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Le symbole de la paix dans le processus de démocratisation des régimes monolithiques d'Afrique noire. Le cas du Cameroun

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par Fridolin Martial FOKOU
Ecole normale supérieure de l'Université de Yaoundé I - Diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général 2ème grade 2012
  

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DEUXIEME PARTIE :

DE LA TRANSITION POLITIQUE A LA DEMOCRATISATION DE LA SOCIETE POLITIQUE AU CAMEROUN : LES USAGES DU «SYMBOLE DE LA PAIX» (1992-2006).

La fin des élections pluralistes de 1992 marquait au Cameroun la fin de ce que l'on peut appeler «  transition démocratique ». En effet, si le régime monolithique du début des années 1960 avait connu de profonds changements prenants l'allure d'une « révolution copernicienne », la réalité sociale ne traduisait pas les espoirs placés en la démocratisation. Et pour cause, la légitimité du gouvernement sorti des urnes étaient radicalement remis en cause par une grande partie de la communauté internationale, notamment le bloc anglo-saxon représenté pendant les moments de braise par l'ambassadrice des USA au Cameroun195(*). Son discours d'adieu au gouvernement du Cameroun témoigne, en des termes diplomatiques certes, de cet état d'esprit196(*). Quoi qu'il en soit il était important pour le gouvernement de regagner l'estime de cette communauté internationale. C'est pourquoi les orientations de la politique étrangères du Cameroun prirent plus d'échos avec le passage de la « politique du ni ni à la double affiliation »197(*). A coté de cela, l'option de la gouvernance occupa aussi en ces moments une place de choix. Cependant, cette période marquée par une conjoncture difficile au Cameroun prend une nouvelle tournure avec l'entrée au XXIème siècle dont les discours allaient être articulés autour de l'amélioration des institutions démocratiques dans la plupart des Etats africains. Tout en continuant son effort d'amélioration de la gouvernance, marqué par la lutte contre les fléaux sociaux tels que la corruption, le Cameroun essaie tant bien que mal à s'arrimer à cette donne africaine. L'objet de cette partie est donc de retracer tout cet éventail de fait et d'actions car la dénonciation de tout ces actes sont des facteurs de déstabilisations important pour la société camerounaise. A cet égard, « l'hégémonie de pacification » constituera le « ventre-moue » du troisième chapitre tandis que le dernier s'attèlera à mettre en évidence les efforts du gouvernement camerounais dans l'amélioration de la gouvernance publique au Cameroun. Bien sûr, nous ne manqueront pas de signaler l'influence de la communauté internationale sur ces choix. Tout ceci nous permettra de peser et d'évaluer l'impact du symbole de la paix dans la gestion politique au Cameroun.

Chapitre III

LA CONSTRUCTION DE «L'HEGEMONIE DE PACIFICATION »AU CAMEROUN : LE POIDS DE L'INCIDENCE INTERNE -EXTERNE (1992-2000).

Au sortir des Scrutins pluralistes de 1992, le Cameroun est dans une situation de « crise latente ». Les espoirs de paix semblent de plus en plus faire place aux excès de crises. Le gouvernement est à l'aboi et l'opposition naissante semble désormais vouloir apprendre de ses erreurs. Ajouter à cela, les réactions étrangères après les élections de 1992, font du Cameroun peut être pas « un paria de la société internationale »198(*) du moins un accusé qui se doit de se défendre. C'est la réaction gouvernementale à toutes ces considérations à la fois internes et internationales qui constituera la trame de ce chapitre dont les deux parties se réunissent entre réformes et quête de crédibilité. Nous y verrons qu'à cette occasion le discours de la paix a plus que jamais occupé une place de choix au sein du « marché gouvernant » camerounais.

I- La mise en place d'un espace démonopolisé au Cameroun : volonté de faire corps avec la mondialisation et fin de la transition politique (1992-1997).

La volonté de mettre en place un cadre démocratique dé monopolisé au Cameroun fut construite au crépuscule du « désordre collectif » issu des doubles scrutins législatif et présidentiel de 1992. On peut même dire qu'en ces temps, le Cameroun constitue une « démocratisation de crise » au sens de Raoul serge Zacharie Nyanid199(*). Les réformes apportées visaient donc à mettre fin à cette situation.

A- Le Cameroun entre crise de multipartisme et volonté de libéralisation politique : entre réformes importantes et menaces sur la paix.

Il est sans conteste de remarquer qu'n ce début de l'année 1993 au Cameroun, l'on est encore en situation de « convalescence démocratique ». Cet état ne permet tout de même pas d'échec total. On peut y relever dans cet état, des actes qui témoignent d'une spécificité camerounaise. C'est pourquoi nous verrons que l'accalmie politique au Cameroun s'est traduite davantage grâce au dialogue, fut-il tacite, entre le gouvernement et l'opposition. Ceci a permis de mettre sur pieds un échafaudage constitutionnel sans heurts particuliers à partir de 1993.

1- Les fondements de l'accalmie politique au Cameroun : le dialogue opposition- gouvernement.

La fin des consultations électorales de 1992 avec « l'échec » que les uns et les autres de reprochaient réciproquement laissaient entrevoir une situation de « conjoncture critique » au Cameroun200(*) ; Néanmoins, les jours et lies mois qui suivirent l'élection présidentielle de 1992 furent marqués par un certains nombre de mesures ayant contribués peu ou prou à mettre sur pied s les jalons d'une accalmie politique. En effet, si les problèmes de «  reconnaissance mutuelle des acteurs du jeu politique continue à se poser », il faut reconnaitre qu'un certains nombre de mesures furent prises aussi bien par le gouvernement que par les partis d'opposition. C'est en effet au lendemain des élections de 1992 que le chef de l'Etat émet l'idée der la formation d' gouvernement de coalition avec toute la classe politique ainsi que les partis politiques existantes. Bien sûr tout le monde ne fut pas d'accord. Tout de même le RDPC initia une coalition gouvernementale. Le parti au pouvoir avait déjà depuis les législatives de Mars 1992 une plate forme, gouvernementale avec l'UPC tendance Kodock ainsi que le MDR. Avec cela, on peut y ajouter la bénédiction tacite accordée par la France au candidat du RDPC comme en témoigne le ballet de réception des personnalités françaises au palais de l'unité avant les élections présidentielles de 1992.

Ainsi, même si le rapport des observateurs internationaux à l'issue de cette élection élaborait un tableau noir201(*), il reste palpable que la balance penchait davantage du coté gouvernementale avec notamment le soutien de la France.

En retour, l'opposition avait opté pour une stratégie différente. En effet, l'opposition camerounaise s'attela à demander le soutien des USA à travers son ambassadeur accrédité au Cameroun en la personne de Madame Francès COOK qui sillonna tout le territoire afin de faire partager le point de vue des USA202(*). Le choix de l'opposition s'avéra être un mauvais casting de la part de l'opposition camerounaise car malgré toutes ces mesures, le gouvernement semblait gagner du terrain. Cet échec était d'autant plus palpable que la problématique d'une candidature unique de l'opposition avait fissuré l'opposition camerounaise. Ainsi, l'échec constatée de cette initiative ajouté à la crise interne que connaissait la plupart des partis de l'opposition justifie ainsi leur mutisme postélectoral.

Ceci est important d'être relever car à la lecture des ces évènements, l'on constate que le Cameroun était en situation d'accalmie en majorité grâce au constat d'échec manifeste de l'opposition conjuguée aux « succès gouvernementaux ». Car comment comprendre le dialogue sinon de le déduire du jeu de réaction et contre-réaction manifeste au Cameroun à partir de 1993 ? En refusant de participer aux élections municipales et législatives de Mars 1992, l'opposition radicale avait permis au parti au pouvoir de nouer des contacts avec l'opposition molle à telle enseigne qu'avec ou sans eux, le gouvernement était en mesure de s'assurer une stabilité gouvernementale quasi normale. D'ailleurs, la composition du gouvernement sorti des urnes témoigne si besoin en était de cette situation203(*).

Il ne restait plus au gouvernement que de parachever l'oeuvre débutée après les élections. Cela passait par la construction d'un cadre constitutionnel acceptable.

* 195 K. Fonju Njuafack, «The influence of the USA in the democratization process in central Africa ...» , p. 258.

* 196 Cf. Annexe 3

* 197 N. Mouelle Kombi, La politique étrangère du Cameroun, Paris, L'Harmattan, 1995, p.118.

* 198 J. Takougang, politicien, membre du SDF, environ 65 ans, Le 09 février 2012 à Ydé.

* 199 R. S. Z. Nyanid, « crise de la démocratisation et démocratisation de crise... », p. 34.

* 200 Ce terme est de Mathias Eric Owona Nguini dans sa thèse précitée

* 201 Il faut v relever à cet égard le rapport du National Democratic Institute (NDI) sur les élections pluralistes de 1992 au Cameroun, Cf. Annexe 4.

* 202 Z. Ngniman, Cameroun, la démocratie emballée..., p. 84.

* 203 Cf. Annexe 5.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway