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Déterminants de l'épargne domestique dans l'UEMOA

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par Yaovi AZANLEKO
Université de Lomé Togo - Master en économie de Développement 2012
  

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Section 4 : Preuves empiriques

Les études empiriques qui ont examinées ces déterminants, que ce soit dans les pays développés qu'en développement, ont employé plusieurs méthodes. Certaines études se sont essentiellement focalisées sur les modèles à effets fixes en utilisant les méthodes des moindres carrés ordinaires MCO pour expliquer les variations dans les performances d'épargne à travers les pays. D'autres ont utilisées des techniques de cointégration et des tests d'intégration (méthodes des variables instrumentales et des moments généralisées) qui autorisent l'hétérogénéité dans les paramètres et les dynamiques à travers les pays. Des travaux se sont intéressés particulièrement aux interactions entre les facteurs démographiques (le taux de fertilité, le ratio de dépendance, l'espérance de vie) et l'épargne des ménages. D'autres ont analysé un ensemble de variables macroéconomiques tels que le revenu (PIB), le taux d'intérêt réel, les changements dans les termes d'échange, l'offre de monnaie, les dépenses publiques et le degré d'ouverture, ... pour capter les principaux déterminants de l'épargne intérieure (publique et/ou privée). D'autres encore ont utilisé des facteurs mixtes démographiques et macroéconomiques.

Les résultats de Ouliaris (1981) sur le comportement d'épargne en Australie montrent que les taux d'intérêt exercent une influence négative sur les ratios d'épargne et que de faibles taux d'intérêt contribuent en une augmentation dans les ratios d'épargne.

Giovannini (1985) a testé empiriquement l'hypothèse selon laquelle l'épargne réagit positivement aux changements dans les taux d'intérêt des pays les moins avancés. Ses résultats ont révélé une très faible réactivité de l'épargne globale au changement du taux d'intérêt réel.

Gupta (1987) trouve également certaines preuves de l'effet positif des taux d'intérêt créditeur réel sur l'épargne nationale en Asie mais pas en Amérique Latine ; une relation positive a été trouvée entre le taux d'intérêt créditeur réel et l'épargne pour neuf pays d'Afrique. Il souligne que seuls de grands changements dans les taux d'épargne permettraient d'avoir des effets positifs économiquement importants.

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Dans un article d'enquête, Balassa (1992) est parvenu à la preuve empirique que l'effet des taux d'intérêt réels sur l'épargne est positif dans les pays en développement, confirmant les résultats de Koskela et Viren (1982) pour les pays développés allant dans le même sens c'est-à-dire que l'épargne augmente à mesure que le taux d'intérêt augmente.

Doshi (1994) a démontré que l'espérance de vie est un facteur important et statistiquement significatif du niveau d'épargne dans les pays en développement. Toute fois les résultats sont sensibles au niveau de développement de chaque pays et à la diversité régionale.

Dans une tentative d'examen des déterminants du taux d'épargne au Pakistan, Khan et al (1994) ont utilisé un ensemble de variables dont le revenu, le taux d'intérêt réel, le ratio de dépendance, le flux des capitaux étrangers, l'aide extérieure, le taux d'échange, et le degré d'ouverture. Ils aboutissent à la preuve que le PNB par habitant a un effet fortement positif sur l'épargne nationale ; le taux d'intérêt réel, le taux de change et le degré d'ouverture de l'économie influencent positivement l'épargne nationale. Par contre le ratio dette sur PNB, le ratio de dépendance affectent négativement l'épargne nationale du Pakistan.

A l'aide de la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO), Hahn (1994) procède à des analyses empiriques en utilisant des variables macroéconomiques sur la période 1971-1991 pour montrer que, des taux de croissance élevés du revenu disponible et des taux d'intérêt plus élevés ont contribué à des taux d'épargne élevés en Corée. Par contre, des taux d'inflation élevés et des déficits budgétaires ont des effets négatifs sur les taux d'épargne en Corée.

Edwards (1996) a examiné le processus de détermination du taux d'épargne dans 36 pays sur la période 1970-1992 en utilisant des variables macroéconomiques, démographiques et des indicateurs politiques. La croissance du revenu par habitant apparaît être le déterminant le plus important de l'épargne publique et privée. Les résultats ont également montré que l'épargne publique est plus faible dans les pays avec une instabilité politique plus grande et que l'épargne publique évince l'épargne privée mais moins que proportionnellement. Il a trouvé également que le développement financier se révèle être un autre déterminant important de l'épargne privée.

Dayal-Ghulati et Thirmann (1997) ont analysé les déterminants empiriques de l'épargne privée pour un échantillon des économies de l'Asie du Sud-Est et de l'Amérique Latine sur la période 1975-1995. Les résultats ont indiqué que la politique budgétaire et plus particulièrement les mesures de sécurité sociales sont le principal facteur de politique

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budgétaire qui affecte positivement l'épargne privée dans certains pays d'Asie du Sud-Est. En plus, la volatilité de l'inflation apparaissait avoir un effet négatif sur l'épargne privée en Amérique Latine. La stabilité macroéconomique et le développement financier sont clairement des variables importantes qui déterminent positivement le comportement d'épargne dans les deux régions.

Pour identifier les déterminants empiriques de l'épargne des ménages, Callen et Thirmann (1997) ont fait l'étude en utilisant les données de 21 pays de l'OCDE de 1975 à 1995. Ils se sont focalisés sur l'influence des impôts et des systèmes de sécurité sociale sur l'épargne des ménages. Le vecteur des variables explicatives a pris en compte la structure du système d'imposition et le financement de la sécurité sociale et du système d'aide sociale. Ces variables se sont révélées avoir un impact positif sur l'épargne des ménages et donnaient par là même, un signal aux autorités de politiques économiques qu'en changeant la conception de ces systèmes l'Etat peut être amené à influencer l'épargne nationale.

Mwega (1997) a réalisé une étude comparative en utilisant les modèles de cycle de vie et du revenu permanent des taux d'épargne privée moyens dans 33 pays, incluant 15 pays africains et a constaté que les taux d'épargne étaient généralement plus faibles dans les pays en développement. Il a trouvé des coefficients positifs et fortement significatifs pour le revenu par tête, la croissance du revenu par tête et le niveau de profondeur du développement financier (M2/PIB) ; puis un coefficient non significatif pour les contraintes financières. Se focalisant particulièrement sur les pays africains, Mwega (1997) a trouvé que l'épargne privée était largement déterminée par le niveau du revenu par tête, la croissance économique, les termes de l'échange, les taux d'épargne publique et le ratio de dépendance. Il a finalement conclu que les taux d'épargne bas en Afrique sont à la fois les conséquences de la fonction d'épargne privée et des conditions économiques initiales.

L'étude menée par Cardenas et Escobar (1998) sur les déterminants de l'épargne en Colombie a utilisée un cadre du modèle de préférence intertemporelle. Leurs résultats ont confirmé le lien fort entre l'épargne nationale, les dépenses publiques et le ratio de dépendance. Ils ont aussi trouvé que l'épargne nationale répond partiellement aux changements temporaires dans la production et que les dépenses publiques élevées étaient associées à de faibles taux d'épargne nationale. Les résultats ont également indiqué qu'une augmentation dans le ratio de dépendance a un effet significativement négatif sur les taux d'épargne privée.

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Masson et al. (1998) ont examiné les déterminants de l'épargne privée pour un grand nombre de pays développés et sous développés en utilisant les données en séries temporelles et en coupes transversales. Les résultats indiquaient qu'il existe un effet compensatoire partiel de l'épargne privée dû aux changements dans l'épargne publique de pays industrialisés ; alors que dans les pays en développement les variables démographiques et la croissance du PIB se trouvent être les déterminants les plus importants des taux d'épargne privée.

Haque et al. (1999) utilisant les mêmes données de panel que celles utilisées par Masson et al. (1998) en y introduisant les dynamiques pour permettre l'hétérogénéité à travers les pays. Les résultats avec la méthode des moments généralisés (GMM) montrent que seuls les effets du ratio du budget global du gouvernement par rapport au PIB et le ratio des dépenses courantes par rapport au PIB sont robustes suite à la présence des dynamiques dans les données de panel.

Hussein et Thirlwall (1999) ont analysé les principaux déterminants des différences dans le ratio de l'épargne domestique pour un panel de 62 pays couvrant la période 1967-1995. Une distinction fondamentale est faite entre les déterminants de la capacité à épargner et ceux de la volonté à épargner. La capacité à épargner dépend essentiellement du niveau de revenu par tête (mais non linéairement) et la croissance du revenu (hypothèse de cycle de vie). La volonté à épargner est supposée dépendre des facteurs financiers tels que le taux d'intérêt, le niveau du développement financier et l'inflation. Leurs résultats n'ont pas confirmé l'effet positif du taux d'intérêt, mais un lien positif et significatif est établi entre le niveau du développement financier mesuré par la monnaie, quasi-monnaie (M2) rapportée au PIB et l'épargne domestique. L'inflation exerce un effet modérément positif sur l'épargne domestique mais cet effet devient très tôt négatif. L'épargne globale dépend positivement de l'épargne publique mais curieusement il s'est révélé une relation négative entre la pression fiscale et le taux d'épargne domestique.

