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L'histoire à  l'heure du multimédia. Les enjeux du web- documentaire historique

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par Joffrey LAVIGNE
Université Paris IV- Sorbonne - Master 1 mention information et communication 2012
  

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Annexe 10 : Les combattants de l'ombre, l'interactivité avec l'internaute

Annexe 11 : Berlin, 1989, souvenirs d'un monde d'hier, indications

temporelles

Un mur dans Berlin

Pour enrayer l'émigration massive des ressortissants d'Allemagne de l'Est vers l'Ouest, les autorités de la République démocratique allemande commencent la construction d'un mur entre les secteurs oriental et occidental de Berlin.

§ L'affaire qui inquiète le monde entier

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141 11 Reportage dans le secteur La construction du Mur en images Des témoins de l'édification du murracontent

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Annexe 12 : François Duprat, une histoire de l'extrême droite, la

bibliographie

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Annexe 14 : Entretien avec un professionnel du documentaire ou/et du
web documentaire, Pierre-Olivier François

Entretien réalisé avec Pierre Olivier François via Skipe le 08 mai 2012

Pierre-Olivier François est journaliste et documentariste. Il a travaillé pour France 5, Arte, WDR,
etc. Par ailleurs, il a contribué à la création du web-documentaire Adieu Camarades.

De nombreux web documentaires ont été produits et diffusés jusqu'à présent, connaissons nous cependant précisément le moment où ce genre nait véritablement ? Et à partir de quand gagne t-il en légitimité ?

Aucune idée, j'en ai entendu parlé y a 3 4 ans, j'ai attendu que ça vienne à moi. Au début j'étais journaliste puis documentaire tradi. Ça m'allait très bien. Un producteur est venu me cherché pour ce web. Super expérience, je m'occupe de la partie audiovisuelle. L'idée des cartes postales était très bien. On avait beaucoup d'archives et on a essayé de réfléchir sur la manière d'adapter ces archives au format web-documentaire. C'est fait pour des gens qui connaissent l'histoire et les gens qui connaissent pas.

Il y a beaucoup de webdoc mais il s'agit souvent de créations de web tv qui n'ont pas les moyens de la télé.

Notre webdoc a reçu le Prix de la meilleur utilisation des archives et a donc été très exposé.

Quelles sont les (ou la) évolutions profondes que ce genre a connu depuis ses débuts (bien que récents) ? Définir des styles de web doc avec un peu de recul?

Ce qui m'a frappé c'est qu'il y a énormément de choses. Je suis allé au festival de La Rochelle, et j'ai été marqué par la profusion d'oeuvres. Il y a des choses passionnantes et des gens qui ont compris ce que l'on pouvait faire avec le webdoc. Malheureusement, il y a beaucoup de choses qui sont de la "sous-télé", du doc sans documentaliste : sans début ni fin. Y a des trucs qui se perdent.

Quelles sont selon vous les différences majeures qui le distingue du documentaire "classique" télévisé ?

L'interactivité. Code barre est un webdoc très intéressant dans la manière où ça utilisait l'interactivité.

Cependant, ça n'a de sens que si l'on raconte où ça raconte une histoire. Ça sert à rien

d'accumuler des effets techniques sans raconter d'histoire. Le problème est que les possibilités sont illimitées et des fois ça ne s'arrête jamais. C'est mauvais.

Y a t-il des sujets privilégiés par le web-documentaire ? Tout sujet est abordable pour ce genre documentaire ?

La matière historique s'y prête très bien en soi mais c'est peut être plus complexe. L'image d'archive n'est pas forcément essentielle, on peut s'en passer. Nous avions énormément d'images d'archives. Nous les avons utilisées en état brut (ce qu'on fait très peu en doc classique) ou alors nous avons pris des images pour illustrer (de manière subjective, on détourne beaucoup pour voir l'imaginaire des témoins). Il y a eu donc une utilisation de deux manières très opposées : soit du brut, soit du détourné. On savait qu'on allait avoir beaucoup d'archive que personnes ne connaissait.

La carte postale : rare moyen de communication à cette époque. On pouvait raconter l'histoire à partir de ça. L'idée était un projet global (exposition, livre, documentaire, et web doc) donc les cartes postales ont été utilisées pour le webdoc. Y a quelques tournages communs à la série web et la série classique.

