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Le symbole de la paix dans le processus de démocratisation des régimes monolithiques d'Afrique noire. Le cas du Cameroun

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par Fridolin Martial FOKOU
Ecole normale supérieure de l'Université de Yaoundé I - Diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général 2ème grade 2012
  

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B- Les signes internes de la démocratisation au Cameroun : des réactions éparses aux manifestations de masse

La libéralisation pris de ce fait le cours des événements au Cameroun a partir des janvier 1990. En effet, si tout semble calme en ce début de mois de janvier, des réactions se font de plus en plus entendre. Le pouvoir avait bien évidement mis en garde contre une quelconque manifestation politique faisant entendre par la que le véritable socle de la concertation restait la résorption de la crise économique. Mais, la frange de l'opposition naissante allait entreprendre des manoeuvres jugées dispendieuses par le système. Ce fut le début de la contestation sociale au Cameroun. Cette dernière partir sur un coup de tête des avocats conduisit à la naissance des partis politiques

1- l'affaire Yondo black et les autres : et tout a commencé.

La base sociale de la contestation au Cameroun date officiellement du 19 Février 1990. En effet, c'est à cette date que Maître Yondo black Mandengué, ancien bâtonnier de l'ordre des avocats est arrêté à Douala avec onze autres de ses compagnons148(*) parmi lesquels on peut retrouver entre autre Anicet Ekanè, Albert Mukong, Francis Kwa Moutoné, Rudolphe Bwanga, Vincent Feko Amani, Mme Badjé, Henriette Ekwé, Charles René Djoudjoce. Ils sont accusés de « sédition, subversion et affront au chef de l'Etat ».Mais, à la réalité Yondo black et ses compagnons sont accusés d'avoir émis des tracts au nom du «Comité de coordination pour le multipartisme et la démocratie ». En terme claire, on les accuse « d'avoir l'intention de créer un parti politique sans l'autorisation de l'administration »149(*). Or, cet acte du gouvernement allait à l'encontre même de la loi fondamentale qui en son article 2 du titre premier permettait la liberté d'association150(*). Cet acte devait donc sans nul doute émouvoir le peuple camerounais qui constate des manoeuvres de subversion de la part du gouvernement camerounais.

Quoiqu'il soit, les accusés seront jugés et condamnés à trois ans de prison pour Yondo black, cinq ans pour Anicet Ekanè et deux ans pour les autres151(*). Le procès mobilisa d'énorme réaction à la fois interne et externe. C'est ainsi que l'ordre des avocats se mobilisa. A la vérité comme le remarque Andréas Mehler,

Le procès de l'ex bâtonnier Yondo black fut une première apogée : environ deux cents avocats assistaient au procès devant le tribunal militaire de Yaoundé impressionnait par cet acte de solidarité [...] les organisations internationales de défenses des Droits de l'Homme se mobilisèrent contre le régime pour revendiquer la libération des accusés...152(*)

A l'analyse donc, le mouvement initié par Yondo black a eu le mérite de poser pour la première fois le problème resté tabou depuis 1966. Le gouvernement camerounais ne pouvait que réagir avec tempérance. Ceci est d'autant plus vrai que cette contestation remettait ainsi en cause « le tempérament pacifique» du gouvernement de Yaoundé. C'est ce qui explique d'ailleurs cette sortie du gouvernement à travers le communiqué du journal parlé le 14 Mars 1990, c'est-à-dire quatre jours après le début du procès pour défendre le fait que « l'arrestation de Yondo black ne portait pas sur le fait qu'il ait voulu créer un parti politique mais bien parce que le mouvement formé attentait à la vie de l'Etat»153(*). Cette réaction, aussi tardive soit-elle, a permis de déceler de la part du gouvernement camerounais des relents pacifistes. Mais, entrainé par le vent du multipartisme qui s'était imposé dans des pays comme le Bénin, le Cameroun n'allait pas rester indifférent. D'ailleurs, comme l'affirme Michel lobé Ewane, « ce qui est sûr aujourd'hui, c'est qu'il sera difficile que le souffle revendicatif initié par les avocats ne laisse pas de traces»154(*).

Cela allait être visible à la suite des évènements. Celles-ci ont contribué à prendre le gouvernement aux mots. Ce sera la raison d'être de la marche du 26 Mai 1990.

* 148 C. Gueguim Zébazé, «Les scrutins pluralistes de 1992... », p. 18.

* 149 J. Takougang, environ 60ans, politicien, Ydé le 02 Février 2012, 19h25

* 150 A.D. Olinga, La constitution de la république du Cameroun, Ydé, éd. Terre Africaine, 2006, p.68.

* 151 V. Ndi Mbarga, Rupture et continuité au Cameroun... p. 134.

* 152 A. Mehler, « Cameroun : la transition qui n'a pas eut lieu ...», p. 104.

* 153 F. Bitee, La transition démocratique au Cameroun...p. 59.

* 154 M. Lobé Ewané « Yaoundé n'a pas pris son parti », Jeune Afrique Economie, N°131, Mai 1990, p.120.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams