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Le symbole de la paix dans le processus de démocratisation des régimes monolithiques d'Afrique noire. Le cas du Cameroun

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par Fridolin Martial FOKOU
Ecole normale supérieure de l'Université de Yaoundé I - Diplôme de professeur de l'enseignement secondaire général 2ème grade 2012
  

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2- L'échafaudage constitutionnel de la pacification politique au Cameroun.

Le gouvernement formé à l'issue des élections de 1992 traduisait une certaine idée du consensualisme même s'il est vrai que les principaux leaders de l'opposition étaient absents. D' ailleurs, l'UNDP s'était désolidarisé de ses partisans entré au gouvernement. Son président, Bello Bouba Maigari l'avait exprimé en ces termes : «  les membres de l'UNDP qui ont accepté d'entrer au gouvernement ne représente pas le parti mais leur propre intérêts »204(*). Afin de rendre ce gouvernement crédible, le chef de l'Etat décida de mettre en évidence quelques idées issues de la tripartite. Ceci était d'autant plus important que la conjoncture internationale de l'époque s'y prêtait agréablement. Narcisse Mouelle Kombi relève à cet effet que,

L'établissement d'un ordre démocratique interne a pour corollaire la soumission à la légalité internationale et celle selon laquelle la promotion de l'état de droit passe par l'acceptation de la primauté du Droit International, dont l'emprise sur les ordres juridiques internes est de plus en plus affirmée205(*).

C'est donc dans l'optique de s'arrimer à ces normes dites internationales que la Cameroun entrepris de modifier la constitution de 1972 afin qu'elle réponde aux nouvelles normes internationales. C'est ainsi que des consultations au sein des partis furent entreprises. Pour cela, une commission fut mise sur pieds : la « commission Owona »206(*) dont la mission était de rédiger un avant projet de la constitution de la république du Cameroun. Cette commission remis en effet les résultats de son travail en début d'année 1994. Il revenait donc au gouvernement de mieux l'étudier afin de procéder à son adoption. De manière générale, l'avant projet Owona prenait en compte certaines dispositions du consensualisme issus de la tripartite de 1991. Toutefois, dans sa volonté de gagner du terrain de plus en plus menaçante au début de l'année 1995, le gouvernement adopta une version revue de l'avant projet Owona, version faites des juristes français où le mandat présidentiel passa de cinq à sept ans renouvelable une fois207(*).

L'opposition se montra hésitante. On ne la senti pas pendant cette phase de discussion sur l'issue de la loi constitutionnelle208(*). On peut dire que les coups de forces gouvernementales des années précédentes l'avait certainement affaiblit209(*). Mais, il faut aussi ajouter à cela la discréditation d'une opposition qui ne se fait sentir qu'en année électorale. Ainsi, la loi constitutionnelle fut adoptée par le parlement à majorité constituée de représentant de la plateforme gouvernementale, et promulguée le 18 Janvier 1996. Et Alain Didier Olinga d'écrire :

Comme tout texte juridique, la loi constitutionnelle adoptée en 1996 en révision de la constitution du 02 Juin 1972 procède d'un contexte social et historique précis, d'une configuration des forces données. Le texte semble avoir été adopté un peu tard, par rapport à la pression politique et populaire des années de braises, à un moment où la superstructure politique en place, après avoir fortement vacillé, reprenait progressivement de sa superbe, au point d'être en mesure d'ignorer plusieurs éléments du consensus minimum issu de la tripartite210(*).

Quoiqu'il en soit, l'adoption de la loi constitutionnelle, un an avant les élections présidentielles plaçant à nouveau le Cameroun en situation de « conjoncture critique ». Comme en 1992, l'année 1997 allait apparaitre comme une année charnière pour le Cameroun. Il fallait dès lors affuter ses armes avant le combat211(*). L'opposition comme le gouvernement y allait de ses propres convictions. Le consensus général étant toutefois appréhender comme l'action incontestable de l'amélioration de l'image internationale du Cameroun.

* 204 Woungly Massaga, Combat pour la démocratie..., p. 69.

* 205 N. Mouelle Kombi, « Les dispositions relatives aux conventions internationales dans les nouvelles constitutions des Etats d'Afrique francophone », A. A. Yusuf (dir.), African yearbook of international Law, La Haye, 1993, p. 235.

* 206 A. D. Olinga, La constitution de la république du Cameroun, Yaoundé, éd. Terre Africaine/presse de l'UCAC, 2006, p. 22.

* 207 Ibid., p. 48.

* 208 Abel Eyinga, 73ans, Politiciens, 12 décembre 2011 à Ebolawa, 14h50.

* 209 Ibid.

* 210 A. D. Olinga, La constitution de la république..., p. 2.

* 211 A. Muka, environ 50 ans, politicien, 06 Janvier 2012 à Bamenda.

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