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Les conditions d'accès à  l'emploi des jeunes diplômés bac plus deux et plus des zones urbaines sensibles de l'agglomération nantaise

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par Jean-Baptiste DROUET
UFR de Sociologie de Nantes - DESS 2005
  

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3.1.3. L'Observatoire de La Vie Etudiante :

M. Pierre Cam est professeur de sociologie à l'université de Nantes et directeur d'études de l' « observatoire de la vie des étudiants ».

Il a un avis transversal sur les conditions d'insertions professionnelles des jeunes issus de l'immigration. Mais son avis est aussi et surtout axé sur le parcours universitaire des étudiants.

Selon M. Cam, l'échec des étudiants d'origine étrangère tout comme les étudiants d'origine française, s'explique d'abord par leur parcours universitaire. En effet, si les études supérieures sont considérées aujourd'hui comme l'une des conditions favorables pour l'insertion professionnelle, elles ne sont pas acquises par qui veut. Ceci dit, « près d'un quart (1/4) des étudiants aujourd'hui s'arrête au niveau maîtrise » d'après Monsieur Cam. Alors que l'enquête du CEREQ « génération 2001 » montre bien que les étudiants ayant effectué des études supérieures de troisième cycle ont plus de chance sur le marché d'emploi que ceux qui n'ont que le diplôme de premier et de deuxième cycle.

Le taux de chômage des jeunes de moins de 30 ans est presque deux fois supérieur dans la région pays de la Loire qu'à la moyenne nationale16. L'explication de Pierre Cam témoigne ce chiffre :

Selon Monsieur CAM, « il y a assez d'emploi professionnel avec les diplômes des IUT et des DUT qu'en BTS sur la région ».

D'autres parts « la région pays de la Loire n'est pas très favorable aux jeunes débutants, parce qu'il y a pas de grandes entreprises ici ». Il estime également que « cette région est plutôt agroalimentaire » ce qui explique une forte augmentation du taux de chômage dans la région notamment chez les jeunes ayant des diplômes pour les domaines tertiaires ».

Existe t-il une discrimination territoriale ?

À propos de la discrimination, « un Nantais à 10 fois plus de chances sur le marché d'emploi qu'un étranger quel que soit son origine ».

La marginalisation des quartiers sensibles et la discrimination des jeunes issus de ces quartiers ne passent plus inaperçus, même les chercheurs qui ne font pas de ce phénomène un objet d'étude spécifique le reconnaissent. Ainsi, selon M. CAM, « les recruteurs font ou faisaient attention à l'adresse des candidats ».

En effet, l'autonomie financière s'annonce déterminante dans la candidature pour un emploi, « l'objectif est de comprendre le mode de vie de la personne, les conditions d'accès au marché du travail est aussi défini par son mode de logement ».

Comment se positionnent les jeunes issus de l'immigration par rapport au marché de l'emploi ?

En ce qui concerne la discrimination par rapport aux « jeunes issus de l'immigration », elle est plutôt contre carrée par les jeunes eux-mêmes et parfois par des stratégies « d'anticipation » et de « réseaux ».

La discrimination est d'abord « sexiste », c'est-à-dire que ce sont les jeunes filles qui sont les plus discriminées

« Les jeunes issus de l'immigration ayant plus ou moins une perception du marché de l'emploi notamment par rapport à la discrimination, adoptent des stratégies. En effet, après la sortie du système scolaire, avec un diplôme d'étude supérieure de troisième cycle ou deuxième cycle, les jeunes issus de l'immigration, « généralement les filles d'origines maghrébines » cherchent du travail dans le public pour échapper à la discrimination ». Le secteur public est considéré comme un levier « ces jeunes pensent qu'il y a moins de discrimination dans le public», ce qui signifie que ces jeunes ne se reconnaissent pas employables dans les entreprises.

16 D'après l'édition régionale de France3 du 12 avril 2005.

Quant aux jeunes garçons, ils mettent en place un réseau de relation depuis le lycée, d'autre part ils optent pour le déplacement sur la région parisienne ou d'autres grandes villes. Ce phénomène de déplacement est surtout remarquable chez les jeunes sortant des IUT, DUT, BTS. Dans cette optique, nous dirons que les jeunes construisent et utilisent le capital social d'ou le réseau amical, mais également, qu'ils ont parfois des projets professionnels. Ils font ces formations professionnelles dans la région ici pour aller à Paris après la formation».

La question de la discrimination à l'emploi a servit à beaucoup de réflexions et de recherches. Mais les fondements ou les raisons de ce phénomène restent encore mystérieux.

La crise identitaire : À travers leur identité et leur comportement culturel, les jeunes issus de l'immigration sont parfois discriminés. Le fait que les jeunes filles soient les premières et les plus nombreuses à êtres discriminés s'explique par le « contrôle social » qu'elles subissent de la part de leur famille ou de leur mari,» un « exemple de ce problème culturel est le port des foulards », mais aussi par le « système communautaire » que ces populations mettent en place qui « les coupe du monde du travail ».

L'origine géographique : les garçons peuvent également être victime de discrimination par leur origine

Enfin, le comportement des clients d'entreprises : monsieur Cam estime que « certaines entreprises sont réticentes aux jeunes d'origines africaines par clientélisme ». Cette forme de discrimination est surtout présent dans « les banques et dans l'immobilier ».

En somme, pour éviter ces types de discrimination, les jeunes préfèrent aller à « Paris où il y a moins de discrimination, parce que les entreprises de là-bas sont habituées à ces étrangers ».

Lorsque nous résumons cet entretien avec M. Pierre CAM, nous retenons trois idées essentielles.

Le rapport au savoir : il faut d'abord expliqué l'échec des jeunes par leur échec scolaire et universitaire. Cet échec s'explique par l'âge, des jeunes qui pensent qu'ils sont en retard, par les conditions socio-économiques, mais également par l'orientation universitaire après le bac.

La crise identitaire: les jeunes par la pression des parents et de leur communauté n'arrivent pas à renoncer à certains éléments de leur culture qui constituent des handicaps pour l'emploi.

La présence d'un capital social (réseau amical), d'une stratégie de recherche d'emploi (l'anticipation par déplacement de la région), et la question de l'employabilité ».

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