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Christiania : micro-société subversive ou "hippieland" ?

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par Félix Rainaud
Université de Poitiers - Master 1 Sociologie 2012
  

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Deuxième partie : Christiania et le modèle danois

2.1 Eléments de contextualisation de l'histoire politique contemporaine du Danemark

Le Danemark est souvent présenté tant dans le monde académique que politique ou médiatique, comme un modèle : pour sa qualité de vie, son ouverture... autrement dit, le Danemark serait l'archétype du modèle socio-économique scandinave tant loué par certains. Cependant, la question « qu'est-ce que le modèle socio-économique scandinave ? » reste bien souvent sans réponse convaincante. Des chercheurs ont ainsi tenté d'établir des typologies de ce système socio-économique partagé par les pays scandinaves (à savoir la Norvège, la Suède, la Finlande, le Danemark mais aussi l'Islande). Toutefois, ce modèle d'ouverture et l'exemplarité du système scandinave a sensiblement été remis en question lors de la dernière décennie et le modèle scandinave laisserait apparaitre un « côté obscur »6(*).

Cet apriori positif concernant le système nordique est le résultat de plusieurs facteurs. Tout d'abord, la santé économique des pays scandinaves au cours des années 90 jusqu'à nos jours a contribué pour une large part à construire cette représentation : le Danemark est aujourd'hui le deuxième pays le plus riche de l'Union Européenne en terme de PIB par habitant (derrière le Luxembourg) avec 59 928$ par an par habitant7(*). L'économie danoise est aujourd'hui structurée ainsi : 77% pour le secteur tertiaire, 22% pour le secondaire et 1% pour le secteur primaire. Ce qui est notable ici, c'est la disproportion entre le secteur tertiaire de l'économie et les activités dédiées à la pêche et à l'agriculture. Cela se reflète dans l'organisation du travail, puisque entre les années 60 et 2010, les emplois dans le secteur tertiaire ont presque doublés (passant de 40 à 77% de la masse salariale du pays) et « les trois plus grands pôles d'emplois dans le secteur privé sont l'industrie manufacturière, les services aux entreprises et les services financiers, et le commerce/l'hôtellerie/restauration. Chacun de ces trois pôles représente un quart de l'ensemble des emplois du secteur privé (MADSEN et al 2011 : 228) ».

Dans le même temps le Danemark a profité de son potentiel naturel en le transformant en un pôle économique attractif dans le développement comme dans la production. Dans le domaine de l'énergie, le Danemark dispose de ressource d'hydrocarbures dans la mer du Nord, mais le Danemark a surtout beaucoup orienté sa politique vers les énergies renouvelables : aujourd'hui, 27% de l'électricité provient du solaire, de la biomasse, de la géothermie, et de l'éolien, quand la moyenne des pays de l'Union Européenne est de 18%. Le Danemark a su faire du domaine de l'énergie renouvelable un domaine d'emploi et d'exportation et est à ce titre l'un des pays les plus avancé en la matière en Europe.

Autre élément emprunté au Danemark ayant véhiculé une image positive du « modèle scandinave » : l'accueil des migrants et des demandeurs d'asile. Durant les années 70 et 80, le Danemark a accueilli de très nombreux migrants, qu'il s'agisse de chercheurs d'emploi, européens ou non, des réfugiés politiques, des demandeurs d'asile, etc. En 1980, 3% de la population danoise était des immigrés ou descendants d'immigrés, alors que ce chiffre a été porté en 2010 à 10% (les 2/3 de ces migrants viennent de pays hors de l'Union Européenne dont le point commun est de connaitre ou d'avoir connu la guerre : Turquie, Liban, Bosnie-Herzégovine, Pakistan, Somalie et Iran). Néanmoins, sur ce point, l'image que diffusait le Danemark a été considérablement endommagée lors de la dernière décennie par le gouvernement conservateur d'Anders Fogh Rasmussen qui travailla main dans la main (entre 2001 et 2011) avec le parti d'extrême droite « Dansk Folkeparti ». Ce gouvernement avait considérablement diminué les droits des migrants, accru le contrôle et restreint les conditions d'accueil des migrants (y compris des demandeurs d'asile), allant même jusqu'à retirer le Danemark des accords de Schengen pour réintroduire des contrôles à la frontière terrestre avec l'Allemagne (mesure qui sera annulée quelques mois plus tard, en Octobre 2011, peu après le retour des Sociaux-démocrates au pouvoir). Le racisme est un facteur important dans la société danoise comme le montre Margaretha Järvinen dans son étude empirique sur les immigrants SDF à Copenhague. « Les immigrants au Danemark - en particulier ceux des pays non-occidentaux - sont souvent considérées à la fois comme un problème économique et un problème culturel » affirme-t-elle avant de reprendre une étude de Gaasholt et Togebi qui avaient interrogé un échantillon représentatif de Danois au sujet de leurs attitudes à l'égard des étrangers. Leur conclusion était qu'il y a « un climat de peur et d'aversion pour les immigrants et les cultures étrangères dans la population danoise»8(*). Cette étude est très intéressante et éclairante puisqu'à travers les entretiens avec ces migrants SDF, Margaretha Järvinen met en exergue deux traits très caractéristiques de la société danoise : la discrimination, et le problème du logement (JÄRVINEN 2003).

Le pilier principal du « modèle danois » et qui en a fait sa réputation, plus encore que les éléments précédents, est assurément le « welfare state danois » qui se traduit par une forte intervention de l'Etat. Cette intervention se reflète dans les taxes, nombreuses et élevées, prélevées par l'Etat à hauteur de 48,1% du PIB en 2009 quand la moyenne de l'Union Européenne est de 38,4% du PIB. En retour, les politiques publiques ont été orientées vers la santé publique, l'éducation, le travail. Une autre caractéristique de cet interventionnisme est bien visible en matière de promotion de la parité hommes/femmes et des droits des femmes (à titre d'exemple, le parlement danois, le Folketing, est composé de 40% de femmes). Au-delà de la présence de femmes au parlement, qui relève plus de l'anecdote que de l'affirmation de l'égalité réelle entre les sexes, il existe un consensus général pour dire que « la participation des femmes sur le marché du travail dans les pays scandinaves a probablement été bien plus loin que n'importe où ailleurs dans les pays développés ». « En 1960, seulement 44% des danoises avaient un travail en dehors de chez elles. En 1984, ce pourcentage est passé à 74% (HOFF et ANDERSEN 1989 : 25) ».

Cette mise en contexte globale du Danemark permet de voir pourquoi les chercheurs, politiciens et journalistes à travers l'Europe ont porté (et portent encore) une si grande admiration pour les pays scandinaves et en particulier le « modèle danois ». Il faut d'ailleurs préciser tout de suite que l'utilisation de l'expression « modèle scandinave » est un abus de langage et ne correspond qu'à un idéaltype construit. S'il existe certes des similitudes entre chacun des pays scandinaves, l'organisation des politiques publiques et « l'interprétation de cet idéaltype a été différent dans chaque Etat scandinave [...] le welfare danois a été beaucoup plus libéral que le suédois, plus orienté dans une voie corporatiste (ABRAHAMSON 1999 : 54) ». Il existe bien des caractéristiques générales partagées par les pays scandinaves comme le fait que ces sociétés soient présentées comme des « high trust societies » « même si depuis quelques années le niveau de la confiance dite verticale, celle qui porte sur les institutions et les élites politiques, souffre d'un reflux certain (HASTINGS 2006 : 388). » Dans cet article, Michel Hastings montre surtout que la définition de cette idée d'un « modèle scandinave » est culturelle et qu'elle est construite par un ensemble représentations. Une longue tradition d'ethnologues et d'explorateurs ont produit durant plusieurs siècles une figure d'« Homo Scandinavicus » qui a émergé et qui est encore présente aujourd'hui en toile de fond selon Hastings : « le Viking dont on loue le caractère démocratique des institutions d'assemblée (thing) et de participation, le paysan, homme droit, simple et rude, petit propriétaire libre, la femme au courage exemplaire, aux droits reconnus et à la beauté fraîche, la famille royale et son ethos fait de simplicité et de bonhomie, le prolétaire sage, respectueux et travailleur (Ibid. : 380)». Cette « mythologisation des sociétés nordiques » est en lien étroit et conditionne en quelque sorte les représentations d'un « modèle scandinave », réelle source d'inspiration pour l'Europe et particulièrement en temps de crise où le mythe d'un modèle scandinave providentiel et préfabriqué est entretenu. Le portrait idyllique de la performance économique et des conditions de vie du Danemark n'est pourtant pas aussi simple, et la situation moins idyllique qu'il n'y parait. Ainsi, le logement par exemple continue d'être un problème majeur aujourd'hui à Copenhague, comme il l'était déjà en 1971 lors de l'ouverture de Christiania.

Le système danois repose sur une organisation particulière des politiques sociales d'une part, axées autour de la célèbre « flexicurité », et d'autre part sur le « principe du consensus » qui caractérise la nature de la démocratie danoise et le processus de prise de décision politique. Ce principe de consensus veut que les organisations patronales et les syndicats de salariés discutent jusqu'à ce que qu'ils « arrivent à un compromis entre leurs différents intérêts et présentent des solutions conjointes au gouvernement (MADSEN et al. 2003 : 230). Ainsi, « les années 1930, première décennie de gouvernement social-démocrate, a vu le développement de cette pratique d'intervention du système politique lors de conflits » et, « depuis lors, les interventions du système politique dans les conflits au sein du marché du travail ont montré qu'il s'agissait plus de la règle que de l'exception (ibid. 231). De plus, Esping-Andersen souligne également que « les relations entre le Parti Social-démocrate et les syndicats de salariés ont toujours été proches. Les syndicats sont indispensables pour le financement des partis, et les partis ont souvent été invoqués pour adopter une loi relative au pouvoir de négociation des syndicats » (ESPING-ANDERSEN 1978: 44). Tout cela montre la vieille tradition d'articulation des conflits sociaux relatifs au marché du travail, mais aussi la tradition politique au Danemark basée sur la négociation, la discussion, le compromis et le pragmatisme pour tendre vers le consensus. Cette volonté de pacification des conflits sociaux explique en partie le fait que Christiania puisse encore exister quarante ans après comme nous le verrons au fil de ce mémoire.

Une autre explication de cette culture politique au Danemark est intimement liée à l'histoire du Danemark, en particulier au cours du 20ème siècle, le pragmatisme et la modération s'expliquant partiellement par le paysage politique du Danemark après la seconde guerre mondiale. La constitution de Juillet 1866 avait créé deux chambres législatives : le Folketing (parlement élu) et le Landsting (à la fois élu et nommé directement par le roi). La modification constitutionnelle de 1953 supprima le Landsting et laissa subsister uniquement le Folketing, faisant ainsi du Danemark une monarchie constitutionnelle à régime parlementaire unicaméral. Les pouvoirs du Folketing furent donc étendus par cette nouvelle constitution : comme la possibilité de voter des lois cédant des domaines de souveraineté à des organisations internationales. Le régime parlementaire unicaméral a encouragé et entretenu un paysage politique multipartidaire et une culture du gouvernement de coalition, et le consensus a souvent prévalu dans de nombreux domaines. A titre d'exemple, on peut citer le Parti Radical qui a souvent été amené à participer aux gouvernements contraignant le Parti Social-Démocrate, leader du gouvernement la plupart du temps entre 1929 et 1982 puis entre 1993 et 2001, à mener des politiques très modérées. Les partis de droite, le Parti Conservateur et le Parti Libéral, les « partis bourgeois traditionnels » pour reprendre l'expression de Gosta Esping-Andersen (1978), lorsqu'ils ont été dans l'opposition, ont souvent trouvé des accords avec les partis de gauche et de la gauche modérée membres de coalitions gouvernementales promouvant une politique orientée vers la « collaboration de classes ». Il ne faut pas entendre ici « collaboration de classe » au sens « mussolinien » du terme où toutes les classes devaient collaborer afin de maintenir la hiérarchie sociale pour « le bien de la nation ». Cette collaboration, ce compromis de classe est plus exactement le contrat social de l'Etat moderne danois. Cet esprit de « collaboration de classes » est symbolisé par le « Compromis de Septembre » signé en 1899 : « les caractéristiques fondamentalement libérales du modèle danois ont prévalu depuis l'établissement du système de négociation collective, avec la signature en 1899 du « Compromis de Septembre » entre les deux syndicats de salariés et du patronat nouvellement crées, L.O (Landsorganisationen i Danmark [confédération syndicale danoise]) et D.A (Dansk Arbejdsgiverforening, [Confédération des employeurs danois]) (MADSEN et al. 228) ». Ce contrat social prétend abolir la pauvreté et les besoins tandis que le « welfare » est garanti pour tous par un Etat providence qui redistribue les profits de la croissance économique. En d'autres termes, l'Etat social-démocrate fournit la stabilité et les structures requises par l'économie capitaliste qui en retour fournit les bases économiques du « welfare state ».

L'autre institution qui a fait la fascination, de la part du monde politique en premier lieu, à travers l'Europe est l'organisation des politiques sociales, à travers le concept de « flexicurité » développé au cours des dernières années. Elke Viebrock et Jochen Clasen ont fait remarquer que « cette notion de `flexicurité' est une expression à la mode dans les réformes du marché du travail en Europe » mais qu'il n'en existe pas de définition claire (VIEBROCK et al. 2009). Toutefois, « ce concept repose sur l'hypothèse que la flexibilité et la sécurité ne sont pas contradictoires mais complémentaires. [...] Il peut être caractérisé de « troisième voie » entre la flexibilité généralement attribuée au marché du travail anglo-saxon et la sécurité rigoureuse qui caractérise les pays d'Europe (du Sud) ». Alors en quoi consiste cette flexicurité au Danemark ? « Le modèle danois de la fléxicurité repose sur la combinaison de trois éléments : un marché du travail flexible, un soutien généreux aux personnes au chômage avec en contrepartie un fort accent sur l'activation. Cette combinaison est désormais connue comme le `triangle d'or' du marché du travail danois. En un mot, ce modèle favorise une grande mobilité professionnelle et géographique via une faible protection de l'emploi, compensée par des prestations de chômage généreuses et des politiques ambitieuses et actives pour le marché du travail visant à l'amélioration des compétences et d'activation pour les chômeurs (Ibid. 313) ». Ces politiques ont été entreprises dans les années 90 par le premier ministre social-démocrate Poul Nyrup Rasmussen. Le résultat avait été une baisse significative et rapide du chômage de 12 à 6% et une augmentation du plein emploi de 6% (MADSEN 2003 : 100). La raison de cet apparent succès des politiques de flexicurité s'explique notamment par un contexte d'expansion économique favorable dans le milieu des années 90, après la crise des années 80. Ce modèle Scandinave (ou plus exactement danois) est présenté comme un exemple, en particulier en période de crise : « Les réponses à la crise se trouveraient donc dans des dispositifs originaux, exotiques dont il convient de louer non seulement la performance mais aussi les effets induits sur l'ordre politique et social en général. Les pays du Nord de l'Europe seraient donc ainsi périodiquement conviés à jouer le rôle d'inventeurs d'une équation magique (HASTINGS, 387) ». Toutefois, ce modèle nordique apparait « impossible » et même « dangereux » à transposer toujours d'après Hastings. En effet, les structures et les cultures existantes dans les pays non-scandinaves ne peuvent à l'évidence pas subir de telles transformations politiques et économiques, en particulier concernant la dérégulation du marché du travail (il n'existe pas au Danemark de code du travail par exemple, toutes les relations entre employeurs et salariés sont gérées par des conventions collectives). Le modèle scandinave ne s'impose donc pas comme une « formule magique anti-crise », et les résistances dont il peut faire l'objet dans les pays d'Europe continentale (bien que l'on puisse en regretter le côté patriotique à l'instar de Michel Hastings) peuvent apparaitre légitimes.

D'après Håkan Thörn, la violence politique sous forme d'affrontement entre police et manifestants dans les pays scandinaves est relativement faible comparée à une perspective internationale. Ceci explique-t-il doit amener à faire une distinction importante au sein de l'exercice du pouvoir disciplinaire (d'après la typologie de Michel Foucault) entre des « mesures coercitives » et des « mesures soft ». Il entend par mesures coercitives le recours à la répression policière, tandis que les mesures soft sont par exemple le dialogue, la négociation, la coopération. La relative paix sociale et l'absence de violence politique seraient expliquées par la culture du consensus politique et la collaboration de classes qui s'est établi en parallèle avec le développement du « modèle de welfare scandinave ». Le Danemark, et Copenhague en particulier, ont pourtant connu à plusieurs reprises dans l'histoire récente des émeutes, parfois très violentes, comme lors de l'expulsion de l'Ungdomshuset (maison des jeunes) qui avaient donné lieu à 6 jours d'émeutes dans la capitale danoise (BERTHO, 2010 ; NEGRI, 2008, Brochure « Ungdomshuset »).

Toutefois, il reste vrai qu'en promouvant un culture du consensus donnant lieu à des pratiques de consultation, de négociation et de dialogue, plutôt que de répression, le modèle d'Etat providence danois a cherché à éviter le recours à l'usage de « mesures coercitives », et les sociaux-démocrates au pouvoir n'ont jamais exprimé le souhait d'expulser manu-militari Christiania.

* 6 « Le côté obscur du modèle scandinave » émission de France Culture diffusée le 02.08.2011 dans Les Matins d'été de France culture. Disponible en ligne : http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-d-ete-le-cote-obscur-du-modele-scandinave-2011-08-02.html

* 7 World Economic Outlook Database-April 2012, site web du Fond Monétaire International : http://www.imf.org/external/pubs/ft/weo/2012/01/weodata/index.aspx, Consulté le 17 mai 2012

* 8 Gaasholt, Ø. and Togeby, L. (1995) I syv sind. Danskernes holdninger til flygtninge og indvandrere. Arhus: Politica.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon