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Enseigner la culture nationale à  l'enseignement secondaire au Cameroun. Essai de faisabilité

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par Grébert HOTOU
Université de Yaoundé I - DIPEN II 2008
  

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III.6 Premier centre d'intérêt : fondements de l'enseignement de la Culture nationale.

A partir du résultat obtenu par rapport à la connaissance des textes fondamentaux à savoir : le Rapport des Etats Généraux de la Culture, le rapport des Etats Généraux de l'Education, la Loi d'Orientation de l'Education au Cameroun et les Actes du séminaire de lancement de la Culture Nationale dans le secondaire, nous constatons que la plupart des enseignants n'ont qu'une idée approximative de ces textes.

S'agissant du Rapport des Etats Généraux de la Culture 54% d'enquêtés disent qu'ils ont entendu parler de ce texte. Par contre, 2% seulement disent l'avoir lu et exploité. Pire encore en cumulant le résultat des deux dernières catégories c'est-à-dire ceux qui en ont entendu parler et ceux qui n'en ont aucune idée, on obtient 92%. Ces résultats peuvent signifier deux choses : soit les enseignants n'ont pas la volonté d'acquérir et d'exploiter ce texte, soit ils en ont la volonté mais sa distribution n'est pas bien menée, ce qui est dommage pour le système éducatif car comme le dit si bien Ntebe Bomba (2006 : 3) « Les Etats Généraux de la Culture camerounaise ont enfanté un autre Cameroun, le Cameroun culturel ». Qu'en est-il du Rapport des Etats Généraux de l'Education ?

Tout comme le premier texte, les enseignants n'ont qu'une idée approximative du Rapport des Etats Généraux de l'Educaton et pourtant, ce texte est indispensable pour tout enseignant digne de ce nom.

S'agissant de la Loi d'Orientation de l'Education au Cameroun, elle est également peu connue des enseignants du Secondaire. Les résultats indiquent que seulement 6% des enquêtés ont exploité ce document contre 45% qui n'ont aucune idée, comme l'indique le tableau 13. Lorsqu'on sait que c'est ce texte qui place les jalons de la nouvelle orientation de notre système éducatif, on ne peut que déplorer le fait que les enseignants ne l'exploitent pas.

L'autre texte très important pour l'Enseignement Secondaire et qui est aussi pris à la légère par les enseignants est l'acte du séminaire de lancement de l'enseignement de la culture nationale dans le secondaire tenu à Yaoundé en 2007. Ce texte constitue un tournant important pour l'Enseignement Secondaire car c'est pour la première fois qu'au Cameroun, on envisage en termes concrets d'introduire la Culture nationale dans cet ordre d'enseignement.

III.7 Deuxième centre d'intérêt : Contenu des programmes de la Culture nationale au Secondaire.

Partant de l'analyse minutieuse des résultats de l'enquête par rapport aux éléments du contenu de l'enseignement de la Culture nationale dans le Secondaire, il se dégage clairement le constat selon lequel la plupart des enseignants enquêtés pensent qu'il faut puiser le contenu de cet enseignement dans les rites sociaux traditionnels (cf. tableau 15), l'art culinaire traditionnel (cf. tableau 18), l'art vestimentaire traditionnel(cf. tableau 21), l'art musical traditionnel (cf. tableau 24), les danses traditionnelles (cf. tableau 27) et les codes moraux traditionnels(cf. tableau 30).

Pour chaque aspect, nous avons demandé aux enquêtés de citer trois contenus concrets et presque tous les ont cités en insistant sur les contenus faciles à trouver dans l'environnement de l'élève.

Nous leur avons demandé de justifier leurs réponses. Beaucoup ont souhaité qu'on enseigne aux enfants les rites sociaux traditionnels afin de sauvegarder le patrimoine culturel et de les enraciner dans les us et coutumes du terroir. Il s'agit selon eux de lutter contre l'acculturation des jeunes et de les préparer à résister contre la mondialisation dévastatrice des cultures ; et Ntebe Bomba (226 :4) d'insister : 

 La promotion de sa culture est simplement un devoir et un droit du citoyen, de tout citoyen. Il s'agit pour nous Africains de nous défendre « becs et ongles » d'abord contre nous-mêmes ; ensuite contre autrui, tout autrui dans son aspect envahissant.

S'agissant de l'art culinaire, ceux qui ont souhaité qu'on enseigne l'art culinaire traditionnel aux enfants soutiennent que certains mets traditionnels ont des ingrédients qui ont des vertus thérapeutiques et que ces mets sont naturels et plus nourrissants que les mets étrangers.

Quant à l'art vestimentaire, un pourcentage important des enquêtés soutiennent qu'enseigner l'art vestimentaire aux élèves du Secondaire c'est préserver notre identité culturelle. D'autres ont justifié leurs réponses en estimant que nos vêtements traditionnels sont moins coûteux, plus décents et mieux adaptés aux climats camerounais. Ces points de vue tiennent, eu égard à nos comportements vestimentaires quotidien. Il n'est pas rare de voir dans nos rues les jeunes filles qui marchent presque torse nu, copiant ainsi les modèles vestimentaires qui ne cadrent pas avec nos moeurs. Enseigner aux enfants le Kaba Ngodo, la gandoura, le Djoumba et autres tenues traditionnelles qui habillent décemment corrigera à coup sûr cet état de chose.

En ce qui concerne l'art musical, 80% d'enquêtés estiment que en enseignant l'art musical aux enfants, on les enracine dans la culture en même temps qu'on sauvegarde le patrimoine culturel national. Il s'agit ici de multiplier les occasions où les élèves vont chanter les chants de chez nous.

S'agissant des danses traditionnelles, 84% sont pour que nos danses soient enseignées dans l'enseignement Secondaire. Ils justifient cela par le fait que la danse est le signe matériel de l'identité culturelle d'une part et pourvoyeuse d'emploi d'autre part. Le Cameroun regorge des rythmes et des danses extrêmement riches et variées. Dans l'aire culturelle Mèdûmbà par exemple, on compte une pléthore de danses qui, si elles sont enseignées aux élèves du Secondaire pourront leur permettre de s'enraciner dans la culture camerounaise.

Quant au code moral, les justifications sont variées mais la majorité 80% estiment qu'enseigner les codes moraux traditionnels aux élèves c'est préserver d'une part le patrimoine culturel et d'autre part lutter contre certains comportements déviants qu'on observe dans la société aujourd'hui. C'est dans cette optique que Mvesso (2005 :89) déclare :

l'Ecole Camerounaise doit poursuivre la finalité de l'enracinement culturel des jeunes Camerounais en devenant un foyer de transmission des valeurs de l'Afrique ancestrale qui font l'admiration des autres parties de l'humanité (...) Ce patrimoine culturel c'est la langue, l'art de la danse, et les arts figuratifs.

Comme on le voit, les enquêtés ont la même préoccupation que les penseurs et les autres chercheurs que nous avons cités au chapitre précédent. Tous pensent que notre école doit cesser d'être un champ d'expérimentation des cultures étrangères ; qu'elle doit se tourner vers les valeurs du terroir pour y puiser la sève nourricière avant de s'ouvrir à la modernité car, pour aller au « rendez-vous du donner et du recevoir » il faut avoir quelque chose à donner. Abordons à présent le troisième centre d'intérêt.

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