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Analyse des déterminants socio-économiques de la déperdition scolaire des filles issues des zones périphériques de la ville de Ouagadougou

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par Zah Marie SAWADOGO
Universite de Koudougou - Conseiller d'Education 2013
  

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IV.2.2. Des enseignants et autres personnels de l'éducation

A ce niveau, c'est de travailler à susciter l'envie d'étudier aux filles en leur conseillant sur les comportements à risque pouvant porter préjudice à leur rendement scolaire et les orienter sur les bonnes pratiques en termes de scolarisation.

En effet, les personnels de l'éducation sont des référentiels pour ces élèves dont ils ont la charge d'inculquer le savoir. Par conséquent un comportement déviant de leur part sera automatiquement considéré comme modèle par ces élèves et bonjour les dérives par conformisme. Les personnes

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intervenant dans l'éducation se doivent d'avoir des comportements de modèle et surtout avoir le gout du travail bien fait.

Le personnel intervenant dans l'éducation doit d'être attentif aux difficultés que traversent ces élèves et si possible approcher les parents ou les tuteurs pour leur conseiller sur les comportements et attitudes qui ont des répercussions sur le rendement, le comportement et l'assiduité des élèves. Une formation en genre et éducation s'avère nécessaire à l'endroit du personnel éducatif dans l'optique de bannir les discriminations et autres attitudes que le personnel éducatif entretiennent et qui sont de nature à défavoriser une certaine couche sociale au profit de l'autre.

Au Burkina, l'éducation est obligatoire et non discriminatoire, il faut que toutes les couches de la société se sentent mieux dans les établissements d'enseignement. Développer une pédagogie qui prend en compte tous les élèves en vue de permettre à tous de participer aux cours et d'assimiler les cours dispensés.

IV.2.3. Des décideurs politiques et partenaires de l'éducation

La promotion de l'éducation des filles nécessite l'engagement de tous et toutes les sphères de décision. Pour une question d'égalité et de justice, les décideurs politiques et leurs partenaires devraient prendre des initiatives pour garantir les mêmes chances à tous les élèves d'aller à l'école et de s'y maintenir le plus longtemps possible pour recevoir un enseignement de qualité, utile et durable.

Cela passe d'abord par la création et la promotion de milieux éducatifs favorables aux filles et qui visent à :

· Garantir des milieux éducatifs sûrs et favorables aux filles en exigeant que les établissements adoptent des politiques qui font participer les filles aux prises de décisions et qui renforcent la capacité des filles à participer à la gouvernance scolaire. Il faut également développer/renforcer et appliquer la législation concernant la violence sexospecifique, notamment les codes de conduite obligatoire à l'école et pour les enseignants et autres acteurs intervenant dans l'éducation ;

· Assurer un nombre suffisant d'enseignants qualifiés et motivés et outillés, particulièrement les enseignantes en leur offrant des avantages ou en leur apportant plus d'aide et de formation en vue de les attirer et de les retenir. Une formation de qualité doit être fournie à tous les enseignants portant sur les droits des enfants, la discrimination positive, les méthodes et approches pédagogiques sensibles au genre ;

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· Examiner et réviser le matériel pédagogique et les programmes d'enseignement afin d'assurer qu'ils sont exempts de stéréotypes et de préjugés liés au genre ;

· Renforcer l'éducation sexuelle et reproductive à l'endroit des scolaires et instaurer l'éducation en matière de population comme matière obligatoire pour le post primaire et le secondaire ;

· Renforcer les campagnes d'information à l'intention du service public et le plaidoyer communautaire en matière d'éducation des filles et de normes sexospecifiques dangereuses. Cette formation devrait permettre à tous les acteurs et à tous les niveaux de responsabilité de maitriser les facteurs nuisibles à l'éducation de la jeune fille ;

· Renforcer l'application des politiques visant à permettre aux filles enceintes et aux jeunes mères de rester à l'école ;

· Prendre des mesures appropriées pour prévenir le mariage des enfants et adolescentes, notamment par des mesures coercitives à l'endroit des contrevenants ;

· Rendre les institutions scolaires accessibles aux couches les plus défavorisées en exonérant les coûts directs liés à l'éducation ;

· Doter les établissements des banlieues et autres zones éloignées d'internat pour les filles en situation de précarité ;

· Instaurer les méthodes incitatives à l'endroit des filles dans les établissements et au

niveau national (concours d'excellence, bourses scolaires,
parrainage...).Vulgarisation des Activités Génératrices des Revenus à l'endroit des mères en situation défavorable dans l'optique de pouvoir prendre en charge convenablement les charges scolaires des élèves à une condition que les élèves ne participent pas à ces activités ;

· Encourager les ONG intervenant dans l'éducation des filles à étendre leur rayon d'intervention à d'autres zones les plus reculées où les filles en dépit de leur bonne volonté ne peuvent poursuivre une scolarité normale ;

· Etendre le système de parrainage aux élèves en difficultés dans les établissements d'enseignement, cela permettra de décharger les charges des parents à une condition d'éligibilité : le suivi parental de l'éducation de l'élève concerné ;

· Réintroduire les bourses scolaires à l'endroit des élèves les plus méritants en général et des filles issues de milieux défavorables en particulier ;

· Rendre gratuit les inscriptions tant au post primaire qu'au secondaire dans les établissements publics à l'endroit de tous les élèves ;

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· La créationde cellules sociales au sein des établissements dans l'optique d'une prise en charge efficace des élèves vivant dans des conditions difficiles. Et permettre à cette cellule d'intervenir dans l'environnement familial de l'élève en difficulté pour y proposer des solutions ;

· Créer des instances de concertation et de sensibilisation des parents d'élèves sur les pratiques nuisibles à l'épanouissement scolaire des élèves ;

· Doter les établissementsde répétiteurs pour l'encadrement des élèves en difficulté dans certaines matières spécifiques ;

· Enfin, rendre les filles plus proches de leurs parents en favorisant la création

d'établissements d'enseignement secondaire publiques et accessibles. Cette création

permettra de juguler la mobilité des filles vers d'autres zones pour étudier avec tous

les obstacles et risques qui se dressent sur son chemin.

Il est à noter que le Burkina se fait accompagner par des partenaires techniques et financiers dans

l'amélioration des conditions d'études des filles. Ce sont notamment :

-La Banque mondiale à travers le projet éducation post primaire(PEPP)

-La coopération Autrichienne

-La coopération Canadienne

-La coopération Suisse

-UNICEF

-UNESCO

-CRS

-PAM...

Au niveau national, une pléthore d'ONG et Associations interviennent dans le domaine de l'éducation des filles en leur offrant des conditions optimales d'études et leur donnant des conseils utiles dans leurs carrières scolaires.

Les plus visibles sont :

L'UA/CIEFFA(Le Centre International pour l'Education des Filles et des Femmes en Afrique de l'Union Africaine) est une institution publique des Etats africains et a pour domaine d'action l'éducation, le genre, la formation, les études, la recherche, la publication, le plaidoyer, les appuis divers en faveur de la jeune fille et de la femme. Son siège se trouve à Ouagadougou.

L'UA/CIEFFA a pour mission :

· La coordination des actions en faveur de la promotion de l'éducation des filles et des femmes ;

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· La promotion de l'intégration de l'approche genre dans les politiques et programmes de développement ;

· Le renforcement des capacités opérationnelles des différents pays en matière d'éducation des filles et des femmes ;

· La mise en place d'un réseau d'information et d'échange sur l'éducation des filles et des femmes ;

· Le développement d'un plaidoyer et d'un partenariat pluriel et fécond en faveur de la promotion de l'éducation des filles et des femmes ;

· Un soutien à la recherche sur l'éducation et la formation des filles et des femmes ;

FAWE (Forum des Educatrices Africaines), est une ONG panafricaine rassemblant des femmes ministres de l'éducation nationale, des femmes rectrices d'université et d'autres femmes occupant des postes de décideurs en Afrique. Il a été créé en 1992 et à pour siège au Kenya.

Le FAWE a pour mission de créer des attitudes, politiques et pratiques positives dans la société, qui favorisent l'équité pour les filles en termes d'accès, de rétention, de performance et de qualité en influençant la transformation des systèmes éducatifs en Afrique. L'ONG utilise des stratégies innovantes, telles que le lancement des centres d'excellence, la promotion de l'apprentissage démocratique et les compétences en leadership dans les programmes et la formation des enseignants en Pédagogie Sensible au Genre.

Tous ces efforts visent à permettre à la jeune fille d'être dans des conditions optimales d'apprentissage.

Plan Burkina

Plan est une organisation de développement communautaire centré sur l'enfant. Sa vision est celle d'un monde où les enfants réalisent leur potentiel dans des sociétés qui respectent les droits et la dignité des individus.

Sa mission est d'améliorer d'une manière durable la qualité de vie des enfants démunis dans les pays en développement, à travers un processus qui unifie les hommes de cultures différentes. Les domaines d'intervention de Plan sont la santé, l'assainissement et l'éducation.

Depuis sa création en 1976, Plan s'est investi dans l'éducation de la jeune fille et des élèves issues de couches sociales défavorables par l'octroi de bourses d'étude et de formation.

Un de ses programmes en faveur des filles et qui a eu plus d'écho a été sans doute le projet BRIGHT (BurkinabèResponse to Improve Girls cHances to Succeed), s'investit dans l'éducation des filles à travers la discrimination positive (octroi de bourses, de ration sèches à emporter,

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formation du personnel enseignant sur le genre...), bref un paquet de mesure pour permettre aux filles en situation difficile de se maintenir à l'école et d'améliorer leurs performances scolaires.

ADEP (Association D'appui et d'Eveil Pugsada)

L'Association d'appui et d'éveil Pugsada (ADEP) est une association burkinabè féminine créée en 1995. Elle a pour principal objectif d'oeuvrer à l'amélioration du statut social des jeunes filles et de leurs conditions de vie. Pour y parvenir, elle doit favoriser la prise de conscience, la connaissance et le respect des droits des jeunes filles au sein de la population et ceci sur tous les plans.

C'est à travers diverses activités que l'ADEP interagit directement avec les jeunes filles en favorisant leur éducation, leur scolarisation, leur formation, l'apprentissage de métiers qui leur permettront d'accéder à une certaine autonomie financière. Elle mène dans des établissements secondaires des activités visant à lutter contre le harcèlement en milieu scolaire.

Aide et Action

L'ONG Aide et Action est établie au Burkina Faso depuis 2001. Elle oeuvre pour un monde où la dignité est garantie pour tous-femmes, hommes et enfants grâce à l'éducation qui conduit au développement humain. C'est pourquoi cette ONG a fait de l'éducation des filles et des femmes l'un de ses thèmes prioritaires. Comme les femmes et les filles sont les plus exclues de l'éducation, Aide et Action est convaincue que le développement de l'éducation de qualité pour tous dépendra dans une large mesure de l'autonomisation des femmes. Pour ce faire, elle met en oeuvre des stratégies qui qui priorisent le travail de terrain et de plaidoyer pour promouvoir le respect du droit des filles et des femmes à l'éducation, ainsi que la promotion de l'entreprenariat féminin.

L'alphabétisation des mères est aussi concernée par le projet, comme moyen de lutte contre les déperditions.

La liste des ONG et Association intervenant dans l'éducation des filles et de leur maintien n'est pas exhaustive. Il faut reconnaitre qu'en matière d'éducation et de maintien des filles, des ministères de tutelle en passant par les associations, tous sont concernés par ce phénomène. Le Ministère de la Promotion de la Femme, à travers des publications dans les quotidiens de la place attire l'attention du public sur le statut et la situation sociale de la Femme et de la fille au Burkina. Ces écrits interpellent l'opinion nationale et les conseillent sur des pratiques nuisibles au bien-être social de la Femme burkinabè.

Les cris de coeur de ces différentes publications, pour nous interpelle une fois de plus un public déjà averti et en majorité alphabétisé. Ce qui est pour nous moins efficace car ceux qui entretiennent

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des pratiques qui sont de nature à faire obstruction au bien être éducatif de la jeune fille et de la femme ne savent ni lire ni écrire. Une large campagne de sensibilisation de mobilisation à l'endroit du monde rural et des analphabètes s'impose pour prendre à bras le corps les différents fléaux et comportement qui compromettent les efforts de l'Etat et de ses partenaires dans la quête du bien être des femmes et des filles.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry