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Les contradictions des politiques de ciblage dans les projets de lutte contre la pauvreté dans l'ouest montagneux ivoirien

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par Alexis KOFFI
Université de Bouaké - DEA 2009
  

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I.1.2- La situation socio-politique et état de la pauvreté à Man

Le département de Man à l'instar de tout le grand Ouest n'a pas bénéficié de nombreux programmes de développement régionaux initiés par l'État (Houhouot 2002). Cependant on peut signaler qu'un vaste programme a été initié pour rattraper le retard pris sur les autres régions du pays dans la zone. Ainsi un programme dénommé Bad/Ouest a vu le jour dans les années 1990 afin de permettre aux populations des localités de l'Ouest d'avoir un niveau de vie et de revenu sensiblement rehaussé. Ce programme a permis d'installer près de 3000 jeunes dans les domaines agricoles et pastoraux. Plusieurs projets : Bad/élevage, Bad/Ouest financés par la BAD ont participé de la sorte à la mise en place d'unités d'élevage et de pisciculture voire des exploitations agricoles. Ces investissements n'avaient pas encore donné les attentes escomptés de ces projets lorsque survinrent les évènements de 2002.

Suite à la crise militaro-politique, la ville de Man, à l'instar de presque toutes les localités du Nord du pays, où les rebelles du MPIGO et du MJP ont réussi à s'implanter, a connu des conséquences sur la vie sociale, économique, sanitaire voire politique. En effet, l'impact de cette crise sur la région et plus particulièrement sur la ville de Man est important, plongeant davantage les populations dans la pauvreté et la précarité. Malgré l'absence de statistiques nationales voire régionales claires, l'on note selon une étude réalisée par le CERDI/CNRS (2001) que d'importantes différences de niveau de vie apparaissaient avant la crise entre les villages en fonction des agro-systèmes auxquels ils appartiennent, ceux-ci déterminant l'aptitude des populations à pratiquer les spéculations de rente. Ainsi ces différences, beaucoup plus perceptible au niveau du revenu annuel moyen sont moins significatives lorsque rapportées à l'habitat ou à la valeur du patrimoine des populations. En effet, selon qu'elles pouvaient ou non s'adonner à la culture du café ou du cacao, les populations des villages du département de Man touchés par cette étude avaient un revenu plus important que ceux des autres villages n'ayant pas cette capacité de production du fait de leur situation géographique. Mais la crise a bouleversé tout ces acquis locaux au point où les populations ont perdu tout leur patrimoine.

Par ailleurs, l'activité touristique, moteur de l'activité économique à Man a marqué un arrêt dans certains domaines tels que l'hôtellerie, l'artisanat, la visite de sites touristiques et la restauration ou, a subi une grande baisse dans les secteurs de l'élevage, l'agriculture et le transport. En effet, les acteurs exerçant dans ce domaine et/ou dans des domaines connexes ont subi par voie de conséquence la baisse de leur pouvoir d'achat.

Sur le plan social, l'on a pu observer à partir d'un diagnostic que la population du département de Man a diminué à cause de la situation de guerre qui est intervenue depuis le 28 novembre 2002 dans la zone. Certaines populations en l'occurrence les fonctionnaires, les élèves, les agents du secteur privés, les commerçants, les employés de l'administration publique ont dû fuir la région. Toutefois, la ville de Man elle-même a reçu de nombreux déplacés fuyant les affres du conflit dans les zones reculées. Selon le comité des déplacés mis en place aux premières heures de la crise estimait à 10.000 déplacés à Man.17(*) Ce chiffre a connu une hausse au fil du temps. Ainsi la précarisation des conditions de vie a entrainé pareillement l'accroissement de la pauvreté individuelle ou collective des populations de Man.

Au total, Man, capital de la région du 18 montagnes est passé depuis novembre 2002 sous le contrôle de la rébellion armée. Au départ dirigé la les forces du MPIGO et du MJP, la ville de Man est gouvernée par un commandant de zone établi par les Forces Nouvelles. Cette occupation conjuguée avec les effets dévastateurs du conflit a davantage accru les écarts en matière des inégalités et de la pauvreté des communautés entre elles et aussi entre la région en général et les zones restées sous le contrôle gouvernemental. La quasi-absence de l'État et de ses services de base sur l'étendue de la région a été palliée par une prise en charge des populations par les organisations humanitaires. Celles-ci ont entrepris des actions en vue de relancer ou de démarrer l'activité économique des groupes vulnérables pour améliorer leur revenu. En plus d'autres initiatives ont été menées dans les domaines de la réhabilitation communautaire et du soutien médical.

* 17 Ces données sont issues du recensement du comité des déplacés de Man en 2003

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