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Impact du contrôle interne sur la viabilité des institutions de micro finance: cas du PADME- Bénin ( Promotion et Appui au Développement des Micro-Entreprises )

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par Germaine Adzo Mawuto SANTOS
Institut CERCO Bénin - Master finance comptabilité audit 2013
  

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II.2.2 Étude théorique et travaux antérieurs

II.2.2.1 Étude théorique des expressions

II.2.2.1.1 Viabilité

Les institutions de micro finance (IMF) répondent depuis plusieurs décennies à un besoin permanent de la part des populations exclues des systèmes bancaires formels. Elles sont devenues des partenaires indispensables au développement social et économique et doivent s'adapter en permanence aux besoins des populations. Pour la plupart créées à l'initiative de projets de développement, elles doivent survivre au retrait de l'opérateur. L'enjeu repose donc pour les institutions sur leur capacité à inscrire leur action dans la durée. Les institutions pérennes sont celles qui ont acquis leur autonomie sur les plans :

- Organisationnel et technique,

- Financier

- Institutionnel et social.

L'autonomie organisationnelle et technique

Par autonomie organisationnelle, on entend habituellement la capacité d'une institution de micro finance à être gérée localement, après le retrait d'une éventuelle assistance technique extérieure (par exemple, d'une organisation non gouvernementale (ONG) internationale). La pérennité de l'institution repose avant tout sur les capacités de ses ressources humaines, ce qui suppose une répartition claire des fonctions (direction, opérations, audit, ressources humaines,&) et des procédures codifiées afin d'être rigoureusement appliquées. Le contrôle des opérations et du respect des procédures au sein de l'institution est un facteur clé de son professionnalisme et de sa maîtrise des risques. Tout ceci se décline au travers du système d'information et de gestion qui doit fournir aux dirigeants des indicateurs précis et exhaustifs de la marche de l'institution. Ensuite les produits proposés doivent être en adéquation avec les besoins de la population servie. Raison pour laquelle suivant le contexte, le public ciblé, l'histoire de l'institution, telle ou telle méthodologie d'octroi sera préférée à telle autre. Dans un milieu fortement enclavé, on s'efforcera par exemple de s'appuyer sur des villageois bénévoles dans la gestion des opérations de manière à réduire les coûts et une partie des risques. En milieu urbain, l'organisation sera bâtie autour de petites agences capables d'accueillir une clientèle de proximité.

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L'autonomie financière

L'autonomie financière de l'institution reflète la capacité à couvrir ses charges par ses produits d'une part et à bâtir une solide structure financière d'autre part. Les produits financiers de l'institution proviennent essentiellement de l'intérêt perçu sur les crédits octroyés. Il est donc primordial de fixer un niveau de taux d'intérêt qui permette de faire face aux différentes charges de l'institution, à savoir :

- le coût des ressources prêtées, autrement dit l'intérêt que l'institution va elle-même verser sur ses emprunts de capitaux et sur l'épargne collectée,

- l'impact éventuel de l'inflation sur les fonds propres,

- les charges d'exploitation, frais de personnel, de déplacement, d'opérations et de collecte de l'épargne, d'amortissement,

- les provisions pour créances douteuses, c'est-à-dire les dépenses liées au risque de non-remboursement des prêts.

Le taux d'intérêt doit également permettre de dégager une marge supplémentaire destinée à renforcer les fonds propres de l'institution. Le volume d'activité, déterminé par le niveau du portefeuille de prêts, doit être suffisant pour couvrir les charges engendrées par le système. Suivant le contexte, l'institution fera appel à plus ou moins de personnel, sera amené à effectuer plus ou moins de déplacements. En fonction du niveau des charges incompressibles, un certain volume d'activité est nécessaire. Un élément essentiel dans la maîtrise des charges est la capacité de l'institution à se faire rembourser - selon le CERISE «En général les institutions de micro finance doivent avoir un taux de recouvrement proche de 100% pour être viables»7. Compte tenu des volumes financiers en jeu, plusieurs fois supérieurs au total des charges, le non-remboursement d'une créance peut être fatal à l'institution en occasionnant des pertes trop lourdes à absorber. La connaissance du client et de son projet, une confiance réciproque, une extrême rigueur dans la collecte des échéances de prêt et leur suivi, sont les principaux facteurs permettant un bon remboursement des créances. Enfin la prévention des détournements par le personnel ou des attaques à l'occasion de transferts physiques de fonds fait partie des éléments de la pérennité. La solidité de la structure financière de l'institution dépend à la fois de son

7 Comité d'Échange, de Réflexion et Information sur le Système d'Épargne-crédit(CERISE), Défis et Contrainte de viabilité financière des systèmes de microfinance, 1999, P.10

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niveau de solvabilité et de sa maîtrise du risque d'illiquidité. La solvabilité s'analyse par le rapport des fonds propres de l'institution (prêts subordonnés, capital social, parts sociales, bénéfices antérieurs accumulés) sur les créances. En effet, en cas de non-remboursement, seuls les capitaux propres de l'institution lui permettront de faire face. Selon le CERISE « Un ratio de 20% est généralement admis comme une norme prudentielle »8. Le risque d'illiquidité existe quand l'institution prête à long terme des ressources (épargne, emprunts) disponibles sur le court terme uniquement. La préoccupation des dirigeants de l'institution est de veiller à ce que les ressources et les emplois se correspondent en échéance.

L'autonomie institutionnelle

La répartition du pouvoir au sein de l'organisation entre salariés et propriétaires (quels que soient ces derniers, membres élus, actionnaires extérieurs) constitue un facteur clé de la gouvernance de l'institution. Les administrateurs sont les garants de l'intégrité du système et doivent à la fois être capables de tirer la sonnette d'alarme'' en cas de risques importants, et de garantir sur la durée le respect de la vocation sociale de l'institution de micro finance. La culture d'entreprise qui fonde les rapports entre les salariés de l'IMF doit être forte et basée sur le respect des clients, qu'ils soient propriétaires ou non de l'institution. La reconnaissance légale permet à l'institution de fonctionner dans un cadre clair. La réglementation impose un minimum de rigueur mais offre également une protection face à un environnement souvent informel et risqué. L'existence d'une réglementation spécifique aux institutions de micro finance est aussi un moyen d'améliorer la compréhension de ce secteur par les autorités.

Viabilité financière des IMF

Elle peut être définie comme sa capacité à couvrir par ses produits, l'ensemble de ses charges et dégager une marge pour financer sa croissance. En d'autres termes, c'est « la capacité qu'a une IMF de mener ses activités en se passant des subventions sous forme de prêts confessionnels ou de dons »9. Cependant une étude du CGAP (1995) 10souligne que « la micro finance est une

8 Comité d'Échange, de Réflexion et Information sur le Système d'Épargne-crédit(CERISE), Défis et Contrainte de viabilité financière des systèmes de microfinance, 1999, P.12

9 Définition de MicroBanking Bultin (2005)

10 D'après cette étude, par le passé, le recours aux crédits subventionnés ou ciblés a entrainé des échecs fulgurants donnant naissance à une génération de sceptiques.

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activité qui ne peut être financièrement viable »11 .En effet selon l'opinion Général les petits prêts sont trop coûteux à mettre en oeuvre et les profits qui en découle sont insignifiant pour permettre à l'opération d'être rentable. Brau et Woller (2004) montrent qu'a la différence des établissements financiers du secteur formel, la plupart des IMF ne sont pas viables financièrement .Selon eux ,beaucoup d'IMF ne fonctionnement pas sans les subventions qu'ils reçoivent de la part des gouvernements et d'autres bailleurs de fonds12 .Cette idée est également défendue par Hermès et Lensink (2007) qui soutiennent que, du fait que les coûts inhérents de produits et de services de la micro finance sont très élevés, la plupart des IMF ne sont pas viables financièrement et dépendent des subventions des donateurs .Toutefois, Littlefield et Rosenberg (2004) soulignent que les IMF peuvent couvrir l'intégration de leurs charges ,si elles offrent leurs services avec des marges d'intérêts adéquates , une recherche constante de l'efficacité et une politique agressive de recouvrement des prêts .Ainsi, Morduch (2000) insiste sur la nécessité de continuer à servir les « pauvres » avec des IMF viables financièrement , en développant la capacité institutionnelle et management des ces IMF et en incitant à des nouvelles innovations et expérimentations dans le domaine de la micro finance. Gerbons et Mechan (2000) estiment que les IMF doivent adopter les stratégies du modèle commercial à but lucratif parce qu'à mesure que les IMF commencent à se libérer de leur dépendance envers les subventions et à agir conformément aux normes bancaires sérieuses, elles se verront dans l'obligation de contenir leurs coûts .Cela va entraîner non seulement une meilleure qualité des prestations pour les emprunteurs, mais également faciliter l'atteinte de la viabilité financière.

C'est dans cette même veine que Von Pischke (1996) note qu'un compromis entre viabilité financière , la portée et l'impact social auprès des pauvres est possible .A cet égard Navajas et al (2000) soulignent que les IMF qui ont une autosuffisance financière véritable auront tendance à cibler davantage des clients qui sont légèrement au-dessus de la pauvreté et d'autres qui sont légèrement en dessous de la pauvreté , car ces IMF seront en mesure de bénéficier des économies d'échelle en étendant leurs prêts aux clients marginalement pauvres et aux non-pauvres .Par ailleurs, Holis et Sweetman (2001) ont montré que les institutions de micro crédits

11 Morduch (2009) souligne que la question des subventions engendre des positionnements divergents déterminants pour la pérennisation des IMF à cause des échecs avérés des politiques de crédits subventionnés par des États pour favoriser l'émergence d'institutions viables financièrement.

12 Ils expliquent queMorduch (2000) estime à 1% le nombre d'IMF autosuffisantes financièrement et 5% qui le seront dans un avenir proche.

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en Irlande au 18ème et 19ème siècle ont été viables financièrement pendant plus de cent ans grâce à leur capacités à s'adapter à l'environnement économique et financier et al (2001) en comparant la performance de l'IMF indonésienne Bank Rakyat à celle du secteur bancaire formel pendant la crise financière de l'Est Asiatique ont montré que la performance de l'IMF Rakyat était meilleur si l'on compare les taux de remboursement et d'autres ratios de portefeuille.

II.2.2.1.2 Contrôle interne

Les définitions du contrôle interne sont nombreuses et ont eu le plus souvent comme auteurs des organisations professionnelles de comptables.

Pour le conseil de l'ordre des Experts Comptables 13 « Le contrôle interne est l'ensemble des sécurités contribuant à la maitrise de l'entreprise. L'application des instructions de la Direction est de favoriser l'amélioration des performances. Il se manifeste par l'organisation, les méthodes et les procédures de chacune des activités de l'entreprise, pour maintenir la pérennité de celle-ci »

Selon le comité de Bâle sur le contrôle14 « Le contrôle interne désigne les mécanismes mis en place par l'institution pour surveiller les risques avant et après les opérations. ». Les principaux objectifs du processus de contrôle interne au sein d'une institution financière sont les Suivants :

1. Vérifier l'efficience et l'efficacité des opérations

2. Assurer la fiabilité et l'exhaustivité des données financières et de l'information de gestion

3. Garantir la conformité aux lois et réglementations en vigueur

En résumé, Le contrôle interne est un dispositif d'une entreprise, défini et mis en oeuvre sous responsabilité, qui contribue à la maitrise de ses activités, à l'efficacité de ses opérations et à l'utilisation efficiente de ses ressources.

13 Définition du contrôle interne donnée par le conseil de l'ordre des experts comptables, Dispositif du contre interne.1977

14 Le comité de Bâle est un groupe d'instances de supervision créé par les gouverneurs des banques centrales des pays membres du Groupe des Dix qui a mis au point un dispositif destiné à l'évaluation des systèmes de contrôle interne des institutions financières ,1998

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Pour être efficace, le contrôle interne doit théoriquement être plutôt préventif et détectif que répressif15. L'objectif ultime du contrôle interne demeure dans la maîtrise des risques inhérents aux activités de l'institution et à la conduite de ses opérations de la façon la plus efficace et sécurisée possible. Il est par conséquent crucial que chaque SFD, quelles que soient sa taille et sa maturité, soit en mesure d'évaluer la qualité de son dispositif de contrôle interne afin de pourvoir aux éventuelles faiblesses de ce dernier et ainsi limiter ses risques tout en gagnant en efficacité, en phase avec ses objectifs et sa stratégie. Il appartient à chaque institution de mettre en place un dispositif de contrôle interne adapté à sa situation.

Les composantes du contrôle interne

COSO16est un référentiel international qui donne une définition standard du contrôle interne et créé un cadre pour évaluer l'efficacité de ce dernier

Figure 1 : Concept-cadre d'un système de contrôle interne

Source : Guide méthodologique de contrôle interne, Avril 2011

Les huit composants du cadre conceptuel COSO II doivent être considérés sous deux dimensions: ils s'étendent sur les différentes unités d'entreprise (les départements) mais se

15 Circulaire IML 98/143 telle que modifiée par la circulaire CSSF 04/155 - Commission de Surveillance du Secteur Financier à Luxembourg)

16 Committee Of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission

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déclinent aussi, selon les objectifs, sur des aspects de stratégie, d'activité commerciale opérationnelle, d'émission de rapports et de respect des prescriptions.

- L'environnement de contrôle constitue le cadre d'exploitation du SCI. De concert avec la Direction, le Conseil d'administration précise ses attentes concernant les objectifs du système de contrôle interne. Sur cette base, il en définit l'étendue et le degré de développement. Il s'agit alors non seulement de déterminer les domaines à couvrir mais aussi le niveau de qualité souhaité pour le SCI.

- Chaque entreprise doit avoir conscience des risques auxquels elle est exposée et savoir comment les piloter. La méthode de l'évaluation de risque consiste souvent à identifier, à analyser et à évaluer ces risques. La réalisation des objectifs d'entreprise, dont le Conseil d'administration et la Direction sont responsables, constitue toujours le point de départ d'une évaluation efficace du risque.

- Les activités de contrôle permettent de garantir que les mesures prises par la Direction en vue de piloter les risques et de réaliser les objectifs sont réellement mises en oeuvre. Pour plus d'efficacité, elles devraient être intégrées le plus directement possible dans les processus métiers. Selon l'effet dans le temps, un contrôle peut être préventif ou détecteur. Les contrôles préventifs ont pour objectif de prévenir les erreurs. Cela peut consister notamment à réglementer les compétences ou à restreindre les accès au système par des mots de passe. Les contrôles détecteurs sont par exemple des contrôles de conformité et de concordance.

- Les voies d'information et de communication doivent être définies afin que les collaborateurs disposent des informations dont ils ont besoin pour effectuer les contrôles nécessaires. Pour cela, les systèmes d'information doivent garantir que toutes les informations importantes soient collectées de manière fiable et ponctuelle et diffusées convenablement. C'est le seul moyen, pour les personnes compétentes, d'assumer leurs responsabilités. Dans ce contexte, la communication par niveau occupe une place particulière. Pour ce qui est du SCI, les collaborateurs doivent connaître leur rôle et leur responsabilité ainsi que les imbrications avec d'autres unités organisationnelles.

- La surveillance du SCI s'effectue à différents niveaux. Des règles organisationnelles au sein de l'entreprise permettent de surveiller le SCI au niveau des procédures. Les supérieurs surveillent à ce que les contrôles soient réellement effectués,

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par exemple sur la base d'échantillonnages ou d'observations. La Direction garantit une surveillance du SCI dans toute l'entreprise en créant les conditions structurelles nécessaires (attribution de responsabilités, création de systèmes d'information appropriés, etc.), mais aussi en définissant une procédure de rapport par exemple sur la présentation des résultats du contrôle ou sur des constatations importantes pour le SCI. Il est recommandé à ce sujet de désigner un responsable SCI qui assume, sur mandat de la Direction, une part essentielle des tâches de surveillance.

Les acteurs du contrôle interne

Très souvent le contrôle interne est assimilé à la seule fonction de l'auditeur interne, dont le rôle est vu comme le contrôleur ex-post des opérations effectuées pas les personnels du SFD.

Le concept de contrôle interne dépasse cette seule fonction et doit être vu comme l'environnement que met en place l'institution en vue de la détection des erreurs et de la prévention de la fraude. Il ne s'agit pas de vérifier a posteriori les opérations. Le contrôle interne se conçoit à deux niveaux : passif et actif.

Au niveau passif, l'organisation élabore un ensemble de référentiels qui permettent à chacun de savoir quelles sont ses tâches, comment et dans quelles limites doivent-elles être effectuées.

Au niveau actif : le contrôle interne se décline en autocontrôle, contrôle du supérieur hiérarchique, contrôle de gestion, et finalement inspection par les auditeurs internes.

L'assemblée Générale (AG)

« L'assemblée Générale est l'instance suprême de l'institution. Elle est constituée de l'ensemble des membres ou de leurs représentants, convoqués et réunis à cette fin conformément aux statuts. »17

Le Conseil d'Administration (CA)

Le Conseil d'administration est l'organe directeur du SFD. Il est responsable de diriger, d'influencer et de contrôler les affaires du SFD. La gouvernance est la façon dont le Conseil d'administration exerce son autorité, son contrôle et sa Direction du SFD.

Le Directeur ou le Gérant

17 Art 7 du Projet de Décret d'application de la loi portant réglementation sur les SFD

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Doté des ressources nécessaires (financières et humaines), le Directeur ou le Gérant assure la conduite des opérations du SFD en accord avec la stratégique générale définie par le Conseil d'administration.

Le conseil de surveillance

« La fonction de contrôle doit être confiée à une personne ou à un service spécialement constitué à cet effet, disposant d'une indépendance fonctionnelle et jouissant de prérogatives étendues quant au champ de ses interventions et à la communication des

18

données des autres structures du SFD. » L'auditeur interne

La fonction d'audit interne constitue un élément majeur de la surveillance en continu du système de contrôle interne, parce qu'elle fournit une évaluation indépendante du caractère adéquat des politiques et procédures établies et du respect de la conformité à ces dernières. Il est essentiel que la fonction d'audit interne soit indépendante du fonctionnement du SFD au quotidien et qu'elle ait accès à l'ensemble des activités conduites par l'organisation.

Les principes du contrôle interne

Le contrôle interne, pour être efficace, doit répondre à certains principes clés tels que :

- Une culture de contrôle: Il incombe au Conseil d'administration et à la Direction Générale de souligner, dans les termes utilisés et les actions entreprises, l'importance du contrôle interne; cela passe notamment par les valeurs éthiques mises en avant par la Direction dans son comportement professionnel, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'organisation.

Les termes, actes et attitudes de ces deux instances affectent l'intégrité, l'éthique et les autres aspects de la culture de contrôle d'un établissement.

18 Annexe Dispositions organisant le contrôle au sein des SFD de l'UMOA - Instruction relative à la mise en oeuvre du contrôle dans les systèmes financiers décentralisés des états membres de l'Union monétaire ouest africaine (UMOA), 2.1. Dispositions communes aux SFD, BCEAO

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Si l'existence d'une forte culture de contrôle interne ne garantit pas à une organisation d'atteindre ses objectifs, son absence augmente les risques d'erreurs non décelées ou d'irrégularités.

- la ségrégation des tâches qui consiste à assigner à différentes personnes la responsabilité de tâches d'un même flux qui pourraient entraîner des erreurs ou encourager des comportements malhonnêtes si elles étaient effectuées par un seul employé. Prenons l'exemple d'un employé recevant une facture à payer, ce dernier ne peut pas émettre l'ordre de paiement ni procéder au paiement

- l'approbation collégiale qui consiste à faire approuver une opération par plusieurs personnes différentes, répartissant ainsi la responsabilité sur plusieurs personnes. C'est le cas du comité de crédit composé de plusieurs membres prenant une décision collégiale

- vérifications croisées qui peuvent se faire par l'audit interne ou par tout autre employé.

Consiste en la vérification du travail d'un employé par un autre employé. Par exemple, le chef caissier peut procéder au recomptage de la caisse après le caissier afin de s'assurer que la procédure de contrôle interne à bien été respectée.

- autorisations, délégations et pouvoirs qui consistent à répartir au niveau adéquat les pouvoirs de décision. Par exemple, une opération de décaissement au guichet demandera plusieurs signatures selon le montant décaissé. Plus le montant sera élevé et plus l'autorisation de la transaction devra être faite une personne haut placée dans la hiérarchie.

- le manuel de procédures est un des éléments du cadre de référence interne du SFD. Les procédures doivent être segmentées pour plus de clarté avec un système de référence et d'index qui permettent une navigation plus fluide et facilite la recherche des utilisateurs.

Chaque procédure peut reprendre les informations clés, comme la section, le sujet, la date de rédaction, la référence, l'approbation, etc. Le contenu est libre et doit être adapté au sujet de la procédure. Il peut être purement directif pour des opérations simples comme la procédure de fin de journée pour les caisses avec 2 ou 3 étapes clés simples à effectuer, ou plus qualitatif comme une procédure de décision d'octroi de crédit ou de montage d'un dossier de demande de crédit.

Les procédures doivent être accessibles à tous les employés (siège, union/faitière, caisses, et tout autres points de service) et bénévoles (comme les membres du Conseil) afin qu'elles soient respectées à tous les niveaux de l'entité. La diffusion peut se faire informatiquement (par réseau

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intranet ou par e-mail) et physiquement (impression et distribution aux personnes) afin de garantir l'accès permanent et sans restriction à tous.

- la prévention et détection de la fraude. En effet, dans le cadre des SFD, le risque de fraude est important du fait même de la présence d'argent physique en grande quantité et du nombre importants de petites transactions non significatives.

- l'incidence des systèmes d'information sur le dispositif de contrôle interne.

- évaluation du contrôle interne qui consiste en une évaluation de l'efficacité et de l'efficience du contrôle interne, c'est-à-dire savoir s'il est toujours adapté à la structure et à l'activité du SFD et si les procédures de contrôle interne sont bien connues, appliquées et respectées par l'ensemble des employés.

- du personnel compétent et en nombre suffisant afin de prendre des décisions dans le cadre de la politique fixée et sur base de pouvoirs délégués, et afin d'exécuter les décisions prises. Ces tâches sont effectuées sur base d'une description détaillée fixée par la Direction et dans le cadre d'un organigramme des fonctions arrêté par elle. L'organigramme retient pour les différents services ou départements leur structure et les liens hiérarchiques et fonctionnels entre eux et avec la Direction. La description des tâches à remplir par les exécutants explique la fonction, les pouvoirs et la responsabilité de chaque exécutant.

- la documentation des opérations : Tout processus qui crée un engagement dans le chef de l'établissement ainsi que les décisions y relatives doivent être documentés. La documentation doit être tenue à jour et conservée par l'établissement conformément à la loi. Elle doit être organisée de telle manière qu'elle puisse être aisément consultée par un tiers autorisé.

II.2.2.1.3 Gestion des risques

Les IMF dotées d'un dispositif de gestion des risques performant maintiennent la qualité de leur portefeuille de prêts, évitent les crises de liquidité, réduisent les risques de pertes dues à la fraude et aux erreurs humaines, et limitent les effets des fluctuations de taux d'intérêt sur le long terme. Six éléments clés sont inhérents à la méthodologie ou aux opérations courantes d'une IMF, permettant une gestion des risques efficaces.

La gestion des risques est le processus qui consiste à contrôler l'éventualité et la gravité potentielle d'un incident défavorable. Si les risques font naturellement partie de l'offre

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de crédit et de la finance d'une manière générale, les IMF doivent tenter de les anticiper et d'éviter les mauvaises surprises, telles que des événements imprévus susceptibles de menacer leur viabilité. La gestion des risques est une approche systématique destinée à identifier, à mesurer, à surveiller et à gérer les risques commerciaux au sein d'une institution. Individuellement, chacune des six étapes de gestion des risques décrites ci-dessous est prise en charge par des employés différents. Ensemble, elles concernent néanmoins tous les employés de l'institution.

La gestion des risques est un processus dynamique au cours duquel l'IMF évalue continuellement la pertinence de son dispositif de lutte contre les risques, et l'amende si nécessaire. Même si l'évaluation révèle que l'IMF contrôle efficacement ses risques, le processus de gestion des risques ne s'arrête pas là. D'autres évaluations se succèdent à intervalles réguliers, chacune testant la pertinence des nouveaux contrôles et vérifiant les contrôles précédemment testés. Les IMF opérant dans des environnements de risque très changeants, le processus de gestion des risques est continuel. En créant une infrastructure et un système incorporant la gestion des risques à sa culture, l'IMF fait en sorte que tout le personnel contribue à identifier et à anticiper les risques potentiels. Le processus constitue une « boucle itérative » continue entre les différents niveaux de l'institution, assurant ainsi que le conseil d'administration et les dirigeants obtiennent les informations dont ils ont besoin, que celles-ci sont correctes et qu'elles correspondent aux paramètres de risque fixés par l'IMF.

La figure 2 à l'annexe illustre la nature continue et cyclique du processus itératif de gestion des risques19.

1. Identifier, évaluer et classer les risques par ordre de priorité. Au début du processus de gestion des risques, les responsables identifient les risques principaux et les classent par ordre de priorité. Puis le conseil d'administration vérifie et approuve les résultats. Au cours de cette étape, le conseil d'administration et les dirigeants doivent déterminer le niveau de risque que l'IMF peut tolérer et étudier pour chaque risque l'impact négatif qu'il peut avoir s'il n'est pas contrôlé. Parmi les principaux risques auxquels sont confrontées les IMF, citons le risque opérationnel, le risque de crédit, le risque d'illiquidité, le risque de taux d'intérêt et le risque de

19 A Risk Management Framework for Microfinance Institutions, GTZ, 2000, p. 36.

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fraude (lesquels sont décrits dans la section suivante). On peut également mentionner le risque de change, le risque de conformité et le risque de mission, mais nous ne les aborderons pas dans cet ouvrage car ils ne concernent pas toutes les institutions et sont généralement moins dangereux pour la santé financière de l'IMF.

2. Développer des stratégies pour mesurer les risques. Le conseil d'administration approuve des politiques destinées à mesurer et à surveiller les risques et vérifie qu'elles sont respectées au sein de l'IMF. Les dirigeants identifient les indicateurs et ratios clés qui peuvent être suivis et analysés régulièrement pour évaluer l'exposition aux risques de l'IMF dans chacun de ses domaines d'activité. Ils fixent pour chaque indicateur une fourchette de valeurs acceptables en dehors de laquelle l'IMF subit une exposition excessive. En outre, ils déterminent la fréquence à laquelle chaque indicateur doit être suivi et analysé.

3. Élaborer des politiques et des procédures pour atténuer les risques.

Ensuite, la direction élabore des procédures et directives opérationnelles saines pour atténuer chaque risque dans la mesure voulue. Ces directives et procédures indiquent clairement aux employés comment mener des transactions et intégrer des mesures de contrôle interne efficaces.

4. Mettre en oeuvre les contrôles et attribuer les responsabilités. A présent, la direction sélectionne des contrôles efficients et demande au personnel de terrain s'ils leur paraissent pertinents. Si les mesures de contrôle ont un impact sur les clients, les dirigeants doivent évoquer les éventuelles répercussions avec les agents de crédit ou d'autres membres du personnel de terrain. Lorsque l'impact potentiel est important, l'IMF peut également solliciter directement l'avis des clients, notamment par le biais d'enquêtes ou de groupes de discussion. L'institution doit attribuer à certains cadres la responsabilité de superviser la mise en place des contrôles et de les surveiller au fil du temps.

5. Tester l'efficacité du processus et évaluer les résultats. L'IMF doit définir de façon précise des indicateurs et paramètres permettant de déterminer quand un risque n'est pas correctement contrôlé. Ensuite, le conseil d'administration et la direction étudient les résultats d'exploitation pour évaluer si les politiques et procédures actuelles ont l'effet escompté et si l'IMF gère ses risques de façon appropriée. Certains indicateurs, tels que la qualité du portefeuille, doivent être surveillés à un rythme hebdomadaire ou mensuel, tandis que d'autres, tels que l'efficacité opérationnelle, n'exigent pas un suivi aussi fréquent

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6. Amender les politiques et procédures dès que nécessaire. Dans de nombreux cas, les résultats indiqueront la nécessité d'apporter certaines modifications aux politiques et procédures et, éventuellement, détecteront des expositions aux risques non identifiées précédemment. La direction devra alors élaborer de nouvelles mesures de contrôle des risques et superviser leur mise en oeuvre. Elle peut offrir à son personnel une formation supplémentaire, décider de modifier des politiques et procédures existantes ou d'en créer de nouvelles. Une fois les nouveaux contrôles instaurés, l'IMF teste leur efficacité et évalue les résultats.

La gestion des risques est le processus qui consiste à contrôler l'éventualité et la gravité potentielle d'un incident défavorable. Si les risques font naturellement partie de l'offre de crédit et de la finance d'une manière générale, les IMF doivent tenter de les anticiper et d'éviter les mauvaises surprises, telles que des événements imprévus susceptibles de menacer leur viabilité. La gestion des risques est une approche systématique destinée à identifier, à mesurer, à surveiller et à gérer les risques commerciaux au sein d'une institution.

Les composantes d'une gestion des risques efficace

Les IMF dotées d'un dispositif de gestion des risques performant maintiennent la qualité de leur portefeuille de prêts, évitent les crises de liquidité, réduisent les risques de pertes dues à la fraude et aux erreurs humaines, et limitent les effets des fluctuations de taux d'intérêt sur le long terme. Cette section présente six éléments clés, inhérents à la méthodologie ou aux opérations courantes d'une IMF, permettant une gestion des risques efficace.

Gestion des risques et méthodologie

La plupart des stratégies de gestion des risques en micro finance sont directement intégrées à la méthodologie et aux opérations, réduisant ainsi les risques de façon systématique et proactive. En étudiant à l'avance la personnalité et les motivations de leurs emprunteurs, les IMF limitent les possibilités d'attirer des clients à haut risque, c'est-à-dire dont la probabilité d'insolvabilité est élevée.

Les principaux risques des IMF

Les IMF sont confrontées à de nombreux risques qui mettent en péril leur viabilité financière et leur pérennité à long terme. Certains des risques les plus sérieux, comme ceux liés aux catastrophes naturelles, aux crises économiques ou aux guerres, tiennent à l'environnement

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externe dans lequel l'IMF opère. Si l'institution ne peut pas contrôler ces risques directement, elle dispose de nombreux moyens pour se prémunir et réduire son exposition20.

Cependant, nous ne traiterons pas ici des risques externes mais exclusivement des risques inhérents aux opérations internes d'une IMF. Qui plus est, la gestion des opérations au niveau du siège variant fortement d'une IMF à une autre, nous nous contenterons d'évoquer les risques les plus courants que sont amenées à gérer les agences. L'approche du contrôle interne par la gestion des risques a pour objectif de réduire les risques financiers (notamment les risques de crédit, d'illiquidité et de taux d'intérêt) et les risques opérationnels (tels que les risques de transaction et de fraude). Au niveau des agences, le contrôle interne ne couvre généralement pas les risques stratégiques, comme le risque de gouvernance, le risque commercial et le risque externe.

Le contrôle interne exercé au niveau des agences traite les risques financiers suivants:

Le risque de crédit est celui que les IMF doivent gérer en priorité pour atteindre la pérennité. Il concerne la perte de revenus ou de capital survenant lorsqu'un client ne respecte pas les échéances d'un prêt. Dans une institution de micro finance, chaque microcrédit est assorti d'un risque de crédit relativement faible. En effet, chacun de ces prêts de taille réduite représente généralement un pourcentage infime du portefeuille total. Néanmoins, le microcrédit étant généralement de courte durée et non garanti, les portefeuilles de micro prêts tendent à être plus volatiles et leur qualité peut se détériorer plus rapidement que dans des institutions financières traditionnelles. C'est pourquoi les IMF doivent absolument surveiller étroitement la qualité de leur portefeuille et, si besoin est, prendre les mesures qui s'imposent.

Le risque d'illiquidité se définit comme le risque de perte de revenus ou de capital due à l'incapacité de l'IMF à s'acquitter de ses obligations lorsqu'elles arrivent à échéance. Il tient généralement à une mauvaise planification de la trésorerie.

Une gestion efficace des liquidités repose sur la compréhension de l'impact que peuvent avoir les modifications du marché et sur la capacité à liquider rapidement les actifs dans le cas d'un accroissement des demandes de prêt ou de retraits sur épargne. Cette gestion des liquidités

20 Pour de plus amples informations sur la gestion des risques en contexte de catastrophe naturelle ou de guerre, consultez les publications MBP, Microfinance in the Wake of Natural Disaster (Nagarajan, 1998) et Microfinance in the Wake of Conflict (Doyle, 1998).

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prend davantage d'importance dans les IMF agissant en tant qu'intermédiaires financiers, lesquelles mobilisent l'épargne de leurs clients pour l'utiliser dans leurs opérations de crédit. Celles-ci doivent alors conserver des réserves de liquidités pour se prémunir contre une crise de confiance, laquelle peut se traduire par une « panique financière » (situation dans laquelle de nombreux clients retirent simultanément toute leur épargne).

Le risque de taux d'intérêt est le risque de voir les résultats affectés négativement par les mouvements de taux d'intérêt. Il résulte de décalages entre l'échéance des révisions de taux et les flux de trésorerie (risque de révision de taux), de disparités dans les courbes de taux (risque de base), de variations de taux tout au long de l'échéancier (risque de déformation de la courbe des taux) et d'options sur les taux d'intérêt dont sont assortis certains produits financiers (risque de clauses optionnelles)21. Dans les IMF, le principal risque de taux d'intérêt se concrétise lorsque le coût des ressources augmente et que l'institution n'ajuste pas assez rapidement ses taux. Si la plupart des IMF gèrent leur risque de taux d'intérêt au niveau du siège, quelques-unes d'entre elles, telles que Fundusz Mikro en Pologne et les Banks Perkreditan Rakyat (BPR) en Indonésie, permettent aux responsables d'agences de fixer et d'ajuster les taux en fonction des conditions spécifiques du marché.

Le contrôle interne exercé au niveau des agences s'applique avant tout aux deux risques opérationnels suivants:

Le risque de transaction correspond au risque de perte financière résultant de la négligence d'un employé, d'une mauvaise gestion, d'erreurs liées aux systèmes ou d'erreurs humaines. La réduction du risque de transaction figure parmi les objectifs majeurs du contrôle interne. Si les stratégies de gestion des risques de l'IMF sont efficaces, il lui suffit de s'assurer que les employés respectent les politiques et procédures et que tous les systèmes fonctionnent correctement pour atténuer le risque de transaction.

Le risque de fraude est à ce jour le risque de micro finance le moins abordé. Également appelé risque d'intégrité, il concerne les pertes financières résultant d'une escroquerie intentionnelle par un employé ou un client. Dans les agences des IMF, le principal type de fraude est le vol direct d'argent.

21 « Catégories de risque » telles qu'elles sont définies par le Bureau du contrôleur de la monnaie américain (OCC, Office of the Comptroller of the Currency).

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Parmi les autres formes d'activités frauduleuses, citons l'établissement d'états financiers trompeurs, les pots de vin et autres manoeuvres de corruption, et les prêts fantômes. Le personnel de terrain manipulant des sommes importantes, les contrôles dans les agences sont d'une importance capitale. S'ils demeurent incontrôlés, ces risques augmentent inévitablement car les activités frauduleuses ont la fâcheuse habitude de se propager rapidement d'un employé à un autre.

Une fois que l'IMF a identifié ses principaux risques, elle peut commencer à élaborer des stratégies destinées à les atténuer de façon efficace.

II.2.2.1.4 Le portefeuille de crédit

Selon SILEM et ALBERTINI (2002) : « le portefeuille est l'ensemble des valeurs (monnaie, effet de commerce, action, obligation, etc.) détenues par un agent économique. C'est aussi un ensemble géré par un groupe d'assurance ou par une compagnie d'assurance ». Le portefeuille de crédit d'une institution de micro finance est l'ensemble des crédits octroyés par celle-ci dans le cadre de ses activités.

II.2.2.1.5 Crédits

Dans le lexique économique Dialloz (2006), le crédit est «un acte de confiance se traduisant par un prêt en nature ou en espèces consenti en contrepartie d'une promesse de remboursement dans un délai généralement convenu à l'avance ».

« Le crédit peut être défini comme étant la mise à disposition effective d'un bien ou d'un pouvoir d'achat contre la promesse de remboursement dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du risque encouru» (BOUDINOT et FRABOT, 1978).

Dans ces conditions, le crédit doit répondre à une double contrainte à savoir la viabilité de l'institution de crédit et la rentabilité du projet pour lequel il a été accordé.

Selon la théorie de l'intermédiation financière, le crédit est considéré comme étant un produit du processus de cette intermédiation. Il permet de rendre disponible en temps opportun un surplus de liquidité ou d'augmenter le pouvoir d'achat des paysans pour leurs besoins agricoles et non agricoles. (ADAMS et al, 1980)

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D'après la Banque Mondiale (1997), les SFD se distinguent par leurs perspectives de pérennité et la qualité des services rendus. Pour assurer leur pérennité, les SFD doivent être techniquement et financièrement autonomes d'une part, puis l'impact et la qualité des services

rendus appréciables d'autre part. Dans ce contexte, « seuls les taux d'intérêt pratiqués dans chaque SFD permettent d'améliorer le rendement, de couvrir les charges et de renforcer la capitalisation à travers les réserves et le report à nouveau ». (BIO TCHANE A., 1998)

Selon le rapport MDR / PNUD (1995), « les taux d'intérêt bonifiés rendent le capital artificiellement peu cher, favorise son gaspillage, démobilise l'épargne et n'est pas soutenable à long terme par l'État une fois que le contrat avec les bailleurs de fonds vient à terme ». Il est donc important de financer le crédit avec de l'argent chaud pour accroître le sens de responsabilité des emprunteurs et améliorer le taux de remboursement des prêts. Il s'avère donc nécessaire pour les SFD de procéder à un réglage subtil entre les fonctions : Épargne et Crédit, qui constituent les activités principales du système, tout en s'assurant du remboursement des crédits par une analyse approfondie des garanties.

Ainsi, selon BOUDINOT et al (1982), faire crédit : «c'est faire confiance, c'est donner librement la disposition effective d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat contre la promesse que le même ou qu'un bien équivalent vous sera restitué dans un délai le plus souvent avec une rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte partielle ou totale que comporte la nature même de ce service ».

Cette définition met en relief la notion de confiance en la solvabilité future de l'emprunteur. H. Guitton (1980) enrichit en disant que: « le recours au crédit est indispensable à l'augmentation de l'expansion de la production ».

Micro crédit

Il a vu le jour au Bangladesh, Asie, au début des années 80. C'est donc un concept relativement nouveau qui a connu un succès tel qu'il s'est rapidement propagé dans le monde entier y compris les pays développés (USA avec les ghettos de Chicago et les réserves indiennes de l'ouest, Canada, France, Allemagne, Luxembourg, etc.)

Il peut être défini comme un crédit de faible montant offert à ceux qui ne peuvent accéder au crédit bancaire, faute de garanties nécessaires ou parfois même d'idéologie culturelle, et

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sociologique, d'éloignement, d'analphabétisme. (Cours d'Économie des marchés et intermédiaires financiers : Professeur Fulbert Gero AMOUSSOUGA, 2008-2009).

Crédit en souffrance

L'arrêté d'application de la loi sur les SFD dispose en son instruction n°4, article 1er, relative au développement de crédits en souffrance (BCEAO, Mars 1998) que : seront considérés comme crédits en souffrance, les crédits aux membres ou aux bénéficiaires dont une échéance au moins est impayée depuis plus de trois (03) mois.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon