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Problématique de l'interdiction de la vente de carburant dans le secteur informel à  Cotonou au Bénin

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par Bruno MONTCHO
Université d'Abomey- Calavi au Bénin - Maà®trise 2009
  

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I.3°) JUSTIFICATION DU CHOIX DU THEME

ET DU CADRE D'ETUDE

L'interdiction de la vente de l'essence « Kpayo » au Bénin remonte aux années 1980. Mais force est de constater que les multiples luttes engagées n'ont pas abouti à des résultats concrets. Au contraire, on assiste à une augmentation exponentielle du monde des consommateurs et acteurs animant la filière. Au niveau des vendeurs et trafiquants c'est la constitution de groupes bien organisés et bien structurés. Ces derniers, disposent d'une organisation syndicale pour défendre leurs intérêts, ce qui ne respecte aucune normativité. Cette organisation leur permet de résister et de riposter énergiquement aux assauts des autorités surtout ceux des agents de la CONAMIP. Nous avons assisté à des affrontements physiques violents entre agents de la CONAMIP et trafiquants dans la ville de Cotonou et d'autres villes du pays. Ces différents affrontements créent une situation d'insécurité dans le pays. Ce qui a amené les autorités politiques à prendre de nouvelles mesures dont l'objectif est d'orienter les vendeurs du Kpayo vers d'autres activités. Depuis que les autorités ont émis l'idée de ces probables mesures, on note une affluence considérable des populations vers ladite activité. Pour les plus anciens, ces mesures ne sont pas les bienvenues puisqu'elles ont été conçues par les autorités sans tenir compte de leurs aspirations et besoins.

Par ailleurs, la vente illicite de l'essence est faite par de hauts responsables qui sont les grossistes puisqu'elles disposent de gros moyens financiers. Ce qui sème le doute quant à l'aboutissement et la réussite des mesures pour réprimer les contrebandiers; ce sont ces mêmes autorités qui doivent en amont élaborer les plans, les stratégies et les politiques de lutte, mais en aval elles sont à la source des ravitaillements importants. Autant de faits qui méritent réflexion et recherche.

Nous avons également des raisons subjectives qui nous ont motivé quant au choix de ce thème. Pour réussir la mission à eux confiée, les responsables de la CONAMIP ont associé les forces de l'ordre dont des militaires. Ces derniers, sortis des casernes, sont mis en contact direct des femmes et hommes d'affaires du secteur informel ; ils n'arrivent pas à résister devant le pouvoir de l'argent, argent que les grossistes et autres acteurs leur proposent. Nous avons été témoins de ce qu'un des agents de la CONAMIP en poste s'est fait réveiller par les trafiquants pour lui donner la part représentant "le ticket de libre circulation ou le laisser passer". Aussi dans le cadre de la fête nationale de l'indépendance les policiers ont chassé pendant la journée du 31 juillet 2007 tous les vendeurs de « kpayo » installés sur la voie inter-Etats Cotonou-Bohicon. Ce qui nous a le plus marqué est que le soir même de cette date, lesdits agents se sont approvisionnés en carburant chez ces vendeurs de « kpayo ».

Ce sont autant de faits qui contribuent fondamentalement à l'échec de la lutte entamée depuis et qui pour nous, revêt un caractère social qu'il faille aborder avec tact, rigueur, et sérénité. La pratique de la vente illicite de l'essence, du moment où elle se fait par des êtres humains et plus dans la société doit faire l'objet d'étude pour le chercheur.

C'est d'ailleurs un fait social dans la mesure où son interdiction fragilise la quiétude sociale et conduit à des crises sociales.

Lorsqu'on fait le point des actions (militaires) menées par l'autorité politique et qu'on n'est pas arrivé à panser la plaie ou à résoudre le problème, il s'avère important de l'approcher sous un autre angle. Cela permettra de comprendre les fondements socio-économiques qui font obstacle à son interdiction.

Nous avons choisi la ville de Cotonou comme cadre d'étude parce qu'elle est la capitale économique et administrative du pays et partant attire les acteurs sociaux en quête d'emplois. C'est dans cette ville que circule le plus grand nombre d'engins, véhicules et où les trafiquants du « Kpayo » font de bonnes affaires. Il faut noter que c'est aussi la ville qui ressent le plus l'effet des pénuries d'essence.

Cotonou est notre lieu de résidence, ce qui nous a facilité la recherche et réduit les dépenses auxquelles nous serions amenées à faire face, notamment en ce qui concerne le transport. Ce cadre se prête bien à notre étude parce que les groupes cibles de premier et second rangs sont facilement repérables, en l'occurrence les vendeurs en général, les consommateurs et les décideurs politiques.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon