WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique de l'interdiction de la vente de carburant dans le secteur informel à  Cotonou au Bénin

( Télécharger le fichier original )
par Bruno MONTCHO
Université d'Abomey- Calavi au Bénin - Maà®trise 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II. RESTITUTION DES DONNEES DE LA

RECHERCHE

Il est question dans cette partie de rendre compte des données recueillies au cours de nos recherches effectuées sur le terrain. Ainsi, interprétation sera faite après restitution des données dans des tableaux successifs.

En ce qui concerne les vendeurs, nous avons questionné 50 au total dont 30 femmes et 20 hommes.

Pour les consommateurs, 35 au total dont 25 hommes et 10 femmes.

Tableau V : Situation matrimoniale des vendeurs

Statuts

Hommes

Femmes

Total

Pourcentage %

Célibataire

03

01

04

08

Marié

15

22

37

74

Divorcé

00

02

02

04

Veuf

02

05

07

14

Total

20

30

50

100

Source : Enquête de terrain.

Tableau VI : Ancienneté des vendeurs

Caractéristiques

Socio- démographiques

Hommes

Femmes

Total

Pourcentage %

Moins d'un an

00

01

01

02

[1-5[

02

05

07

14

[ 5-10[

02

04

06

12

[ 10-15[

05

04

09

18

[ 15-20[

08

10

18

36

[ 20-25[

01

05

06

12

25 et plus

02

01

03

06

Total

20

30

50

100

Source : Enquête de terrain

Tableau VII : Niveau d'instruction des vendeurs

Niveaux

Hommes

Femmes

Total

Pourcentage

Aucun

12

23

35

70

Primaire

05

03

08

16

Secondaire 1er cycle

01

02

03

06

Secondaire 2nd cycle

01

01

02

04

Non précisé

01

01

02

04

Total

20

30

50

100

Source : Enquête de terrain.

Interprétation des données des tableaux V, VI et VII :

Dans le but d'atteindre les objectifs de notre travail, nous avons suivi des plans qui ont pour finalité d'élucider les éléments et facteurs qui concourent à l'échec de l'interdiction de la vente informelle de l'essence à Cotonou. Pour y parvenir, nous avons cherché au cours des travaux de terrain à connaître les catégories sociales qui s'adonnent à cette activité. C'est ce que nous relate le tableau V ; à sa lecture, il apparaît que sur les 50 vendeurs enquêtés, 37 soit 74% sont mariés. Nous tenons à parler des 07 vendeurs soit 14% veufs qui ont la charge et la responsabilité des enfants que le conjoint ou la conjointe a laissés. Toutes ces couches jouissent des fruits de la contrebande de l'essence « kpayo » depuis des années. D'où l'utilité du tableau VI qui nous renseigne sur l'ancienneté des vendeurs d'essence issue de l'informel. Ainsi, la plupart exerce depuis plus de 15 ans 18 au total soit 36%. Nous n'allons pas oublier les 09 personnes soit 18% qui confient maîtriser les rouages du secteur informel de la vente du « kpayo » depuis plus de 10 ans. Au vu des stratégies et méthodes adoptées par les acteurs, on se pose la question de savoir en fait quel est leur niveau d'instruction ? On se rend compte à la suite du tableau VII qu'il s'agit là d'une population n'ayant aucun niveau d'instruction, 35 soit 70% sur 50. Seul 6% ont pu obtenir leur Certificat d'Etude Primaire (CEP) et 4% le Brevet d'Etude du Premier Cycle (BEPC). Voilà ainsi peint la situation socio-démographique des vendeurs d'essence du secteur informel de Cotonou après nos enquêtes de terrain.

Les différents acteurs qui pratiquent la vente illicite de l'essence y sont motivés à des degrés divers. A ce titre, nous avons cherché à connaître les raisons qui amènent vendeurs et consommateurs à entretenir ce commerce malgré son caractère illégal et dangereux.

Tableau VIII : Motivations personnelles des vendeurs

Raisons

Hommes

Femmes

Total

Fréquence en %

Raisons économiques

14

26

40

77

Facilité d'installation

03

02

05

10

Facilité d'écoulement

02

02

04

08

Satisfaction des clients

01

01

02

04

Héritage

00

01

01

02

Total

20

32

52

101

Source : Enquête de terrain

Note : Remarquons ici qu'on a observé un total de 52 vendeurs au lieu de 50 parce qu'une femme nous a avancé la raison économique et la facilité d'installation, une autre évoque en plus la raison économique la facilité d'écoulement du produit.

La situation socio-démographique des vendeurs confirme leurs motivations à tel enseigne que 77% ont évoqué la raison économique qui fonde et justifie l'exercice de ladite activité malgré les risques que cela comporte. Ils en sont conscients et convaincus mais que faire ?

Tableau IX : Motivations personnelles des consommateurs

Raisons

Hommes

Femmes

Total

Fréquence en %

Moins cher

23

08

31

82

La disponibilité

02

02

04

10

Service rapide

01

01

02

05

Assurance des contenances

01

00

01

03

Suivisme

00

00

00

00

Total

27

11

38

100

Source : Enquête de terrain

Note : A la suite de ce tableau on constate également qu'on a un total de 38 consommateurs au lieu de 35. Il y a un homme qui a donné deux raisons à la seule question et une femme de même.

On note que les consommateurs d'essence du secteur informel de Cotonou fondent essentiellement leurs motivations sur des raisons purement économiques puisque 82% préfèrent du « kpayo » parce qu'elle est à la bourse de tous, 10% fonde leur fidélité à ce commerce parce qu'il en existe un peu partout dans la ville, ils sont là au moment des pannes. Mais ils réfutent catégoriquement et systématiquement le côté suivisme. Ils savent également que l'essence « kpayo » crée des dommages à leurs moteurs mais préfèrent faire des économies en la consommant.

Tableau X : les raisons de la persistance

Raisons

Effectifs

Fréquences en %

Absence d'activités

28

56

Facilité d'accès

10

20

Fidélité des clients

05

10

Manque de capitaux

03

06

Implication politique

03

06

Sans réponse

01

02

Total

50

100

Source : Enquête de terrain

La situation socio-économique du Bénin et celle de la ville de Cotonou en particulier trouvent son fondement à la lecture du tableau ci-dessus. Vivre dans les centres urbains est un véritable problème si l'acteur ne dispose pas un emploi fixe et stable. Ce qui n'est toujours pas le cas puisque tout le monde veut rester dans nos villes. La réalité est que 56% se trouve dans le secteur informel de la vente de l'essence faute d'activités, d'emplois et d'occupations formelles. L'Etat se trouvant dans l'impossibilité de satisfaire tout ce monde est obligé de fermer les yeux sur l'illégal malgré les pertes enregistrées. C'est donc un secteur d'activité qui offre une facilité d'accès à ceux qui s'y adonnent ; pour la vente illicite d'essence, ils sont 10 enquêtés soit 20% à confirmer cet état de chose.

Vu le nombre important d'acteurs impliqués dans ce commerce, est-il nécessaire de l'interdire ? Qu'est-ce-qui justifierait cette décision?

Tableau XI : Les raisons de l'interdiction par les autorités

Raisons

Hommes

Femmes

Total

Fréquence en %

Pertes pour l'Etat et les

Stations

12

19

31

62

Incendie et Santé

01

04

05

10

Qualité douteuse

06

05

11

22

Aucune raison

01

02

03

06

Total

20

30

50

100

Source : Enquête de terrain

Le tableau ci-dessus nous fait état de ceux à qui ne profitent pas la vente de l'essence « kpayo ». Ce sont les stations services et l'Etat, 62% l'affirme et le confirme. Les premiers ont investi énormément de fonds dans l'installation des stations mais ne bénéficient pas des fruits dudit investissement. Le second par contre doit respecter ses engagements vis-à-vis des responsables des stations services en protégeant le commerce et leurs intérêts, mais aussi collecter des impôts et taxes à l'installation comme quotidiennement. Ce qui malheureusement n'est pas le cas du côté du secteur informel. Les autres variables du tableau viennent parfois renforcer et rappeler le rôle de l'Etat. Les vendeurs même reconnaissent que l'essence « kpayo » est d'une qualité douteuse soit 22% et crée au passage selon 10% des incendies et des problèmes de santé ; ils considèrent que l'Etat n'a pas autres raisons d'interdire la vente dudit produit si ce n'est pas parce qu'il ne perçoit pas d'impôts. Ils sont mêmes prêts à payer les impôts si l'autorité le leur impose. Certain ont confié que la municipalité collecte de petites taxes journalières chez eux. Nous l'avons constaté à Abomey-Calavi et à Cotonou spécifiquement dans les quartiers Jéricho, Aïdjèdo et Tanto. La base de cette somme est 100F CFA et varie selon la taille de l'étalage; la base d'imposition est l'étalage. Approché, ces tickettiers nous ont confié ceci «même s'ils vendent du « kpayo », il ne faut pas oublier qu'ils sont très nombreux et que ces ressources serviront à la municipalité pour construire par exemple des écoles ; et dites vous qu'ils n'ont jamais refusé de payer les taxes qui leurs sont imposées. Même la petite fille paie en l'absence de sa mère.»

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery