WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Financement de l'investissement public par emprunt

( Télécharger le fichier original )
par François-Xavier Bigaoula
Université Omar Bongo - DEA 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 1 : Mise en évidence des effets non keynésiens

Les résultats empiriques semblent « confirmer» la possibilité d'effets non keynésiens des politiques budgétaires sur l'investissement, à cause notamment :

a) des comportements d'investissement non-keynésiens ;

b) de l'efficacité mitigée de l'emprunt à long terme.

1.1. Comportement d'investissements non keynésiens

Il semble que, à court terme, tout accroissement du déficit tend à réduire la propension à investir des firmes. Le signe négatif relatif au coefficient du ratio du solde budgétaire (-2.82) indique en effet qu'une augmentation de 10 % du déficit entraîne, en moyenne annuelle, une baisse de l'investissement de 28.2 %. On est enclin à admettre l'effet néo-ricardien des déficits publics sur le comportement d'investissement que bon nombre d'auteurs ont également mis en évidence dans les pays africains (SERVEN, 1998 ; PATILLO, 1998). Cette sensibilité des entreprises aux déficits publics s'explique principalement par le rythme élevé de progression du ratio d'endettement des années 90 au Tchad.

Les comportements non-keynésiens, mis en évidence ici, s'expliquent principalement par la perception du secteur privé de l'engagement de l'Etat à

faire face à sa contrainte budgétaire inter temporelle. Il est donc possible qu'il y ait une perte de crédibilité des agents économiques privés sur la capacité de l'Etat à faire face à sa contrainte budgétaire. Cette perte de crédibilité se traduit par le désintérêt des détenteurs de capitaux à investir. Le solde budgétaire a un effet positif et significatif à long terme sur l'investissement, ce qui n'est pas le cas à court terme puisque le ratio du solde budgétaire a un signe négatif.

1.2. L'efficacité mitigée de l'emprunt

Les résultats obtenus révèlent par ailleurs qu'à long terme le solde budgétaire a un effet positif et significatif sur l'investissement public au Tchad. La valeur du coefficient de long terme associé à cette variable est de +2,09, ce qui signifie que l'emprunt a un impact positif sur l'investissement public. Ce résultat met en mal la théorie économique, selon laquelle toute hausse des dépenses publiques provoque une baisse de la production du fait de ses effets défavorables sur les anticipations des agents privés.

En revanche, il conforte l'idée selon laquelle la politique budgétaire menée au Tchad est soutenable à long terme. Les autorités publiques peuvent ainsi utiliser les variations du solde budgétaire pour stimuler l'investissement public.

Ce résultat soutient les travaux, (MODIGLIANI et al, 1998; CREEL, FITOUSSI et LE CACHEUX, 2002 ; CREEL, BLANCHARD et GIAVAZZI, 2004) selon lesquels, dans un contexte où les dépenses non productives (en particulier salariales) de l'Etat sont difficiles à réduire et les impôts difficiles à augmenter, l'ajustement budgétaire peut se faire au détriment des dépenses d'infrastructures, pourtant essentielles. Ainsi, l'adoption d'une « règle d'or » des finances publiques, permettant aux gouvernements de recourir à l'emprunt pourvu que cet emprunt soit consacré intégralement à des dépenses d'investissement est envisageable.

30

Le gouvernement pour l'orientation de sa politique budgétaire à long terme doit également tenir compte du ratio d'endettement, parce qu'une politique budgétaire viable suppose que le niveau d'endettement (courant et futur) soit faible. Or, les résultats des tests révèlent que le ratio d'endettement, ainsi que nous l'avions souligné plus haut, a un effet significativement négatif sur l'investissement à long terme. Le coefficient associé à cette variable est de - 0.28, ce qui signifie que l'utilisation de l'emprunt comme moyen pour financer l'investissement public à long terme, n'est pas capable de stimuler la production. Ce résultat n'est pas sans précédent dans la littérature empirique. Particulièrement, ce résultat se trouve dans les travaux d'ALESINA et PEROTTI (1995), SERVEN (1997) et GIAVAZZI et PAGANO (2000), à propos desquels une économie à dette publique élevée accroît l'incertitude des agents économiques.

Les résultats de l'estimation semblent donc indiquer que les variations du solde budgétaire sur l'investissement ont des effets non keynésiens, parce qu'elles sont utilisées dans un régime d'endettement public élevé. L'efficacité de la politique conjoncturelle de relance par la hausse des dépenses publiques devient ainsi sans effet. N'ayant pas de marges suffisantes dans le domaine des finances publiques, l'Etat est incapable de mettre en oeuvre les programmes appropriés en matière de dépenses et de fiscalité, une part importante des dépenses étant consacrée au service de la dette publique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld