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La sécurité collective en Afrique centrale dans le cadre de l'accord tripartite entre le Congo, l'Angola et la République Démocratique du Congo

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par Giberly MOUANDA-MOUANDA
Université de Reims Champagne Ardenne - Master 2009
  

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Paragraphe 2 : La fin de la guerre angolaise

Ayant pour capitale Luanda, et pour une superficie de 1.246.700km (y compris l'enclave du Cabinda), l'Angola est un pays charnière entre l'Afrique centrale et l'Afrique australe, ouvert sur l'océan atlantique.il est aux frontières de la RDC(nord et nord-est), de la Zambie (est) et de la Namibie (au sud).l'enclave du Cabinda (31 km au nord de l'Angola) se délimite ellemême aux limites du Congo Brazzaville (nord) et de la RDC (est et sud).l'ouest du pays côtoie l'océan atlantique sur une distance de 1650km.

Pour une population estimée en 1997 à 11,1 millions d'habitants, sa densité est environ 9 habitants au km avec un taux d'accroissement naturel de 3,7% par an et une croissance économique de 1,3%.le PNB de l'Angola en 1994, a atteint 4,6 milliards de dollars. Seulement 37,6 % de la population ont accès à l'eau potable.

L'Angola comptait en 1995, une population analphabète estimée à 60% ce, malgré la gratuité de l'enseignement.son unité monétaire est le nouveau kwanza. Sa langue officielle est le portugais, appuyée par cinq langues vernaculaires : l'Umbunda, le kikongo, le kinbundu, le Quioco et le Gangela. Le pays est à dominance chrétienne (plus de 50%)

L'élevage pratiqué essentiellement dans le sud demeure une activité de subsistance. La pêche traditionnelle est importante.

L'Angola a un potentiel agricole considérable, mais 30% seulement du territoire est exploitée en 1994. La principale culture d'exportation est le café (4260 tonnes en 2002). La production du bois quant à elle est de 4,36 millions de mètres cubes (m3) en 2001.

Les deux richesses du pays sont le pétrole et le diamant.la production pétrolière en 1994 était estimée à 27,5 tonnes et représentait 40% du PNB, il constitue l'essentiel des revenus de l'état, car la commercialisation du diamant, à cause de la guerre échappait le plus souvent au contrôle de l'administration. La production du diamant s'estime à 46.000 carats. Le réseau routier est de 73900 km et le réseau ferroviaire de 2800 km.

Malgré ses richesses agricoles, mais surtout minières, l'Angola demeure un pays pauvre dont la majorité des revenus provient de l'exportation pétrolière. Son développement a été entravé par le départ brutal des portugais, par la guerre civile et par une politique étatique.la naissance du conflit angolais relève des antagonistes entre les différents mouvements de libération et la lutte pour le pouvoir. Conflit pérennisé par l'immixtion ouverte des grandes puissances, URSS et USA pendant la période de la guerre froide18.

Ce conflit angolais n'est pas seulement caractérisé par sa longue durée ; 14 ans pour la lutte
de l'indépendance et de 27 ans pour la guerre civile, mais surtout les répercutions ou l'impact

18 Manuel Jorge, « Angola : crise et politique sociale » in présence Africaine 1996, p 335

qu'il a eu dans la sous-région d'une manière générale et dans la société angolaise en particulier.

1. Le Contexte Politique

La décolonisation de l'Angola est moins le résultat de la lutte armée que de la désintégration de l'empire portugais après la révolution des oeillets au Portugal avril 1974.

La lutte pour l'indépendance a été menée par trois groupes nationalistes rivaux de composition ethnique très marqués : le Front National de Libération de l'Angola (FNLA) de Holden Roberto, recrute les bacongos, les Quioco et les gangelas, le Mouvement Populaire de l'Angola (MPLA) d'Agostino Neto, s'appui sur les métis des villes et les Kimbundus et l'union des peuples de l'Angola(UPA) avec sa branche armé l'Union Nationale pour l'indépendance Totale de l'Angola(UNITA) de Jonas SAVIMBI dominé par les Ovimbundus.

Suite aux accords d'Alvor, le transfert du pouvoir aux angolais par le nouveau régime de Lisbonne a été accepté. 1975 a été l'année d'apogée de la lutte pour la libération nationale. C'est également courant cette période que les rivalités entre ces trois mouvements se creusent davantage en se livrant a une véritable lutte pour le pouvoir qui se manifeste par la détérioration de leurs relations contribuée par les soutiens extérieurs.

En novembre, les combats entre principaux mouvements de libération changent le cours des événements : la guerre de libération devient une guerre civile.

La victoire du MPLA sur l'UNITA et le FNLA pour la lutte de la conquête de Luanda, permis que le MPLA proclame l'indépendance de l'Angola le 11 novembre 1975 grâce au soutien du Congo Brazzaville, de l'Union soviétique et de Cuba, ainsi que sa reconnaissance au plan international. Pour contrecarrer cet événement, l'UNITA et le FNLA mettent également en place leur gouvernement à Huambo sur le plateau de Bié.

La guerre civile angolaise est un cas pratique des exemples les plus marquant des rivalités Est-ouest au lendemain de la seconde guerre mondiale. Il met à jour les différents mécanismes géopolitiques et géostratégiques mises en oeuvre par les deux grandes puissances de l'époque : USA et URSS. Ces puissances ont utilisé une stratégie indirecte qui consistait par ces dernières d'agir en Angola par l'intermédiaire d'autres pays satellites à savoir : l'Afrique du sud, la RDC, alliés aux USA pour le compte de l'UNITA d'une part, le Cuba, la Zambie, la République du Congo, alliés à l'Union soviétique pour le compte du MPLA. De ce fait, le soutien des deux superpuissances a donné à ce conflit une nouvelle connotation à savoir idéologique. C'est ainsi que Manuel Jorge relève dans « Cahier de présence Africaine » : « la guerre en Angola n'est pas l'expression d'un conflit interethnique. Il suffit de s'entretenir avec les principaux protagonistes du théâtre de la guerre pour se rendre compte, ce qui en cause, c'est l'organisation politique et administrative de l'Etat.

Dans ce contexte, le Congo a été un centre de transit très actif pour le compte du MPLA, la RDC et l'Afrique du sud de leur part pour l'UNITA. Pour des raisons d'ordre sécuritaire, sous prétexte de pourchasser les rebelles namibiens de la SWAPO dans leurs sanctuaires qu'il ya eu des incursions de l'Afrique du sud dans le territoire angolais. Son repli au conflit angolais a

été conditionné par le retrait des troupes cubaines de l'Angola et au contrôle des activités de la SWAPO, mouvement rebelle à l'occupation sud africaine de la Namibie à idéologie socialiste.

L'évolution de cette guerre civile a fait naitre des nouveaux appétits à savoir le réseau de blanchissement et de vente des diamants de SAVIMBI, réseau incluant plusieurs chefs d'Etat africains. Ce réseau par le biais des diamants achète auprès des occidentaux des armes de guerre pour le compte de l'UNITA, ce qui fit perdurer la guerre. L'intensification des combats au conflit angolais entre les deux belligérants a été respectivement et à des périodes différentes sujet à rebondissement, en faveur de l'une ou l'autre partie.

L'effondrement du bloc communiste et le renoncement de l'Afrique du sud à l'apartheid ont été a l'origine de bouleversements des intérêts d'ordre stratégiques du conflit angolais. Ce conflit ne présente plus aucun intérêt stratégique pour les USA. C'est pourquoi, dans la poursuite de sa lutte armée et pour regagner l'attention et la confiance des USA, SAVIMBI change de stratégie : conquérir les villes pétrolières occupées par le MPLA. Objectif qu'il n'a jamais atteint. C'est ainsi que l'UNITA perd ses alliés au profit de Luanda (MPLA). Ce qui obligea l'UNITA à négocier. De ce fait, plusieurs accords ont vu le jour mais aucun n'a été respecté.

La fin de la décennie 1992-2002 a été marqué par la disposition du leaders de l'UNITA Jonas SAVIMBI le 22 février 2002, mort ayant entrainé l'affaiblissement de l'UNITA, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans le processus de paix avec la signature du protocole de Luanda le 04 avril 2002 entre l'UNITA et le MPLA.

La particularité du conflit angolais est le rôle des pays voisins d'une part, avec l'implication plus ou moins du Congo Brazzaville et de la RDC, créant ainsi un climat d'insécurité au niveau des frontières partagées par ces trois pays et à des relations interpersonnelles comme en témoigne la fin de la guerre angolaise avec la mort du leader de l'UNITA d'autre part

2. Situation sécuritaire en Angola

Le problème de l'insécurité concerne la sécurité au sein même de l'Etat en conflit et la sécurité au niveau des frontières sources de contagion de divers conflits que connait l'Afrique centrale. Ainsi écrit Jean BARREA : « la sécurité c'est toujours l'autre au sens ou l'autre est celui qui ne pose un problème de sécurité à son égard, au même que je suis, pour ma part, à l'origine de son problème de sécurité a lui »19

Dans un contexte de sécurité interne, le conflit angolais a été à l'origine de l'exode massive d'une partie de la population à l'intérieur du pays comme en témoigne le communiqué de presse du haut commissariat aux refugiés (HCR), sur 12.500.000 habitants, les déplacés de l'intérieur sont de l'ordre de 4.000.000.20

19 Jean Barrea. « La sécurité c'est l'autre » in les études stratégiques, paris, 1989, p417-434

20 Communiqué de presse du HCR, Nairobi 25 juin 1998

Cette situation est à l'origine du désastre humanitaire occasionné par la famine. Il ya eu de même des massacres et des épidémies au sein de cette même population.

Les stratégies militaires conduites par les deux parties ont été au mépris de la population civile : déplacements et enroulements forcés, violences généralisées, pratique d'une politique de terre brulée. A cela s'ajoute l'utilisation a grande échelle par les deux belligérants, des mines anti personnelles qui a causé une vaste insécurité généralisée dans le déplacement des populations dans les zones de conflit.

L'un des faits marquant de la plupart des conflits en Afrique Centrale est sans doute la tendance à leur propagation et diffusion hors des frontières nationales. Le conflit angolais a eu pour conséquence le déplacement massif de la population vers les pays voisins. Sur près de 435.000 réfugiés angolais recensés par le HCR, plus de 2/3 vivent en Afrique Centrale dont 1200 au Congo Brazzaville et plus de 200.000 en RDC. Cette dernière a été plus sollicitée certainement à cause de la position et de la grandeur de leur frontière commune.21 Cette situation a toujours été une menace à la sécurité sociale dans les pays d'accueil et est à l'origine de certains phénomènes sociaux tels que : la prostitution, le banditisme, le commerce des armes, etc.

Malgré quelques incursions de l'armée angolaise dans la poursuite des rebelles du Front de Libération de l'enclave du Cabinda (FLEC), le problème de sécurité au niveau des frontières entre le Congo Brazzaville et l'Angola s'est réellement posé avec le régime de Pascal LISSOUBA suite aux accords militaires que son parti, l'Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS) a eu à conclure avec l'UNITA, permettant ainsi a ce dernier d'utiliser le territoire congolais comme base arrière. Thèse officiellement défendue par le gouvernement angolais22. Suite audits accords, l'Angola considère sa présence au Congo comme prolongement de la guerre mené contre l'UNITA23.

Le problème de sécurité au niveau des frontières entre la RDC et l'Angola remonte du temps de la guerre froide et, ceci pour des raisons idéologiques, qui se stipule par le soutien ouvert des deux pays aux mouvements hostiles au régime de l'autre en se servant de base arrière aux troupes de ceux-ci. De même que MOBUTU a toujours soutenu l'UNITA, la contribution du MPLA aux deux mouvements sécessionnistes était évidente. Ces diverses tensions entre les deux pays fortement impliqué la RDC dans la situation conflictuelle angolaise. Il comporte en effet plusieurs dimensions :

· Conflit entre angolais pour le contrôle de leur espace politique ;

· Conflit entre congolais de Kinshasa pour ramener leur propre espace politique à l'intérieur de leurs frontières ;

· Conflit de l'engagement de la RDC dans le conflit angolais

21 Idem

22 François Soudan, Jeune Afrique l'intelligent n° 2089 du 23-29 janvier 2001. P 30

23 Jean Barrea, op. cit P 62

L'engagement de la RDC dans le conflit angolais était motivé par des considérations d'ordre idéologique. Mais l'intervention de l'Angola aux cotés du régime de KABILA a des motivations purement sécuritaires dans le seul souci de prendre contrôle des positions abandonnées par les forces de l'UNITA qui se trouvaient aux cotés des forces armées zaïroises de MOBUTU.

Enfin, l'intervention de l'Angola dans les conflits de l'ex-zaïre et du Congo Brazzaville pour couper l'UNITA de ses soutiens lui donne une stature de puissance dans la sous-région Afrique centrale. Paradoxalement, elle a favorisé SAVIMBI qui s'est appuyé sur les adversaires de KABILA et de SASSOU NGUESSO.

Toutes choses étant égale par ailleurs, la vulnérabilité absolue de l'Angola, est la destruction totale du pays depuis près de trente (30) ans, exception faite de l'économie de guerre limitée exclusivement au secteur pétrolier et diamantifère. Maintenant que la mort en février 2002 de Jonas SAVIMBI a mis fin à la guerre civile, l'Angola ne peut être une puissance sousrégionale que si elle devient économiquement et industriellement forte. Or à la lumière des dégâts causés par la guerre, on est loin du compte24.

En définitive, la paix en Afrique en général et en Afrique centrale en particulier repose sur les africains : sans leur volonté de modifier radicalement certaines pratiques actuelles, sans leur participation ouverte, sans la prise en compte de leurs solidarités, rien n'est possible. C'est dans cet élan des choses que les gouvernements du Congo, de l'Angola et de la RDC, dans le souci d'instaurer la paix en général et particulièrement au niveau de leurs frontières respectives, ont été la base de la signature d'un protocole d'accord de coopération en matière de sécurité.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote