2.1.2 Historique du traitement des fractures par la
médecine moderne.
Grâce aux fouilles archéologiques effectuées
dans diverses parties de notre globe, nous avons appris que les premiers «
traitements » des fractures remontaient à des dizaines de milliers
d'années.
En analysant les squelettes des hommes préhistoriques,
présentant diverses lésions, d'aucuns pensent y avoir une «
approche orthopédique » du traitement des fractures et citent
à titre de preuve une bonne consolidation des fractures
consécutives à une coaptation correcte des fragments.
La découverte de crânes préhistoriques
portant des traces de trépanations atteste qu'il y a environs dix mille
ans, l'homme primitif avait déjà une approche chirurgicale du
traitement des fractures.
Nous ignorons encore comment se traitaient les maladies de
l'appareil locomoteur de l'Homme au cours de la préhistoire, mais il est
incontestable que la plupart des affections répandues à l'heure
actuelle se rencontraient déjà à l'époque
néandertalienne [13]
En 2500 avant J-C, on respectait déjà les principes
d'immobilisation des fractures osseuses avec des feuilles de palmiers en Egypte
Antique.
Au IXe siècle avant J-C, Hippocrate (460-377)
exposa ses théories médicales: pour réduire les fractures,
il utilisait des appareils. Ainsi, pour réduire les os brisés de
jambe, il proposa une méthode originale basée sur une longue
extension continue par deux anneaux mis sur les malléoles et les
condyles tibiaux.
La Traumatologie et Orthopédie doivent beaucoup au
"père de la
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chirurgie moderne " le médecin français Ambroise
PARE (1510-1590) qui a proposé de multiples méthodes de
traitements des lésions traumatiques et maladies orthopédiques.
Il a le mérite incontestable d'avoir tenté pour la
première fois de faire de la science des déformations une branche
spéciale de la chirurgie.
De 1658 à 1742, la kinésithérapie,
grâce aux découvertes de Nicolas ANDREY et PERLING a beaucoup
favorisé le développement de l'orthopédie.
1827-1912, Joseph LISTER lança le principe de l'antisepsie
dans l'intervention chirurgicale. La découverte du rayon X par Wilhelm
CONRAD RÖNTGEN en 1895 a grandement facilité l'étude de la
pathologie osseuse et le diagnostic des fractures.
A partir de 1907, LAMBOTTE crée les méthodes
d'ostéosynthèse. Dès 1939, KUNTSHER G. jette les bases du
traitement chirurgicale des fractures diaphysaires en pratiquant les premiers
enclouages.
Les lésions traumatiques habituelles des membres sont : la
fracture, la luxation et l'entorse.
En cas de fracture, deux procédés de traitement
sont utilisés:
· Le traitement orthopédique qui est indiqué
dans les fractures non compliquées, sans lésions vasculaires ni
nerveuses, ni interposition de tissus. Il consiste à une
réduction par des manoeuvres externes sous anesthésie
générale ou loco-régionale et à une immobilisation
parfaite en position de fonction et prenant les articulations sus et sous
jacentes. Pour l'immobilisation, on utilise le plâtre circulaire,
l'attelle plâtrée, le bandage, le repos strict ou la traction
continue par des bandes adhésives mais ce dernier est le plus souvent
provisoire.
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Plusieurs facteurs peuvent influencer la consolidation osseuse :
l'âge du patient, l'infection de l'os, l'immobilisation, le type d'os
(lente à la diaphyse et rapide au niveau de la métaphyse).
· Le traitement chirurgical ou ostéosynthèse
est indiqué dans les fractures graves. C'est l'indication
recommandée lorsque le traitement orthopédique ne peut pas
réaliser le traitement de la fracture. L'ostéosynthèse
consiste à découvrir les extrémités fracturaires et
réduire les fragments. Après la réduction, le foyer de
fracture fait l'objet d'une contention par du matériel
métallique. Les techniques d'ostéosynthèse sont :
l'enclouage centromédullaire, les vis plaque, l'embrochage et le
fixateur externe.
En cas de luxation, la réduction de l'articulation
concernée doit être faite en urgence, suivie d'une immobilisation
pendant quelques semaines. Lorsque la réduction est impossible par ce
procédé orthopédique, il faut opérer.
Dans les entorses, le traitement consiste en une mise au repos
du membre pendant 2 à 3 semaines et si l'entorse est très grave,
une intervention chirurgicale peut s'avérer nécessaire.
2.1.2.1 Les circonstances de survenue des
fractures.
En dehors des maladies endémo-épidémiques,
les affections
traumatologiques s'imposent par leurs fréquences,
leurs gravités et leurs complications.
Selon l'OMS, il y a 14 000 blessés par jour sur les
routes dans le monde.
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Des études menées par DA S. C et coll. indiquent
que :
- Les accidents de la circulation routière
représentent au Burkina Faso 59,60 % des étiologies des
traumatismes,
- Les coups et blessures 12,33 %
- Les chutes de hauteurs 2,90% [14]
Par ailleurs, il faut noter la survenue de facteurs dans
d'autres circonstances tels que les accidents domestiques, les accidents de
travail, et les fractures pathologiques rencontrées chez les personnes
âgées.
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