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Croissance, marché du travail et pauvreté: les leçons de l'expérience camerounaise sur la période 1991 - 2011

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par Victor KITIO
Université de Dschang - Master of Science (M.Sc) en Sciences Economiques 2013
  

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2.2.3.3. Mesure de la pauvreté

Autant il est difficile de donner une définition claire et dépourvue de toute ambiguïté de la pauvreté, autant il est difficile de pouvoir la mesurer ou de la quantifier. En effet la diversité conceptuelle qui entoure la notion de pauvreté est évidemment problématique au moment de l'élaboration des indicateurs empiriques d'évaluation de la pauvreté (Razafindrakoto et Raubaud, 2005).

La quantification de la pauvreté passe par la détermination du niveau de bien-être des individus et d'un seuil à partir duquel une personne peut être considérée comme pauvre. La détermination du seuil de pauvreté se fait au moyen d'indicateurs composites et d'indices de pauvreté.

a) L'approche monétaire

Pour évaluer la pauvreté monétaire, on utilise généralement le revenu ou la consommation comme indicateur de bien-être. Pour se faire, on doit disposer des données exhaustives sur le niveau de revenu ou de dépense des ménages. Très souvent, la consommation est préférée au revenu, dans la mesure où la consommation des ménages est étroitement liée au bien-être de ceux-ci, alors que le revenu courant est un mauvais reflet des ressources du ménage. En effet le revenu d'un ménage ne représente pas toujours sa consommation. Il est généralement largement sous-estimé, et constitue une piètre approximation du bien-être (Fambon, 2004).

La détermination du seuil de pauvreté dans le cadre des études se basant sur un indicateur de bien-être fait l'objet de divergence au sein du collectif des analystes. Les points de vue restent partagés quant à l'adoption d'un seuil de pauvreté absolu qui représente le montant minimum nécessaire à un individu pour se procurer ses besoins fondamentaux sur le marché, c'est la méthode adoptée par L'INS Cameroun. Où l'adoption d'un revenu médian, qui représente le montant minimum pour atteindre un niveau de bien être ordinairement observé dans la société, c'est le cas de L'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) qui retient généralement 50 % du revenu médian. Alors qu'au niveau Européen, les statisticiens retiennent 60 % du revenu médian (Lekeumo, 2008). Alors, on retient comme pauvre tout ménage dont le niveau de vie est très inférieur à celui de la majorité de la population, qui a un niveau de vie inférieur à cette ligne.

La Banque Mondiale fonde son évaluation de la pauvreté dans le monde sur deux seuils de pauvreté reconnu au plan international, un et deux dollars environ par jour en parité de pouvoir d'achat de 1993. Le seuil de un dollar par jour est un seuil caractéristique des pays à faible revenu et le seuil de deux dollars celui des pays à revenu intermédiaire.

b) L'approche non monétaire

La pauvreté est de plus en plus appréhendée par les auteurs comme un phénomène multidimensionnel. Qualifier un individu de pauvre nécessite que l'on ne prenne plus en compte uniquement les variables liées au revenu ou à la consommation, mais que l'on s'intéresse aussi aux variables telles que la santé, l'éducation, les conditions d'habitat, toute chose pouvant éviter à l'individu d'être marginalisé dans la société.

La mesure de la pauvreté suivant l'approche non monétaire exige donc de définir ou alors d'arrêter un nombre de variables pertinentes représentatives de la position sociale d'un individu. Il faut cependant noter le caractère arbitraire du choix de ces variables, car celles-ci dépendent souvent plus ou moins fortement de la perception de l'analyste ou du statisticien chargé de l'évaluation de la pauvreté.

Les enquêtes du type EDS, MICS et ECAM sont des enquêtes destinées à permettre une évaluation aisée de la pauvreté en « condition d'existence » ; elles contiennent des « items » qui servent à relever les caractéristiques sanitaires, éducationnelles et d'habitat des ménages. Pour la mesure de la pauvreté non monétaire, deux principales approches sont proposées dans la littérature :

- Certaines études comme c'est le cas pour l'enquête ECAM, après avoir retenu les « items » entrant dans la caractérisation de la pauvreté d'existence, déterminent la proportion de la population qui possède ou non les caractéristiques de ces « items ».

- La seconde méthode est celle qui consiste à calculer un Indicateur Composite de Pauvreté (ICP) ou encore un Indicateur Composite de Bien-être (ICBE). Cette méthode utilise les techniques d'analyse factorielles de composantes principales (Filmer et Pritchett, 2001), de correspondances multiples (Asselin, 2009), d'analyse en facteur (Sahn et Stifel, 2001) et de l'analyse en facteurs multiples (Foko et al, 2007). Plusieurs études sur la mesure de la pauvreté en Afrique ont été réalisées en utilisant cette deuxième méthode par exemple Foko et al (2007), Ningaye et al (2006) pour le Cameroun ; Ayadi et al (2007) pour la Tunisie ; Ki et al (2005), Diagne et al (2005) pour le Sénégal ; Diarra et al (2009) pour la Cote D'Ivoire.

c) Mesure combinant plusieurs approches

Bon nombre d'indicateurs utilisés relèvent non pas d'une seule approche, mais de deux ou plusieurs approches. Il s'agit en général des indicateurs composites calculés à partir des indicateurs simples. Un indicateur composite bien connu est l'indicateur de développement humain (IDH) conçu par le PNUD. Cet indicateur combine trois éléments : le revenu en terme de PIB réel par habitant basé sur la parité du pouvoir d'achat, la durée de vie mesurée par l'espérance de vie à la naissance et le niveau d'éducation, mesuré par un indicateur combinant pour deux tiers le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux brut de scolarisation de tous les niveaux confondus. Un autre indicateur bien connu est l'indicateur de pauvreté humaine (IPH-1) appliqué pour les pays en développement. Son estimation prend en compte des insuffisances représentées en termes de : (i) longévité par le pourcentage de la population risquant de décéder avant 40 ans ; (ii) du manque d'instruction représenté par le taux d'analphabétisme des adultes ; (iii) et du manque de conditions de vie décentes assimilé à la moyenne arithmétique simple du pourcentage d'individus privés d'eau potable, du pourcentage de ceux privés de soins de santé et du pourcentage des enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition.

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