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Rôle du capital social dans l'appropriation par la communauté d'un projet de développement rural à  l'extrême-nord (Cameroun).

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par Laurent Parfait NDENGUE
Université Catholique d'Afrique Centrale - M.Sc en Développement et Managemrnt des Projets 2011
  

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ABSTRACT

The appropriation of a rural development project by the communities is a real challenge for any society. This project is important for rural areas in Cameroon who are victim of the unfavourable conditions and insufficient resources or support. This process above concerns the population who are at the center of the rural development policy. This research demonstrates the role of social capital in the appropriation of PLID, by the community of the parochial district of Wazzang-kalliao in the far north region of Cameroon. A quantitative and qualitative research was done with the use of interview and questionnaires with those concerned with the project, four conclusions were brought out after analysis done, which are as follows: 1) The rural community of Wazzang-kalliao with hard living conditions of the population have a viable social capital, but this one is still threatened by the drift from the land of working population. 2) The social capital is in two phases: formal and informal network. However, the social participation in formal networks is very weak and most of the activities progresses within informal network. In these informal networks, the population depends on its attachment relationships such as family and friends for aid in the development activities and access to resources and several supports. 3) To increase the level of appropriation of the rural development project, the population must work in collaboration with one another even if the important request on the solidarity can ruin the social capital. Otherwise the high level of confidence given by the community has pushed the population to be implicated in the project to be carried out. This has limited the selection and misappropriation principles. 4) The social capital can play a decisive role in the construction of local identities and the return of confidence to the rural communities of Cameroon, whose institution of development has collapse. To that effect, a public policy which reflects the needs of all the community must be build up. This would only be possible, if a civil society exists among the country folk. Future research can bring up the notion of constructing a civil society in the rural areas.

Keywords: social capital, project, rural development, appropriation, community, social network, confidence, fight against desertification, parochial district, Wazzang-Kalliao, far north region.

INTRODUCTION GENERALE

Les projets de développement font l'objet de vives critiques dans les pays du Tiers-Monde. L'opinion publique estime que les efforts déployés dans ces projets ont été vains, à cause des résultats négatifs sur la croissance économique des pays et l'environnement écologique des populations bénéficiaires. Certains considèrent à ce jour que les projets de développement ne représentent pas une forme d'intervention étatique appropriée. Les courants de pensée néolibéraux en vogue au sein des Institutions de Bretton Woods (IBW) prônent le « désengagement de l'Etat » (Dufumier, 1999 : 9), limitant ainsi son rôle à la régulation des équilibres macro-économique et à la mise en place de quelques grandes infrastructures d'intérêt collectif. Les conséquences de cette pratique dans les pays du Tiers-Monde sont défavorables au bien-être des populations les plus pauvres. Par contre, l'expérience des nouveaux dragons de l'Asie du Sud-Est montre que les pouvoirs publics jouent des rôles décisif et positif en matière de développement, quand les fruits de la croissance ne sont pas confisqués par une minorité. La question est de savoir quelles peuvent être les modalités d'intervention les plus adéquates pour promouvoir un développement économique et social qui soit réellement bénéfique pour le plus grand nombre. A ce sujet, la Banque Mondiale (1977) soutient que les résultats des programmes publics ne sont meilleurs que s'ils sont exécutés avec la participation des bénéficiaires et lorsqu'ils exploitent le potentiel associatif de la collectivité. Pour ce qui est du Cameroun, la question de projet de développement n'est plus seulement l'apanage de la société politique. Elle concerne aussi la société civile. En effet, dans le but d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), l'Etat a adopté la stratégie de développement du secteur rural en impliquant les populations dans la gestion durable du développement et des ressources naturelles (MINEPAT, 2005). Les interventions des pouvoirs publics ou privés sous la forme de projets resteront encore nécessaires pendant longtemps. Mais étant donné que de nombreux projets de développement se sont soldés par des échecs dans le passé, la tendance est à la refonte totale de la démarche et les méthodes relatives à la conception, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des projets en tirant les leçons des expériences passées (Dufumier, 1999 :10). La question de réussite des projets de développement rural se pose donc au Cameroun. C'est dans l'optique de répondre à question du rôle du capital social dans le processus d'appropriation par la communauté d'un projet de lutte intégrée contre la désertification en zone rural dans l'extrême-nord au Cameroun que nous avons mené cette étude.

I. CONTEXTE DE l'ETUDE

Face à l'augmentation de la richesse matérielle, les problèmes environnementaux prennent de plus en plus d'ampleur dans le monde. La pauvreté et la faim continuent de menacer les populations des pays en développement, l'eau douce reste rare et les émissions de gaz à effet de serre augmentent. Les modes de production et de consommation des pays développés n'ont pas changé, la désertification qui touche les pays moins avancés devient un véritable fléau et compromet d'autant plus leur développement qu'elle conduit à une détérioration des conditions de vie des populations.

Selon le Plan d'Action Nationale de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD), les terres arides couvrent au total plus de 6,1 milliards d'hectares sur l'ensemble du globe et 73% du continent africain seraient plus ou moins touchés par la désertification (PAN/LCD, 1997 : 1). La communauté scientifique internationale a confirmé que l'accélération des changements climatiques, qui s'accompagnait d'une aggravation des épisodes de sécheresse et d'irrégularités dans le régime des précipitations, était perçue comme une menace grandissante pour les pays touchés par la désertification. En conséquence, dans ces pays, beaucoup de personnes, en particulier dans les zones rurales, deviennent plus vulnérables, tandis que les besoins nutritionnels de la population, en constante augmentation, continuent de croître. C'est à la suite de deux grandes sécheresses qui ont sévi au Sahel, entre 1968 et 1969 et au début des années 80 (PAN/ LCD 1977 : 2), et des conséquences catastrophiques de celles-ci qu'on a pris conscience du problème de la désertification et de la nécessité de définir des stratégies pour la combattre. Ces stratégies ont beaucoup évolué au cours des années, depuis les premières approches plus globales, on est passé à une définition des stratégies beaucoup plus complexes, qui ont tendance à voir le phénomène non seulement d'une façon globale, mais aussi dans ses connexions régionales et à un niveau local.

En 1994 la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CCD) a été adoptée, conformément au consensus établi au Sommet sur l'Environnement et le Développement de Rio de Janeiro, 1992. La CCD mettra l'accent sur la mise en oeuvre d'une approche intégrée assurant l'implication et la responsabilisation des principaux acteurs concernés, et l'établissement de cadres de partenariats plus incitatifs.

Le bilan des activités de lutte contre la désertification depuis l'entrée en vigueur de la CCD fait ressortir un défaut d'appropriation des actions par les populations bénéficiaires. Par-delà les acquis incontestables de certaines actions, ces lacunes révélaient des difficultés réelles quant à l'implication véritable des populations. La dimension sociale de la problématique de lutte contre la désertification et des effets néfastes de la sécheresse, n'était pas suffisamment prise en compte dans les démarches, l'élaboration, la mise en oeuvre, le suivi et l'évaluation des programmes. Ce constat apparaissait au niveau de l'ensemble des partenaires, au plan interne comme dans leurs activités. Il apparaît de plus en plus évident que la lutte contre la désertification devra plus intégrer l'adaptation des normes et pratiques aux représentations sociales des utilisateurs des ressources naturelles que des normes techniques, juridiques et institutionnelles. Elle devra aussi tenir compte de la nécessité d'assurer une «équité intra et intergénérationnelle». Cette donnée devient essentielle pour mieux comprendre les formes d'implication des différents acteurs.

Le renforcement de la durabilité sociale des actions de lutte contre la désertification constitue donc le véritable défi auquel toutes ces nations sont actuellement confrontées : il faut très vite parvenir à la responsabilisation accrue d'acteurs plus nombreux, mieux équipés et formés afin de renforcer la durabilité sociale de ces actions. Il faut en même temps multiplier leur efficacité dans la promotion d'un développement équilibré et durable à travers un projet de développement. Ce dernier est d'après Olivier de Sardan (1995 : 27) « la structure d'intervention la plus répandue et la plus visible ».

C'est dans cette optique que le Comité Diocésain de Développement (CDD) du Diocèse de Maroua-Mokolo a conçu en collaboration avec BroederlijkDelen (BD) en 2005, le Projet Pilote de Lutte Intégrée contre la Désertification (PLID). Financé par l'Union Européenne, le PLID vise à apporter une contribution dans la lutte contre la désertification à travers une organisation adéquate de la population et une combinaison d'activités intégrées de conservation et d'exploitation durable des ressources eau-sol-arbre (CDD, 2010 : 2). La prochaine articulation nous permettra de faire une délimitation spatiale, temporelle et matérielle de notre travail.

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