Comment s'est construit le web-documentaire parmi ces différents supports ?

Par rapport au doc classique, le web doc est une base de donnée à part. On nous a pas demandé de combler des trous du doc classique. On s'est même pas coordonné. Il y avait une certaine liberté de part et d'autres.

En ce qui concerne la création, pour le web il y a eu différents scénarios proposés et rejetés par Arte puis ils ont accepté les cartes postales. Dans le webdoc y a des choses que nous avons utilisées qui n'ont pas servi ailleurs : des objets personnels, certaines archives, des blagues des pays de l'est.

Nous avons aussi des témoins différents. Que ce soit dans le doc classique ou le web-doc, on ne racontait pas la même histoire et il fallait que nos personnages aient des cartes postales. De plus on avait décide de pas prendre des VIP de l'histoire juste prendre des personnages ordinaires (par rapport au classique ou y avait des gens plus haut placé). On voulait raconter les raisons qui font que les pays de l'est se sont effondrés. Ce sont des raisons très complexes et très concrètes. Tous les thèmes [ ceux qui apparaissent sur le webdoc matérialisés par différentes couleurs] ont leur importance pour comprendre comment tout le système s'effondre et notamment auprès des gens normaux. C'était important pour nous d'avoir des gens normaux comme les petits fonctionnaires. Au sein du doc classique, on a pas beaucoup intégré ces personnages. Seulement cinq ou six.

Pourquoi choisir justement de faire parler « les petits fonctionnaires » comme vous dites ?

Cela peut s'expliquer par deux raisons possibles. D'une part la tendance lourde propre au documentaire aujourd'hui (et pas seulement propre au web doc) d'écouter la parole d'en-bas. D'autre part, c'est plus facile de recueillir les propos que ceux des officiels. Cela demande moins de temps et généralement les gens sont demandeurs pour ce genre de choses. Il y a moins de réticences que lorsque l'on souhaite interroger des officiels ou personnalités.

Est ce que le web-documentaire est un genre qui découle naturellement des transformations médiatiques en cours impliquées par le développement des médias sur internet (après les web radio, les web TV, la presse en ligne etc)?

Ça peut perdurer si il y a de l'argent oui, pour l'instant c'est tout subventionné. L'absence de modèle économique est un poids. C'est génial (narrativité complexe, liberté du lecteur) ça correspond à une époque. Je pense même que cela va devenir le modèle dominant. Le web doc est plutôt une économie publique.

Adieu camarades était très cher (2,5 millions tout compris, le web : 300 000). Supporter un tel investissement est possible avec la coproduction Arte France-Allemagne. C'est grâce à la télévision publique.

Au niveau de l'audience, je n'ai pas les chiffres mais Arte est assez content. Les deux universitaires qui ont écrit les textes du web doc disent que ça marche super bien auprès des professeurs. Ça marche assez bien auprès des jeunes. Mon objectif était de raconter à des jeunes et des plus jeunes encore l'histoire de ces gens. Raconter un monde qui a disparu et qui, pourtant, était l'univers absolu d'énormément de gens. Nous avons présenté le webdoc devant des étudiants et, comme c'est assez ludique, ça passe très bien. Il faut que l'éducation nationale se l'approprie.

Pensez-vous également que la notion d'interactivité soit inhérente au genre web documentaire ? Est elle indispensable dans une optique web 3.0 (même s'il faut être prudent sur la définition de ce terme) ?

Adieu camarades n'est pas interactif (les users ne peuvent pas enrichir le site). C'est un site fermé. C'est pas possible que quelqu'un rajoute quelque chose. Quand je dis interactif : c'est quand l'utilisateur peut choisir son parcours : c'est infiniment plus interactif d'un doc classique où le seul choix est de suivre ou d'arrêter.

Ça coupe avec le modèle professoral non ?

Il y a tous les repères qu'il faut : on peut y aller sans problèmes. L'internaute n'est pas obligé de suivre une ligne, on peut se laisser guidé à l'abris de l'époque. Le webdoc est organisé de telle sorte qu'on commence avec le plus évident, et après on navigue dans les thèmes et autres archives du même sujet. On peut se laisser perdre.

Je trouve qu'il ne faut pas demander au web doc d'être comme un doc classique (du point de vue de la linéarité). Néanmoins les gens sont habitués à ce qu'on leur raconte une histoire et les gens aiment bien. Ça a fait ses preuves. Le film documentaire est un moyen qui s'est imposé. Le web doc n'est pour le moment qu'au stade de balbutiement. De toute évidence, être simple c'est toujours plus difficile que de faire compliqué.

Dans tous les modes de narration, ce qui marche c'est la simplicité.

Est ce que le web doc peut apporter quelque chose en plus dans la commémoration ?

Le documentaire historique est un bon business en soi, la télévision fonctionne de plus en plus avec des dates anniversaires. De plus en France, il existe une réelle passion pour l'Histoire. Y a des questions à poser sur la manière dont le doc historique utilise les différentes manières de raconter l'histoire : le témoignage, (mémoire) ; l'archive brute (actualité dans le passé). Le web doc en permettant de mettre en liaison les différentes sources, démultiplie les manières de raconter l'histoire et de comparer les différentes mémoires.

Que pensez-vous du rapport entre texte et image et celui entre image d'archive et entretien ? On peut avoir l'impression que l'internaute se substitue à l'historien parfois ?

Dans Adieu Camarade : la quantité de texte est plus importante dans le web doc (400 pages de script) que le doc classique. C'est malgré tout l'image qui est la plus prégnante. Arte a pas mal insisté sur la contextualisation du texte. On est pas obligé de lire le texte pour comprendre alors que c'est différent pour un doc classique où le texte (celui du narrateur) est vraiment important pour saisir le sens. De toute manière le texte reste essentiel car il apporte infiniment plus de contextualisation, de mise en perspective, d'information. Des choses qu'on peut pas raconter avec l'image.

L'absence de voix off : impact sur la création et la réception ?

Un doc c'est, je vais vous dire la vérité, ma vérité. Mais y a toujours une subjectivité même si y a pas de voix off.

Les thèmes sont matérialisés par des couleurs, ça permet aussi de mieux se repérer non ?

On a fait un colloque pour présenter le web doc Adieu camarades. C'étaient que des types spécialistes de l'histoire qui étaient "scotchés" par le web doc. Par rapport à un cours traditionnel ça marche mieux. Le texte remplace peut être le prof. En tous les cas, les jeunes qui ont vu le webdoc ont dit que c'était plus "rigolo" que leurs cours.

Quel est selon vous (ou quels sont) le (ou les) types d'internaute susceptibles d'être intéressés par le web documentaire ?

Aucune idée, je pense qu'il faut avoir une bonne agilité. C'est certain que par rapport à un manuel scolaire, c'est 10000 fois mieux car on a des moyens qu'aucun manuel ne peut avoir. Quand quelqu'un raconte sa vie, il montre davantage de complexité. Cette complexité là n'est pas dans un manuel. Quand on a un exemple vivant, les concepts abstraits sont beaucoup plus crédibles.

Dans de plusieurs interviews de professionnels, l'exigence de la narration ressurgit régulièrement. En quoi selon vous, le web documentaire propose et peut proposer de nouvelles formes de narration ? Peut on parler d'évolution ou de révolution ?

Évolution, il y a de forme narrative propre au web documentaire mais je n'ai pas encore vu de trucs qui ont révolutionné. On fait des choses différemment mais la télé pourrait arrivé au même résultat. C'est plus ludique, plus riche, plus interactif.

En ce qui concerne le contenu, la carte (ou la frise), présente sur une majorité de webdoc historique, est elle un impératif ?

En général, il s'agit d'une exigence de chaine. L'internaute doit savoir où il est. L'historien et le géographe aiment bien la carte. Ils ont beaucoup de mal à imaginer qu'on puisse raconter une histoire en laissant plus de place à l'imaginaire, au poétique.

La carte, ça rassure, structure. Ils préfèrent que ça soit raconter de cette manière

Pour Adieu camarade, la carte était indispensable, et le bloc communiste c'est aussi une géographie donc y a lien avec le sujet. Au début, nous ne voulions pas la mettre. Nous avions peur que ça fasse un peu trop scolaire.

Le web doc se passe sur un écran et l'écran c'est une géographie (la télé est un réceptacle d'image) : la souris invite à la promenade.

C'est un des éléments que l'on a exigé des le début : les individus s'inscrivent dans un contexte. On va au delà de leur valeur individuelle. De plus ils ont un attrait visuel et narratif.

Pour conclure cet entretien, comment définiriez vous l'usage du web documentaire par l'internaute ? On écoute la radio, on regarde un documentaire télévisé, on lit un article. Mais que faisons nous devant un web documentaire selon vous ?

On s'immerge dans un web documentaire idéalement. Si on rentre pas dedans c'est un échec.

Annexe 15 : Entretien avec un professionnel du web-documentaire, François Le Gall

Entretien réalisé avec François Le Gall, producteur nouveaux médias à Camera Talk Productions. Il travaille depuis un an et demi dans le domaine du web-documentaire. Défense d'afficher est un projet qu'il a réalisé avec FTV. L'entretien a été réalisé en février 2012 par correspondance.

De nombreux web documentaires ont été produits et diffusés jusqu'à présent, connaissons nous précisément le moment où ce genre nait véritablement ? Et à partir de quand gagne t-il en légitimité ?

Il y a pour moi 3 moments-clés dans la naissance du genre "webdocumentaire" :

1. les 1ers pas de Brian Storm aux USA avec des productions documentaires commandées / produites pour le web (mais non interactives). C'était en 2002/2003 de mémoire, c'est la naissance de MediaStorm.

2. les 1ères expérimentations d'Upian avec La Cité des Mortes puis Thanatorama : des oeuvres multimédias à part entières, avec une vraie narration documentaire

3. Voyage au bout du charbon qui a propulsé le genre en Une du Monde et donc touché pour la 1ère fois une audience grand public, tout en introduisant la dimension ludique (histoire dont vous êtes le héros)

Quelles sont les (ou la) évolutions profondes que ce genre a connues depuis ses débuts (bien que récents) ?

Des évolutions du côté de l'offre et de la demande.

Offre :

· plus d'acteurs, moins web natifs (journalistes et photographes notamment) ce qui génère plus d'histoires mais paradoxalement moins d'originalité / de créativité dans l'approche de la narration interactive. En se "démocratisant" (on en est encore loin), le genre s'est appauvri, l'aspect documentaire a été phagocyté par le genre journalistique.

· Il reste toutefois des "phares" comme les productions Upian et plus encore celles de l'ONF au Canada. Il manque selon moi une affluence de compétences purement web pour redonner de la créativité aux narrations.

Demande :

· des médias de plus en plus intéressés car le webdoc enrichi l'offre éditoriale, n'est pas dans le flux mais impose un temps différent

· des coproducteurs qui ont de plus en plus de moyens (Arte évidemment mais aussi maintenant France Télévisions Nouvelles Ecritures) pour financer des projets ambitieux

· mais indéniablement c'est selon moi la démocratisation du haut débit, le développement des usages autour de la consultation vidéo en ligne (catch up TV, VOD, streaming) qui permettent maintenant de considérer que le webdocumentaire peut s'imposer dans le Paysage Interactif Français

Pouvez-vous donner une définition plus ou moins précise du web documentaire ?

Un objet multimédia, pensé pour vivre online, et dont la trame narrative correspond à une vision d'auteur qui exploite toutes les potentialités offertes par l'interactivité.

En effet, il s'agit d'un genre particulier et parfois déroutant pour des internautes novices en la matière. Qu'en pensez-vous ?

Quelles sont selon vous les différences majeures qui le distinguent du documentaire "classique" télévisé ?

La place du spectateur, ce que l'on attend de lui. Le rapport au temps.

Du point de vue de l'audience, peut on être satisfait de la circulation médiatique et de la visibilité du web-documentaire ? Connaît il un succès par rapport aux attentes des producteurs et des réalisateurs ?

Clairement non. Hormis Prison Valley et Voyage au bout du charbon, les audiences restent assez confidentielles au regard des audiences générées par d'autres supports online.

Producteurs et réalisateurs n'ont pas forcément cette culture là, et cette réalité à l'esprit. Peut-être que les sujets ne sont pas assez larges - ou a contrario pas assez de niches ?

Ces audiences sont aussi à mettre en regard des investissements en production et en communication qui sont bien en-deçà de ce qu'il existe en TV. Tout est donc relatif.

Y a t-il des sujets privilégiés par le web-documentaire ? Tout sujet est abordable pour ce genre documentaire ?

Trop de sujets journalistiques, peu de sujets personnels, intimement liés à l'auteur.

Tout sujet est bien évidemment abordable : c'est la vision de l'auteur sur ce sujet - et comment elle se traduit en interactivité - qui est intéressant.

Est ce que le web-documentaire est un genre qui découle naturellement des transformations médiatiques en cours impliquées par le développement des médias sur internet (après les web radio, les web TV, la presse en ligne etc)?

C'est avant tout lié - selon moi - à l'évolution de la "consommation" de contenus audiovisuels en ligne.

Pensez-vous également que la notion d'interactivité soit inhérente au genre web documentaire ? Est elle indispensable dans une optique web 3.0 (même s'il faut être prudent sur la définition de ce terme) ?

L'interactivité doit être un outil au service du propos de l'auteur. Si ce dernier n'en ressent pas le besoin alors elle peut être nulle. Aucun souci pour moi.

Cette notion préexiste évidemment au genre webdocumentaire puisqu'intrinsèque à la notion de réseau internet.

Etant donné que ce travail de mémoire porte plus précisément sur le web documentaire historique, je tenais à savoir si selon vous, le web documentaire et l'Histoire s'accordent ?

La Nuit Oubliée, 17.10.61, Adieu Camarades en sont les preuves tangibles.

Quel est selon vous (ou quels sont) le (ou les) types d'internaute susceptibles d'être intéressés par le web documentaire ?

Je ne vois pas de profils types. C'est juste une question de temps, d'usages à développer.

Les sujet vont aussi s'élargir (Amour 2.0 par ex) et toucher un plus grand public peut habituer de la forme.

C'est toute la difficulté du genre : tenir un propos, créer une expérience interactive... tout en réfléchissant à l'ergonomie parfaite de l'interface pour servir au mieux ce propos. C'est pourquoi les producteurs non web natifs ne peuvent se passer de compétences interactives. C'est essentiel pour penser l'interface.

Dans de plusieurs interviews de professionnels, l'exigence de la narration ressurgit régulièrement. En quoi selon vous, le web documentaire propose et peut proposer de nouvelles formes de narration ?

Je ne reviens pas sur le linéaire / délinéarisé.

La découverte par soi-même / l'identification à l'auteur (cf. Manipulations et le travail

d'investigation).

La ludification des contenus documentaires (cf. Collapsus).

etc.

Pensez-vous qu'il est davantage compliqué de préserver l'intérêt et la curiosité d'une personne qui regarde un web documentaire ou d'une personne qui visionne un doc télévisé ?

Oui certainement. Parce que devant son écran, une souris à la main, on est à un clic de partir. On navigue constamment, on est sollicité par une multitude de contenus, publicité, etc. On peut avoir plusieurs onglets d'ouverts. Des logiciels. Ecoutez une web radio...

En ce qui concerne le web documentaire historique, n'existe il pas un danger majeur : perdre l'internaute en lui proposant une multitude de choix à partir de la home page ?

Ce cas de figure est celui d'un auteur qui n'aurait pas éditorialisé son propos.

Lorsque vous créez un web documentaire, comment envisagez vous la réception, l'utilisation par l'internaute ? Quel place a t-il selon vous dans le processus de création ?

L'internaute doit être central. On doit tout penser en se mettant à sa place pour anticiper ses choix, ses désirs, ses errances, ses erreurs de navigation (comment on peut le "remettre dans le droit chemin" ?). C'est fondamental.

Pour conclure cet entretien, comment définiriez vous l'usage du web documentaire par l'internaute ? On écoute la radio, on regarde un documentaire télévisé, on lit un article. Mais que faisons nous devant un web documentaire selon vous ?

On s'immerge dans une histoire / un propos via une expérience interactive.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus