WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des zones périphériques de la ville de Ouagadougou

( Télécharger le fichier original )
par Zah Marie SAWADOGO
Universite de Koudougou - Conseiller d'Education 2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE III : L'ANALYSE DES DONNEES ET LA VALIDATION DES

HYPOTHESES

III.1. L'analyse et interprétation des données

Le logiciel SPSS que nous avons utilisé pour la saisie des données de l'enquête ne nous a pas permis de l'utiliser dans l'analyse. SPSS est un logiciel qui nécessite une certaine connaissance et maitrise des procédés statistiques. Nous n'avons pas voulu nous hasarder sur ce chemin au risque de nous créer des difficultés lourdes de conséquences. Ainsi, nous avons opté pour un traitement manuel de nos données d'enquête après avoir effectué la saisie sur ce logiciel. Dans la suite de ce travail nous tenterons d'établir des relations entre les variables qui s'intéressent aux différentes hypothèses.

III.1.1.La relation niveau d'instruction des parents et participation des filles aux activités socio-économiques et domestiques

Les activités socio-économiques et domestiques font partie intégrante de la vie des femmes et des filles dans la société burkinabè. Les femmes sont les garantes de la vie du ménage avec des tâches qui lui sont assignées. La jeune fille, à peine à peine gamine participe aux côtes de sa mère dans des tâches ménagères (cuisine, prendre soins des petits, lessive, vaisselles...).Même étant inscrite à l'école, elle échappe difficilement à un certain nombre de tâches. Par moment elles s'investissent plus dans ces activités en énergie et en temps qu'à l'école et aux études.

Les parents analphabètes qui ignorent la place du repos et des révisions dans la vie d'un élève n'hésitent pas à solliciter leur concours dans certaines tâches domestiques. Sur un total de 40 filles issues de parents analphabètes de père et de mère, 27 d'entre elle soit 67,50% participent de façon active à ces activités et en tout temps. Elles consacrent en moyenne 1,85 heure aux apprentissages contre 3,68 heures aux activités domestiques et socio-économiques du ménage. Tout en sachant que la durée du temps de participation aux activités domestiques peut aller jusqu'à 6 heures pour certaines filles et 2 heures pour d'autres dans les révisions et autres activités scolaires (Tableau 33).On voit qu'elles s'investissent plus en temps aux activités domestiques qu'à celui réservé aux révisions les jours de cours. Cet investissement est apprécié de façon positive par 16 parents d'élèves contre 13 autres qui les trouvent nuisibles sur le rendement scolaire de ces filles en question.

Pour ceux qui trouvent cette participation des filles positive, ils avancent comme mobiles qu'elle participe à la formation de la jeune fille dans l'optique de lui permettre d'être aguerrie aux tâches féminines pour bien jouer son futur rôle de mère et d'épouse. Un parent d'élève qui fait partie de

77

notre échantillon, pour soutenir ses propos sur cette participation des filles disait : « l'école des blancs éloignent nos filles de leur vrai rôle futur à jouer. Elles passent tout le temps à l'école et à la fin ne savent même pas faire la cuisine pour leur mari, ni s'occuper des enfants et ce sont les domestiques et les gouvernantes qui doivent jouer le rôle de la femme de foyer. Je me demande si toutes les filles devraient être exemptées des travaux domestiques, qui jouera ce rôle de domestiques à la fin ?».Il est évident que ces représentations et considérations confinant la femme à des tâches domestiques et ménagères ne sont pas de nature à libérer la jeune fille du joug des activités domestiques et socio-économiques.

En effet, la participation des filles à ces activités n'est pas mauvaise en soit pour certains parents d'élève. La meilleure manière d'apprentissage est l'imitation des plus expérimentées et des aînées. La jeune fille peut tout apprendre de sa mère pour être une bonne épouse, une mère modèle pour ses enfants. Il faut reconnaitre que cet apprentissage doit respecter certaines normes au risque de la rendre nuisible à l'éducation des apprenants. C'est l'intensité et la régularité avec laquelle elles s'investissent de gré ou de force dans ces activités qui joue sur leur rendement à l'école à court, moyen et long terme.

Lorsque les parents non avertis inscrivent ces activités dans le quotidien des filles et sans relâche et à des heures exagérées, il est évident que l'activité perd son aspect formateur et se transforme en punition. C'est pourquoi les filles qui participent activement à ces activités préfèrent rester à l'école pendant la pause et rentrer les soirs de peur de ne pas avoir assez de temps pour réviser et traiter des exercices pour le lendemain. L'école devient une échappatoire des activités domestiques.

En terme de temps moyen consacré aux activités domestiques de filles issues de milieux analphabètes, le temps consacré aux activités scolaires est disproportionnel à celui réservé aux activités domestiques et ce avec la bénédiction de certains parents. Les conséquences immédiates de cette participation est la fatigue et le manque d'attention en classe. De l'analyse des différentes données, nous pouvons affirmer que le temps réservé aux apprentissages est en deçà du temps réservé aux apprentissages. Si nous considérons ces résultats, les filles consacrent en moyenne 3,68 Heures dans la participation aux activités domestiques contre seulement 1,85 Heure pour les apprentissages après les cours. Nous pouvons affirmer que notre première hypothèse est confirmée car il y a prédominance des activités domestiques sur celles scolaires dans les ménages dont les parents sont analphabètes.

78

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein