WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Quelle gouvernance des risques majeurs pour une meilleure résilience des territoires?

( Télécharger le fichier original )
par Léo MASSEY
Institut catholique de Paris - Master 2 métiers du politique et de la gouvernance 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Conclusion

Pour répondre à notre problématique-titre : «Quelle gouvernance des risques majeurs pour une meilleure resilience des territoires ?», nous avons organisé notre réßexion suivant deux axes distincts. Notre premier axe étudie l'évolution de la pensée scientiÞque et politique sur les risques majeurs qui a fait émerger le concept de résilience des territoires. Le second axe, plus empirique, analyse la gouvernance frangaise des risques majeurs. La synthese de ces réßexions va nous permettre d'esquisser une réponse à notre problématique.

Comme nous l'avons vu, les politiques jouent un rTMle de premier plan dans la gouvernance des risques majeurs. L'impératif sécuritaire, à l'origine de l'action publique, a accompagné l'idée selon laquelle la population doit être protégée face aux aléas naturels et anthropiques. La gestion des risques majeurs a donc été pendant longtemps une mission exclusive de l'Etat qui a déployé toute son expertise pour ma»triser les aléas.

La complexiÞcation grandissante de nos sociétés remet aujourd'hui en cause cette conception. En effet, la société devient de plus en plus vulnérable. La croissance des enjeux humains et matériels couplée à l'apparition de crises «hors-cadres, nous amene aujourd'hui à changer de paradigme. Il nous faut passer d'une vision technique sectorielle des aléas, à une vision systémique et globale de la vulnérabilité des territoires.

La réduction de cette vulnérabilité passe par l'adoption d'un nouveau concept : la résilience. Plus qu'un simple effet de mode, ce concept est révélateur d'un mouvement de fond, qui au même titre que le développement durable, s'impose peu à peu dans les mentalités des experts et des décideurs. Les programmes internationaux de promotion de la résilience et les stratégies nationales de certains pays occidentaux marque cette évolution.

Vue comme une capacité systémique, la résilience permet de comprendre les mécanismes régissant certains systemes complexes (organisations, villes, territoires). La résilience des territoires insiste ainsi sur les dimensions spatiales, techniques et sociales des risques majeurs, aÞn de fournir des clefs de compréhension aux décideurs.

La révélation de l'utilité du concept de résilience pour gouverner les risques majeurs représente l'élément déclencheur de la mise en place d'une stratégie de résilience des territoires.

Pour améliorer la résilience des territoires, il est donc indispensable que les décideurs integrent son concept, qu'ils le comprennent, et qu'ils le traduisent dans leur mode de gouvernance, jusque dans le droit.

Les institutions et les acteurs ont une importance capitale pour atteindre cet objectif.

Les institutions doivent se structurer localement, selon les territoires de risques (en intercommunalité, ou autres établissements publics), et être capables de gérer seules les risques majeurs de leur territoire dans leur globalité, via par exemple, la création de services «Risque et résilience spéciÞques. L'Etat doit soutenir ce mouvement de gestion locale des risques majeurs, en évoluant vers un rTMle de support des collectivités et en organisant les conditions d'échanges des autres acteurs. Les élus et les fonctionnaires doivent développer leur connaissance pour intégrer le nouveau paradigme de la résilience, et se former à la gestion de crise. Les entreprises privées et les associations

doivent se coordonner pour fournir un appui aux décideurs locaux. Cela passe entre autres, par une mise en réseaux des acteurs, qui est bénéfique à la normalisation des bonnes pratiques et à l'innovation. Enfin, les citoyens doivent être pleinement intégrés dans la gouvernance des risques majeurs, via leur participation aux décisions (lors de concertation), mais également via leur implication dans la sauvegarde de leur territoire (réserves communales de sécurité civile). Cela permettra de stopper la Çvictimisation> des sinistrés, mais également de développer la solidarité locale et le sentiment de citoyenneté.

Pour édifier cette gouvernance des risques majeurs, il est nécessaire de faire évoluer, de développer et de réorienter nos instruments.

L'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), et en particulier des réseaux sociaux, serait bénéfique à l'implication de la population car elles établissent un lien de confiance entre citoyen et décideur qui est très utile en temps de crise. La sensibilisation de la population pourrait d'ailleurs s'appuyer sur une véritable campagne de communication, d'ampleur nationale, sur les risques majeurs et les comportements à adopter.

Les mesures urbanistiques contraignantes comme les PPR (plans de prévention des risques) étant peu efficaces (peu de contrôle et de sanctions), coUteuses (expertise, expropriation, etc.) et très chronophages, il pourrait être envisagé d'adapter leur mise en oeuvre.

L'assurance financière des sinistres participe de manière très importante à la résilience des territoires. Les dispositifs d'indemnisation des catastrophes (du type CatNat) doivent cependant s'adapter pour être plus transparents, et pour inciter davantage à la prévention. La solidarité contractuelle participe également à l'amélioration de la résilience des territoires. Elle permet de forger des partenariats locaux pour gérer les sinistres. Leur formalisation au sein des Plans Communaux de Sauvegarde mérite donc d'être développée.

Et enfin, l'évaluation doit évoluer du stade expérimental actuel vers une généralisation. Nous pourrions ainsi imaginer que chaque département devrait mettre en place un indice de résilience du territoire face aux risques majeurs.

La gouvernance des risques majeurs à même de développer la résilience des territoires doit donc s'appuyer sur une évolution des paradigmes de la gestion des risques vers une stratégie construite de résilience des territoires. Celle-ci nécessite de redéfinir l'échelle du rôle de chaque institution, et les liens entre les acteurs, au milieu duquel le citoyen doit avoir une place entière. Pour cela, le mixage des instruments de la gouvernance doit également évoluer. La gouvernance devrait ainsi moins utiliser les instruments autoritaires, et plus valoriser les instruments de nodalité et d'organisation. Il restera alors à mettre en place une évaluation périodique de ces dispositifs pour ajuster au mieux cette nouvelle Çgouvernance de la résilience>.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo