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La transgression des lois du mariage dans " le fils d'Agatha Moudio " de Francis Bebey

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par Arnaud Tcheutou
Université de Douala - Cameroun - Maitrise 2007
  

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ABSTRACT

This work focuses on the disobedience of married'laws in the novel titled Le Fils d'Agatha Moudio by Francis Bebey. We are captivated to a greater extent by its subject-matter as a result of the plot and ending of the novel. The introduction exposes us to the main character, Mbenda, who is in full harmony with his kinsmen thanks to his bravery and integrity. The end of story, on the contrary, depicts him as weakened and disillusioned following his non-conformist attitude he shows through out his actions. The disparity that is clearly observed between the two crucial stages Mbenda has gone through, coupled with the ordeals suffered by characters who happen to be unworthy and subversive, enables us to draw this logical conclusion: the violation of married' laws is the root-cause of moral degradation of characters. Such a situation undoubtedly calls for an urge for a total and unconditional compliance with social laws and norms.

Since our discussion is centred around the assertion that explains the phenomenon of transgression, we have endeavoured to look at it from three dimensions: the ban, the violation and the consequence. We have, furthermore, included the semiotic in the light of Greimas and the semiology of Claude Bremond who contributed enormously to the explanation of the approach of such a theme and the structural genetics that has helped to maintain authentic fixed ideas in the novel, the traditional and belief of the author in particular and the sawa people's tradition of Cameroon in general. Despite the literal importance of our theme, its magnitude has been given an anthropological impetus of transgression.

6vi

QUELQUES MOTS CLES

1- Mariage

2- Interdiction

3- Transgression / Violation

4- Conséquence / Sanction

5- Dégradation

6- Lois

7- Tradition

8- Valeurs / Règles

9- Personnages

10- Actions.

KEY WORDS

1-

7vii

Marriage

2- Ban

3- Disobedience / Violation

4- Consequence / Sanction

5- Degradation

6- Laws

7- Tradition

8- Values / Rules

9- Characters

10- Actions.

INTRODUCTION GENERALE.

8

9

Le style simple qui frise par moments le comique, c'est ce qui a retenu notre attention dans Le Fils d'Agatha Moudio, un roman de Francis Bebey. Loin de la syntaxe complexe et du vocabulaire recherché, l'accessibilité à la sémantique du texte est d'une grande facilité. Jamais une de nos lectures des oeuvres romanesques n'a permis l'éloignement d'un support lexical qui permettrait de clarifier chaque fois le sens des termes. Si tant est que le charme du style est l'élément qui fonde l'intérêt pour ce corpus, deux motifs sont à l'origine du sujet : La transgression des lois du mariage dans Le Fils d'Agatha Moudio. D'abord, l'ambivalence de l'être et du faire de Mbenda, le personnage principal, qui postule la transgression comme un thème majeur de ce roman. Au lieu d'être l'incarnation de la loi comme on pouvait s'y attendre, puisque son nom signifie « La Loi »3, celui-ci s'affiche plutôt comme un anti-loyaliste. Ensuite la nature de ses rapports avec les siens au début et à la fin du récit, est une autre raison qui justifie l'essence du thème de la transgression. Dès le début de l'intrigue on peut entendre Mbenda, dont la bravoure et la popularité attirent l'assentiment de tous, décrire ainsi sa situation :

« Tous les habitants de notre village étaient fiers de moi. Pensez donc : pour eux, [...] j'étais un fils de Bilé, fils de Bessengué, j'étais un fils de ce village qui comptait un certain nombre de faits glorieux dans son passé. Du reste, depuis trois ou quatre ans, les yeux de tout le monde étaient braqués sur moi [...] et j'étais en train d'entrer peu à peu dans la légende... »4.

Ce passage démontre l'harmonie qui règne entre le personnage et les siens dès le début de son aventure. L'effritement de ce lien affectif l'amenuise et ceci à cause de son attitude qui se révèle contradictoire avec l'ordre établi dans la société du texte. Le principal motif de cette dégradation est à rechercher dans la relation intime et coupable qu'il entretient avec Agatha Moudio. La haine des autres à son égard et surtout celle de Maa Médi, sa mère, prend un goût amer lorsqu'il s'installe dans une vie maritale avec la fille désavouée. Son divorce d'avec la communauté est alors consommé, et la relation devient disjonctive. Mbenda décrit ainsi la nature de leurs rapports à la fin de son parcours : « Depuis, nous vivions tous les quatre, mes

3- « Mbenda », que ce soit dans le roman ou dans la langue originelle de l'auteur, le duala , signifie « la loi ». Tout comme dans le récit, nous allons par moment utiliser l'expression « La Loi » pour désigner le personnage ainsi nommé.

4- Bebey, Francis, Le Fils d'Agatha Moudio, Yaoundé, Editions Clé, 2001, P.20.

N.B.: Dans la suite de ce mémoire, nous citerons le corpus à partir des initiales suivantes de son titre : FAM ; puis suivra la page où la citation est extraite.

10

deux épouses, `'ma fille» et moi, tout le monde nous évitait autant qu'il pouvait » (FAM, 169). La déchéance dans laquelle il se retrouve démontre que le dénouement du récit est une sanction qui réprimande une attitude qui contraste avec l'ordre établi. Ainsi, la transgression se présente comme un thème pertinent dans le corpus.

Nombreux sont les chercheurs qui approuvent cette idée, si on s'en tient aux multiples critiques qui ont abordé ce sujet. Les perspectives d'analyse diffèrent quelquefois. Josette Ackad qui y a consacré une étude l'appréhende comme une séquelle que la colonisation a léguée au continent noir :

« La société camerounaise, à travers la littérature, apparaît tant avec les manifestations de la vie quotidienne qu'avec les normes qui régissent la bonne marche de toute la communauté. Le monde rural a donc ses interdits dont la transgression expose toujours à des sanctions [...]. Il est donc à noter que les différentes transgressions sont consécutives à l'intrusion de la civilisation occidentale dans la collectivité. » 5.

De façon générale, nombreux sont les critiques qui s'accordent à reconnaître que les oeuvres de Francis Bebey sont fortement imprégnées du mouvement colonial et de ses manifestations. La thématique majeure de la quasi-totalité de sa production romanesque a trait à la colonisation. Dominique Hoyet, à cet effet, indique que : « Ses romans constituent autant de témoignages sur l'Afrique précédent ou suivant immédiatement l'indépendance, et s'attachent en particulier à décrire les conséquences de la rencontre entre l'Europe et le continent africain »6. L'analyse de ces deux affirmations fait observer que les oeuvres de Bebey s'intéressent aussi à « la critique des moeurs et des traditions »7 ou à lire « Le Cameroun traditionnel à travers le roman »8. Le résumé fait à la quatrième de couverture de l'essai littéraire intitulé Francis Bebey corrobore ce point de vue :

« Cet essai que David Ndachi Tagne consacre à l'oeuvre romanesque de Francis Bebey se situe dans la même lignée que l'ouvrage Roman et réalités camerounaises publié par ce jeune critique aux éditions l'Harmattan en 1986. La lecture des oeuvres est faite à

5- Ackad, Josette, Le Roman camerounais et sa critique, Paris, Editions Silex, 1985, P.40.

6- Hoyet, Dominique, Francis Bebey, Paris, Nathan, 1979, P.25.

7- Ndachi Tagne, David, Roman et réalités camerounaises, Paris, L'Harmattan, 1986, P.56.

8- Ibid, P.63.

11

travers le prisme des réalités sociopolitiques d'une Afrique en mutation et en proie à de multiples convulsions »9.

Les chercheurs, surtout ceux des deux dernières décennies, s'inscrivent dans la vision de la critique senghorienne qui voudrait que les oeuvres africaines portent les marques de la société nègre, que celle-ci soit traditionnelle ou non10. Les Mémoires de Maîtrise11 de Rémy Sylvestre Bouelet et de René Kowap intitulés respectivement La Femme dans l'oeuvre de Francis Bebey et Francis Bebey et le petit peuple s'inscrivent dans cette perspective. En traitant de la thématique de la femme et du petit peuple, les auteurs de ces travaux examinent l'existence de ces catégories sociales dans les romans de cet auteur et établissent du même coup des comparaisons entre leur vécu dans le cadre social et celui-ci dans l'univers romanesque. En un mot, la plupart des chercheurs jusqu'ici ont fait une lecture strictement socio-historique du Fils d'Agatha Moudio.

Notre analyse, même si elle ne minimise pas les données historico-culturelles des faits sociaux de l'oeuvre, vise prioritairement à étudier le phénomène de transgression des valeurs liées au mariage. Ce phénomène s'inscrit dans une dynamique où des personnages qu'on peut qualifier de récalcitrants posent des actions qui leur sont préjudiciables. Les déconvenues que subissent ces derniers amènent à s'interroger sur l'origine de leurs sorts : pourquoi sont-ils frappés ? L'examen des différents rôles actantiels permet de comprendre que la transgression des lois du mariage est le motif de la dégradation des personnages. Cette hypothèse révèle la nécessité d'obéir à la norme sociale établie dans sa communauté.

La focalisation du sujet sur le mariage est liée à la prépondérance de ce thème dans le roman. Le titre éponyme, dans une certaine mesure, en est déjà révélateur. Il indique le rôle central de l'enfant dans la dynamique du récit. En principe, l'enfant est la quête du personnage principal Mbenda. En tant qu'unique « fruit » d'une veuve, il n'a pour seul objectif que de fonder un foyer - c'est-à-dire se marier - dans lequel il assurera l'extension de sa famille et la

9- Ndachi Tagne, David, Francis Bebey, Paris, L'Harmattan, 1993, Quatrième de couverture.

10- Sédar Senghor, Léopold, OEuvre poétique, Paris, Seuil, 1990, PP.369-408.

11- Cette désignation est en rapport avec l'actualité. Il y a de cela quelques décennies qu'on parlait de D.E.S. (Diplôme d'Etudes Supérieures) en lieu et place de la maîtrise.

12

pérennité de la mémoire de son défunt père. Nombreux sont les penseurs qui adhèrent à cette position, au nombre desquels David Ndachi Tagne qui déclare :

« Pour nombre de critiques - parmi lesquels le Professeur Bernard Fonlon - la grande valeur du Fils d'Agatha Moudio qui obtint le Grand Prix Littéraire de l'Afrique Noire en 1968 réside dans la révélation de la place de l'enfant dans nos sociétés traditionnelles. `'Francis Bebey prouve, soutenait Fonlon au cours d'une discussion, que chez nous, il n'y a aucune valeur au-dessus de l'enfant, que ce soit la fortune ou le prestige.» Même si dans cette oeuvre les enfants n'agissent pas concrètement, il demeure qu'ils représentent le point de mire, l'objectif à atteindre. C'est ce qui justifie le titre, résolument centré sur l'enfant. Dans l'oeuvre, l'enfant constitue en effet une quête pour le jeune Mbenda. Ayant perdu son père et vivant avec sa mère, il a pour devoir de créer une famille et de pérenniser leur lignée. »12

En circonscrivant notre analyse aux faits liés au mariage, il est donc clair que si des personnages sont désavoués dans le récit, c'est qu'ils ont violé des interdits se référant à cette institution. Etant donné que c'est une société traditionnelle qui est étudiée, les lois examinées sont elles-mêmes traditionnelles. Cependant l'analyse ne prend en compte que les éléments qu'offre le corpus. Ainsi, elle n'assume pas toutes les données du mariage : elle ne s'intéresse pas, par exemple, au veuvage.

Toutefois, il importe de signaler que le texte ne valorise pas directement les lois identifiées. Il condamne les actes de violation. C'est grâce à cette condamnation et aux interdits formulés qu'on estime qu'il défend certaines valeurs. En clair, c'est parce que le récit condamne l'infidélité, la fornication, la frivolité, l'exogamie et la contestation du choix parental d'un conjoint qu'on pense qu'il valorise la fidélité, la virginité de la fiancée, la stabilité dans le flirt et le respect du choix parental d'un conjoint. Il transparaît donc que l'étude se sert du raisonnement par l'absurde pour opérer les démonstrations nécessaires. C'est ce qui justifie les titres des chapitres qui valorisent les lois relevées tandis que les sous-titres retracent les procédés de violation. Cette démarche n'est pas singulière à ce travail puisqu'elle est admise dans les milieux scientifiques comme une méthode discursive.

La transgression peut donc être comprise comme une « relation [...] qui lie la proposition cause à la proposition effet »13. Elle s'inscrit dans la dynamique « Interdiction - Violation - Conséquence. », étant entendu que « la conséquence qui sanctionne l'infraction

12- Ndachi Tagne, David, Roman et réalités camerounaises, Op.Cit, P.126. 13 Bremond, Claude, Logique du récit, Op.Cit, P.104.

13

[...] ouvre sur un réseau de possibles alternatifs »14, (punition ou impunité). Notre analyse, s'inscrivant dans cette démarche, se limite aux cas de punition. L'objectif étant de sensibiliser les uns et les autres aux dangers auxquels s'expose celui qui ne respecte pas les lois traditionnelles. La corrélation des éléments de cette trilogie est telle que, toute sanction présuppose un déclic qui est l'action contrariante. En d'autres termes, « punir présuppose pécher, qui présuppose interdire. »15

L'association à cette démarche des modèles sémiotique de Greimas et sémiologique de Claude Bremond d'une part, et du structuralisme génétique d'autre part, permet d'enrichir l'analyse. La « critique de tendance greimassienne »16 est indispensable dans la mesure où le sujet invite à une évaluation des actions des personnages car le programme narratif de cette orientation méthodologique « permet d'appréhender la logique qui sous-tend le comportement d'un acteur »17. Grâce à ses quatre séquences - manipulation, compétence, performance et sanction - nous allons évaluer les actions et les différents rôles actantiels. Car ce programme a pour vocation de fixer les valeurs, de définir « ce qui motive le personnage, quelles sont les normes et les individus qui le font agir... »18. Au bout du compte, il permet d'évaluer son succès ou son échec. Puisque la sanction qui est la dernière séquence « permet de comparer les valeurs réalisées et les valeurs proférées, de voir comment et par qui est jugée l'action du sujet »19.

Le modèle de Bremond, parce qu'il s'intéresse aux « lois qui régissent l'univers raconté »20 et à l'agencement des évènements et actions dans un récit, nous aide à construire, quand c'est possible, le processus de violation des interdits. L'exercice consiste à s'enquérir des motivations du personnage, des aides dont il bénéficie ou non, des méthodes développées

14 - Ibid, P.76.

15 - Ibid, P.76.

16 - Jouve, Vincent, La Poétique du roman, Paris, Armand Colin, 2000, P.51.

17 - Ibid, P.54.

18 - Ibid, P.54.

19 - Ibid, PP.54-55.

20 - Ibid, P.55.

14

pour opérer l'infraction. Ces deux approches permettent une lecture véritablement immanente et structurale.

Cependant, l'obligation de rester accroché au texte n'interdit pas d'établir un rapprochement entre l'intrigue et la société car le sujet s'appuie sur une préoccupation d'ordre anthropologique qui est la transgression. Les lois dont il est question sont forcément inspirées par une réalité culturelle. Dans le cas d'espèce, il s'agit de la culture africaine et plus particulièrement, celle des Sawa du Cameroun, qui est le socle traditionnel de l'auteur. Beaucoup d'indices dans le roman le démontrent. Outre les faits de civilisation évoqués, on peut citer les dénominations des personnages et des lieux qui renvoient à des réalités concrètes. Dans le récit de même qu'en duala (la langue traditionnelle de l'auteur), le nom « Mbenda » signifie «la loi » (FAM, 15) ; « Eboa », « la prison » (FAM, 120).

Un autre élément d'analogie c'est la personnalité du personnage Eya. Il est présenté dans le roman comme un terrible sorcier « dont on disait qu'il avait supprimé un certain nombre de personnes » (FAM, 61). Francis Bebey, dans son jeune âge a connu un certain Eya qui était un redoutable sorcier. Il le déclare dans une interview qu'il a accordée à Fred Hidalgo en 1981 : « Mais juste en face [de notre maison], dans le village, habitait un homme qu'on appelait Eya Moussé : c'était l'espèce de sorcier du village chez qui les gens n'aimaient pas beaucoup aller, on disait qu'il était responsable de nombreux décès dans la région... »21.

Autre rapprochement, la scène de l'intrigue se passe en Afrique, au Cameroun et plus précisément à Douala. Les repères spatiaux tels que : « Yaoundé » (FAM, 195), « Douala » (FAM, 195), « L'estuaire du Wouri » (FAM, 185), « Nord-Cameroun » (FAM, 195) ... le justifient. Les rapports d'analogie entre l'oeuvre et la société confortent la convocation du structuralisme génétique. Puisque cette grille permet de démontrer l'ancrage des lois traditionnelles identifiées, dans la société africaine en général et Sawa en particulier.

L'ensemble de ces orientations méthodologiques et la perspective thématique sur laquelle l'analyse se fonde, permettent de structurer ce travail en deux parties. La première, subdivisée en trois chapitres, porte sur la discipline des comportements sexuels individuels. Nous nous intéressons ici aux lois qui donnent la possibilité à un personnage de réguler lui-même sa sexualité. D'abord, l'attention porte sur la stabilité dans le flirt pour démontrer combien il est important d'éviter la frivolité même dans une relation intime illégitime. Ensuite,

21 - Centre Culturel Francais, Francis Bebey : Un homme du monde, Douala, Centre Culturel Français, 2001, P.52.

15

l'analyse se penche sur la virginité de la fiancée en vue de prouver que l'oeuvre condamne les rapports sexuels avant le mariage. Enfin, notre regard s'intéresse à la fidélité des époux dans le but de montrer que le récit promeut cette attitude en réprimant l'inconstance des mariés. Dans la deuxième partie intitulée l'implication absolue de la communauté, les investigations sont orientées vers les lois plus coercitives qui empêchent le personnage de s'en dessaisir, faute de quoi il ne peut être marié. Elle a deux chapitres. Dans le premier, les investigations démontrent que le roman défend l'endogamie tandis que dans le second, elles s'attardent sur le respect du choix des parents pour montrer les inconvénients auxquels on s'expose lorsqu'on refuse d'épouser la fille choisie par un ascendant.

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