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Christiania : micro-société subversive ou "hippieland" ?

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par Félix Rainaud
Université de Poitiers - Master 1 Sociologie 2012
  

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1.2 Problématique

Considérant les cadres théoriques que l'on vient de voir, Christiania en tant que squat (espace occupé illégalement) est un territoire dissident aux yeux du pouvoir. le questionnement de ma recherche dans le cadre de mon M1 sera dès lors, de comprendre comment et pourquoi, le pouvoir, qui d'après les écrits de Michel Foucault exerce une surveillance et un contrôle continu sur l'individu et le territoire, laisse-t-il perdurer un tel espace ?

La question de savoir si le freetown de Christiania est bien une micro-société anarchiste au coeur de Copenhague, bien qu'elle présente un certain intérêt en particulier au sein du mouvement libertaire par les débats auxquels elle donne lieu, celle-ci n'est pas l'interrogation centrale de mon travail, tout en étant cependant un problématique récurrente tout au long de ce mémoire.

Des hypothèses envisagées avant mon terrain sous-tendaient cette problématique, d'autres ont émergées au cours du travail d'enquête, évoluant avec la problématique.

1.3 Hypothèses

Le point de départ de ma réflexion fut d'abord d'appréhender Christiania dans le contexte politique du Danemark. En effet, en remarquant que le mouvement squat est criminalisé dans une très grande majorité de pays occidentaux, l'hypothèse principale était qu'il doit exister dans la société danoise, des raisons structurelles expliquant qu'un espace autogéré puisse subsister sur une telle surface, en plein coeur de la capitale. Le célèbre modèle de société danois doit donc probablement être une explication à cela. La sociale-démocratie et le modèle de société pacifiée offert par les médias lorsqu'il est question du Danemark, bien qu'il ne s'agisse que d'une image de façade, est probablement l'une de ces raisons structurelles en question.

En outre, il faut envisager que face aux menaces, la résistance des habitants de Christiania, des activistes mais aussi de simples habitants de Copenhague, a pu porter ses fruits et permettre à la ville-libre d'être toujours sur pied. L'action collective, les mouvements sociaux, auraient alors remporté leur bras de fer face aux institutions en gagnant « l'opinion publique », contraignant les autorités à laisser vivre le freetown.

Il faut aussi examiner l'hypothèse que la ville et l'Etat perçoivent aussi de leurs côtés des bénéfices grâce à Christiania. Au-delà des retombées économiques provoquées par l'attrait touristique d'un tel phénomène dans la capitale, Christiania représente aussi près de mille personnes pour lesquels les autorités n'ont pas à fournir aucune prescription. De plus, Christiania est un lieu de relégation de « cas sociaux »4(*) qui permet à l'Etat de faire l'économie de traitements psychiatriques et alcooliques, de logements, etc.

Enfin, une dernière possibilité est à prévoir, celle qui, en lien direct avec les travaux de Michel Foucault a conduit l'Etat à choisir la voie de l'institutionnalisation et de la normalisation de Christiania afin de contrôler son potentiel subversif, plutôt que la répression brutale.

* 4 Je reprends ici l'expression utilisée par Jean-Manuel Traimond dans une interview accordée à Radio Libertaire le le 23/12/2010.

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