IV. APPROCHES DE SOLUTIONS
La vente illicite de l'essence au Bénin et à
Cotonou en particulier se présente comme une activité normale.
Les acteurs intervenant dans ce domaine sont confiants de ce que l'Etat ne peut
plus réussir cette lutte entamée depuis des années. Pour
ce faire il faut chercher à comprendre les faiblesses des politiques
déjà exécutées et en élaborer d'autres qui
tiendront compte des acteurs soit les impliquer pour proposer des issus ou des
pistes fiables. Il faut éviter de penser que la lutte doit partir des
vendeurs installés au bord des voies. C'est plutôt les grossistes
et les importateurs qu'il faut maîtriser et associer. Mais
malheureusement ce sont des acteurs qui opèrent à visage non
découvert compte tenu de leur position, statut social et du
caractère illicite du commerce.
En somme, il est possible de réduire progressivement la
vente de l'essence informelle de Cotonou ou du Bénin en pensant à
un règlement d'Etat à Etat. C'est-à-dire impliquer l'Etat
du Nigéria dans le règlement du problème.
La disparité de prix constitue un élément
capital dans la résolution de ce trafic illicite de l'essence. Ceci ne
pourra être une réalité à la seule condition que le
gouvernement nigérian fasse des réformes économiques et
monétaires. Mais en attendant, l'Etat doit selon des responsables des
compagnies pétrolières
- Fluidifier le système d'approvisionnement et de
distribution
- Assainir le secteur pétrolier dans son ensemble
- Réaménager la structure des prix quitte
à prendre en compte les évolutions des prix sur le marché
international. Il faut noter à ce sujet un effort considérable de
la part du gouvernement actuel.
- Une déduction d'impôts sur les achats de
matériels de nature à inciter les compagnies à venir
investir.
- Il faut permettre aux compagnies de s'appuyer sur le
marché nigérian pour l'approvisionnement.
- Construire dans tout le pays des stations services et bien
les approvisionnées.
Il convient de noter que le secteur informel en
général et celui des hydrocarbures en particulier sont des
réalités immuables qu'il ne faut pas formaliser ou à
rendre légal les acteurs et l'activité. L'une des alternatives
seraient de les laisser tel exercer et procéder à des impositions
moins contraignantes.
Une solution à moyen et long terme est envisageable
pour résoudre la vente illicite du « kpayo ». Ainsi,
avec la découverte d'un gisement de pétrole sur les côtes
béninoises précisément à Sèmè dans la
Commune de Sèmè-Kpodji, il est possible de décourager les
vendeurs du « kpayo » dans les cas suivants :
- Installer l'industrie nécessaire et approprié
pour extraire et raffiner le pétrole.
- Pratiquer un prix d'achat plus ou moins égal à
ceux pratiqué par les stations services du Nigéria. Car un prix
inférieur fera réorienter le commerce vers le Nigéria qui
constitue une puissante demande.
- Penser à une dotation en carburants des
Béninois si le gisement est important et pourra tenir compte de
l'accroissement de la population.
|