Le travail de Hussian et Brookins (2001) basé sur les données en coupe transversale et des données de panel sur un grand échantillon de pays a abouti aux conclusions que la part de l'agriculture dans la production totale, la balance budgétaire, la balance du compte courant sont des variables à coefficients significatifs dans l'explication du comportement d'épargne.

Sarantis et Stewart (2001) ont utilisé les techniques des tests de cointégration pour examiner les déterminants de long terme des taux d'épargne privée avec un panel dynamique des pays de l'OCDE durant les années qui ont suivies la deuxième guerre mondiale. Ils sont arrivés à

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l'évidence qu'il existe équilibre de long terme de la fonction d'épargne. Bien que les résultats suggèrent des déterminants significatifs du taux d'épargne, les paramètres estimés varient significativement à travers les pays.

Halleq (2003) a analysé et examiné les déterminants de l'épargne privée en Jordanie entre 1976 et 2000 en utilisant la méthode des moindres carrés ordinaires MCO et des variables instrumentales. Les principaux résultats nous renseignent que le ratio de dépendance a un effet significativement négatif sur l'épargne privée. Cependant le taux de croissance du PIB par habitant a un effet significativement positif sur l'épargne privée. En plus le développement du marché de crédit aux consommateurs, le ratio de sécurité sociale, les dépenses d'aide sociales affectent positivement l'épargne privée. Finalement, le taux d'intérêt réel, le taux d'inflation et les termes d'échange ont des effets non significatifs sur le niveau d'épargne privée en Jordanie.

Özcan et al (2003) ont étudié les déterminants de l'épargne privée en Turquie de 1968 à 1994. Les résultats du modèle estimé ont confirmé l'hypothèse que l'évolution des taux d'épargne privée présente une grande inertie. Il est alors trouvé que les effets d'un changement dans un déterminant donné de l'épargne sont entièrement observables dans le court terme que dans le long terme. Les résultats ont également montré que bien qu'une épargne publique exerce un effet d'éviction sur l'épargne privée, elle l'est dans une moindre mesure, et par conséquent l'hypothèse de l'Equivalence Ricardienne n'est pas strictement confirmée. Aussi, le niveau de revenu a un effet positif sur le taux d'épargne privée. Cependant, la croissance du revenu n'est pas statistiquement significative.

Par ailleurs, il est apparu que les chocs sur les termes de l'échange et des systèmes financiers prononcés tendent à contribuer à des taux d'épargne privée plus élevés. L'espérance de vie a un effet négatif sur l'épargne privée. En plus, le motif de précaution de l'épargne est appuyé par la conclusion que l'inflation captait le niveau d'incertitude macroéconomique et a un effet positif sur l'épargne en Turquie. Bien que le déficit du compte courant représente une variable explicative importante, son effet n'est pas significatif.

Modigliani et Cao (2004) ont conduit une étude sur les déterminants du taux d'épargne des ménages en Chine en utilisant les données en séries temporelles de 1953 à 2000. Ils trouvent que le taux de croissance de long terme, l'inverse du ratio de dépendance (approximé par le ratio de la population active aux nombre des mineurs), l'écart entre la croissance et le taux de

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croissance de long terme et l'inflation ont des effets positifs et significatifs sur le taux d'épargne des ménages en Chine.

Athukorala et Sen (2004) ont examiné les déterminants de l'épargne privée de l'Inde entre 1954 et 1998. La méthodologie utilisée dans cette étude a nécessité l'estimation d'une fonction d'épargne dérivée du modèle de cycle de vie. Les résultats du modèle ont fourni la preuve de l'effet statistiquement positif du taux d'intérêt réel, de la croissance du revenu par tête, l'approfondissement du système financier et du taux d'inflation sur l'épargne domestique. D'autre part, les termes d'échange et les transferts de fonds intérieurs des nationaux résidant à l'étranger ont un effet négatif sur les comportements d'épargne en Inde. Les résultats portant sur le taux d'inflation suggèrent qu'une inflation modérée affecterait positivement l'épargne privée.

Bhole et Mahakud (2005) montrent que le taux d'épargne agrégée en Inde est demeuré à un niveau relativement faible sur la longue période de 1966-2000 et a, en effet, chuté dans un passé récent ; ce qui est une préoccupation si l'économie nationale veut atteindre le taux de croissance économique prévu. Il ressort de leur travail que les profits après impôts, les opportunités d'affaires, l'accès aux ressources financières extérieures, le coût des emprunts et le coût d'investissement sont les déterminants essentiels de l'épargne du secteur privé national en Inde. Leur papier a analysé les tendances dans l'épargne privée nationale sur cette période (1966-2000) et a utilisé les données de panels dynamiques par la méthode de moments généralisés (GMM) pour identifier empiriquement les facteurs qui influencent les décisions d'épargne en Inde.

A l'aide des données de panel des provinces, Horioka et Wan (2006) ont menée l'analyse sur les déterminants du taux d'épargne des ménages en Chine en utilisant un modèle de cycle de vie sur les provinces chinoises sur la période 1995-2004 à partir d'une enquête sur les ménages chinois. Ils trouvent que le taux d'épargne des ménages en Chine était élevé et est en augmentation et que les principaux déterminants des variations dans le temps et dans l'espace sont le taux d'épargne retardé (inertie), le taux de croissance du revenu, le taux d'intérêt dans beaucoup de cas et le taux d'inflation dans certains cas. Cependant, ils trouvent que les variables relatives à la structure d'âge de la population, ont l'effet escompté sur le taux d'épargne des ménages seulement dans un des quatre échantillons. Ces résultats apportent un soutien mitigé aussi bien à l'hypothèse de cycle de vie qu'à celle du revenu permanent, mais cohérent avec l'existence du phénomène d'inertie ou de persistance et indiquent que le taux d'épargne des ménages chinois restera élevé dans les toutes prochaines années.

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Enfin Touny (2008) a analysé les déterminants de l'épargne domestique en Egypte de 1975 à 2006 en utilisant les techniques de cointégration. Il a trouvé à l'issu de ces travaux que le PIB par habitant agit significativement et positivement l'épargne domestique surtout dans le long terme. Le ratio du déficit budgétaire l'affecte négativement. Le développement financier mesuré le ratio M2/PIB, le taux d'intérêt et le taux d'inflation ont un effet positif et significatifs sur l'épargne domestique de l'Egypte, alors que le déficit du compte courant a un effet négatif et significatif dans le court et long terme.

Nous pouvons conclure à partir de la littérature empirique ci-dessus que les déterminants de la performance d'épargne sont multiples et variés à travers les pays. La plupart des études empiriques ont mis l'accent sur l'effet significatif et négatif de l'épargne publique sur l'épargne privée conformément à la théorie d'effet d'éviction selon laquelle l'épargne publique tend à évincer l'épargne privée. De plus l'association positive et directe entre la croissance du taux du PIB, la croissance du PIB par habitant et l'épargne privée indique que ces variables représentent les déterminants les plus importants de l'épargne publique et privée. Le taux d'intérêt réel, le taux d'inflation et les termes de l'échange apparaissent avoir un effet ambigu sur les niveaux d'épargne. Par contre les facteurs démographiques tels que le ratio de dépendance, l'espérance de vie et le taux d'urbanisation semblent agir négativement sur les taux d'épargne ; reste à préciser que la significativité de ces variables est mitigée dans les études.

Cependant, en tenant compte des différences entre les conditions économiques, sociales et démographiques des pays, nous ne pourrions pas affirmer avec certitude que ces facteurs, lesquels avaient expliqué avec succès le comportement d'épargne dans un pays ou dans un groupe de pays seraient certainement appropriés ailleurs ; d'où l'intérêt de notre étude pour les pays de la zone UEMOA. Certains facteurs peuvent être significatifs dans un cas, mais pas dans d'autres cas et il convient que ces facteurs soient soigneusement examinés en prenant en compte les caractéristiques de chaque cas. Ainsi, nous nous proposons d'examiner dans cette étude les facteurs macroéconomiques et démographiques qui expliqueraient les décisions d'épargne domestique dans l'espace UEMOA ; laquelle étude peut aider les responsables de politiques économiques à formuler des politiques idoines qui accroissent les ratios d'épargne domestique de ces pays afin de promouvoir la croissance économiques à travers des investissements productifs et enrichir la littérature empirique déjà existante sur la question d'épargne.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote