en 1981, est l'un des journaux les mieux renseignés sur les Seychelles. Bien qu'il soit petit (huit pages), les chercheurs et les spécialistes de l'océan Indien ou des Seychelles, comme Charles CADOUX, le considère comme une référence bibliographique38. En effet, l'hebdomadaire révèle des informations inédites sur les réseaux de pouvoirs politiques et économiques39. L'hebdomadaire peut donc publier plusieurs articles sur un seul pays par exemplaire. Les articles, qui ne sont jamais signés, couvrent essentiellement les pays africains riverains de l'océan Indien et ils sont répartis en trois rubriques : politique et diplomatie, économie et « Who's Who » qui décrit les individus présents dans l'actualité. C'est le groupe Indigo Publications à Paris qui l'édite.

Ensuite, nous avons des presses écrites dont un seul article a pu être identifié et ajouté à notre corpus. Ces presses écrites sont les suivantes :

· Cols bleus, magazine bimensuel de la Marine nationale française, est fondée par Jean RAYNAUD le 23 février 1945. Il est l'organe de liaison de la Marine nationale pour ses unités40.

· Le Canard enchaîné, hebdomadaire satyrique fondé le 10 septembre 1915 en réaction à la censure, à la propagande et au bourrage de crâne pendant la Première Guerre mondiale. Seul journal français politiquement indépendant, et présenté par l'historien Laurent MARTIN comme étant « une forme alternative de presse qui n'a guère d'équivalents en France et dans le monde », il est connu pour dénoncer des scandales politiques et à révéler au grand jour plusieurs affaires, comme l'Affaire STAVISKY (1934)41.

· Le Dauphiné libéré est un quotidien régional paru pour la première fois le 7 septembre 194542.

· Le Nouvel Observateur, familièrement appelé Nouvel Obs, est lancé le 19 novembre 1964 en succédant à France Observateur. Sa capacité a évoluer en fonction de son temps et des moeurs lui a permis de connaître le succès auprès de son lectorat. En 1995, il devient le premier magazine d'actualité français devant L'Express.


· Marine, La Revue Maritime et La Nouvelle Revue Maritime, magazines publiés par des institutions ou associations maritimes43.

· La Revue Défense Nationale, revue mensuelle crée en mai 1939 traitant de tous les domaines se rapportant à la stratégie et à la défense. Ce ne sont pas des journalistes qui rédigent les articles mais des spécialistes de divers domaines allant de la politique à la science44.

· Et enfin, Rouge, hebdomadaire de la Ligue communiste révolutionnaire paru le 18 septembre 1968 et disparu le 12 février 2009. Fidèle à la ligne communiste, Rouge développe ses informations sur la lutte contre l'oppression et l'exploitation, commente l'actualité internationale et nationale ainsi que les débats de la gauche et de l'extrême-gauche45.

42 http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dauphin%C3%A9_lib%C3%A9r%C3%A9, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

43 http://revuemarine.fr/myWordPress/, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

44 http://fr.wikipedia.org/wiki/Revue_d%C3%A9fense_nationale, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

45 http://fr.wikipedia.org/wiki/Rouge_(presse), consulté le mercredi 13 juillet 2011.

B) Les journalistes

Sous la présidence de France-Albert RENÉ, plus d'une quarantaine de journalistes ont suivi les Seychelles. Dans notre corpus, seuls quelques-uns ont rédigé plus de deux articles sur ce pays à cette époque. Qui sont donc ces principaux journalistes qui ont couvert les Seychelles de RENÉ ?

Philippe DECRAENE et Jean-Pierre LANGELLIER, travaillant tous les deux pour Le Monde, ainsi que Philippe LEYMARIE de RFI et du Monde diplomatique, semblent être les journalistes parmi les mieux renseignés sur les Seychelles. Philippe DECRAENE fut le chef de la rubrique Afrique noire au journal Le Monde pendant vingt-cinq ans et le rédacteur en chef de La Revue française d'études politiques africaines. Il a également été président honoraire de l'Académie des sciences d'outre-mer (1972), professeur émérite des Universités à l'INALCO, directeur au CHEAM et enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris, chef de la revue Afrique-Asie et membre du Haut-conseil de la francophonie (1989). Il est l'auteur d'une douzaine d'ouvrages sur l'Afrique, parmi lesquels Sénégal (PUF, collection Que sais-je ? 1985) et Onze leçons sur l'Afrique australe (CHEAM, 1995), ainsi qu'un article, « Congo (République »), paru dans l'Encyclopaedia universalis46. Jean-Pierre LANGELLIER est le rédacteur adjoint au Monde. Travaillant pour ce journal depuis plus de trente ans, il a été son correspondant en Afrique Orientale et en Israël, puis chef du service étranger et éditorialiste. Actuellement, il est correspondant au Royaume-Uni, l'ancienne puissance coloniale aux Seychelles. Il est l'auteur de plusieurs livres dont Mauritanie, dans l'Adrar et l'erg Makteir (Les Imagynaires, collection Les Carnets de la Balguère, 2001). Philippe LEYMARIE est journaliste à RFI. Spécialiste des questions africaines, de la marine et de la défense, il assure

des revues de presse et des chroniques à cette chaîne de radio, tout en collaborant en même temps avec Le Monde diplomatique. Il est l'auteur de certains livres dont celui que nous utilisons : Océan indien : le nouveau coeur du monde (Karthala, 1981).

Ensuite, nous pouvons présenter Jacques de BARRIN (Le Monde), Patrice CLAUDE (Le Monde), Jean-Claude POMONTI (Le Monde), Bernard GROLLIER (Les Échos et Le Point), Philippe FLANDRIN (La Croix), Anthony MOCKLER (L'Express et Libération) et Pierre HASKI (Libération).

Nous allons tout d'abord présenter les journalistes du Monde en dehors de DECRAENE et LANGELLIER. Jacques de BARRIN, né à Tours le 14 octobre 1938, est actuellement à la retraite. Il a commencé sa carrière de journaliste en entrant au Monde en 1969 en Province, puis en Corse en 1980. Il s'intéressa d'abord aux transports. Ensuite, il a été correspondant en Thaïlande où il couvrit les pays asiatiques, puis au Kenya pour couvrir l'apartheid, surtout la libération de Nelson MANDELA qui l'aurait profondément touché. Revenu à Paris en 1990, il s'occupa des articles sur les pays du Maghreb avant de prendre sa retraite en 199647. Patrice CLAUDE a fait son entrée au Monde en 1980. Devenu correspondant en Afrique australe, en Asie du Sud, en Europe et au Moyen-Orient, il a essentiellement couvert les conflits internationaux tels que ceux qui ont secoué l'Afrique du Sud, l'Angola, le Sri Lanka ou encore l'Afghanistan lors de l'occupation soviétique et la guerre contre les Talibans après les attentats du 11 septembre 2001. En mars 2003, dès le début des frappes anglo-américaines contre l'Irak de Saddam HUSSEIN, il devient correspondant permanent à Bagdad. Devenu spécialiste de l'Irak, il obtient en 2006 le Prix Hachette du grand reportage pour l'un de ses articles sur le pays48. Jean-Claude POMONTI, né en 1940 et ancien étudiant à l'Institut d'études politiques ainsi qu'à l'INALCO, a été le correspondant du Monde à Bangkok (1968-1974) où il a principalement couvert la guerre américaine au Vietnam, ce qui lui a valu le prix Albert-Londres en 1973. Spécialiste de l'Asie du Sud-Est, il est devenu correspondant en Afrique orientale à Nairobi (1974-1979), puis au desk Afrique à Paris (1979-1985) avant de devenir chef adjoint du service étranger en charge de l'Asie (1985-1991), pour redevenir correspondant à Bangkok (1991-2005). Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la péninsule indochinoise et sur l'Afrique, tel Un Vietnamien bien tranquille (Équateur, 2006)49.

46 http://www.academieoutremer.fr/academiciens/fiche.php?aId=187, consulté le mercredi 13 juillet 2011 ; http://www.geopolitique-africaine.com/author/philippe-decraene, consulté le mercredi 13 juillet 2011 ; Encyclopaedia universalis, Paris, 2008.

47 http://www.ac-creteil.fr/lecturecollinet/Ple%20infos/mai/ple_ressource_lecture_%C3%A9criture.htm, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

48 http://www.lemonde.fr/proche-orient/porfolio/2010/11/12/nouri-al-maliki-un-homme-autoritaire-qui-

concentre-beaucoup-de-pouvoir_1439241_3218.html, consulté le mercredi 13 juillet 2011 ; http://www.revue21.fr_Patrice-Claude_, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

49 http://www.bibliomonde.com/auteur/jean-claude-pomonti-2098.html, consulté le mercredi 13 juillet 2011 ; http://www.diffusion.lokomodo.fr/Jean-Claude-Pomonti.html, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

Nous nous intéresserons également à Philippe FLANDRIN (La Croix), Bernard GROLLIER (Le Point et Les Échos), Pierre HASKI (Libération) et Anthony MOCKLER (L'Express et Libération). Grand reporter ayant couvert l'Orient, romancier, essayiste et docteur en science politique à la Sorbonne, Philippe FLANDRIN a couvert avec passion l'Orient, en particulier l'Afghanistan où il a effectué plusieurs séjours clandestins, pour plusieurs journaux : La Croix, Actuel, Paris-Match, Le Figaro et la BBC. Il est l'auteur de plusieurs romans et essais parmi lesquels Saqqarah, une vie : entretiens avec Jean-Philippe Lauer (Payot-Rivages, 1992) et Aenigma (Rocher, 2006). Bernard GROLLIER est un journaliste indépendant, ce qui explique pourquoi il a travaillé à la fois pour Le Point et Les Échos en même temps. Depuis 1987, il est « réfugié climatique » à la Réunion. Depuis 1988, il effectue de nombreux reportages à Mayotte tout en restant basé à la Réunion. Il est rédacteur en chef d'Océan Indien Magazine. Il publie des textes pour les éditions Orphie, par exemple dans Scènes de la Réunion vue d'en haut (photographies de Roland BÉNARD). Pierre HASKI, né le 8 avril 1953 à Tunis, et diplômé au Centre de formation des journalistes (CFJ) en 1974, il devient journaliste à AFP la même année et il devient son correspondant en Afrique du Sud (1976-1980). Il entre dans Libération en 1981 d'abord comme responsable de la rubrique Afrique (1981-1988) avant de se charger des relations internationales (1988- 1993). Correspondant à Jérusalem (1993-1995), il devient ensuite chef du service international et rédacteur en chef adjoint en 1995. En 2000, il devient correspondant en Chine où il met à jour son blog « Mon journal de Chine », ce qui lui a valu des démêlés avec les autorités chinoises. Directeur adjoint de la rédaction (2006-2007), il quitte Libération pour devenir le cofondateur du site d'information Rue89 et devenir chroniqueur sur Europe 1. Il est l'auteur de livres principalement sur la Chine, comme Internet et la Chine (Seuil, collection Médiathèque, 2008)50. Né à Monaco en 1946, Anthony MOCKLER, collaborateur au Matin de Paris, fait parti de l'équipe fondatrice de Libération. Homme de télévision et grand reporter à TF1, il a conseillé François de GROSSOUVRE à L'Élysée (1981-1982), réalisé des films dont Les Filières de l'immigration clandestine lui a permis de remporter le prix Italia, produit et dirigé les éditions Montparnasse qu'il a créées. Il est l'auteur de plusieurs livres dont L'Orchestre Noir (Stock, 1978).

Enfin, nous allons traiter de Pierre SOUBIRON. Bien qu'aucun de ses articles ne figurent dans notre corpus, Pierre SOUBIRON peut être ajouté dans notre présentation des principaux journalistes qui ont suivi les Seychelles sous la présidence de RENÉ. Marseillais d'adoption et journaliste au Méridional (Le Méridional fusionne avec Le provençal pour devenir en 1997 La Provence), il a été chef des Infos régionales et a couvert des grands reportages tel que « Cuba pas libre ». En 1972, il devient le fondateur de la Société de relations publiques. Il coproduit des films sous-marins pour FR3 et des reportages pour « la une », dont l'indépendance des Seychelles. Ensuite, pendant dix ans, il assume sa fonction de Consul des Seychelles pour le Sud de la France (cf. Chapitre IV Les acteurs). Auteur de quelques livres, un seul retient notre attention : le roman-fiction, La Poudrière des Seychelles (Denoël, 1992).

50 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Haski, consulté le mercredi 13 juillet 2011.

Paul CAMBON - à ne pas confondre avec le célèbre diplomate du début du XXe siècle - a travaillé au Quotidien de Paris. Deux de ses articles ont été identifiés et ajoutés dans notre corpus : l'un datant du 22 octobre 1991, l'autre du 17 décembre 1992. Toutefois, nous ne possédons aucune information sur ce journaliste.

Les autres journalistes français n'apparaissent en tant qu'auteur que dans un seul de leur article identifié et ajouté à notre corpus. Ces journalistes sont les suivants, par ordre alphabétique : Roger BIANCHINI (Le Point), Alix DIJOUX (Le Monde), Stéphane DUPONT (Les Échos), Julia FICATIER (La Croix), Laurence FOLLEA (Le Monde), Frédéric FRITSCHER (Le Monde), Gilles GAETNER (L'Express), Xavier HAREL (La Tribune), Jean-Marc KALFLECHE (Le Figaro), Frédéric LAURENT (Libération), Olivier LE BRUN (Le Monde diplomatique), Sixtine LÉON-DUFOUR (Le Figaro), Jean LESIEUR (Le Point), Michel MONNEREAU (Le Monde), Gérard NIRASCOU (Le Figaro), Claude PAVARD (Le Matin), Serge RAFFY (Le Nouvel Observateur), Frank TENAILLE (Rouge), Laurence TOVI (Les Échos) et Daniel VERNET (Le Monde). Certains ne sont pas encore identifiés : Ch. C. (Le Matin), J.-P. C. (Le Monde), Y. C. (Le Matin), J.-M. K. (Quotidien de Paris), J.-Ph. L. (La Tribune) et V. L. (Quotidien de Paris).

C) Les lieux de correspondance

Comme nous avons pu le constater, les pays rapportés dans les journaux sont le plus souvent couverts par des correspondants. Ces derniers suivent la situation des pays depuis leur ville de correspondance, telle Bangkok pour l'Asie du Sud-Est avec Jean-Claude POMONTI. Ces villes ou lieux peuvent également être l'emplacement de travail des envoyés spéciaux. Pour le cas des Seychelles de RENÉ, quels sont ces lieux de correspondance ?

Il arrive souvent que les journalistes écrivent le nom du lieu de leur correspondance. Dans notre corpus, quatre lieux sont cités :

· D'abord, naturellement, Victoria, capitale des Seychelles sur l'île de Mahé. Aucun correspondant n'a été identifié là-bas. Ce sont surtout les correspondants de l'AFP qui envoient des bulletins d'information depuis cette ville, ainsi que les envoyés spéciaux. Quatre envoyés spéciaux ont été identifiés : Jean-Marc KALFLECHE en août 1977, Jacques de BARRIN en décembre 1986, Jacques AMALRIC à l'occasion de la visite du président MITTERRAND aux Seychelles en juin 1990, et Serge RAFFY en mars 1992 au moment du début de la démocratisation des Seychelles.

· Ensuite Nairobi, capitale du Kenya, dans le cadre de la couverture journalistique de l'Afrique orientale. Jean-Pierre LANGELLIER a été correspondant du Monde dans cette ville pendant plus de dix ans, ainsi que Jacques de BARRIN.

· Puis Johannesburg, en Afrique du Sud, pour la zone de l'Afrique australe. Patrice CLAUDE a couvert les Seychelles dans cette ville au début des années 80.


· Enfin, Saint-Denis-de-la-Réunion pour la Réunion et ses environs, dont les Seychelles. Alix DIJOUX a été le correspondant du Monde dans cette ville.

Les Seychelles sont donc suivies par au moins quatre zones de couvertures médiatiques.

Plusieurs journaux ou magazines ont couverts les Seychelles : nous avons pu identifier l'ensemble d'entre eux. Certains sont illustres comme Le Monde, d'autres anciens et appréciés comme Le Figaro, tandis qu'il y en a qui sont plus ou moins spécialisés, comme la LOI. Nous avons pu voir quels journalistes ont couvert les Seychelles, leurs parcours et l'importance qu'ils prennent dans la couverture de la presse française, en particulier les journalistes du Monde. Enfin, en étudiant les articles, nous pouvons voir que les journalistes et/ou les journaux français suivent l'actualité des Seychelles et/ou leurs relations depuis quatre zones géographiques. Néanmoins, il semble que les Seychelles soient de moins en moins suivies en raison de la disparition de certains journaux et magazines. Les difficultés économiques que rencontrent actuellement certains journaux en activité, comme Le Monde, pourraient expliquer l'impossibilité d'accéder à leurs archives et pourraient entraîner la disparition de certains d'entre eux, peut-être même chez les plus illustres.

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