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Transport de voyageurs en Afrique subsaharienne : le sud Bénin doit-il se réconcilier avec le chemin de fer ?

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par Sebastien BRION
Ecole Supérieure des Transports (Paris) - Manager Transport et Logistique 2012
  

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Section 2. Un réseau routier défaillant

Il convient d'abord de dresser un état du réseau national terrestre routier sud béninois. En 2009, il comptait près de 1 875 kilomètres, dont 596 kilomètres de routes nationales bitumées, 830 kilomètres de routes nationales en terre, et 449 kilomètres de pistes nationales.

FIGURE 11 - EVOLUTION DU RESEAU NATIONAL TERRESTRE ROUTIER 

AU SUD BENIN.

Source : S. BRION, 2012

Le bitumage des voies n'est pas systématique en ville non plus. Seulement 10% du réseau Cotonois30(*) est bitumé. En agglomération, le réseau terrestre routier se différencie en trois types de voies, en fonction de leur utilisation, dont la hiérarchisation est la suivante : les voies primaires (grands axes, voies rapides urbaines) qui sont toutes bitumées, les voies de distribution (intermédiaires entre les voies primaires et les voies de dessertes) qui sont de véritables artères entre les quartiers et généralement pavées et enfin les voies de dessertes (accès aux habitations et aux divers activités urbaines) qui ne sont ni bitumées, ni pavées et qui constituent la majeure partie du réseau.

La faible longueur de voies bitumées a en parti façonné l'offre de transport actuelle et favorisé l'épanouissement des motos taxis. De même que les voies de terre, en proportion plus nombreuses que les voies bitumées, deviennent peu praticables pendant les saisons pluvieuses.

L'urbanisation galopante n'a pas été suivie d'un plan d'urbanisme conséquent, ce qui a entraîné la saturation du réseau routier et surtout son inadaptabilité pour exploiter un système de transport de masse terrestre routier. En effet, la largeur insuffisante des voies de circulations et les mauvais comportements des usagers de la route, ne permettent pas d'imaginer rationnellement l'exploitation d'un réseau supplémentaire, en voie banalisée ou même en site protégé. De plus, les extensions urbaines et les activités humaines (installations d'activités commerciales au bord des voies...) non maitrîsées par les pouvoirs publics, n'ont fait qu'aggraver le contexte difficile de l'exercice des transports.

Hors agglomération, l'état du réseau routier se dégrade progressivement. Le phénomène est observable en direction du Nord. C'est moins vrai tout le long du littoral où la route est assez bien entretenue.

Le maillage du réseau routier Sud Béninois est relativement faible31(*). Sa valeur est de l'ordre de 0,213 km/km².

Néanmoins, si la conurbation vaut pour considérer l'agrégat d'unités urbaines, elle n'apprécie pas ici, dans la définition qui en est donnée, tous les phénomènes de flux entre les différents centres urbains32(*). Pour évaluer ces flux, on parlera plutôt de degré de conurbanisation. La conurbanisation détermine le processus qui commence à relier par des flux, la mobilité des habitants actifs, consommateurs entre les différentes aires urbaines proches et physiquement distinctes33(*).

En matière de dessertes, les flux observés entre les villes du Sud Bénin décrivent une multitude de communications individuelles, pas forcément optimisées, reliant chacun des points entre eux.

FIGURE 12 - REPRESENTATION SCHEMATIQUE DES RELATIONS ENTRE POINTS MULTIPLES AU SUD BENIN.

Source : S. BRION, 2012

En termes de fréquences, les rotations observées sont plutôt assez faibles. Par ce rapprochement, on comprend que le Sud Bénin n'a pas encore atteint un degré de conurbanisation satisfaisant, c'est-à-dire que même s'il existe des relations, les villes ne communiquent pas de la façon la plus optimale et en répétition ordonnée. La croissance démographique soutenue et l'extension spatiale des unités urbaines au Sud Bénin remettent donc en question toute l'organisation des transports. La divergence entre l'ampleur du phénomène de conurbation et l'absence de politique d'orientation des transports pour atteindre le bon degré de conurbanisation, risque de croiser vers un point critique en matière de développement pour toute la région Sud.

* 30 Seulement 120 km de voies étaient recouvertes sur les 1200 km que compte le réseau de la ville de Cotonou, selon le Plan de Développement de la Ville de Cotonou, rédigé en 2008.

* 31 Pour une agglomération de plus de 250 000 habitants, le maillage du réseau est compris entre 0,84 et 2,88 km/km² (Source A. RICHNER).

* 32 [VAN, 1999]

* 33 Martin VANIER, Professeur en Géographie et de l'Aménagement à l'Institut de Géographie alpine de l'Université Joseph Fournier - Grenoble 1.

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