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La microfinance et lutte contre la pauvreté: le cas de Djibouti

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par Abdoulkader WARSAMA AFASSEH
Université de Poitiers  - Master 2 2012
  

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CHAPITRE II : Les Institutions de la Microfinance (IMF).

Au cours des vingt dernières années, on a vu se développer de nombreuses organisations actives en microfinance. Donc, qu'est-ce qu'une institution de microfinance (IMF) ?

En termes simples, une institution de microfinance est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à faibles revenus qui n'ont pas accès ou difficilement accès au secteur financier formel (banques classiques).

II.1) les différentes formes d'institutions

Le terme institution de microfinance renvoie aujourd'hui à une grande variété d'organisation, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique (ONG, association, mutuelle/coopérative d'épargne et de crédit, société anonyme, banque établissement financier ...etc.)

Selon les pays, ces institutions sont réglementées ou non, supervisées ou non par les autorités monétaires ou d'autres entités.

En effet, les modèles les plus connues sont la coopérative ou mutuel d'épargne et de crédit, la tontine, et le modèle dit du « crédit solidaire ».

_ Les coopératives d'épargne et de crédit

Les coopératives d'épargne et crédit sont considérer comme les pionnières dans la microfinance moderne. Contrairement à d'autres IMF, les coopératives ciblent et financent de façon significative les populations pauvres.

Sur le plan conceptuel, ce sont des coopératives ou mutuelles, c'est-à-dire « une association de personnes, qui se sont volontairement groupées pour atteindre un but commun, par la constitution d'une entreprise dirigée démocratiquement, en fournissant une quote-part équitable du capital nécessaire et en acceptant une juste participation aux risques et aux fruits de cette entreprise, au fonctionnement de laquelle les membres participent activement » 1. Elles ont pour particularité (par rapport aux autres entreprises coopératives) de faire de l'intermédiation financière et leurs prestations de services portent simultanément sur l'épargne et le crédit.

Dans son principe, les membres s'associent pour regrouper leur épargne et se faire mutuellement crédit à des taux raisonnables. L'antériorité de l'épargne sur le crédit est un principe fondateur de la coopérative d'épargne et de crédit, c'est-à-dire qui fonctionne sur le principe « épargne d'abord, crédit ensuite ».

1_ Cf. BIT, Recommandation 127 de 1967.

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Dans la République de Djibouti, on parle de « Caisse Populaire d'Epargne et de Crédit » connu sous l'acronyme CPEC.

Ayant pour objectif principal, l'épargne et le crédit, les Caisses sont localisées dans les cinq régions à savoir Ali-Sabieh, Dikhil, Obock, Tadjourah et Djibouti-ville (La capitale). En plus de caisse-mère, il y'a des points de services en fournissant une assistance technique et un coaching à la caisse.

Cette institution continue de développer des crédits solidaires en octroyant des prêts de groupes de 50 à 100 000 Fdj, et des crédits individuels allant jusqu'à 500 000 FDJ.

La cible prioritaire reste les ménages vulnérables.

_ Les tontines

Bien que l'origine du terme « tontine » renvoie à une forme d'association d'épargne localisée en Italie au 17é siècle et développé par le banquier italien Lorenzo Tonti d'où leur nom. En réalité cette forme d'entraide mutuelle a été découverte dans d'autres pays de l'Amérique Latine, surtout d'Asie (diaspora chinoise, Indonésie...etc.) et Afrique (Cameroun, bénin et les diasporas Africaines).

En effet, la Tontine peut-être définie comme « des fonds d'épargne rotative où les levées bénéficient à chacun des sociétaires selon un ordre préétabli, mais révisable. Chacun peut prêter et emprunter et remplacer une créance par une dette, celles-ci ne sont pas assorties d'intérêts » 1 . C'est la composante la plus dynamique de la microfinance informelle.

Elle est organisée habituellement par un groupe d'individus réunis sur la base de relations familiales, confessionnelles, sociales ou amicales. Le but est de cotisé une somme fixe pendant une réunion qui se tient à périodicité variable (semaine, mois...etc.). Et, chacun reçoit à sont tour, le total des cotisations de la réunion. Grosso modo, le tour est déterminé de deux façons selon les cas : par tirage au sort ou par mise aux enchères.

La cohésion sociale du groupe est une caractéristique fondamentale de ce système, basée sur la confiance et la parole donnée entre les membres.

1_ Selon Ph.Hugon, 1990.

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_ Les crédits « solidaires » ou le modèle de la « Grameen Bank »

Le développement des Institutions de microfinance est exceptionnel à partir des années 1990. A travers le monde, les plus connues sont la Grameen Bank au Bangladesh et la

Bank Rakyet en Indonésie (BRI).

Comparativement au modèle coopératif, le modèle de crédit solidaire est semblable à une coopérative mono-fonctionnelle de crédit.

De plus, il diffère fondamentalement du modèle de la coopérative d'épargne et de crédit en ce qui concerne la relation crédit-épargne-crédit ou la problématique de l'antériorité du crédit ou de l'épargne dans un cycle de financement 1. Ici la fonction première est le crédit, un crédit accessible aux agents économiques extrêmement pauvres. Du coup, pour avoir accès au crédit, la seule caution solidaire (caution mutuelle entre un groupe de 5 à 6 personnes maximum) suffit.

C'est le fameux modèle de la Grameen Bank qui est un exemple plausible dans ce modèle. Développé par le Pr. Muhammad Yunus dans les années 70, il s'agit d'une banque indépendante, la banque des villageois (Grameen signifie villageois en bangali), visant à rendre possible aux exclus du système bancaire traditionnel l'accès aux crédits. Ainsi son système se caractérise par :

i. un large refinancement bancaire auprès du système bancaire classique et/ou par apports externes ;

ii. l' « argent chaud » du système est généré sur les marges bénéficiaires des activités des bénéficiaires de crédit et épargné dans le système.

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