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Analyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des zones périphériques de la ville de Ouagadougou

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par Zah Marie SAWADOGO
Universite de Koudougou - Conseiller d'Education 2013
  

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III.1.2.La relation niveau d'instruction des parents et intérêt accordé à la vie scolaire des filles

Les parents jouent un rôle important dans la vie scolaire des élèves ainsi que celle de sa survie scolaire. Ils sont ceux qui décident en premier de l'école et aussi ceux qui supportent le plus les charges scolaires. En somme les parents sont au commencement, au déroulement et à la fin d'une carrière scolaire. La survie scolaire des élèves en général et des filles en particulier dépendra du degré d'implication des parents. Socialement, les élèves ont besoin de leurs parents qui doivent les orienter dans la vie active. Sur le plan scolaire, les élèves ont beaucoup plus besoin de l'appui de leurs géniteurs dans la poursuite de leur scolarité. Ce besoin est beaucoup plus accru lorsqu'il s'agit d'une fille car son éducation demande beaucoup plus d'attention que celle des garçons.

En ce qui nous intéresse dans cette partie, c'est de voir si les parents analphabètes s'impliquent dans la vie scolaire de leurs filles ou elles sont laissées pour compte. Nos outils ont intéressé les parents et les filles. Sur le plan pédagogique, on enregistre 17 filles dont les parents malgré leur analphabétisme sont regardants sur leurs apprentissages en les obligeant à réviser leurs leçons les soirs et à des heures libres. Par contre, 23 parents d'élèves n'obligent pas leurs filles à réviser. Celles qu'on oblige à réviser représentent 42,50 % contre 57,50% pour celles que les parents n'obligent pas à réviser les leçons. L'intérêt qu'un parent accorde aux résultats scolaires de ses enfants permet de déceler les failles de rendement et oeuvrer à les corriger. Sur un effectif de 40 filles issues de parents analphabètes, 37 d'entre elles bénéficient du soutien des parents contre trois autres dont leurs parents n'accordent pas d'intérêt à leurs résultats scolaires. Soit 92,5 % de parents analphabètes qui accordent un intérêt particulier aux résultats scolaires de leurs filles. Les soutiens dont bénéficient les filles de la part de leurs sont multiples et variés. Sur notre effectif de 40 filles, une seule fille déclare ne pas recevoir de soutien de la part des parents dans le cadre scolaire. La nature du soutien qu'elles reçoivent est essentiellement morale à 61,54% contre quelques-unes d'entre elles qui reçoivent des soutiens spécifiques. Cette situation est perceptible à travers le graphique suivant (graphique 3).

79

Graphique 3 : Nature du soutien reçu par les filles de leurs parents

40

70

60

50

30

20

10

0

24

61,54

7,69 6

3

15,38

2 5,13 4

0 0 0 0

10,26

0

0

Source : résultat de nos enquêtes

A l'unanimité, les filles apprécient positivement le soutien dont elles bénéficient de la part de leurs parents et leur permet de s'appliquer davantage dans les études. Il est à remarquer que les mères interviennent le plus aux côtés de leurs filles en termes de soutien.

Graphique 4 : Origine du soutien des filles

50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

 
 
 

Source : résultat de nos enquêtes

Les parents d'élèves malgré leur analphabétisme participent aux instances décisionnelles des établissements fréquentés par leurs filles. Il s'agit de l'APE et de l'AME qui oeuvrent pour le bien-être scolaire des élèves. Sur les 13 parents analphabètes à qui nous nous sommes intéressé, leur niveau d'instruction ne les a pas éloignés de ces instances décisionnelles des établissements

80

d'enseignement fréquenté par leurs enfants. Deux parents sont membres du bureau exécutif et huit autres participent activement aux activités de l'APE et de l'AME.

Au regard du degré d'implication, de l'intérêt accordé aux résultats scolaire et de la participation des parents aux différentes instances décisionnelles qui sont positifs et concernent plus de la moitié de l'effectif nous pouvons dire sans risque de nous tromper que les parents analphabètes s'impliquent assez dans la vie scolaire de leurs filles. Notre deuxième hypothèse qui trouvait que les parents analphabètes s'impliquent peu ou se désintéressent à la vie scolaire de leurs filles est infirmé. Les parents sont engagés à toutes les instances de la vie scolaire de leur progéniture en dépit de leur analphabétisme.

III.1.3. L'état de participation des filles sous tutorat aux activités domestiques de la famille d'accueil

De nos jours, dans une ville comme Ouagadougou où la crise du logement sévit ; placer son enfant dans une famille d'accueil est une pratique sociale assez répandue. On sait aussi que tous les élèves n'ont pas forcement leurs parents résidants dans les zones où sont implanté les lycées et collèges. En effet, les élèves qui fréquentent les établissements d'enseignement secondaire de Saaba proviennent pour la plupart des villages environnant de la commune et de la ville de Ouagadougou. Le placement des élèves auprès des familles d'accueil permet à l'élève de se socialiser et poursuivre ses études. Aborder la question du tutorat féminin nous amène à examiner les conditions environnementales et des incidences sur la performance scolaire de ces filles.

Dans cette étude, nous nous sommes intéressé à 24 filles qui vivent auprès des tuteurs contre 79 autres qui résident chez leurs parents biologiques. Du coté des parents d'élèves, sur un total de 29 parents, 14 d'entre eux ont en charge au moins une fille. Il faut souligner que les 14 parents sont issus de toutes les catégories socio professionnelles et de tous les niveaux d'instruction.

Selon les 14 parents d'élèves, 11 filles à leur charge participent activement aux travaux domestiques du ménage contre 3 autres filles qui ne participent pas du tout à ces activités. La seule différence au niveau de ces filles est le degré de participation. Elles s'investissent à des fréquences différentes comme le montre le graphique suivant (graphique 5).

81

Graphique 5 : Degré de participation aux activités domestiques

8 7 6 5 4 3 2 1 0

 
 
 

Rarement Frequemment Tres frequemment

 

Source : résultat de nos enquêtes

Sur les tuteurs qui utilisent ces filles dans ces activités, huit(8) d'entre eux trouvent cette participation incompatible avec les études donc, nuisibles sur le rendement scolaire des filles. Cette participation se fait le plus souvent par combinaison avec d'autres activités et pouvant aller jusqu'à trois activités dans la même journée. Cette combinaison se lit sur le graphique suivant avec des effectifs correspondant à ces modalités.

Graphique 6 : Combinaison des activités des filles sous tutorat

40

35

30

25

20

15

10

0

5

Source : résultat de nos enquêtes

La combinaison activités domestiques et scolaires concerne la plus grande partie des filles sous tutorat. Il est évident que cette combinaison aura une incidence sur les apprentissages.

82

Elles participent également à des volumes horaires différents qui se laissent apprécier dans le graphique suivant.

Graphique 7 : Participation aux activités en volume horaire journalier

45 40 35 30 25 20 15 10 5 0

 
 
 

Moins d'une Entre 1 et 2 Entre 3 et 4 Entre 5 et 6 Plus de 7

heure heures heures heures heures

Source : résultat de nos enquêtes

La majorité des filles sous tutorat passent au moins 3 Heures de temps par jours dans ces activités. Le weekend, elles passent encore plus de temps à effectuer ces tâches domestiques. Par comparaison les tâches domestiques occupent la grande partie du temps des filles.

Le weekend des filles fonctionne selon le graphique suivant (graphique 8).

Graphique 8 : Volume horaire moyen de participation aux activités les jours de weekend

7 6 5 4 3 2 1 0

 
 
 

Activités domestiques Activités scolaires Activités ludiques

 

Source : résultat de nos enquêtes

83

Les différents graphiques mettent en lumière la situation de la fille placée sous tutorat dans les ménages. On est tenté de dire que le quotidien des filles sous tutorat n'est guère meilleur car elles s'investissent plus en temps et en énergie dans l'équilibre socio-économique des ménages d'accueil au détriment de leur bien être scolaire.

Les différentes manifestations dans le vécu quotidien des filles résidant chez des tuteurs ne sont pas du tout propice à une éclosion scolaire. Cela nous amène à confirmer notre troisième hypothèse qui affirmait que les filles sous tutorat consacraient plus leur temps aux travaux domestiques au détriment de celui réservé aux apprentissages.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe